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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Qc-Nature
Les relations proies-prédateurs

Les proies et les prédateurs, c’est ultra représenté dans les dessins animés de notre enfance : Bip Bip et Coyote ou Tom et Jerry. C’est aussi une interaction en nature plus complexe qu’une histoire de chasseur et de chassé!

Les proies et les prédateurs, c’est sûrement dans les premiers concepts qu’on apprend sur la nature et l’écologie. En tout cas, c’est ultra représenté dans les dessins animés dès notre plus tendre enfance : Bip Bip et Coyote, Titi et Grosminet, ou encore Tom et Jerry pour ne nommer qu’eux.

C’est aussi une relation entre animaux qu’on aborde très tôt à l’école, parce que tu apprends à peine à reconnaître le mot renard, que tu sais déjà que sa proie c’est parfois la poule! Puis, en grandissant, tu tombes sur l’article sur les interactions biologiques, et tu sais désormais expliquer le principe de prédation à ton entourage comme si tu étais David Attenborough lorsque ton chat ramène une souris.

Pourtant les relations proies-prédateurs sont souvent beaucoup plus complexes qu’une histoire de chasseur et de chassé!

Un renard, un prédateur qui fait du mulotage

Une question d’équilibre…

Pour nous autres humains, qui pour la plupart n’avons plus à chasser par nous-mêmes notre nourriture, le sort de la proie peut sembler cruel. Les relations proies-prédateurs sont pourtant très importantes dans un écosystème.  

En effet, un prédateur, prenons l’exemple du lynx du Canada, peut non seulement se nourrir grâce à la proie chassée, disons un lièvre d’Amérique, mais il apporte également un équilibre dans la population de lièvres qu’il chasse. C’est un mécanisme de régulation des populations.  

Le lynx, un prédateur qui guette une proie

Pour bien comprendre cette régulation, continuons avec l’exemple du lynx et du lièvre. Une population de lièvres qui se trouve dans un milieu favorable (avec beaucoup de ressources) grandit rapidement. On voit alors apparaitre de la compétition entre les lièvres. Cette surpopulation de lièvres est une chance pour le lynx. Il peut chasser plus facilement les lièvres plus faibles, puisque cela lui demande moins d’effort de chasse. La population de lynx va donc augmenter à son tour, grâce à cette ressource importante en nourriture. À un moment, les proies vont commencer à diminuer, puisqu’il ne restera que les lièvres les plus difficiles à chasser. Les proies se faisant plus rares, la population de lynx va elle aussi décliner. Cette diminution de prédation permet alors aux lièvres de recommencer à se peupler, et le cycle entre les proies et prédateurs poursuit son cours.

C’est ce qu’on appelle l’équilibre proies-prédateurs*! Cet équilibre** est présent dans tous les écosystèmes, car s’il n’existait pas, les prédateurs décimeraient les proies et disparaitraient à leur tour! Il ne resterait donc plus grand-chose dans l’écosystème…

En réalité, l’équilibre proies-prédateurs est pas mal plus compliqué que ça, puisqu’il faut prendre en compte dans l’équation qu’une proie a plusieurs prédateurs et qu’un prédateur peut être une proie pour une autre (c'est la mosaïque alimentaire), mais cela demande alors de partir dans de grandes modélisations mathématiques (et pour toi de prendre un cours à l’université pour les comprendre). Ou encore, d’aller chercher sur Google les équations de Lotka-VolterraEnjoy!

Voir ici de rares images de Lotka et Volterra… Non j’te niaise, c’est juste un lynx qui chasse un lièvre.

 

… Et d’équipement!

L’évolution des espèces dans des relations proies-prédateurs ne se traduit pas seulement par un équilibre de dynamique des populations. Parfois, la proie ou le prédateur peut évoluer pour développer des caractéristiques afin de mieux se défendre, ou attaquer plus efficacement.

Le lièvre, une proie qui se camoufle

Tu le sais surement déjà (surtout si tu as lu notre article sur la mosaïque alimentaire), la prédation peut être un animal carnivore qui chasse un animal d’un niveau trophique inférieur, comme on vient de le voir, mais aussi un animal herbivore qui broute une plante. Que ce soit l’un ou l’autre des cas, l’animal ou la plante qui se fait prédater peut développer une défense face à cette prédation, afin d’être moins facilement mangé.

Il existe ainsi un nombre impressionnant de tactiques pour les proies de se défendre : ce peut être par du camouflage comme les gélinottes huppées dans la forêt ou comme le lièvre d’Amérique qui change de couleur en hiver pour ne pas être vu dans la neige; l’évolution de piquants sur ses branches, comme le font beaucoup de végétaux, tels que l’aubépine; ou encore, d'être toxique pour éviter d’être croqué, comme le crapaud d’Amérique avec ses poches derrière les yeux, ou comme certains fruits. Puis il y a les petits originaux, comme le nudibranche, qui s’approprie les défenses de ses proies pour se protéger de ses prédateurs à lui... Si si, c’est possible! (Tu peux en lire plus ici.)

Face à cette levée de boucliers, un prédateur peut développer de meilleurs moyens d’attaque. Ce peut être d’avoir un sens très développé, comme le faucon pèlerin qui peut repérer une proie à des kilomètres grâce à sa vue, ou les hiboux qui peuvent entendre des proies, même sous la neige grâce à leur face en forme de parabole; de présenter des structures spécialisées pour la chasse, comme les dents et les griffes acérées du lynx, les pattes ravisseuses de la mante religieuse, ou encore les tentacules de nez du condylure étoilé qui sont de vrais détecteurs à bibittes; ou encore d’attirer sa proie, comme le font certaines plantes carnivores telles que la sarracénie, par un fumet irrésistible pour les insectes, ou comme la baudroie avec sa petite lanterne de tête.

Une mante religieuse, un prédateur qui est aussi une proie...

En écologie évolutive, lorsque qu’un prédateur et une proie évoluent en réponse à l’autre sur une longue période de temps, ce principe s’appelle la course à l’armement. On n’aurait pas imaginé meilleur nom pour symboliser cette co-évolution***!

 

La co-évolution cependant, ça ne se retrouve pas seulement dans les relations proies-prédateurs! On peut aussi en trouver dans des relations mutualistes, ou encore dans des relations parasitiques. Mais ça, on y reviendra plus tard…

NOTES

* Si tu as lu notre article sur le harfang et le lemming, c’est un autre bel exemple de relation proie-prédateur!

** Parfois, l’équilibre est menacé, comme dans le cas de l’introduction d’espèces invasives ou quand il y a des ravageurs dans le milieu. Pour rétablir l’équilibre on a alors souvent recours à la lutte biologique. Par exemple, on pourrait introduire un prédateur de l'espèce invasives pour en diminuer les populations.

 *** Au cas où tu ne l’aurais pas deviné, la co-évolution, ça veut dire que deux espèces évoluent ensemble.

Par Julie, chargée de projet

Sources images : Jean Beaufort, Bryant Olsen, Jean Beaufort, Julissa Helmuth

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Choix du naturaliste
À chacun son régime : les comportements alimentaires

Manger assure la survie à court terme de l’individu. Avec la reproduction, qui assure la survie à long terme d’une espèce, ce sont les grands piliers du vivant.

Chacun a son met préféré : un croissant jambon fromage, une coquille Saint-Jacques, un gâteau blanc avec des sprinkles, un concombre du jardin bien juteux, un rack de côtes levées sur le BBQ… Tous les goûts sont dans la nature! Ajoutons alors à la liste une carcasse sur le bord d’une route, des grains de pollen, des larves juteuses sur un tronc d’un arbre, des beaux brins de gazon... car vraiment, toooooooous les goûts sont dans la nature quand vient le temps de parler d’alimentation. Manger assure la survie à court terme de l’individu. Avec la reproduction, qui assure la survie à long terme d’une espèce, ce sont les grands piliers du vivant.  

Le colibri à gorge rubis, un herbivore

Les comportements alimentaires s’inscrivent dans la mosaïque trophique et permettent aux organismes vivants d’occuper des niches différentes. C’est en quelque sorte un des moteurs de l’évolution. On n’a qu’à penser au cou des girafes, aux becs des oiseaux, au système digestif des lapins, à l'instinct des tamias de faire des réserves. On pourrait dire que les modes d’alimentation ont favorisé des comportements ou des changements morphologiques pour et contre la prédation.

 

La trinité des diètes

Il existe autant de méthodes pour obtenir sa nourriture qu’il y a d’éléments qui peuvent être consommés! Pour faire de l’ordre dans tout ça, on peut classer les mangeurs par la manière dont ils ingèrent la nourriture (le mode d’ingestion*) ou par le type de nourriture. Cette dernière est la manière la plus facile de commencer en partant des trois grands groupes les plus connus : les herbivores, les carnivores et les omnivores.

Les herbivores consomment des éléments qui viennent des plantes. Pour ce faire, ils ont un système digestif adapté à une diète forte en cellulose** et généralement une dentition faite pour mastiquer longtemps la matière. On dit « généralement », parce que certains herbivores n’ont pas de dents comme les abeilles, qui sont pollinivores. Les frugivores, granivores, xylophages (les mangeurs de bois), folivores (ceux qui mangent les feuilles) et gommivores (comme les lémurs qui mangent la gomme des arbres) sont tous des herbivores, et on en passe. Pour chaque morceau de la plante, il y a un mangeur spécialiste. Et ils mangent!!! Les herbivores doivent ingérer une grande quantité de nourriture afin de subvenir à leurs besoins nutritionnels, si on les compare aux carnivores. La viande a une plus grande valeur nutritionnelle, mais demande parfois plus d’effort à obtenir!  

Une loutre de mer, un carnivore

Les carnivores, tu l’auras compris, mangent de la chair ou des tissus d’animaux. Insectivores, piscivores (les mangeurs de poissons), molluscivores, et hématophages (les suceurs de sang comme les femelles moustiques) sont des carnivores. Les charognards et une bonne partie des parasites sont aussi du nombre. Pensons également aux organismes aquatiques qui se nourrissent de zooplancton, d’éponges marines ou de corail (comme le poisson perroquet), sans compter ceux qui raffolent d’œufs, d’écailles (comme les poissons dits lépidophages qui mangent les écailles de leurs cousins), de mucus (comme les copépodes mucophages qui se tiennent dans les branchies des poissons) et bien sûr, les cannibales. La liste est longue…. Tous ces carnivores ont des adaptations variées pour attraper leur nourriture : longues griffes, longues dents, grosses pinces, venin ou toxine, mâchoires puissantes, sens très développés, facilité de locomotion, pièges collants…

Et, finalement, le regroupement des espèces opportunistes qui ont un système digestif capable d’absorber des aliments de sources végétale et animale : les animaux dits omnivores. Ils partagent les caractéristiques des herbivores et des carnivores. Raton laveur, humain et fourmis ne sont que quelques exemples. Il faut dire que beaucoup d’espèces sont omnivores, car elles s’adaptent à leur habitat. C’est le cas du coyote, du colibri et de l’ours. On imagine facilement l’ours grizzly, les quatre pattes dans la rivière pour attraper un saumon en fraie, ou assis dans un buisson de bleuets, se gavant de baies!  

Les fluctuations et les exceptions

Les régimes alimentaires sont portés à changer. Celui de l’ours varie selon les saisons. Ces changements surviennent en réponse à la disponibilité des ressources. En été, il y a plein d’insectes et de poissons pour le grizzly. Au printemps et à l’automne, les racines, les fruits et les rameaux comblent ses petits (ou gros) creux. La diète peut aussi changer selon les populations (donc les régions), les générations, le sexe (par exemple, le mâle moustique est herbivore tandis que la femelle est carnivore) ou l’âge des individus. Pensons au papillon monarque : la chenille mange les feuilles de l’asclépiade, tandis que le papillon adulte est nectarivore. Le canard colvert adulte est omnivore tandis que les canetons se nourrissent principalement d’invertébrés aquatiques. D’ailleurs, on dit du colvert qu’il est généraliste dans son alimentation, car il tolère une grande variété de nourriture (on pourrait aussi dire polyphage, en opposition à monophage***).  

Tous les mangeurs jouent un rôle dans l’équilibre des écosystèmes. Les relations trophiques entre les maillons de la chaîne alimentaire sont si étroitement liées que lorsqu’une ressource est perturbée, cela peut avoir un impact sur l’écosystème au complet. (Il ne suffit que de penser aux cerfs de Virginie sur l’île d’Anticosti!)

Une coccinelle, un carnivore

Entre ces trois diètes, on fait le tour de tout ce qu’il y a au menu dans la nature… ou presque. Il ne faut pas oublier certains consommateurs qui ne se classent pas dans ces trois groupes de base. On pourrait les appeler les recycleurs. On parle ici des détritivores (a.k.a. les décomposeurs, qui se nourrissent de résidus de matière organique autant animale que végétale), les mycophages (mangeurs de champignons qui ne sont ni des plantes ni des animaux), les coprophages (les bouffeurs de crottes…) et les bactérivores. Ils existent aussi! Vraiment, tous les goûts sont dans la nature!

NOTES

* À chacun sa technique! S’il y a un menu pour chacun dans la nature, il y a aussi des méthodes d’ingestion pour chaque aliment. On parle de filtreurs, suceurs, lécheurs, buveurs, brouteurs, ruminants, rongeurs, piégeurs, chasseurs, etc. C’est aussi une matière de classer les mangeurs.  

** La cellulose, c’est un glucide que les animaux ne peuvent pas digérer. Ce sont les fibres insolubles dans notre alimentation. Tu peux donc t'imaginer qu'avec une diète riche en fibres, un animal ne peux pas digérer une grande partie de ce qu'il mange. C'est une des raisons qu'il doit en manger beaucoup pour subvenir à ses besoins en énergie!

** La monophagie, c’est lorsqu’une espèce consomme une seule sorte de nourriture. C’est donc une espèce spécialiste, comme la tordeuse des bourgeons de l’épinette, ou encore le tamanoir qui ne mange que des termites ou des fourmis.

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste seniore

Sources images : Brian Plunkett, Karen Hall, Alaska Region U.S. Fish & Wildlife Service, Anderson Mancini

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Question du public
Les oiseaux mangent des cailloux

Les oiseaux mangent des cailloux? Étrange comme phrase, me diras-tu! Et pourtant, c’est ce qu’il semblerait lorsqu’on observe des oiseaux posés au sol. Voici le mystère résolu...

Les oiseaux mangent-ils des cailloux?

Étrange comme phrase, me diras-tu! Et pourtant, c’est ce qu’il semblerait lorsqu’on observe des oiseaux posés au sol. As-tu déjà constaté ce phénomène, sans réellement comprendre ce qui se passait? Peut-être que tu as pensé, avec un sourire léger, que ce n’est pas bien malin un oiseau qui confond les graines et le gravier! (Ha! Ha!) Et pourtant, naturalistes amateur.e.s, fanas de découvertes, voici le mystère résolu…

Une femelle colvert qui se cherche un petit snack rocheux!

Ils n’ont pas de dents...

D’abord, parce que les oiseaux ne possèdent aucune dent, il leur est impossible de broyer la nourriture avant qu’elle atteigne leur estomac, à l’inverse de nous ou d’autres animaux. Alors, ils avalent des petites pierres, qui vont se loger dans le gésier et qui vont permettre de réduire la nourriture en miettes pour sa digestion complète. Une fois dans le gésier, ces pierres se nomment gastrolithes*. C’est un peu le même rôle que les traditionnelles meules à grains en pierre dans les moulins, avec lesquelles on écrasait les céréales pour obtenir de la farine.

Le gésier?

Les oiseaux possèdent deux estomacs. Le premier est l’estomac glandulaire. Comme son nom l’indique, celui-ci possède des glandes qui relâchent une sécrétion que l’on appelle suc gastrique. Ce suc imprègne les aliments avalés, aide à les ramollir, et ainsi débute leur digestion. Ensuite, ils se dirigent dans le deuxième estomac : le gésier. Le gésier est l’estomac musculaire. Il est pourvu d’une paroi épaisse possédant des muscles puissants. C’est aussi là où se trouvent les gastrolithes avalés plus tôt. La contraction des muscles combinée à l’effet rugueux des gastrolithes permet de broyer la nourriture pour que les nutriments se fassent absorber plus facilement lors de leur passage dans l’intestin.

Les hiboux aussi ont un gésier, mais ils n'ont pas de jabot, un autre organe qu'on retrouve dans le système digestif de certains oiseaux, on y reviendra.

Tous les oiseaux ont-ils un gésier?

Eh bien, oui! Mais, cela ne veut pas dire pour autant qu’ils stockent tous des gastrolithes. Cela dépend de leur alimentation. Puis, pour ceux qui en ont, leur taille et leur nombre peuvent varier en fonction de l’espèce. Les oiseaux qui passent plus de temps au sol ont tendance à avaler plus de gastrolithes, tout simplement parce qu’ils mangent des graines et des éléments durs tombés au sol. C’est le cas des canards, comme le branchu, des tétras et des dindons sauvages.  

Un moineau, plus malin qu'on le pense!

Bref, les oiseaux sont plus malins qu’on ne le pense, finalement! C’est fascinant de voir la capacité d’adaptation des êtres vivants! Mais, même s’ils sont malins, il arrive parfois qu’ils confondent un morceau de plastique pour une roche. Il est donc important de jeter ses déchets à la poubelle. Pour le respect de Mère Nature, tentons d’éviter toutes intoxications auprès de la faune et de la flore!

NOTE

* Également appelé pierre d'estomac ou pierre de gésier, un gastrolithe est un petit caillou qui est maintenu à l'intérieur d'un organe digestif.  

Par Lou, éducatrice-naturaliste

Sources images : Pexels, GUEPE, HippoPx

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Vedette du mois
Le faucon pèlerin : loin d’une poule mouillée

Connais-tu l’animal le plus rapide au monde? Celui qui peut atteindre une vitesse de 320 km/h? On te présente le faucon pèlerin, cet oiseau qui – on te le dit – est loin d’une poule mouillée!

Connais-tu l’animal le plus rapide au monde? Celui qui peut atteindre une vitesse de 320 km/h? On te présente le faucon pèlerin, cet oiseau qui – on te le dit – est loin d’une poule mouillée!  

Le faucon pèlerin se retrouve presque partout à travers le monde et compte 22 sous-espèces. Les trois qui sont présentes au Canada sont les Falco peregrinus pealei, anatum et tundrius. La sous-espèce pealei se retrouve plus à l’ouest, en Colombie-Britannique, alors que le Falco peregrinus tundrius est présent – l’on s’en doute – au nord dans les toundras. C’est surtout le Falco peregrinus anatum que l’on peut observer au Québec, incluant dans les hauts plateaux de Charlevoix.

Alors, pourquoi dit-on qu’il n’est pas peureux?

Tout d’abord, il naît acrophile*! En effet, cet amateur de sensations fortes niche sur le bord de falaises escarpées. Quel endroit pour venir au monde, pas vrai? Ce n’est donc pas étonnant que, lorsqu’il décide d’élire domicile en ville, il se mette « confo » en hauteur, sur les corniches de bâtiments, sur le bord de gratte-ciels et sur d’autres constructions élevées.

Est-il douillet? Mais, pas du tout! Contrairement à d’autres oiseaux, il ne tapisse pas son nid d’herbes, de branches, de plumes ou d’autres matériaux. Il se limite habituellement à gratter un peu le sable, le gravier ou la terre où il se trouve afin de créer une petite dépression et pond ses œufs à cet endroit.

Puis, si ce n’était pas assez pour te convaincre, il est aussi accro à l’adrénaline! C’est un excellent chasseur qui plonge à toute vitesse vers ses proies! C’est d’ailleurs lors de ses plongeons (aussi appelés descentes en piqué) qu’il atteint les vitesses qui le rendent digne du titre de l’oiseau le plus rapide. Ce n’est pas pour rien qu’il se sert de cette fameuse technique : bien qu’il s’attaque parfois aux petits mammifères, ses proies sont souvent des oiseaux en vol et les attraper requiert une adresse redoutable!  

Le héros et le vilain

Mais, tout Superman a une kryptonite! Dans l’histoire du faucon pèlerin, l’exemple tristement célèbre qui a eu de graves conséquences sur ses populations fut le DDT et d’autres pesticides répandus entre 1940 et 1970. On t’en a déjà parlé, mais il est une des nombreuses espèces ayant subi ses effets indirects, par bioaccumulation. La présence de DDT dans son système a eu des répercussions sur la survie de sa progéniture. Une chance que des règlementations ont éventuellement été mises en place pour le protéger, ce qui a permis un certain rétablissement de ses populations. Il y a au moins eu un côté positif : c’est un bon exemple pour démontrer comment les actions ciblées, appuyées par la recherche scientifique, peuvent avoir un impact concret sur la conservation de certaines espèces!

Donc, la prochaine fois que tu te promènes en ville et que tu aperçois un objet rapide comme l’éclair qui file dans le ciel, tu sauras que la réponse à la question « C’est un oiseau? C’est un avion? »** est peut-être réellement un oiseau! Pour être encore plus sûr.e dans ton identification, télécharge notre fiche terrain!

NOTES

* Qui aime les hauteurs

** Pour ceux qui ne la reconnaissent pas, c’est une référence à Superman. (« C’est un oiseau? C’est un avion? Non, c’est Superman!)

Par Émilie, communicatrice scientifique

Sources images : Gregory "Slobirdr" Smith, Brian McCauley, Paul Balfe

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Choix du naturaliste
Le grand héron, une sentinelle

Tu sais peut-être ce que c’est qu’une espèce sentinelle? Ce sont des espèces qui permettent d’indiquer l’état de santé d’un milieu naturel. Voici l’histoire du grand héron, une espèce sentinelle d’ici.

Tu sais peut-être ce que c’est qu’une espèce sentinelle? Ce sont des espèces d’animaux, de végétaux, de bactéries, ou encore de champignons, qui permettent d’indiquer l’état de santé d’un milieu naturel. Voici l’histoire du grand héron, une espèce sentinelle d’ici.

Ce grand oiseau piscivore (qui mange des poissons) accumule des contaminants : les poissons qu’il dévore ont eux aussi emmagasiné des contaminants au préalable. La chaîne alimentaire, ça te dit de quoi? Eh bien, c’est exactement le même chemin qu’empruntent certains éléments retrouvés dans l’environnement.

Les petits poissons, en bas de la chaîne alimentaire, ingèrent de manière directe les contaminants dans l’eau ou dans l’air. Ces poissons se feront probablement manger à leur tour par d’autres poissons un peu plus gros. Le héron mangera ces derniers, et les composés organiques toxiques vont à leur tour entrer dans son organisme par poisson interposé. Ainsi, les contaminants vont s’accumuler de manière indirecte. On parlera alors de bio-amplification, comme quoi les quantités de contaminants ingérés, vont s’accumuler et seront de plus en plus importantes.

Le rôle du héron

Cet oiseau est présent dans plusieurs écosystèmes aquatiques. On le trouve dans les lacs, les rivières, les marais, les fleuves et même en mer et aux abords des océans. En effet, il est pratiquement partout, sauf trop dans le nord où l’eau est gelée la moitié de l’année. Au Québec, on ne le trouve pas dépassé la Gaspésie. Donc, si tu regardes sa distribution à l’échelle de notre province, par exemple, il y a beaucoup de potentiel d’habitats. C’est également une espèce fragile et facilement perturbée par les changements dans son environnement, incluant les contaminants, surtout qu’il ne vit que sur d’assez petits territoires. On peut ainsi le voir comme un outil pour comparer facilement la présence de contaminants dans plusieurs milieux de vie en même temps. C’est tout de même une incroyable banque d’information qu’il nous donne, si l’on y pense bien.

Pour décoder ces informations, il faut trouver des indices pour savoir si le grand héron est en santé ou non. Il s’agit d’observer son comportement de reproduction, sa croissance, et sa capacité à se défendre contre des parasites ou des infections. Il faudra alors chercher des traces de contaminants dans ses tissus, son sang, ses plumes, ou bien dans ses œufs. Puis, en observant le grand héron sur de longues périodes (de manière chronique), nous pouvons ainsi connaître l’évolution des contaminants, à savoir s’ils augmentent ou s’ils diminuent dans la chaîne alimentaire et dans l’environnement. Plusieurs autres espèces sentinelles existent; souvent, ce sont les espèces en haut de la chaîne alimentaire. Puis, les espèces sentinelles peuvent également parfois être bio-indicatrices.

À l’étude

Certains contaminants peuvent rester très longtemps dans les différents types d’écosystèmes et bien sûr, dans l’organisme des animaux. C'est notamment le cas des DDT et des BPC* qui se retrouvent malheureusement dans les tissus du grand héron. Ainsi, si nous sommes capables d’identifier les oiseaux affectés par ces produits chimiques, nous serons en mesure d’enquêter sur les causes de la contamination dans un milieu de vie très précis. C’est toujours intéressant ensuite d’aller chercher d’autres informations dans les populations de hérons voisines afin de valider l’étendue de la contamination, ou encore, de vérifier que l’écosystème se porte mieux.  

Afin de trouver des solutions durables au maintien de la santé des écosystèmes, plusieurs méthodes sont utilisées pour décontaminer l’environnement, mais je te laisse découvrir les solutions à travers notre blogue et tes autres recherches!

Savais-tu que...

Le grand héron adulte peut avaler près de 180 poissons par jour lorsqu’il est en période de nourrissage de ses héronneaux. Et si la pêche n’est pas bonne, pas de problème, il pourra capturer de petits amphibiens et même des petits mammifères. Il recrachera ensuite une boulette de régurgitation - oui oui, comme beaucoup d’oiseaux d’ailleurs, comme les hiboux; pas que les rapaces!

NOTE

* Les DDT et les BPC sont des polluants organiques persistants (POP) - c’est-à-dire que ces produits chimiques prennent beaucoup de temps à se détériorer dans la nature et s’accumulent dans la chaîne alimentaire. Ils sont fabriqués par l’humain, et donc pas présents à l’état naturel. Ils sont entre autres utilisés comme pesticides.  

Par François-Vivier, éducateur-naturaliste

Sources images : Pexel, Pixnio, Andrea Westmoreland

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