Toutes les graines sont dans la nature
Tu as sûrement déjà eu dans ton assiette des pois chiches ou des haricots rouges! Ce sont des graines et encore plus, des graines bien différentes, par la couleur, la forme, la texture mais aussi par leur plante d’origine. Quand tu regardes autour de toi, dans la nature, mais aussi dans ta pantry, tu peux observer pleiiiiin de sortes de graines! Voyons comment on les classe selon des propriétés simples.
Mais juste avant de se lancer, on veut insister sur un détail important à propos des graines : dans chacune d’elle se trouve un embryon, qui, si les bonnes conditions sont rencontrées, deviendra une plante. En résumé, l’efficacité et la conservation de la graine, c’est un vecteur de succès pour les végétaux.
L’humidité dans la graine
Dans le monde des graines, on sépare les sèches de celles qui sont aqueuses (aka humides) : une différence simple qui se base sur le pourcentage en eau dans la graine. Dans la nature, les graines sèches ont une plus grande longévité. Quand il y a moins d’eau dans la graine, il y a moins de risques qu’elle pourrisse et donc, elle se conserve plus longtemps. Meilleur exemple : les céréales. Parce qu’elles sont sèches, ces graines offrent moins d’options de survie pour les bactéries et les champignons qui on besoin de plus d’eau pour survivre. C’est d’ailleurs pour ça que nos aliments secs peuvent se garder longtemps dans nos placards… Pense à tes spaghettis, ou tes lentilles ou tes haricots.
Bien emballée ou pas
On classe aussi les graines selon leur enveloppe naturelle : la couche extérieure qu’on appelle le tégument. Les plantes créent cette enveloppe qui protège la ou leurs graines afin qu’elles survivent dans le temps aux conditions environnementale, comme la météo et les parasites. L’emballage « nature » des graines diffère selon le type de fruit de la plante et le moyen de dissémination des graines.
En général, tu as dans ton garde-manger des graines qui sont prêtes à être consommées ou à cuire, comme l’orge ou l’avoine. Avant de se retrouver là, on a enlevé leur enveloppe qui est plus ou moins solide, mais surtout riche en cellulose (et on ne digère pas ça, nous, les humains)!
Certaines graines, en plus de leur tégument, ont d’autres enveloppes protectrices. Pense à un épi de maïs : tous les petits grains sont aussi aussi protégés par des feuilles modifiées. (T’as bien compris, quand tu vas à une épluchette de blé d’inde, tu croques dans des centaines de graines!) Un autre exemple serait les graines de haricots qui sont protégées par la gousse, le fruit de la plante.
Les propriétés nutritives
Les graines peuvent aussi être classées selon leurs propriétés nutritives en regardant leur pourcentage en glucides (les sucres), en protéines et en lipides (les gras).
- une graine est dite protéagineuse lorsqu’elle comporte plus de 45 % de protéines.
- une graine est dite amylacée lorsqu’elle a plus de 70 % de glucides.
- une graine est dite oléagineuse lorsqu’elle a plus de 50 % de lipides.
On peut donc obtenir plus facilement de l’huile avec les graines oléagineuses, comme avec le colza ou le tournesol.
C’est dans la couche intermédiaire de la graine, celle qui entoure l’embryon et qui est juste sous le tégument, que se trouve ces éléments nutritifs. On appelle ce tissus de réserves, l’albumen. S’il est bien développé (bien charnu), il contient tout ce que l’embryon nécessitera lors de la germination. Certaines plantes, au contraire, ont un albumen plus mince et les réserves nutritives sont directement dans l’embryon.
Dormance, germination et longévité
La germination, c’est lorsque l’embryon se développe grâce aux réserves de la graine et produit des feuilles (qui lui permettront de faire de la photosynthèse et poursuivre sa croissance). Chez de nombreuses plantes, la germination des graines n’est pas immédiate, et nécessite un petit repos. Cette sieste, c’est la dormance. Elle peut être courte ou longue, toujours selon les espèces et selon la longévité des graines. Par exemple, on observe chez certaines espèces, une dormance obligée allant jusqu’à dix ans avant de germer, c’est un facteur qui ralentit la croissance des populations.
La longévité, c’est le temps que la graine peut survivre avant de germer. C’est un critère qui est influencé par les autres (la qualité et l’épaisseur de la l’enveloppe, la quantité des nutriments, l’humidité dans la graines, etc.). En fouillant les couches du sol, on peut retrouver d’anciennes graines, vieilles de centaines d’années et qui peuvent encore germer, comme avec le lotus. La berce du Caucase et le nerprun, des espèces envahissantes, présentent aussi une longévité importante (leur graine peut survivre autour de 5 à 7 années dans le sol), ce qui amplifie la problématique. Au contraire, certaines graines ne survivent que quelques semaines dans nature, elles germent donc rapidement. Les graines de peupliers (qu’on voit flotter dans le vent en juin et qui ressemblent à de la neige ouateuse) ont une longévité de quelques jours seulement.
Les graines sont plus qu’essentielles pour les plantes, elles sont littéralement leur assurance-vie. Si une espèce est très successful, c’est probablement parce que les graines sont bien équipées pour se protéger, pour survivre et pour germer. Bien entendu, comme la nature est extrêmement complexe, des tonnes d’autres facteurs entre en ligne de compte : la quantité de graines produites, l’évitement de la compétition, la dissémination, la protection donnée par le fruit…
Sources images : Pixabay, Manfred Richter