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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Aventures d'un.e naturaliste
Un monde à découvrir : récit d'une randonnée guidée

« Bienvenue dans ce musée ouvert! » C’est ainsi que commence ma randonnée guidée. Mon but lors de cette activité est de faire découvrir la nature aux, tout en s’amusant, afin qu’ils.elles aient envie de la préserver par la suite!

Dans le cadre de notre campagne Vivre la nature, partez à l'aventure avec Arthur et soutenez-nous dans notre mission de sensibilisation.
« Bienvenue dans ce musée ouvert! Je suis votre guide naturaliste, et ensemble nous allons découvrir les secrets des marais et de leurs habitants. Pendant ces quelques heures ensemble, nous allons vivre la nature! »

C’est ainsi que commence mon activité GUEPE de randonnée guidée au Bois-de-L'Île-Bizard, un des plus beaux (à mon humble avis) parcs-nature de Montréal. Nous sommes en pleine matinée, le soleil est au rendez-vous et, avec mon groupe, je m’apprête à leur faire découvrir la beauté de cet endroit plein de vie. Joins-toi à nous et tu vas pouvoir profiter des paysages, que ce soit à pied ou même à vélo!

En route pour la première station

Nous entamons à peine le sentier que le paysage change déjà. De jolis roseaux nous entourent ainsi que plusieurs fleurs de diverses couleurs. Si tu t’approches de ces fleurs, tu peux observer des papillons qui tournent autour, ainsi que pleins d’autres petits insectes en quête de nourriture.  


« Voici la première salle de notre musée ouvert. Vous vous trouvez dans une zone humide, un endroit riche en biodiversité! On entend souvent ce mot, biodiversité, mais, en soit, que veut-il dire et quelle est son importance? C’est la multitude d’espèces animales et végétales différentes qui donne vie à ces milieux. Les zones humides sont autant des sources de nourriture qu’un endroit pour naître pour tous les animaux qui y vivent. Mais que se passerait-t-il si l’eau dans cet endroit prenait encore plus de place, quels changements arriveraient? »  
Laissant le groupe essayer quelques réponses, je leur propose finalement de le découvrir par eux-mêmes en continuant la marche. Et toi? As-tu une idée?  

Passage au cœur des marais regorgeant de vie

Nous arrivons après un peu de marche à la deuxième salle du musée ouvert. De grandes passerelles s’avancent devant nous et en continuant dessus nous nous retrouvons au beau milieu d’un grand marais tapissé de nénuphars et de nymphéas*. Un calme reposant s’installe accompagnant ce superbe paysage. Les personnes découvrant cet endroit pour la première fois ont une lueur d’émerveillement dans leurs yeux et les enfants s’amusent à regarder des canards se déplaçant tranquillement entre les fleuilles flottantes. C’est un lieu parfait pour continuer notre discussion autour de la biodiversité! Une fois le groupe rassemblé, nous parlons ensemble des différents animaux qui vivent dans les marais, de leur cycle de vie, allant des insectes et des grenouilles naissant dans l’eau aux oiseaux qui y nichent parfois et s’en approchent pour se nourrir. Tout se connecte comme un réseau, et d’ailleurs cette chaîne, par moment, chante! Alors qu’un bruissement grave se fait entendre, je fais observer au groupe sa provenance en leur montrant un ouaouaron situé sur un des nymphéas. Je leur montre également les petites carapaces visibles des tortues peintes qui profitent du soleil. Chez les parents comme chez leurs enfants, la curiosité et la joie prennent place après avoir observé ces belles petites tortues d’aussi proche.


« Savez-vous pourquoi elles prennent le soleil? Pour bronzer, peut-être? Eh bien, ce n’est pas tout à fait faux! Les tortues n’ont pas de température stable à l’intérieur de leur corps comme nous, alors elles profitent de l’eau pour se refroidir puis prennent des bains de soleil pour se réchauffer. C’est pour l’une de ces raisons que des endroits comme celui-ci sont aussi importants. »  
Puis soudain, un grand oiseau vient se poser plus loin dans les herbiers aquatiques. Il s’agit d’un grand héron, tout le monde peut l’observer et admirer sa prestance. Ce héron vient sûrement chercher des petits poissons dans les environs, naissant et vivant dans l’eau des marais.  

Deux tortues peintes qui se font bronzer...


Et toi? As-tu fait de belles observations? Cet endroit regorge d’espèces différentes. Si tu aimes les insectes, tu peux observer de superbes libellules passer entre les nénuphars. Tu préfères les oiseaux? Alors vient voir les belles couleurs du canard branchu. Tous ces animaux nous tolèrent dans leur milieu et se laissent observer tant que nous ne les dérangeons pas.

Un petit arrêt musical en forêt

Nous continuons un peu notre marche avec le groupe jusqu’à arriver en forêt, ici les oiseaux chantent encore plus, des bruits de pic bois frappant des arbres se font par moment entendre et les cigales fredonnent leur air pour couvrir le tout. Un parc-nature comme celui-ci présente pleins de paysages différents avec leur végétation et leurs animaux qui leurs sont propres. Quoi de mieux qu’un musée ouvert pour parler de la nature tout en l’observant directement.  

La fin de la marche, mais le début de pleins d’autres rencontres avec la nature

Finalement, nous rentrons au chalet d’accueil avec le groupe et je les remercie pour leur attention. Leurs sourires me suffisent pour savoir qu’ils ont apprécié cette randonnée guidée. Je passe encore un peu de temps avec les plus curieux.euses pour parler de nos observations et leur montrer des artefacts que j’emmène avec moi pour donner des anecdotes sur certains animaux.

L’activité touche à sa fin, les familles rentrent vers leurs voitures et j’entends les enfants parler des animaux qu’ils ont vus. Passionné de la nature depuis mon enfance, c’est pour moi une grande réussite de pouvoir le transmette ne serait qu’un petit bout de cette passion qu’ils développeront par la suite. Mon but au travers de cette activité est de surtout les laisser découvrir et profiter de ces parcs aussi magnifiques et pleins de vie. Si en plus de ça, tout en s’amusant, ils retiennent certains de mes messages alors c’est parfait! Mais, pour moi, le plus important c’est de leur montrer la beauté de ces lieux, afin qu’ils aient envie de les préserver par la suite. Plongé dans mes pensées, j’en suis sorti par plusieurs personnes venant me voir pour me poser la question qui me fait le plus plaisir : « À quand la prochaine randonnée guidée? »  

Les nymphéas au soleil

Es-tu, toi aussi, impatient.e de faire d’autres randonnées guidées? Un don à GUEPE nous permet de continuer d’organiser encore plus d’activités comme celle-ci, alors n’hésite pas!

NOTE

* Voici deux espèces de plantes aquatiques indigènes qui ont des feuilles semblables. À moins d'avoir l’œil expert, il est presque impossible de les différencier sauf lorsqu'elles sont en fleur. Les nénuphars ont une large fleur jaune vif qui est facilement reconnaissable. Elle fleurit au début de l’été et se dresse sur une tige droite qui sort souvent de l’eau. Les nymphéas, quant à eux, produisent des fleurs aux nombreux pétales blancs qui donnent l’impression de flotter à la surface pendant le mois de juillet.  

Par Arthur, naturaliste

Sources images : GUEPE

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Choix du naturaliste
Mini guide des lichens de montagnes charlevoisiennes

Il existe environ 3600 espèces de lichens en Amérique du Nord. Ils sont de toutes les formes, de toutes les couleurs et de toutes les grandeurs. Mais comment s’y retrouver? Voici ton mini guide pour identifier les lichens.

SÉRIE SPÉCIALE : LES HAUTS PLATEAUX ET NOUS

Il existe environ 3600 espèces de lichens en Amérique du Nord. Ils sont de toutes les formes, de toutes les couleurs et de toutes les grandeurs. Mais comment s’y retrouver? Voici ton mini guide pour identifier les lichens.  

Quoi regarder?

En premier lieu, pour identifier un lichen, on doit regarder l'allure du thalle*. Selon sa forme, il existe trois principaux types de lichens : crustacés, foliacés ou fruticuleux.  

  • Le lichen est foliacé s’il ressemble à de petites feuilles. Ses lobes sont décollés; ils sont fixés à partir d’un seul point (et non pas sur toute leur surface). Le vulpicide du pin en est un bon exemple.  
  • La cladonie étoilée est le lichen fruticuleux par excellence! Ces lichens, attachés par un petit tronc, sont faciles à identifier par leur forme de buisson ou de lanières.  
Une croûte, des feuilles, des buissons.

Une fois ce mystère éclairci, on peut scruter les détails, comme la couleur, les embranchements, la présence de bosses, etc., pour déterminer l’espèce. Évidemment, c’est un sport qui demande de la pratique, car les nuances peuvent être difficiles à observer. Le meilleur terrain de jeu qui soit pour s’exercer sont les hauts plateaux de Charlevoix. Choisis ta montagne et, en route jusqu’au sommet, tu pourras observer des dizaines d’espèces différentes.  

 

Des crustacés des montagnes  

Lichen carte géographique (Rhizocarpon geographicum)

Il forme des plaques généralement vertes ou jaunes sur les rochers des montagnes et des bords de mer. Il doit son nom à son aspect de mosaïque telle une carte géographique. 

(Photo : chicoryy)

Buellies (Buellia spp.)

Ce lichen forme une croute grisâtre aux contours plus foncés sur laquelle se trouvent des boules noires. Ce sont des apothécies qui portent les spores permettant la reproduction du lichen (un peu comme les fougères).

(Photo : davidenrique)

Les foliacés dans les hauts plateaux

Umbilicaria hyperborea (faisant partie des tripes de roche)

Sa couleur varie du brun pâle à foncé. La texture de sa surface est assez lisse ou verruqueuse et elle est couverte de nombreuses apothécies rondes et noires. Sa face inférieure est généralement très foncée.  

(Photo : Nick Moore)

Vulpicide du pin (Vulpicida pinastri)

Ce lichen foliacé vert-grisâtre pousse sur les conifères et les bouleaux. On le reconnaît à ses lobes ronds aux rebords jaunes positionnés en rosette.  

(Photo : Amadej Trnkoczy)

Arctoparmélie centrifuge (Arctoparmelia centrifuga)

Cette espèce possède un thalle jaune verdâtre, avec des lobes étroits.  Il tire son nom de sa tendance à se développer vers l'extérieur à partir d'un point central, puis à mourir créant des anneaux de lichen pouvant faire 1m de diamètre sur la surface où il pousse.  

(Photo : sjl1)

Des fruticuleux que tu pourrais rencontrer   

Cladonie étoilée (Cladonia stellaris)

Il est de couleur brun-grisâtre, en forme de mini arbuste dense et abondamment ramifié. Les dernières ramifications sont disposées en étoile, par trois à cinq (parfois six), souvent autour d’un petit trou. Les pointes des ramifications portent de petits points bruns.  

(Photo : Paulina Wietrzyk)

Lichen des rennes ou cladonie rangifère (Cladonia rangiferina)

Il s’agit d’une espèce qui forme au sol de grands tapis blanchâtres buissonnants pouvant faire 8 cm de haut. Il produit de nombreuses ramifications au bout brunissant. Elles se divisent en quatre à l’extrémité et se courbent dans la même direction, donnant l’aspect pendant.  

(Photo : Руслан Цвірко)

Flavocetraria nivalis

Il possède un thalle dressé, jaunâtre (parfois gris ou crème) sur les deux faces. La partie basale est généralement plus foncée. Les lobes du thalle sont fortement ridés, surtout sur la face supérieure.  

(Photo : mbird1)

Usnées (Usnea spp.)

Ce groupe de lichens se reconnaît à leur forme de lanières ou de buisson. Ils peuvent être fortement ramifiés et/ou pendants. Ils se fixent sur leur substrat par un solide crampon. Ils poussent sur les branches des arbres.

(Photo : Annette Seidenglanz)

En finissant, lorsqu’on cherche ou qu’on observe les lichens, il faut se rappeler que ces organismes extraordinaires sont très fragiles et qu’ils jouent des rôles clés dans nos écosystèmes. Alors, « pas-touche » et surveillons où on met nos pieds!

NOTE

* Le thalle, c'est la partie visible des lichens. On appelle ça l’appareil végétatif.

Par Anne F. Préaux, chargée de conception

Sources images

Triptyque : Tigerente, Tony Ernst, Anders Wahl

chicoryy, davidenrique, Nick Moore, Amadej Trnkoczy, sjl1, Paulina Wietrzyk, Руслан Цвірко, mbird1, Annette Seidenglanz

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Qc-Nature
Tout savoir sur les moustiques

On les reconnait facilement à leur vol bruyant, leurs grands yeux et leur trompe de type piqueur-suceur. Ces insectes font partie, tout comme les mouches, de l’ordre des diptères. Ce sont les moustiques!

De la famille des Culicidés, les moustiques, ou encore les maringouins, sont bien connus. On les reconnait facilement à leur vol bruyant, leurs grands yeux et leur trompe de type piqueur-suceur. Ces insectes font partie, tout comme les mouches, de l’ordre des diptères.

Des « bibittes » des milieux humides

À l’échelle mondiale, on décompte 3 618 espèces de moustiques. On peut les retrouver partout, à l’exception de l’Antarctique et de l’Islande. Ils sont présents dans tous les milieux (comme la forêt, la ville, la savane, etc.) du moment où il y a un accès à une étendue d’eau, ou même à une flaque d’eau.

La présence d’eau est essentielle à leur reproduction. La femelle pond de nombreux œufs dans un marais, dans un étang ou dans de l'eau stagnante. Les conditions météorologiques affectent le temps d’éclosion des larves. Les larves se nourrissent d’algues microscopiques, de phytoplanctons ou de petites particules de matière organique en suspension. À ce stade, on peut les apercevoir nager la tête à l’envers; c’est que les larves respirent par leur siphon, situé à l'extrémité de leur abdomen. Une fois leur croissance terminée, les larves deviennent des nymphes capables de se déplacer. (Certains insectes sont très vulnérables durant ce stade et ne bougent que très peu, comme la chrysalide du papillon.) La nymphe reste surtout à la surface afin de respirer. Une fois métamorphosé en adulte, le moustique commence sa vie hors de l'eau.

Une gang de larves la tête en bas!
Une nymphe

De fines bouches

Les mâles se nourrissent seulement de nectar. Ils jouent donc un rôle important qui nous rend service, celui de la pollinisation. Les femelles, quant à elles, sont hématophages : elles ont besoin de sang pour compléter leur cycle de reproduction. Elles trouvent principalement leurs proies via leur perception de la chaleur et leur odorat. En effet, des odeurs émises par la sueur, la dégradation de la peau, le sébum, la respiration et la sudation attirent certaines espèces qui piquent les humains. L’odeur de l'alcool peut aussi jouer un rôle sur l'attrait que les moustiques ont pour nous. D’autres paramètres* entrent aussi en jeu, notamment certains parfums et la hauteur à laquelle nos odeurs sont émanées. Par exemple, certaines espèces choisissent davantage les chevilles.

Femelle moustique qui se mêle de ses affaires.

Les moustiques et les changements climatiques

Les moustiques sont extrêmement adaptables. Certains indices suggèrent qu’ils auraient été présents depuis le Jurassique (il y a au moins 210 millions d'années). Ils étaient donc sur Terre alors qu’il y avait encore des dinosaures!!! Ils ont vécu plusieurs perturbations et se sont adaptés à de nombreux environnements. Présentement, nous sommes dans une époque où les changements climatiques sont induits par l’humain. Malheureusement pour nous, ces changements climatiques impactent positivement les moustiques. Les hivers sont moins rigoureux, les températures moyennes augmentent et certaines régions du Canada connaissent des précipitations plus importantes. Cela favorise le développement et la survie des larves, prolonge la vie des moustiques adultes et favorise aussi l’émergence de maladies transmissibles par le moustique.  

Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres! N’oublions pas que le moustique demeure une espèce importante ayant son rôle à jouer dans la chaine alimentaire. Les chauves-souris, les hirondelles, les libellules et même les anoures seront sans doute enchantés d’en avoir plus à manger!

NOTE

* Une étude menée en 2022 démontre que l'espèce Aedes aegypti, est spécialement attirée par les individus présentant naturellement un taux élevé d'acide carboxylique dans leur sébum. La sécrétion de ce composé est spécifique aux humains. Il est donc envisagé que les moustiques se soient adaptés à le repérer. On peut donc supposer que d'autres espèces choisissant l'humain comme proie sont aussi particulièrement attirées par le taux d'acide carboxylique. Malheureusement pour les personnes attirant les moustiques, ce taux ne varie aucunement en fonction des habitudes de vie (hygiène et alimentation). Elles sont donc condamnées à être victimes de piqures de moustiques!  

Par Sabrina, éducatrice-naturaliste

Sources images : Arthur Chapman, Darron Birgenheier, ProjectManhattan, James Gathany, Travis Wiens

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Choix du naturaliste
Enseigner en plein air : 3 approches pour apprendre autrement

Vous souhaitez enrichir l'expérience d'apprentissage des enfants en sortant des murs de la classe? Enseigner en plein air offre de multiples occasions pour stimuler leur curiosité et leur engagement.

Vous souhaitez enrichir l'expérience d'apprentissage des enfants en sortant des murs de la classe? Enseigner en plein air offre de multiples occasions pour stimuler leur curiosité et leur engagement. Voici trois approches pédagogiques pour intégrer l'environnement extérieur à vos cours et faire de la nature votre alliée éducative.

1. Utiliser l'extérieur comme lieu inspirant

La manière la plus simple d'enseigner en plein air est d'utiliser l'extérieur comme un lieu inspirant.

  • Il fait beau? Pourquoi ne pas effectuer un exercice de révision au pied d'un arbre?
  • Cours d'éducation physique? Organisez-le dehors!

Il s'agit de faire ce que vous faites habituellement à l'intérieur, mais à l'extérieur. Sortir simplement parce que ça fait du bien! Cette méthode a ses limites en hiver, mais c'est une excellente façon de débuter l'enseignement en plein air.

2. Utiliser l'environnement comme outil pédagogique

Comment engager davantage les élèves dans leurs apprentissages grâce à l'environnement? Les possibilités sont infinies!

  • Mathématiques : Ramassez des feuilles et placez-les en ordre croissant pour pratiquer les notions d'ordre.
  • Hiver : Faites le même exercice avec des boules de neige.
  • Arts plastiques : Inspirez-vous d'un espace vert pour créer des textures.

Utilisez l'environnement comme un outil pédagogique en plaçant les jeunes en interaction avec leur milieu. Profitez de tout ce qui est à proximité : la cour d'école, les parcs, les rues... Les possibilités d'apprentissage sont alors infinies!

3. Transformer le milieu en laboratoire vivant

Pourquoi ne pas utiliser le milieu comme un laboratoire vivant pour observer et s'interroger? Une question bien posée mène à de grandes découvertes.  

  • Sciences : Quels insectes vivent dans la cour?
  • Histoire : Qu'y avait-il ici il y a 100 ans?

Ces questions servent de point de départ pour une démarche pédagogique intégrant différentes matières. Cette approche interdisciplinaire englobe plusieurs objectifs d'apprentissage et compétences, rendant les enseignements plus concrets.

Cette méthode est applicable en toutes saisons. Elle encourage l'autonomie, cultive la curiosité et facilite l'engagement des élèves.

Ne craignez pas d'explorer, de poser des questions, de découvrir et même de vous tromper... L'éducation est une aventure!

Sources images : GUEPE

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Question du public
Tantôt brun, tantôt blanc... la plasticité phénotypique expliquée

Au fil des saisons, les paysages changent, et le lièvre entame un changement drastique : il deviendra tout blanc. Ce phénomène, c’est ce qu’on appelle la plasticité phénotypique.

Le lièvre d’Amérique (Lepus americanus) est un lagomorphe que l’on retrouve au Québec et qui est un parfait exemple de plasticité phénotypique. Contrairement au lapin à queue blanche (Sylvilagus floridanus), une espèce qui conserve son pelage brun tout au long de l’année, le lièvre, lui, entreprend un changement de robe complet. Mais à quoi bon?

Au fil des saisons, les paysages changent, et pour un mammifère comme le lièvre, il peut s’avérer dangereux d’être facilement repérable pour ses prédateurs. Ainsi, alors que les premiers flocons tombent, le lièvre entamera un changement drastique : il deviendra tout blanc afin de se camoufler dans l’environnement blanc de la neige. Ce phénomène, c’est ce qu’on appelle la plasticité phénotypique.  

Un lièvre d'Amérique en hiver, prêt pour se camoufler dans la neige

Plasticité... comme de la plasticine?!

Un peu, oui! La plasticité phénotypique est comme de la plasticine qu’on peut remodeler lorsque des conditions extérieures (nos mains qui la manipulent, par exemple) viennent déranger sa structure. Plus concrètement, il s’agit d’un phénomène d’adaptation lorsque les conditions environnementales varient. Par exemple, le lièvre d’Amérique a un pelage brun du printemps à l’automne et blanc en hiver afin de se camoufler dans la neige. Ainsi, la coloration du pelage n’est pas fixe, mais est plutôt flexible, comme notre plasticine remodelée. Mais l’analogie de la plasticine a des limites, car le lièvre ne peut pas devenir un ours! C’est parce que les traits physiques, ou le phénotype, est dicté par l’ensemble des gènes d’un individu, soit le génotype. Autrement dit, notre lièvre n’a pas les gènes pour être autre chose qu’un lièvre. Alors comment se peut-il qu’un génotype puisse produire plus d’un phénotype? C’est l’expression de ses gênes et même possiblement d’autres facteurs qui ont changé dû aux conditions environnementales (car les gênes ne sont pas tous exprimés simultanément)!

Prêt pour se camoufler dans la végétation
En mue

Le cas des Coneheads aquatiques

Alors que dans le cas du lièvre le phénomène de plasticité phénotypique est réversible puisqu’il se produit deux fois par année, soit une fois à l’automne et une fois à l’hiver, il est toutefois irréversible dans plusieurs autres cas. Chez les tout petits crustacés que sont les daphnies, on pourrait observer des changements irréversibles qui sont induits par la présence... d’un prédateur! En effet, les daphnies, lorsqu’elles sont en présence de prédateurs, pourraient développer bien des stratégies anti-prédatrices. Certaines espèces réduisent leur taille afin de passer inaperçues. D’autres développent de nouveaux traits comme l’apparition de petites épines sur le dos, ou changent la forme de leur tête... comme si elles portaient un petit chapeau pointu!  

L’image de gauche est une daphnie vivante. À droite, on voit des représentations des différentes formes qu’elle peut avoir selon l’abondance de prédateurs. Non seulement sa tête est allongée, mais l’épine terminale est aussi plus longue.*
 Les images A et B présentent un mâle et une femelle(respectivement). L’image C présente une femelle adulte avec une bosse sur sa carapace dorsale, probablement induite par la présence accrue de prédateurs.**

Ce petit chapeau a une fonction bien précise : il s’agit d’une stratégie anti-prédatrice. Cette défense permet alors d’être moins prises pour proie puisque la tête pointue peut induire des blessures dans la bouche de quiconque ose en prendre une bouchée. Ainsi, les prédateurs évitent de les chasser, puisqu’ils associent les têtes pointues des daphnies à de vives douleurs en bouche.

Maintenant, essaie d’imaginer de quoi nous aurions l’air si des épines poussaient sur nos jambes en guise de défense chaque fois qu’on jouait au ballon, ou si la couleur de nos cheveux changeait chaque fois que des flocons de neige tombaient du ciel!  

NOTES

* Tiré de Daphnia pulex. (2024, January 15). Biology Forums Gallery.

** Tiré de Juračka, Petr & Korinek, Vladimir & Petrusek, Adam. (2010). A new Central European species of the Daphnia curvirostris complex, Daphnia hrbaceki sp nov (Cladocera, Anomopoda, Daphniidae). Zootaxa. 2718. 1-22. 10.11646/zootaxa.2718.1.1.

Par Jessica, éducatrice-naturaliste

Sources images : Dave Doe, Martin Kraft, Peg Becks, Harry32, Petr Juračka, Vladimir Korinek et Adam Petrusek,

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