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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Aventures d'un.e naturaliste
Les loutres d’Ahuntsic : une rencontre hivernale

On te raconte une observation hors du commun au parc-nature du Bois-de-Liesse, en plein hiver!

Texte paru dans Le Journal des Voisins, hiver 2025.

De la fenêtre de la maison du Ruisseau, d’où notre équipe travaillait, on pouvait voir la neige tomber sur le marais du ruisseau Bertrand. Dans le froid de l’hiver, une scène fascinante s’offrait à nous à la péninsule du Bois-de-Liesse. Un groupe de loutres de rivière s’ébattait joyeusement, glissant gracieusement sur la glace et plongeant dans les eaux glacées à travers des brèches naturelles. Leur énergie semblait contraster avec la quiétude hivernale du marais silencieux.  

Illustration de loutre de rivière

Les loutres de rivière sont de remarquables acrobates des milieux aquatiques, et leur survie en hiver repose sur un éventail d’adaptations fascinantes. Leur pelage dense constitué de deux couches offre une isolation exceptionnelle contre le froid mordant. Une couche interne très fine de sous-poil les garde au chaud, tandis qu’une couche externe d’épaisse fourrure imperméable repousse l’eau glacée. De plus, ces mammifères possèdent des glandes produisant une huile qui aide à renforcer cette protection naturelle.

Mais ce n’est pas tout. Les loutres sont aussi capables de retenir leur souffle pendant plusieurs minutes, un atout crucial pour explorer sous la glace à la recherche de poissons et d’autres proies. En hiver, elles choisissent de s’installer dans des plans d’eau qui offrent des zones de glace fragmentée, facilitant l’accès à l’eau libre. Elles recherchent aussi des berges ayant des abris naturels ou pouvant être excavées.  

De plus, en hiver, il n’est pas rare de les voir actives de jour, bien que les loutres de rivière soient généralement nocturnes. Elles profitent ainsi des températures plus douces et de quelques rayons de soleil.  

Un élément étonnant de leur comportement hivernal est leur utilisation de la glisse comme mode de déplacement. Sur la glace du marais, les loutres se propulsaient avec leurs pattes puissantes, se laissant ensuite glisser sur leur ventre. Il n’est d’ailleurs pas rare d’observer des traces laissées par leurs glissades sur les rives du marais. Ce comportement, bien qu’amusant à observer, a aussi un objectif pratique : il permet d’économiser de l’énergie tout en se déplaçant efficacement.

La belle glissade!

Le groupe que j’ai eu la chance d’observer était composé d’une femelle adulte et de ses petits du printemps précédent, un regroupement typique chez les loutres de rivière. La mère ouvrait la marche, s’arrêtant régulièrement pour s’assurer que les trois petites loutres suivaient. Ces dernières glissaient maladroitement derrière elle, s’arrêtant parfois pour se chamailler joyeusement avant de repartir à toute vitesse. Les femelles jouent un rôle central dans l’éducation des jeunes, et l’hiver est une période d’apprentissage intensif. Le jeu, un élément omniprésent dans leur comportement, sert à développer des compétences essentielles à leur survie. En observant leurs glissades, leurs plongeons et leurs chasses simulées, on comprend que ces activités leur enseignent non seulement à perfectionner leur habileté à attraper des proies, mais également à naviguer dans des environnements complexes et parfois dangereux ainsi qu’à construire des liens sociaux.

 

Cette observation hors du commun dans la nature m’a fait réfléchir à l’importance de prendre le temps d’explorer les parcs en milieu urbain. Ils regorgent de secrets et de surprises. Visitez-vous régulièrement ces espaces? Les parcs-nature comme celui du Bois-de-Liesse ou de l’Île-de-la-Visitation, mais aussi le parc de la Merci ou des Bateliers, sont des havres parfaits pour observer non seulement les loutres, mais aussi d’autres mammifères semi-aquatiques actifs en hiver, comme les castors et les rats musqués. Ces créatures jouent un rôle vital dans leurs écosystèmes et offrent une occasion unique d’émerveillement, même dans le froid de l’hiver. Alors, habillez-vous chaudement, munissez-vous de jumelles, et partez à la rencontre de la nature hivernale à deux pas de chez vous!

Un véritable viédo de cette véritable rencontre

Par Anne Frédérique, chargée de projet, conception

Sources images : dessin d'Anne F. Préaux, Shutterstock, Shutterstock (Lee Ellsworth), GUEPE

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Vedette du mois
La spéciation : une rupture évolutive

On t'explique la spéciation grâce à la rainette faux-grillon de l’Ouest et à la rainette faux-grillon boréale. Ça part!

La rainette faux-grillon de l’Ouest, cette petite cutie masquée - qui ressemble un peu d’ailleurs à notre autre grenouille masquée, la grenouille des bois - n'a pas la vie facile. En plus d'être menacée à l'échelle provinciale et fédérale, elle vit possiblement une crise d'identité! Sans blague!

Elle s’appelle légalement la rainette faux-grillon de l’Ouest, oui, mais des analyses génétiques ont révélé que certaines populations du sud-ouest du Québec et de l’est de l’Ontario pourraient être une différente espèce, soit... Des rainettes faux-grillon boréales - Dundunduuuuun!

Ces deux espèces sont distinctes, mais pourtant très similaires – tellement que des pros ont souvent de la difficulté à les différencier! Leur ressemblance laisse supposer qu’elles sont probablement étroitement reliées. (Attention à cette supposition, car il ne faut pas oublier la convergence évolutive! Dans ce cas-ci, elles sont bel et bien étroitement reliées.) Comment ont-elles alors divergé? Comment se fait-il qu’un ancêtre commun puisse produire deux espèces distinctes? C’est un phénomène qu’on appelle la spéciation.

Rainette faux-grillon de l'Ouest
Rainette faux-grillon boréale

L’incompatibilité amoureuse, une recette simple

Il y a plus d’une façon pour qu’une telle divergence puisse arriver, mais à la base, chez les espèces à reproduction sexuée*, on a besoin de deux ingrédients :  

  1. L’isolation génétique : il faut que deux groupes d’une même espèce cessent de se reproduire entre eux pour éviter qu’ils se partagent toute mutation génétique qui pourrait survenir (car c’est l’accumulation de mutations génétiques différentes qui pourrait commencer à distinguer un groupe de l’autre).  
  1. Le temps : il faut que cette isolation dure assez longtemps pour que l’évolution prenne son cours! Si assez de temps passe pour permettre à assez de différences (ou mutation génétiques) de s’accumuler, les groupes ne pourront plus se reproduire entre eux – tu te souviens du concept biologique d’espèce**?

Les aléas des relations à longue distances

Il n’y a pas de façon plus facile d’isoler deux groupes qu’avec une barrière géographique! C’est exactement ce qui se passe dans le cas de la spéciation allopatrique*** (du grec ancien « allos » et « patris », signifiant « autre » et « patrie », respectivement). Imaginons, par exemple, un cas fictif où des souris d’une même espèce habitent un territoire montagneux enneigé. Le climat se réchauffe et la neige fond progressivement. La vallée entre des montagnes A et B se fait inonder et crée une rivière permanente. Les souris de la montagne A ne peuvent plus traverser la vallée et sont dorénavant isolées des souris de la montagne B. On a maintenant une recette gagnante pour que les deux populations de souris évoluent séparément. Il ne reste plus que le passage du temps et un peu de hasard!  

Si les souris A et B subissent différentes pressions dans leur environnement, cela peut également aider au processus. Disons qu'un prédateur terrestre des souris, comme le renard roux, a été coincé sur la montagne B après l’apparition de la rivière. La sélection naturelle favorisera des souris B qui auront des traits avantageux pour éviter la prédation par le renard! En revanche, sur la montagne A, il n’y a pas de prédateurs, mais les ressources sont rares! Les souris A qui ont des traits favorables à la compétition seront favorisées par la sélection naturelle.

Une souris isolée

Quand les différences sont irréconciliables

Dans le cas de la spéciation sympatrique, les populations ne sont pas isolées géographiquement. L’histoire se corse donc un peu! C’est un cas où la variété d’habitats ou de ressources sur un territoire, ou encore le type de contraintes environnementales pourraient jouer un rôle. La plasticité phénotypique est également un élément qui est reconnu pour aider à cela.

Prenons l’exemple fictif d’un insecte qui dépend d’une plante hôte A pour compléter son cycle de vie. Si certains individus commencent à se nourrir d’une nouvelle espèce de plantes hôtes B qui vient à maturité un mois plus tard que la plante A, la maturité sexuelle de l’insecte pourrait être décalée chez les groupes qui dépendent de la plante B, ce qui fait que les individus cherchant des partenaires de reproduction pourront seulement se reproduire avec les insectes ayant eu la même plante hôte. Si cela se poursuit génération après génération pendant des milliers d’années, les insectes pourraient tranquillement commencer à former deux espèces distinctes, une qui dépend de la plante A et une autre qui est spécialisée à la plante B.

Quand rien ne joue en faveur de la relation

Il existe aussi un entre-deux : une situation où la barrière géographique n’est pas totale, mais partielle. C’est un cas où le phénomène de spéciation se produirait parmi des individus d’une même espèce répartis sur un très grand territoire, rendant les rencontres difficiles. Si les habitats varient d’une extrémité à l’autre du territoire, des sous-groupes pourraient s’adapter à différents habitats. Si un grand territoire s’étend du nord au sud, par exemple, c’est facile d’imaginer que les individus au nord et au sud n’affrontent pas les mêmes conditions environnementales et seront peut-être favorisés différemment par la sélection naturelle. C’est ce qu’on appelle la spéciation parapatrique.

Crise d’identité résolue?

Dans le cas des rainettes faux-grillon et des espèces apparentées, difficile de savoir ce qui a causé leur spéciation (ça remonte à LONGTEMPS). Par contre, peu importe comment elles ont divergé et qu’elles soient des rainettes faux-grillon boréales ou des rainettes faux-grillon de l’ouest, cette crise d’identité est atténuée par une chose qui ne change pas : elles demeurent menacées à l’échelle provinciale et fédérale. Il est donc essentiel de poursuivre les efforts de protection de son habitat. Tu veux faire quelque chose toi aussi? Découvre ce que tu peux faire sur le site officiel de la rainette faux grillon!

NOTES

*Chez les espèces à reproduction asexuée, c’est une autre histoire. On y reviendra!

**Il y a plus que le concept biologique qui tente de définir le mot « espèce », mais on y reviendra.

***Il y a d’autres types de spéciation, comme la spéciation péripatrique, qui impliquent une barrière géographique, mais pour garder ça simple, on te parle seulement de la spéciation allopatrique ici.

Par Émilie, communicatrice scientifique

Sources images : Benny Mazur, Andrew DuBois, Andy Reago & Chrissy McClarren

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Aventures d'un.e naturaliste
Un monde à découvrir : récit d'une randonnée guidée

« Bienvenue dans ce musée ouvert! » C’est ainsi que commence ma randonnée guidée. Mon but lors de cette activité est de faire découvrir la nature aux, tout en s’amusant, afin qu’ils.elles aient envie de la préserver par la suite!

Dans le cadre de notre campagne Vivre la nature, partez à l'aventure avec Arthur et soutenez-nous dans notre mission de sensibilisation.
« Bienvenue dans ce musée ouvert! Je suis votre guide naturaliste, et ensemble nous allons découvrir les secrets des marais et de leurs habitants. Pendant ces quelques heures ensemble, nous allons vivre la nature! »

C’est ainsi que commence mon activité GUEPE de randonnée guidée au Bois-de-L'Île-Bizard, un des plus beaux (à mon humble avis) parcs-nature de Montréal. Nous sommes en pleine matinée, le soleil est au rendez-vous et, avec mon groupe, je m’apprête à leur faire découvrir la beauté de cet endroit plein de vie. Joins-toi à nous et tu vas pouvoir profiter des paysages, que ce soit à pied ou même à vélo!

En route pour la première station

Nous entamons à peine le sentier que le paysage change déjà. De jolis roseaux nous entourent ainsi que plusieurs fleurs de diverses couleurs. Si tu t’approches de ces fleurs, tu peux observer des papillons qui tournent autour, ainsi que pleins d’autres petits insectes en quête de nourriture.  


« Voici la première salle de notre musée ouvert. Vous vous trouvez dans une zone humide, un endroit riche en biodiversité! On entend souvent ce mot, biodiversité, mais, en soit, que veut-il dire et quelle est son importance? C’est la multitude d’espèces animales et végétales différentes qui donne vie à ces milieux. Les zones humides sont autant des sources de nourriture qu’un endroit pour naître pour tous les animaux qui y vivent. Mais que se passerait-t-il si l’eau dans cet endroit prenait encore plus de place, quels changements arriveraient? »  
Laissant le groupe essayer quelques réponses, je leur propose finalement de le découvrir par eux-mêmes en continuant la marche. Et toi? As-tu une idée?  

Passage au cœur des marais regorgeant de vie

Nous arrivons après un peu de marche à la deuxième salle du musée ouvert. De grandes passerelles s’avancent devant nous et en continuant dessus nous nous retrouvons au beau milieu d’un grand marais tapissé de nénuphars et de nymphéas*. Un calme reposant s’installe accompagnant ce superbe paysage. Les personnes découvrant cet endroit pour la première fois ont une lueur d’émerveillement dans leurs yeux et les enfants s’amusent à regarder des canards se déplaçant tranquillement entre les fleuilles flottantes. C’est un lieu parfait pour continuer notre discussion autour de la biodiversité! Une fois le groupe rassemblé, nous parlons ensemble des différents animaux qui vivent dans les marais, de leur cycle de vie, allant des insectes et des grenouilles naissant dans l’eau aux oiseaux qui y nichent parfois et s’en approchent pour se nourrir. Tout se connecte comme un réseau, et d’ailleurs cette chaîne, par moment, chante! Alors qu’un bruissement grave se fait entendre, je fais observer au groupe sa provenance en leur montrant un ouaouaron situé sur un des nymphéas. Je leur montre également les petites carapaces visibles des tortues peintes qui profitent du soleil. Chez les parents comme chez leurs enfants, la curiosité et la joie prennent place après avoir observé ces belles petites tortues d’aussi proche.


« Savez-vous pourquoi elles prennent le soleil? Pour bronzer, peut-être? Eh bien, ce n’est pas tout à fait faux! Les tortues n’ont pas de température stable à l’intérieur de leur corps comme nous, alors elles profitent de l’eau pour se refroidir puis prennent des bains de soleil pour se réchauffer. C’est pour l’une de ces raisons que des endroits comme celui-ci sont aussi importants. »  
Puis soudain, un grand oiseau vient se poser plus loin dans les herbiers aquatiques. Il s’agit d’un grand héron, tout le monde peut l’observer et admirer sa prestance. Ce héron vient sûrement chercher des petits poissons dans les environs, naissant et vivant dans l’eau des marais.  

Deux tortues peintes qui se font bronzer...


Et toi? As-tu fait de belles observations? Cet endroit regorge d’espèces différentes. Si tu aimes les insectes, tu peux observer de superbes libellules passer entre les nénuphars. Tu préfères les oiseaux? Alors vient voir les belles couleurs du canard branchu. Tous ces animaux nous tolèrent dans leur milieu et se laissent observer tant que nous ne les dérangeons pas.

Un petit arrêt musical en forêt

Nous continuons un peu notre marche avec le groupe jusqu’à arriver en forêt, ici les oiseaux chantent encore plus, des bruits de pic bois frappant des arbres se font par moment entendre et les cigales fredonnent leur air pour couvrir le tout. Un parc-nature comme celui-ci présente pleins de paysages différents avec leur végétation et leurs animaux qui leurs sont propres. Quoi de mieux qu’un musée ouvert pour parler de la nature tout en l’observant directement.  

La fin de la marche, mais le début de pleins d’autres rencontres avec la nature

Finalement, nous rentrons au chalet d’accueil avec le groupe et je les remercie pour leur attention. Leurs sourires me suffisent pour savoir qu’ils ont apprécié cette randonnée guidée. Je passe encore un peu de temps avec les plus curieux.euses pour parler de nos observations et leur montrer des artefacts que j’emmène avec moi pour donner des anecdotes sur certains animaux.

L’activité touche à sa fin, les familles rentrent vers leurs voitures et j’entends les enfants parler des animaux qu’ils ont vus. Passionné de la nature depuis mon enfance, c’est pour moi une grande réussite de pouvoir le transmette ne serait qu’un petit bout de cette passion qu’ils développeront par la suite. Mon but au travers de cette activité est de surtout les laisser découvrir et profiter de ces parcs aussi magnifiques et pleins de vie. Si en plus de ça, tout en s’amusant, ils retiennent certains de mes messages alors c’est parfait! Mais, pour moi, le plus important c’est de leur montrer la beauté de ces lieux, afin qu’ils aient envie de les préserver par la suite. Plongé dans mes pensées, j’en suis sorti par plusieurs personnes venant me voir pour me poser la question qui me fait le plus plaisir : « À quand la prochaine randonnée guidée? »  

Les nymphéas au soleil

Es-tu, toi aussi, impatient.e de faire d’autres randonnées guidées? Un don à GUEPE nous permet de continuer d’organiser encore plus d’activités comme celle-ci, alors n’hésite pas!

NOTE

* Voici deux espèces de plantes aquatiques indigènes qui ont des feuilles semblables. À moins d'avoir l’œil expert, il est presque impossible de les différencier sauf lorsqu'elles sont en fleur. Les nénuphars ont une large fleur jaune vif qui est facilement reconnaissable. Elle fleurit au début de l’été et se dresse sur une tige droite qui sort souvent de l’eau. Les nymphéas, quant à eux, produisent des fleurs aux nombreux pétales blancs qui donnent l’impression de flotter à la surface pendant le mois de juillet.  

Par Arthur, naturaliste

Sources images : GUEPE

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Choix du naturaliste
Mini guide des lichens de montagnes charlevoisiennes

Il existe environ 3600 espèces de lichens en Amérique du Nord. Ils sont de toutes les formes, de toutes les couleurs et de toutes les grandeurs. Mais comment s’y retrouver? Voici ton mini guide pour identifier les lichens.

SÉRIE SPÉCIALE : LES HAUTS PLATEAUX ET NOUS

Il existe environ 3600 espèces de lichens en Amérique du Nord. Ils sont de toutes les formes, de toutes les couleurs et de toutes les grandeurs. Mais comment s’y retrouver? Voici ton mini guide pour identifier les lichens.  

Quoi regarder?

En premier lieu, pour identifier un lichen, on doit regarder l'allure du thalle*. Selon sa forme, il existe trois principaux types de lichens : crustacés, foliacés ou fruticuleux.  

  • Le lichen est foliacé s’il ressemble à de petites feuilles. Ses lobes sont décollés; ils sont fixés à partir d’un seul point (et non pas sur toute leur surface). Le vulpicide du pin en est un bon exemple.  
  • La cladonie étoilée est le lichen fruticuleux par excellence! Ces lichens, attachés par un petit tronc, sont faciles à identifier par leur forme de buisson ou de lanières.  
Une croûte, des feuilles, des buissons.

Une fois ce mystère éclairci, on peut scruter les détails, comme la couleur, les embranchements, la présence de bosses, etc., pour déterminer l’espèce. Évidemment, c’est un sport qui demande de la pratique, car les nuances peuvent être difficiles à observer. Le meilleur terrain de jeu qui soit pour s’exercer sont les hauts plateaux de Charlevoix. Choisis ta montagne et, en route jusqu’au sommet, tu pourras observer des dizaines d’espèces différentes.  

 

Des crustacés des montagnes  

Lichen carte géographique (Rhizocarpon geographicum)

Il forme des plaques généralement vertes ou jaunes sur les rochers des montagnes et des bords de mer. Il doit son nom à son aspect de mosaïque telle une carte géographique. 

(Photo : chicoryy)

Buellies (Buellia spp.)

Ce lichen forme une croute grisâtre aux contours plus foncés sur laquelle se trouvent des boules noires. Ce sont des apothécies qui portent les spores permettant la reproduction du lichen (un peu comme les fougères).

(Photo : davidenrique)

Les foliacés dans les hauts plateaux

Umbilicaria hyperborea (faisant partie des tripes de roche)

Sa couleur varie du brun pâle à foncé. La texture de sa surface est assez lisse ou verruqueuse et elle est couverte de nombreuses apothécies rondes et noires. Sa face inférieure est généralement très foncée.  

(Photo : Nick Moore)

Vulpicide du pin (Vulpicida pinastri)

Ce lichen foliacé vert-grisâtre pousse sur les conifères et les bouleaux. On le reconnaît à ses lobes ronds aux rebords jaunes positionnés en rosette.  

(Photo : Amadej Trnkoczy)

Arctoparmélie centrifuge (Arctoparmelia centrifuga)

Cette espèce possède un thalle jaune verdâtre, avec des lobes étroits.  Il tire son nom de sa tendance à se développer vers l'extérieur à partir d'un point central, puis à mourir créant des anneaux de lichen pouvant faire 1m de diamètre sur la surface où il pousse.  

(Photo : sjl1)

Des fruticuleux que tu pourrais rencontrer   

Cladonie étoilée (Cladonia stellaris)

Il est de couleur brun-grisâtre, en forme de mini arbuste dense et abondamment ramifié. Les dernières ramifications sont disposées en étoile, par trois à cinq (parfois six), souvent autour d’un petit trou. Les pointes des ramifications portent de petits points bruns.  

(Photo : Paulina Wietrzyk)

Lichen des rennes ou cladonie rangifère (Cladonia rangiferina)

Il s’agit d’une espèce qui forme au sol de grands tapis blanchâtres buissonnants pouvant faire 8 cm de haut. Il produit de nombreuses ramifications au bout brunissant. Elles se divisent en quatre à l’extrémité et se courbent dans la même direction, donnant l’aspect pendant.  

(Photo : Руслан Цвірко)

Flavocetraria nivalis

Il possède un thalle dressé, jaunâtre (parfois gris ou crème) sur les deux faces. La partie basale est généralement plus foncée. Les lobes du thalle sont fortement ridés, surtout sur la face supérieure.  

(Photo : mbird1)

Usnées (Usnea spp.)

Ce groupe de lichens se reconnaît à leur forme de lanières ou de buisson. Ils peuvent être fortement ramifiés et/ou pendants. Ils se fixent sur leur substrat par un solide crampon. Ils poussent sur les branches des arbres.

(Photo : Annette Seidenglanz)

En finissant, lorsqu’on cherche ou qu’on observe les lichens, il faut se rappeler que ces organismes extraordinaires sont très fragiles et qu’ils jouent des rôles clés dans nos écosystèmes. Alors, « pas-touche » et surveillons où on met nos pieds!

NOTE

* Le thalle, c'est la partie visible des lichens. On appelle ça l’appareil végétatif.

Par Anne F. Préaux, chargée de conception

Sources images

Triptyque : Tigerente, Tony Ernst, Anders Wahl

chicoryy, davidenrique, Nick Moore, Amadej Trnkoczy, sjl1, Paulina Wietrzyk, Руслан Цвірко, mbird1, Annette Seidenglanz

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Qc-Nature
Tout savoir sur les moustiques

On les reconnait facilement à leur vol bruyant, leurs grands yeux et leur trompe de type piqueur-suceur. Ces insectes font partie, tout comme les mouches, de l’ordre des diptères. Ce sont les moustiques!

De la famille des Culicidés, les moustiques, ou encore les maringouins, sont bien connus. On les reconnait facilement à leur vol bruyant, leurs grands yeux et leur trompe de type piqueur-suceur. Ces insectes font partie, tout comme les mouches, de l’ordre des diptères.

Des « bibittes » des milieux humides

À l’échelle mondiale, on décompte 3 618 espèces de moustiques. On peut les retrouver partout, à l’exception de l’Antarctique et de l’Islande. Ils sont présents dans tous les milieux (comme la forêt, la ville, la savane, etc.) du moment où il y a un accès à une étendue d’eau, ou même à une flaque d’eau.

La présence d’eau est essentielle à leur reproduction. La femelle pond de nombreux œufs dans un marais, dans un étang ou dans de l'eau stagnante. Les conditions météorologiques affectent le temps d’éclosion des larves. Les larves se nourrissent d’algues microscopiques, de phytoplanctons ou de petites particules de matière organique en suspension. À ce stade, on peut les apercevoir nager la tête à l’envers; c’est que les larves respirent par leur siphon, situé à l'extrémité de leur abdomen. Une fois leur croissance terminée, les larves deviennent des nymphes capables de se déplacer. (Certains insectes sont très vulnérables durant ce stade et ne bougent que très peu, comme la chrysalide du papillon.) La nymphe reste surtout à la surface afin de respirer. Une fois métamorphosé en adulte, le moustique commence sa vie hors de l'eau.

Une gang de larves la tête en bas!
Une nymphe

De fines bouches

Les mâles se nourrissent seulement de nectar. Ils jouent donc un rôle important qui nous rend service, celui de la pollinisation. Les femelles, quant à elles, sont hématophages : elles ont besoin de sang pour compléter leur cycle de reproduction. Elles trouvent principalement leurs proies via leur perception de la chaleur et leur odorat. En effet, des odeurs émises par la sueur, la dégradation de la peau, le sébum, la respiration et la sudation attirent certaines espèces qui piquent les humains. L’odeur de l'alcool peut aussi jouer un rôle sur l'attrait que les moustiques ont pour nous. D’autres paramètres* entrent aussi en jeu, notamment certains parfums et la hauteur à laquelle nos odeurs sont émanées. Par exemple, certaines espèces choisissent davantage les chevilles.

Femelle moustique qui se mêle de ses affaires.

Les moustiques et les changements climatiques

Les moustiques sont extrêmement adaptables. Certains indices suggèrent qu’ils auraient été présents depuis le Jurassique (il y a au moins 210 millions d'années). Ils étaient donc sur Terre alors qu’il y avait encore des dinosaures!!! Ils ont vécu plusieurs perturbations et se sont adaptés à de nombreux environnements. Présentement, nous sommes dans une époque où les changements climatiques sont induits par l’humain. Malheureusement pour nous, ces changements climatiques impactent positivement les moustiques. Les hivers sont moins rigoureux, les températures moyennes augmentent et certaines régions du Canada connaissent des précipitations plus importantes. Cela favorise le développement et la survie des larves, prolonge la vie des moustiques adultes et favorise aussi l’émergence de maladies transmissibles par le moustique.  

Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres! N’oublions pas que le moustique demeure une espèce importante ayant son rôle à jouer dans la chaine alimentaire. Les chauves-souris, les hirondelles, les libellules et même les anoures seront sans doute enchantés d’en avoir plus à manger!

NOTE

* Une étude menée en 2022 démontre que l'espèce Aedes aegypti, est spécialement attirée par les individus présentant naturellement un taux élevé d'acide carboxylique dans leur sébum. La sécrétion de ce composé est spécifique aux humains. Il est donc envisagé que les moustiques se soient adaptés à le repérer. On peut donc supposer que d'autres espèces choisissant l'humain comme proie sont aussi particulièrement attirées par le taux d'acide carboxylique. Malheureusement pour les personnes attirant les moustiques, ce taux ne varie aucunement en fonction des habitudes de vie (hygiène et alimentation). Elles sont donc condamnées à être victimes de piqures de moustiques!  

Par Sabrina, éducatrice-naturaliste

Sources images : Arthur Chapman, Darron Birgenheier, ProjectManhattan, James Gathany, Travis Wiens

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