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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Qc-Nature
Tout savoir sur les moustiques

On les reconnait facilement à leur vol bruyant, leurs grands yeux et leur trompe de type piqueur-suceur. Ces insectes font partie, tout comme les mouches, de l’ordre des diptères. Ce sont les moustiques!

De la famille des Culicidés, les moustiques, ou encore les maringouins, sont bien connus. On les reconnait facilement à leur vol bruyant, leurs grands yeux et leur trompe de type piqueur-suceur. Ces insectes font partie, tout comme les mouches, de l’ordre des diptères.

Des « bibittes » des milieux humides

À l’échelle mondiale, on décompte 3 618 espèces de moustiques. On peut les retrouver partout, à l’exception de l’Antarctique et de l’Islande. Ils sont présents dans tous les milieux (comme la forêt, la ville, la savane, etc.) du moment où il y a un accès à une étendue d’eau, ou même à une flaque d’eau.

La présence d’eau est essentielle à leur reproduction. La femelle pond de nombreux œufs dans un marais, dans un étang ou dans de l'eau stagnante. Les conditions météorologiques affectent le temps d’éclosion des larves. Les larves se nourrissent d’algues microscopiques, de phytoplanctons ou de petites particules de matière organique en suspension. À ce stade, on peut les apercevoir nager la tête à l’envers; c’est que les larves respirent par leur siphon, situé à l'extrémité de leur abdomen. Une fois leur croissance terminée, les larves deviennent des nymphes capables de se déplacer. (Certains insectes sont très vulnérables durant ce stade et ne bougent que très peu, comme la chrysalide du papillon.) La nymphe reste surtout à la surface afin de respirer. Une fois métamorphosé en adulte, le moustique commence sa vie hors de l'eau.

Une gang de larves la tête en bas!
Une nymphe

De fines bouches

Les mâles se nourrissent seulement de nectar. Ils jouent donc un rôle important qui nous rend service, celui de la pollinisation. Les femelles, quant à elles, sont hématophages : elles ont besoin de sang pour compléter leur cycle de reproduction. Elles trouvent principalement leurs proies via leur perception de la chaleur et leur odorat. En effet, des odeurs émises par la sueur, la dégradation de la peau, le sébum, la respiration et la sudation attirent certaines espèces qui piquent les humains. L’odeur de l'alcool peut aussi jouer un rôle sur l'attrait que les moustiques ont pour nous. D’autres paramètres* entrent aussi en jeu, notamment certains parfums et la hauteur à laquelle nos odeurs sont émanées. Par exemple, certaines espèces choisissent davantage les chevilles.

Femelle moustique qui se mêle de ses affaires.

Les moustiques et les changements climatiques

Les moustiques sont extrêmement adaptables. Certains indices suggèrent qu’ils auraient été présents depuis le Jurassique (il y a au moins 210 millions d'années). Ils étaient donc sur Terre alors qu’il y avait encore des dinosaures!!! Ils ont vécu plusieurs perturbations et se sont adaptés à de nombreux environnements. Présentement, nous sommes dans une époque où les changements climatiques sont induits par l’humain. Malheureusement pour nous, ces changements climatiques impactent positivement les moustiques. Les hivers sont moins rigoureux, les températures moyennes augmentent et certaines régions du Canada connaissent des précipitations plus importantes. Cela favorise le développement et la survie des larves, prolonge la vie des moustiques adultes et favorise aussi l’émergence de maladies transmissibles par le moustique.  

Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres! N’oublions pas que le moustique demeure une espèce importante ayant son rôle à jouer dans la chaine alimentaire. Les chauves-souris, les hirondelles, les libellules et même les anoures seront sans doute enchantés d’en avoir plus à manger!

NOTE

* Une étude menée en 2022 démontre que l'espèce Aedes aegypti, est spécialement attirée par les individus présentant naturellement un taux élevé d'acide carboxylique dans leur sébum. La sécrétion de ce composé est spécifique aux humains. Il est donc envisagé que les moustiques se soient adaptés à le repérer. On peut donc supposer que d'autres espèces choisissant l'humain comme proie sont aussi particulièrement attirées par le taux d'acide carboxylique. Malheureusement pour les personnes attirant les moustiques, ce taux ne varie aucunement en fonction des habitudes de vie (hygiène et alimentation). Elles sont donc condamnées à être victimes de piqures de moustiques!  

Par Sabrina, éducatrice-naturaliste

Sources images : Arthur Chapman, Darron Birgenheier, ProjectManhattan, James Gathany, Travis Wiens

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Choix du naturaliste
Enseigner en plein air : 3 approches pour apprendre autrement

Vous souhaitez enrichir l'expérience d'apprentissage des enfants en sortant des murs de la classe? Enseigner en plein air offre de multiples occasions pour stimuler leur curiosité et leur engagement.

Vous souhaitez enrichir l'expérience d'apprentissage des enfants en sortant des murs de la classe? Enseigner en plein air offre de multiples occasions pour stimuler leur curiosité et leur engagement. Voici trois approches pédagogiques pour intégrer l'environnement extérieur à vos cours et faire de la nature votre alliée éducative.

1. Utiliser l'extérieur comme lieu inspirant

La manière la plus simple d'enseigner en plein air est d'utiliser l'extérieur comme un lieu inspirant.

  • Il fait beau? Pourquoi ne pas effectuer un exercice de révision au pied d'un arbre?
  • Cours d'éducation physique? Organisez-le dehors!

Il s'agit de faire ce que vous faites habituellement à l'intérieur, mais à l'extérieur. Sortir simplement parce que ça fait du bien! Cette méthode a ses limites en hiver, mais c'est une excellente façon de débuter l'enseignement en plein air.

2. Utiliser l'environnement comme outil pédagogique

Comment engager davantage les élèves dans leurs apprentissages grâce à l'environnement? Les possibilités sont infinies!

  • Mathématiques : Ramassez des feuilles et placez-les en ordre croissant pour pratiquer les notions d'ordre.
  • Hiver : Faites le même exercice avec des boules de neige.
  • Arts plastiques : Inspirez-vous d'un espace vert pour créer des textures.

Utilisez l'environnement comme un outil pédagogique en plaçant les jeunes en interaction avec leur milieu. Profitez de tout ce qui est à proximité : la cour d'école, les parcs, les rues... Les possibilités d'apprentissage sont alors infinies!

3. Transformer le milieu en laboratoire vivant

Pourquoi ne pas utiliser le milieu comme un laboratoire vivant pour observer et s'interroger? Une question bien posée mène à de grandes découvertes.  

  • Sciences : Quels insectes vivent dans la cour?
  • Histoire : Qu'y avait-il ici il y a 100 ans?

Ces questions servent de point de départ pour une démarche pédagogique intégrant différentes matières. Cette approche interdisciplinaire englobe plusieurs objectifs d'apprentissage et compétences, rendant les enseignements plus concrets.

Cette méthode est applicable en toutes saisons. Elle encourage l'autonomie, cultive la curiosité et facilite l'engagement des élèves.

Ne craignez pas d'explorer, de poser des questions, de découvrir et même de vous tromper... L'éducation est une aventure!

Sources images : GUEPE

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Question du public
Tantôt brun, tantôt blanc... la plasticité phénotypique expliquée

Au fil des saisons, les paysages changent, et le lièvre entame un changement drastique : il deviendra tout blanc. Ce phénomène, c’est ce qu’on appelle la plasticité phénotypique.

Le lièvre d’Amérique (Lepus americanus) est un lagomorphe que l’on retrouve au Québec et qui est un parfait exemple de plasticité phénotypique. Contrairement au lapin à queue blanche (Sylvilagus floridanus), une espèce qui conserve son pelage brun tout au long de l’année, le lièvre, lui, entreprend un changement de robe complet. Mais à quoi bon?

Au fil des saisons, les paysages changent, et pour un mammifère comme le lièvre, il peut s’avérer dangereux d’être facilement repérable pour ses prédateurs. Ainsi, alors que les premiers flocons tombent, le lièvre entamera un changement drastique : il deviendra tout blanc afin de se camoufler dans l’environnement blanc de la neige. Ce phénomène, c’est ce qu’on appelle la plasticité phénotypique.  

Un lièvre d'Amérique en hiver, prêt pour se camoufler dans la neige

Plasticité... comme de la plasticine?!

Un peu, oui! La plasticité phénotypique est comme de la plasticine qu’on peut remodeler lorsque des conditions extérieures (nos mains qui la manipulent, par exemple) viennent déranger sa structure. Plus concrètement, il s’agit d’un phénomène d’adaptation lorsque les conditions environnementales varient. Par exemple, le lièvre d’Amérique a un pelage brun du printemps à l’automne et blanc en hiver afin de se camoufler dans la neige. Ainsi, la coloration du pelage n’est pas fixe, mais est plutôt flexible, comme notre plasticine remodelée. Mais l’analogie de la plasticine a des limites, car le lièvre ne peut pas devenir un ours! C’est parce que les traits physiques, ou le phénotype, est dicté par l’ensemble des gènes d’un individu, soit le génotype. Autrement dit, notre lièvre n’a pas les gènes pour être autre chose qu’un lièvre. Alors comment se peut-il qu’un génotype puisse produire plus d’un phénotype? C’est l’expression de ses gênes et même possiblement d’autres facteurs qui ont changé dû aux conditions environnementales (car les gênes ne sont pas tous exprimés simultanément)!

Prêt pour se camoufler dans la végétation
En mue

Le cas des Coneheads aquatiques

Alors que dans le cas du lièvre le phénomène de plasticité phénotypique est réversible puisqu’il se produit deux fois par année, soit une fois à l’automne et une fois à l’hiver, il est toutefois irréversible dans plusieurs autres cas. Chez les tout petits crustacés que sont les daphnies, on pourrait observer des changements irréversibles qui sont induits par la présence... d’un prédateur! En effet, les daphnies, lorsqu’elles sont en présence de prédateurs, pourraient développer bien des stratégies anti-prédatrices. Certaines espèces réduisent leur taille afin de passer inaperçues. D’autres développent de nouveaux traits comme l’apparition de petites épines sur le dos, ou changent la forme de leur tête... comme si elles portaient un petit chapeau pointu!  

L’image de gauche est une daphnie vivante. À droite, on voit des représentations des différentes formes qu’elle peut avoir selon l’abondance de prédateurs. Non seulement sa tête est allongée, mais l’épine terminale est aussi plus longue.*
 Les images A et B présentent un mâle et une femelle(respectivement). L’image C présente une femelle adulte avec une bosse sur sa carapace dorsale, probablement induite par la présence accrue de prédateurs.**

Ce petit chapeau a une fonction bien précise : il s’agit d’une stratégie anti-prédatrice. Cette défense permet alors d’être moins prises pour proie puisque la tête pointue peut induire des blessures dans la bouche de quiconque ose en prendre une bouchée. Ainsi, les prédateurs évitent de les chasser, puisqu’ils associent les têtes pointues des daphnies à de vives douleurs en bouche.

Maintenant, essaie d’imaginer de quoi nous aurions l’air si des épines poussaient sur nos jambes en guise de défense chaque fois qu’on jouait au ballon, ou si la couleur de nos cheveux changeait chaque fois que des flocons de neige tombaient du ciel!  

NOTES

* Tiré de Daphnia pulex. (2024, January 15). Biology Forums Gallery.

** Tiré de Juračka, Petr & Korinek, Vladimir & Petrusek, Adam. (2010). A new Central European species of the Daphnia curvirostris complex, Daphnia hrbaceki sp nov (Cladocera, Anomopoda, Daphniidae). Zootaxa. 2718. 1-22. 10.11646/zootaxa.2718.1.1.

Par Jessica, éducatrice-naturaliste

Sources images : Dave Doe, Martin Kraft, Peg Becks, Harry32, Petr Juračka, Vladimir Korinek et Adam Petrusek,

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Qc-Nature
La royauté aviaire : l'aigle royal

Majestueux, imposant et couronné* de plumes brun-doré, ce n’est pas surprenant que cet oiseau princier porte le nom d’aigle royal! Découvrez-le!

SÉRIE SPÉCIALE : LES HAUTS PLATEAUX ET NOUS

Majestueux, imposant et couronné* de plumes brun-doré, ce n’est pas surprenant que cet oiseau princier porte le nom d’aigle royal! Son accoutrement distingué témoigne de sa noblesse : son plumage est d’un brun riche et s’étend même jusqu'au bout des jambes, un luxe qui n’est pas donné à tous les oiseaux! Mais il y a plus que son apparence qui lui mérite ce nom.

Une demeure royale

Son trône – ou plutôt son nid – se trouve en hauteur! Plus précisément, il affectionne les falaises et les escarpements** : les vues somptueuses et dignes de royauté ne lui manquent pas, surtout s’il demeure dans les hauts plateaux de Charlevoix dont ceux du parc national des Hautes-Gorges de la Rivière-Malbaie et du parc national des Grands-Jardins! Et rien de mieux qu’un vrai petit château pour sa progéniture avec une base bien solide de brindilles, parfois d'os, et un centre bien douillet orné de végétation et de lichens. Le tout mesure jusqu’à 1,5 m de diamètre et 1 m de hauteur, même que le plus grand qui ait jamais été mesuré aurait fait environ 26 m de diamètre et 6 m de haut!  

Un souverain dédié

Puis, tel un vrai souverain, il veille sur son territoire en planant dans les cieux, au-dessus des milieux ouverts. Son acuité visuelle impressionnante, qui vaudrait huit fois la nôtre, lui permet de mieux apercevoir ses sujets bien aimés (a.k.a. proies favorites). Il a un penchant pour les mammifères de petite et de moyenne tailles, tels que les lapins ou les lièvres et divers rongeurs, mais il vise parfois des cibles plus grandes, telles que des cerfs et des coyotes, et des oiseaux. Il peut même couronner le tout avec une bonne charogne gourmande!  

Une prouesse aviaire de renom

Avec une envergure de plus ou moins 2 m et une capacité de plonger à des vitesses de plus de 200 km/h, il est un des oiseaux de proie les plus grands et rapides d’Amérique du Nord. Il se sert de sa vitesse et de sa grande agilité non seulement pour capturer ses repas, mais également pour faire la cour! Il se livre alors à de vraies acrobaties aériennes qui inclue une série de piqués. Il semblerait même qu’il joue parfois avec ses proies dans les airs!

Ainsi, la prochaine fois que tu aperçois des falaises ou des montagnes au loin, ou si tu les grimpes en randonnée, n’oublie pas de regarder le ciel. Tu apercevras peut-être un aigle royal qui surveille les lieux!

Mais, savais-tu que tu peux aussi en observer sans même sortir de chez toi? En recherchant l’aigle royal sur Google à l’aide de ton appareil mobile, tu devrais retrouver l’option « 3D ». Tu n’auras qu’à le sélectionner et suivre les instructions pour observer une simulation!  

NOTES

* Plus précisément, ces plumes brun doré se trouvent à l’arrière de sa tête et sur son cou.

** Il eut aussi faire son nid sur le sol ou d’autres structures en hauteur.

Par Émilie, rédactrice scientifique

Sources images : Gentry George, USFWS, Juan Lacruz, Juan Lacruz,

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Question du public
Pourquoi la tortue traverse-t-elle la route?

Pourquoi la tortue traverse-t-elle la route? Entre mai et juillet, elle est fort probablement à la recherche de l’endroit idéal pour pondre ses œufs.

Crème solaire, chapeau, bouteille d’eau, appareil photo et piquenique : check! Tu es fin prêt.e pour ta sortie de juin au parc-nature du Bois-de-L’Île-Bizard. Vroom, en route! Tu y es presque et, soudainement, tu aperçois une grosse tortue avec une longue queue épineuse sur la route. Ouf, tu réussis à la contourner sécuritairement!

« Pourquoi la tortue a-t-elle traverse la route? » (Tu te trouves drôle en pensant why did the turtle (not the chicken) cross the road?*) Mais, pour une fois, cette question humoristique a une véritable réponse et tu es au bon endroit pour la découvrir!

Pourquoi la tortue traverse-t-elle la route?

Entre mai et juillet, elle est fort probablement à la recherche de l’endroit idéal pour pondre ses œufs. C’est le cas de nos tortues d’eau douce. Elle peut faire pas mal de distance pour sélectionner son site de ponte et risque de rencontrer des routes en chemin – allo, fragmentation des habitats! Même que, puisque plusieurs espèces ont tendance à favoriser les sites sablonneux ou ayant du gravier, les accotements de route sont parfois même des options séduisantes.  

Cependant, cela la met plus à risque de se faire frapper par une voiture, ce qui est d’autant plus dommageable pour la population de tortues, car un tel incident lui enlèverait non seulement sa vie, mais aussi celle des embryons qu’elle porte et celles de de toutes ses futures portées.

Après ton piquenique au bord de l’eau, tu t’aventures dans les sentiers. Arrivé.e à la grande passerelle, tu prends un moment pour admirer la beauté du marais et tu aperçois, à ta surprise, une tortue comme celle qui traversait la route. Par chance, tu te trouves devant un panneau qui te permet de télécharger gratuitement un guide d’identification des espèces communes du parc-nature. À l’aide du guide, tu découvres qu’il s’agit d’une… Tortue serpentine!  

La ponte chez la tortue serpentine

La tortue serpentine, la plus grosse du Québec, atteint la maturité sexuelle autour de 15 ans au Canada, mais pourrait vivre pendant 40 ans, voire plus de 70 ans. (C’est donc possiblement plus de 25 ans de futures couvées que tu as sauvées en évitant la tortue sur la route!) Fait intéressant : elle n’a pas besoin de rencontrer un mâle à chaque année pour produire des embryons viables pendant sa saison de reproduction parce qu’elle a la capacité de garder une réserve de sperme pendant quelques années suite à une rencontre.

Une longue vie et une maturité sexuelle tardive? Ça sonne beaucoup comme une stratégie de reproduction issue de la « sélection k »! Curieusement, elle a aussi des traits associés à la stratégie opposée (ou « sélection r ») : produire d’assez grandes couvées dont elle ne s’occupe pas. Après avoir pondu ses 20 à 40 œufs dans un trou qu’elle a creusé, une activité qu’elle entreprend environ une fois par année (mais pas nécessairement chaque année), elle les enterre, humidifie le sol avec son urine et retourne faire sa vie.  

La concentration se lit sur la face de cette femelle en train de pondre.
Plouc! Les œufs dans le trou!

De braves petits

En contrepartie, ce ne sont pas tous les petits de chaque couvée qui survivent à maturité. Ils sont vulnérables à d’innombrables menaces, surtout pendant les premiers stades de leur existence. Première épreuve : survivre à la couvaison souterraine. Dès leur ponte, et surtout dans les premiers jours, ils risquent de se faire dévorer par des prédateurs, comme les renards, les moufettes et les ratons laveurs qui les dénichent à l’aide de leur odeur. La lutte à la survie est encore plus féroce en milieux urbains où ces derniers, favorisés par la présence humaine (qui leur fournit des sources de nourriture accessibles telles que les ordures), sont plus nombreux. Aussi, les conditions du sol doivent être convenables au développement des embryons. D’ailleurs, la température influence leur vitesse de développement ainsi que leur sexe. Après 60 à 90 jours, les bébés éclosent. S’ils doivent traverser des routes pour retrouver l’eau, cela ne leur rend pas la vie facile non plus!

(ღ˘⌣˘ღ)

Ce que tu peux faire pour aider

En plus d’éviter, tant que possible, d’écraser les tortues qui traversent les routes, tu peux signaler la présence d’une tortue vivante, blessée ou morte sur Carapace.ca pour aider les experts à mettre en place des actions de protection.

Puis, si, un jour, tu décides d’aider une tortue d’eau douce qui traverse la route en la transportant de l’autre côté, il faut te rappeler de toujours l’amener dans la direction où elle marche. Si non, bien déterminée à atteindre sa destination, elle recommencera! Mais, attention pour la tortue serpentine : à moins de connaître la bonne technique pour la faire traverser, vaut mieux ne pas t’en approcher! Avec son long cou et sa mâchoire puissante, ça risque de faire mal!  

Après avoir signalé ton observation, tu rentres chez toi bien satisfait.e de tes découvertes et de ta bonne action de la journée. Sur la route, tu repenses à la tortue pleine d'embryons qui avait entreprit de traverser la rue. Elle avait un but bien précis, de se décharger de ses œufs... Et comme le poulet qui traverse la rue pour se rendre de l'autre côté, on peut dire que la tortue aussi est bien obstinée à faire pareil.

Véritable tortue serpentine du parc-nature du Bois-de-L’Île-Bizard retrouvée dans une rue avoisinante.

NOTE

* Cette phrase fait référence à la question bien connue Why did the chicken cross the road?, qui sert de blague avec une variété de réponses humoristiques.

Par Émilie, rédactrice scientifique

Sources images : Corey Seeman, Anne F. Préaux, Rike Berhardt, Moondigger, Everglades National Park, Anne F. Préaux

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