Le cycle des roches
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », suggérait Lavoisier.
Et c’est aussi bon pour les roches! Bien qu’un caillou ait l’air relativement invariable, les roches*, elles, changent, elles voyagent, elles se métamorphosent. Comme l’eau, les roches font partie d’un grand cycle : une boucle infinie, pas tout à fait ronde, qui est influencée par les conditions des milieux, les perturbations et les différentes forces qu’on observe sur Terre. Il existe trois types de roches qui s’imbriquent à différents stades du cycle géologique : les roches sédimentaires, ignées et métamorphiques. Le cycle comprend aussi leur changement graduel d’un type à l’autre.
Comme tu le sais, les roches se déplacent. Les mouvements à l’intérieur même des couches de la Terre font bouger les éléments rocheux qui la composent. (C’est d’ailleurs ça qui crée les montagnes.) Ces immenses mouvements des roches, imperceptibles pour nous, sont les déclencheurs du cycle géologique.
Du magma bien chaud aux cristaux
Bien qu’on pourrait commencer notre explication à n’importe quelle étape du cycle, on va se pencher en premier sur ce qui se passe au plus profond de la Terre. Parce que le centre de notre planète est très très chaud, quand un élément rocheux s’enforce dans les couches terrestres, par fusion, il fond et se transforme en magma ou en roche magmatique.
Ce magma souterrain, remonte lentement (ou violemment, c’est selon) jusqu’à ce qu’il vienne faire un coucou à la surface. Généralement, ça se passe dans les volcans. Au contact de l’air, le magma se refroidit et on obtient une roche ignée. C’est la cristallisation. Le magma pourrait aussi refroidir sous terre pour y former des roches ignées. Ce type de roche est le plus fréquent sur la Terre.
Le tour des sédiments
Ces roches maintenant bien dures vont subir les aléas des éléments : le sol s’effrite lentement par l’érosion. Les agents d’érosion sont le plus souvent l’eau et le vent, mais l’érosion mécanique, par frottement par exemple, est aussi possible. Des petits morceaux de roches (très petits, comme des grains de sable et plus petits encore) se détachent alors des roches ignées et sont alors transportés. Ces micro éléments rocheux, qu’on appelle des sédiments, s’entassent, mélangés avec des éléments organiques**. Sur une longue période de temps se produit la diagenèse. Les couches de sédiments compactés durcissent sous l’effet de leur propre poids et se cimentent. Tu l’auras deviné, une fois consolidés, on les appelle des roches sédimentaires.
De plus en plus dures
Avec le temps, en se déplaçant dans l’écorce terrestre (à cause du mouvement des plaques tectoniques qu’on t’explique ici dû à la convection), les roches ignées et sédimentaires sont pressées, chauffées, frottées, compressées et réchauffées. Elles s’enfoncent en profondeur, puis la chaleur et la pression transforment la structure de la roche : on les appelle alors des roches métamorphiques. (Le schiste est un exemple de roche métamorphique.) On les retrouve rarement en surface et ces dernières ont tendance à s’enfoncer davantage pour redevenir du magma.
Sauter des étapes?
Ce qui est fascinant dans ce cycle (comme dans bien d’autres cycles), c’est qu’il fonctionne comme une mosaïque! N’importe quel type de roche peut se transformer en n’importe quel autre. Une roche ignée peut devenir métamorphique, une métamorphique peut se sédimenter. Les roches répondent aux conditions qui les entourent et se modifient en conséquence. Évidemment, ce cycle se produit sur des dizaines de milliers d’années. Ce n’est donc pas évident de l’observer.
Mais si tu ouvres les yeux bien grands, tu peux trouver des témoins du cycle géologique : les couches de sédiments dans les Badlands, les formations rocheuses érodées des côtes des Îles Mingan, Balancing Rock en Nouvelle-Écosse, formée de roches ignées, un volcan en éruption…
NOTES
* Les roches, c’est un mélange de minéraux qui composent les couches de la Terre.
** C’est dans ces couches de sédiments que les fossiles se forment.
Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste senior
Sources images : GUEPE, Pixabay, Anne F. Préaux