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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Question du public
Ruminer les ruminants

Quel est le point commun entre une girafe, un mouton, un kangourou, un orignal et un dromadaire? Ils sont tous capables de ruminer! Mais attention, tous les animaux capables de ruminer ne sont pas pour autant des ruminants!

Petite devinette : outre le fait que ce soient tous des mammifères, quel est le point commun entre une girafe, un mouton, un kangourou, un orignal et un dromadaire? Alors... Alors... Et bien ils sont tous capables de ruminer! Mais attention, tous les animaux capables de ruminer ne sont pas pour autant des ruminants! Quoi?! Scandale! Nous aurait-on menti?! Je t’avoue que moi aussi j’étais un peu perdu. Mais tu vas voir, ce n’est pas très compliqué.

Un wallaby qui rumine

Tout ce qui rumine n’est pas un ruminant

Ruminer désigne l’action d'avaler des végétaux presque sans les mâcher, puis de les conserver un certain temps dans des compartiments associés à l’estomac. Ces petits amas de végétaux ingérés, également appelés bols alimentaires, seront ensuite régurgités pour être mastiqués une nouvelle fois puis réavalés. Ce processus peut être répété jusqu’à 60 fois chez certains animaux! Autant de fois que nécessaire pour que les particules alimentaires atteignent la taille requise pour pouvoir continuer leur parcours le long du système digestif.

Chez les mammifères, cette adaptation est apparue plusieurs fois et de manière indépendante au cours de l’évolution. On appelle cela la convergence évolutive. En effet, la capacité à ruminer a été développée tour à tour chez les marsupiaux (les kangourous), les camélidés (on parle des dromadaires, chameaux, lamas, alpagas, etc.) et les fameux ruminants! Ce dernier groupe comprend les bovidés (donc les vaches, chèvres, moutons, antilopes, gazelles, etc.), les cervidés (nos cerfs, orignaux, caribous et leurs cousins), les girafidés (soit les girafes et les okapis), les antilocapridés (soit les antilocapres a.k.a. les antilopes d’Amérique), les tragulidés (les chevrotains) et les moschidés (les chevrotains porte-musc).  

Un orignal qui s'apprête à ruminer.

Les scientifiques pensent que cet avantage évolutif a été développé car il permet à ces animaux de limiter le temps d'ingestion de leur nourriture. Le fait que la mastication des aliments puisse être différée confère un avantage conséquent à ces herbivores, constamment sous la menace d’un potentiel prédateur. De plus, cette technique leur permet également d’accéder à de la nourriture difficilement assimilable par les autres animaux. On pense ici au fourrage comme la paille, les tiges ou encore les graminées sèches qui possèdent une teneur élevée en fibres et en parois lignifiée, donc plus difficile à digérer.

Mais alors, me diras-tu, quelle est la différence entre ces ruminants et les animaux qui ruminent? On y arrive!

Zoom sur le système digestif

La différence essentielle entre ces trois groupes (les marsupiaux, les camélidés et les ruminants) se fait au niveau de leur système digestif. En effet, la particularité des animaux qui ruminent est de posséder plusieurs estomacs, ou plus précisément, plusieurs chambres ou compartiments dédiés à la digestion des aliments. Les marsupiaux en possèdent deux, les camélidés trois et les ruminants quatre! Voyons comment cela fonctionne.

Si nous prenons l’exemple d’une vache, les quatre chambres présentes dans son appareil digestif sont le rumen (ou panse), le réticulum (ou bonnet), l’omasum (ou feuillet) et l’abomasum (ou caillette). Au niveau de leurs fonctions, le rumen, le réticulum et l’omasum peuvent être considérés comme des pré-estomacs, tandis que l’abomasum serait l’équivalent de notre estomac à nous.  

Le rumen (A), le reticulum (B), l'omasum (C) et l'abomasum (D) d'une vache

Le rumen

La nourriture avalée arrive donc d’abord dans le rumen, qui est directement connecté à l’œsophage. Ce grand compartiment représente à lui seul 90 % du volume des pré-estomacs et avoisine les 150 L chez une vache adulte! Ici, les aliments fermentent, c'est-à-dire que le sucre et l’amidon qu’ils contiennent sont dégradés en fines particules sous l’action des milliards de bactéries, champignons et protozoaires qui habitent le rumen. Ce procédé permet de produire de l’énergie à la fois pour notre vache, mais aussi pour tous les microorganismes qui vivent dans sa panse. Pour la vache, elle prend la forme d’acides gras volatils qui sont directement absorbés dans son sang à travers la paroi du rumen. Ils représentent 70 à 80 % de l’énergie totale ingérée par le ruminant. Pour les microorganismes, l’énergie leur parvient sous forme d’adénosine triphosphate (ou ATP pour les intimes), une molécule chargée de transporter l’énergie vers les cellules. On y reviendra plus en détail dans un autre article.

Mais ce n’est pas tout! Ces microorganismes présents dans le rumen confèrent également aux animaux hôtes le super pouvoir de digérer facilement la cellulose, la molécule présente dans la paroi des cellules végétales, ce que peu d’autres mammifères sont capables de faire. Cette relation entre le ruminant et les microorganismes vivants dans son estomac peut donc être qualifiée de mutualiste, c’est-à-dire qu’elle est mutuellement bénéfique pour tous les individus. D’un côté, le ruminant offre de la nourriture et un environnement parfait pour le développement des microorganismes. En contrepartie, ces derniers lui confèrent la capacité de digérer la cellulose et lui fournissent de l’énergie. Ça donnerait presque envie de pouvoir ruminer tout ça!

Mais le processus de digestion ne s’arrête pas là, ce n’est en fait que le début. Après avoir fermenté dans le rumen, les aliments sont régurgités sous forme de bouillie fermentée, puis longuement mastiqués, imprégnés de salive et ravalés. Tout d’un coup, ça ne donne plus tant envie de ruminer...

Le réticulum

Le réticulum est un compartiment annexe à la panse qui sert à stocker les aliments les plus difficiles à digérer, en agissant un peu comme une passoire. En effet, ces aliments devront être régurgités et mastiqués plusieurs fois afin d’atteindre la taille nécessaire pour pouvoir traverser le réticulum et avancer dans le système digestif.

L’omasum

Après son passage par le rumen et le réticulum, le bol alimentaire qui a maintenant été fermenté et ravalé à plusieurs reprises arrive dans l'omasum. Dans ce troisième pré-estomac, la bouillie est déshydratée. Ainsi, au contact des nombreuses lames parallèles couvertes de muqueuse qui tapissent sa paroi, l’eau, les sels minéraux et une partie des nutriments qui composent la bouillie pourront être absorbés dans le sang.

L’abomasum

L’abomasum, ou estomac véritable, est la destination finale des aliments dans le processus digestif. Il permet à la vache de retirer les derniers nutriments présents dans le bol alimentaire. Ici, la digestion se fait grâce aux enzymes qui y sont sécrétés, comme dans notre propre estomac!

Une fois cette dernière étape du processus digestif complétée, la matière restante non digérée termine sa course dans l’intestin avant d’être rejetée par l’animal. Ce cycle complet de digestion aura pris environ... 3 jours après la première ingestion de l’aliment! Ça fait long à attendre avant de pouvoir aller se baigner...

Les ruminants et les changements climatiques

« Il faut manger moins de viande rouge! » « Manger moins de viande pour sauver le climat! » « L’élevage est source de gaz à effet de serre! » Ce sont des phrases que l’on entend de plus en plus souvent, mais quel peut bien être le lien entre nos beaux ruminants et la fonte de la banquise?

Il faut savoir que les changements climatiques sont causés par une accumulation de gaz à effet de serre (GES) dans notre atmosphère. Ces gaz ont pour effet d’emprisonner la chaleur réémise par la Terre et donc de réchauffer la température moyenne à sa surface. Les trois principaux GES sont le méthane, le dioxyde de carbone et la vapeur d’eau, même s’il en existe de nombreux autres. Dans le cas de nos ruminants, le gaz à effet de serre qui nous intéresse est le méthane et nous allons voir pourquoi.  

À lui seul, ce gaz représente 15 % de nos émissions de GES, dont la moitié est produite par le secteur agricole. Certes, il est émis en plus faible quantité que le dioxyde de carbone, cependant son pouvoir d’emprisonnement de la chaleur est environ 30 fois supérieur!  

L’autre particularité du méthane est qu'il se forme lors de la dégradation de la matière organique dans un environnement anaérobique, c’est-à-dire sans oxygène, comme par exemple dans un marais ou... dans l’estomac d’un ruminant! Et oui, tu comprends maintenant, les ruminants et principalement les animaux d’élevage comme les vaches, sont une source conséquente de méthane! En effet, le processus de fermentation qui a lieu dans le rumen se fait dans des conditions anaérobiques et produit donc énormément de méthane. Ce méthane est ensuite expulsé sous forme de rots lors de la régurgitation des aliments, mais aussi sous forme de flatulences. On le retrouve également en plus petite quantité dans ses excréments.

Les ruminants de parfaits boucs émissaires

Ruminants... boucs émissaires... Tu la comprends? Pas mal hein?!

Cependant, il ne faut pas rejeter toute la faute de nos émissions sur nos ruminants! Même si le méthane produit par les animaux d’élevage est un processus naturel qui se déroule lors de leur digestion, il n’en reste pas moins considéré comme une source humaine de GES au même titre que les voitures ou les avions. En effet, c'est notre consommation de viande et de produits laitiers qui impacte directement le nombre de ruminants que nous décidons d’élever. Donc, plus nous en consommons, plus nos émissions augmentent.  

Un p'tit rot de ruminant!

Il est bon de noter que des groupes de chercheurs étudient actuellement des moyens pour réduire l’impact des ruminants en termes de GES, sans pour autant avoir à baisser notre consommation. Certains ont d’ailleurs pu établir un lien entre le type de nourriture ingéré par les ruminants et leurs émissions de méthane. Par exemple, la digestion d’aliments plus riches en fibres comme le foin produirait plus de méthane que la digestion du maïs. D’autres scientifiques ont même constaté que l’ajout d’algues à l’alimentation des vaches permettrait de réduire leurs émissions de GES de moitié... Encore faut-il que les vaches acceptent de manger des algues!  

Mais bon, en attendant une solution miracle qui ne viendra peut-être jamais, manger une portion de viande en moins par semaine est un petit sacrifice à la portée de tous, qui pourrait avoir des conséquences très bénéfiques!

Par Gabriel, éducateur-naturaliste

Sources images : Pixabay, Pixabay, GUEPE (tiré de Pearson Scott Foresman), Pixabay, Pixabay

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Question du public
L'élevage expliqué

C’est en partie basé sur l’observation des animaux d’élevage et les effets de la sélection artificielle humaine que Darwin a construit son plus grand ouvrage : la théorie de l’évolution! Mais, c'est quoi l'élevage?

As-tu déjà eu l’occasion d’observer des mouflons lors de randonnées dans les Rocheuses ou dans un documentaire nature? Ces ovins qui se déplacent agilement sur les flancs de montagnes d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie* paraissent bien différents du mouton duquel on récolte notre laine. Pourtant, le mouton actuel et les mouflons ont les mêmes ancêtres!

Les animaux d’élevage, autant que les animaux domestiqués comme les chiens ou les chats, ont connu de grands changements morphologiques et comportementaux depuis que les humains ont commencé à les domestiquer. C’est d’ailleurs en partie basé sur l’observation des animaux d’élevage et les effets de la sélection artificielle humaine que Darwin a construit son plus grand ouvrage : la théorie de l’évolution!

Cependant, plutôt que de lire le premier chapitre de L’origine des espèces, on te propose ici une lecture un point plus courte pour comprendre l’élevage et l’évolution des animaux qui, on l’espère sera bien moins complexe**!

 

C’est quoi l’élevage?

Commençons par le début, car l’élevage ce n’est pas forcément un concept clair pour tout le monde. Dans le langage commun, on peut autant utiliser le mot « élever » pour un chien, une poule ou un enfant, mais ça ne veut pas dire qu’on fait de l’élevage d’enfants.  

L’élevage dans ce texte réfère à l’ensemble des activités qui assurent l’entretien et la multiplication d’animaux utiles pour les humains. Ces activités regroupent les techniques permettant de les faire naître, d’assurer leur développement, leur entretien et leur reproduction. Ces animaux peuvent être domestiques, mais aussi sauvages***.  

L’utilité des animaux d’élevage peut être diverse : pour obtenir un produit alimentaire, comme la viande ou le lait, ou non alimentaire, comme la laine, le cuir, le duvet ou encore la cire d’abeille; pour une aide au travail, comme les animaux utilisés pour la traction et les transports, mais aussi les chiens d’aide, de sécurité ou de chasse; ou pour l’animal lui-même, comme des animaux de repeuplement d’espèce (conservation ou chasse) mais aussi les animaux de compagnie. Hé oui, ton chien, ton chat ou ton poisson rouge, c’est aussi un animal d’élevage!

Un chien d'élevage qui veille sur un élevage de moutons.

Parmi les élevages les plus originaux, on retrouve notamment l’élevage de plusieurs espèces d’insectes. On connait bien les ruches qui constituent une forme d’élevage afin d’assurer la pollinisation des plantes sauvages et cultivées, mais bien d’autres insectes sont désormais élevés. C’est le cas des coccinelles qui sont ensuite relâchées dans les champs pour prédater des insectes ravageurs des cultures, mais aussi des grillons élevés pour l’alimentation ou encore les vers que tu vas élever dans ta boite de vermicompost!

 

Une pratique qui fait évoluer  

Lorsqu’on pratique l’élevage pour des besoins humains on va forcément sélectionner les animaux pour des traits particuliers. Cette sélection artificielle entraîne une évolution des espèces ainsi manipulées, et les changements physiques peuvent apparaître très rapidement. Ainsi, si l’on compare des animaux d’élevage actuels issus de sélection avec leurs ancêtres sauvages, il y a parfois de très grandes différences.  

Au début de l’article, je t’ai parlé du mouton et du mouflon. Ces deux animaux sont assez similaires pour qu’on devine qu’ils font partie du même genre (Ovis), cependant la pression de sélection exercée par l’élevage humain les a assez différenciés pour qu’on soit désormais capable de les reconnaître facilement. La plupart des races de moutons ne présentent plus une fourrure à poil court, mais une épaisse toison bouclée. Autre différence plutôt étonnante, le mouton domestique a une queue plus longue que celle de ses cousins sauvages! On mourra moins bête!

L’évolution des chevaux vers les représentants actuels présente également son lot de changements morphologiques. Si le cheval domestique descendrait du Tarpan, espèce éteinte dont on ne retrouve que des illustrations et quelques photos, on peut noter son évolution en le comparant au cheval de Przewalski. Ce petit cheval mongol**** a déjà été domestiqué par l’espèce humaine, mais retourné à l’état sauvage peu après sa domestication il y 5 500 ans, il représente aujourd’hui la plus ancienne population de cheval sauvage, et rappelle de beaucoup les chevaux dessinés sur les peintures rupestres. Comme l’ancêtre du cheval domestique, il mesure 1,30 m en moyenne, présente une crinière courte et une robe rousse/beige qui lui permet d’être camouflé dans les grandes steppes mongoles. Bien que plusieurs races de chevaux domestiques aient également une petite taille, et qu’on retrouve une grande diversité de chevaux domestiques différents, l’élevage a modifié de nombreux traits tels que la couleur de la robe, la longueur de la crinière, le squelette et la minceur de la tête, de l’encolure et des pattes.

Des chevaux de Przewalski, camouflés dans les steppes mongoles.

Un trait intéressant que l’on retrouve chez de nombreuses espèces animales élevées et domestiquées est la néoténie. Ce terme scientifique impressionnant veut simplement dire que des caractères juvéniles sont conservés à l’âge adulte. On retrouve de la néoténie chez les moutons, mais aussi chez les chiens et les chats. Un chien adulte continuera à aboyer et remuer la queue alors qu’un loup perd ces comportements dès qu’il devient adulte. De son côté, un vieux chat joue et ronronne encore alors qu’un chat sauvage adulte ne le fera pas.  

Bien sûr, les chiens ou chats domestiques présentent de nombreux autres traits attestant de leur évolution depuis le début de leur domestication. On pourrait passer des heures à les lister, mais on va gagner du temps et plutôt te laisser sur ce meme qui résume à la perfection tout ce qu’on vient de t’apprendre :

Years of evolution... ruined! |  MAYBE I'LL GET SOME FOOD AT THAT CAMPFIRE; WHAT'S THE WORST THAT COULD HAPPEN ? 10.000 YEARS LATER | image tagged in wolf,pug,hat,evolution | made w/ Imgflip meme maker
« Je trouverai peut-être de la nourriture autour de ce feu de camp. Que peut-il arriver de terrible?... » « 10 000 ans plus tard… »

NOTES

* Les scientifiques ne s’accordent pas toutes et tous sur le nombre exact d’espèces du genre Ovis, mais il existerait six espèces sauvages dans le monde, aka les mouflons, et une espèce seule domestique : le mouton! Au Canada, on peut observer deux espèces : le mouflon canadien et le mouflon de Dall.

** Si tu souhaites cependant découvrir les réflexions de Darwin et son style d’écriture, le chapitre de L’origine des espèces qui traite de l’élevage s’intitule « De la variation des espèces à l’état domestique ». On te souhaite bonne chance!

*** Il existe, par exemple, des élevages d’animaux sauvages, tels que les visons pour obtenir de la fourrure, ou encore des élevages d’animaux pour la chasse et la pêche. Les parcs zoologiques élèvent également des espèces sauvages menacées d’extinction afin d’assurer leur sauvegarde.

**** Tu peux aller observer ce cheval sans aller aussi loin que la Mongolie. Des populations de cette espèce évoluent en semi-liberté en France et en Belgique!

Par Julie, chargée de projet

Sources images : Pixabay, Sl-Ziga, Ancalagon, imgflip

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Qc-Nature
Les espèces clé et les ingénieurs

Dans la nature avec un grand N, on trouve des espèces qui ont un impact sur leur environnement par leur comportement ou leur simple présence et qui favorisent celle d’autres espèces. Ce sont les espèces clé.

Dans la nature avec un grand N, on trouve des espèces qui ont un impact sur leur environnement par leur comportement ou leur simple présence et qui favorisent celle d’autres espèces. Un bon exemple est le castor. Les zones inondées qu’il crée avec son barrage profitent aux branchus, aux pics et aux hiboux qui nichent près des étangs. Les chenaux du castor réduisent les chances de sécheresse en forêt et son barrage filtre l’eau. Il fabrique (maintient et entretient) à lui seul des écosystèmes entiers et riches en biodiversité.

C’est le rôle des espèces clé de voûte. Disons que les écosystèmes ne pourraient pas s’adapter aux perturbations sans ces espèces clés*. On parle de piliers importants des écosystèmes et de facilitateurs de biodiversité.

De la belle ingénierie de castor

Les espèces clé de voûte se divisent en grands groupes selon leur impact sur leur environnement :  

  • Les prédateurs peuvent contrôler la distribution et l’abondance des populations de proies. Pensons aux loutres de mer dans les forêts aquatiques de varech. Elles mangent les oursins, des herbivores, qui exercent une pression importante sur les algues**. Les loutres assurent ainsi le maintien de l’écosystème.  
  • Les espèces qui ont des relations de mutualisme s’influencent l’une l’autre, mais peuvent aussi avoir un impact sur l’écosystème, comme les pollinisateurs. Ils assurent la reproduction des plantes en échange de ressources et du même coup, ils maintiennent la diversité génétique dans le milieu.  
  • Les espèces fondatrices structurent la géologie des habitats. C’est le cas des coraux qui modèlent la roche dans les récifs ou des sphaignes qui conservent l’eau dans les tourbières.  
  • Les espèces ingénieures modifient, créent ou maintiennent leurs habitats par leur biologie ou en changeant physiquement les éléments biotiques ou abiotiques de l’environnement.***

 

Les ingénieurs de la nature

On pourrait dire que toutes les espèces ont un impact sur leur environnement parce qu’elles y vivent. Comment savoir lesquelles sont des ingénieures? On donne ce titre aux espèces qui ont généralement le plus grand impact, comme c’est le cas avec les espèces clé de voûte. Ces dernières sont souvent reconnues pour leur impact sur la chaine alimentaire, tandis que les ingénieurs modifient le paysage (ou les ressources présentes) et ainsi favorisent la richesse des espèces dans un milieu.

Celles qui modifient leur habitat par leur présence, se nomment autogéniques. Au fur et à mesure qu’elles croissent, ou évoluent, elles procurent de la nourriture et des abris aux autres espèces. Les coraux sont un exemple. Les arbres le sont aussi. Ils abritent d’autres espèces (comme les oiseaux, les insectes, les écureuils…) et ils modifient leur voisinage en créant de l’ombre avec leur feuillage. On appelle allogéniques les espèces ingénieures qui modifient « mécaniquement » les éléments de l’environnement en les faisant passer d’un état à l’autre. Les champignons favorisent la décomposition du bois mort****. Les pics bois font des trous dans les troncs et créent des cachettes pour d’autres animaux.  

Un nid de grand pic (une ressource) qui sera utilisé par un autre locataire l'année suivante

Les ingénieurs affectent donc la disponibilité des ressources : ils les rendent disponibles (ou pas) aux autres organismes qui ne pourraient pas les utiliser sans leur présence. En modifiant l’habitat, elles créent aussi des niches diverses (donc une hétérogénéité dans l’écosystème), augmentant ainsi la richesse du milieu. Et plus les ingénieurs augmentent la complexité des écosystèmes, plus il y aura de diversité, autrement dit, de biodiversité.  

 

Qui a gradué en ingénierie?  

Plusieurs comportements ou effets permettent de recevoir un diplôme d’ingénieur. Entre autres, les frugivores, comme certains oiseaux et des primates, ont gradué avec mention honorable. En mangeant les fruits, ils participent ensuite activement à la dispersion des graines dans leur fèces.  

Les fouisseurs, tels que les chiens de prairie et les vers de terre, modifient le sol. Ils procurent des corridors souterrains aux autres espèces du sol. Dans la toundra, le renard arctique change la composition chimique des sols près de son terrier. Une fois construit, il peut être utilisé par plusieurs générations et au fil du temps, l’urine, les crottes et les restes de proies produisent des nutriments qui favorisent la végétation autour du terrier. Et qui dit végétation dit herbivores affamés qui en profitent tels que les lemmings et les cervidés.  

On remet aussi un diplôme d’ingénierie au plancton. Avec ses mouvements journaliers dans la colonne d’eau, il modifie la turbidité (et donc la quantité de lumière qui pénètre dans l’eau). Cela affecte la capacité des plantes aquatiques à faire de la photosynthèse, donc la production primaire et par le fait même, la chaine trophique au grand complet.  

On t’a déjà parlé du castor, du corail, des loutres… La liste des diplômés est longue!  

Et finalement, un des plus drastiques ingénieurs d’écosystème est sans contredit, l’humain. Nous sommes passés maîtres dans l’art de modifier (notre) l’environnement. Les impacts du développement urbain et agricole sur les écosystèmes sont flagrants. Depuis des siècles, la construction de niches écologiques par l’humain est indéniable.

Un terrier = une famille et bien plus!

Pas toujours rose les ingénieurs

Il peut arriver que la mauvaise espèce modifie le mauvais habitat… La moule zébrée, une espèce exotique envahissante dans les Grands lacs modifie le fond de l’eau. Elle empêche la production de végétation de surface, laissant la lumière pénétrer plus en profondeur, ce qui favorise les algues au détriment d’autres végétaux. Les colonies de moules procurent des microhabitats de choix pour les invertébrés benthiques et des refuges pour les prédateurs. L’écosystème du lac est complètement transformé par la présence de cette nouvelle espèce. Les moules zébrées, par définition, sont considérées comme des ingénieures. Les espèces exotiques envahissantes modifient les écosystèmes qu’elles colonisent d’une telle manière qu’elles perturbent les espèces indigènes et les empêchent d’y proliférer. Il y a donc des avantages aux espèces ingénieures, mais en contraste, les ingénieurs exotiques ont souvent l’effet contraire.

Le concept d’espèces clé de voûte n’est pas une classification officielle. Les scientifiques ne s’entendent pas sur les espèces qui devraient être considérées clé (ou lesquelles le « méritent »). Certains pensent que cette appellation simplifie le rôle complexe des espèces dans l’organisation des écosystèmes. D’autres pensent, au contraire, que c’est un outil efficace pour sensibiliser les gens à l’importance de ces espèces pour la biodiversité. C’est le même combat pour les ingénieurs. On dit que c’est un buzz word dans la communauté scientifique. Mais, des fois, pour passer un message, un buzz word, ça fait l’affaire!  

Bravo à tous les diplômés!  

Un récif de corail, des ingénieurs sous-marins.

 

* Dans le cas d’une disparition d’une espèce clé de voûte, il est fort probable qu’aucune espèce ne la remplace, ou utilise sa niche écologique laissée vacante.

** Dans le même ordre d’idée, les herbivores peuvent être considérés comme des espèces clé de voûte car ils peuvent contribuer, par la consommation des plantes, au contrôle des éléments physiques d’un habitat.

*** On pourrait aussi inclure à cette liste les espèces parapluie dont plusieurs autres espèces dépendent. (Ce concept est souvent mélangé avec celui de clé de voûte. On y reviendra.) Et les porte-drapeaux (ou les espèces phares) qui sont des symboles de leur milieu, comme les pandas. C’est un concept culturel qui permet de sensibiliser les gens à l’importance de la biodiversité. Attention, il est possible que les espèces porte-drapeaux ne soient pas des espèces clé : ces mascottes peuvent être choisies pour leur charisme et non pour leur importance écologique.

**** Les champignons jouent un rôle complexe dans les écosystèmes dans le cycle de nutriments. C’est ce qui leur a valu leur diplôme. Ils connectent les composantes du milieu par leur mycélium et transportent des nutriments. Ils favorisent la décomposition et créent des zones riches pour les xylophages. Ils acheminent du nitrogène des animaux morts aux arbres et le carbone entre les végétaux.  

Par Anne-Frédérique, chargée de projet, conception

Sources images : Pixabay, P. Wieland, Lisa Hupp/USFWS, Pixabay

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Choix du naturaliste
L’impact de l’alimentation sur la nature

Ici, nous ne connaissons pas d’épisodes de famine. Mais, nous ne sommes pas sans peine quand il est question de faire attention à notre impact environnemental en faisant nos choix à l’épicerie.

En Occident, l’alimentation ne semble pas un problème. Normalement, nous ne connaissons pas d’épisodes de famine. Il faut toutefois comprendre que nous ne sommes pas sans peine quand il est question de bien s’alimenter, surtout lorsqu’il est question de faire attention à notre impact environnemental en faisant nos choix à l’épicerie. Voici quelques mises en situation que nous pensons connaître, chez nous, au Québec.

L’espace d’une alimentation carnivore

D’abord, manger de la viande. Presqu’aucune culture humaine n’y échappe. Nous élevons des animaux pour subvenir à une population importante afin qu’elle ait suffisamment de protéines et pour éviter certaines carences alimentaires. Mais, voyons la situation d’un autre angle. Pour élever des animaux, il faut les nourrir, n’est-ce pas? Plus il y a de bêtes à nourrir, plus il faut produire de nourriture. Où penses-tu qu’elle est produite? Cela nécessite beaucoup de terres agricoles. Il faut comprendre que la majorité de nos animaux d’élevage sont herbivores, voire omnivores.  

Aussi, les animaux les plus gros, comme les bœufs, ne sont pas toujours abrités dans des bâtiments, contrairement aux poulets, aux vaches laitières, ou encore aux cochons, qui vivent quant à eux dans des endroits restreints afin de rentabiliser les espaces de production. L’élevage en enclos extérieurs et le broutage que ça occasionne monopolisent ainsi beaucoup d’espace, des terres qui ont aussi leur potentiel agricole.

Ainsi, réduire sa consommation de viande a un impact non-négligeable sur l’environnement. Toutes sortes de protéines végétales s’offrent à toi, comme les légumineuses, le soja, les haricots, les noix et même plusieurs céréales.  

L’impact d’une alimentation herbivore

Nous venons de voir qu’il faut énormément de terres agricoles pour produire une alimentation à base d’animaux d’élevage. Mais qu’en est-il maintenant si nous mangeons des protéines directement produites par les végétaux? Beaucoup d’humains sont végétariens et ce n’est pas pour rien. Les terres agricoles sont utilisées pour produire des légumineuses, du soya, des haricots ou encore du blé pour en extraire le gluten, sa protéine. Mais il ne faut pas croire que l’impact de cette production sur l’environnement est moins intense. Car, en effet, les monocultures nécessitent des agents chimiques pour contrôler les nuisances, comme des champignons ou des insectes (et faisant des victimes collatérales : les pollinisateurs) ou encore pour contrôler le volume de production, ce qui se répand dans l’environnement, malgré des normes établies afin de limiter l’utilisation de pesticides et d’engrais, en plus de réduire la biodiversité de nos cultures.

Toutefois, une alimentation entièrement végétarienne implique qu’il n’est plus nécessaire de gérer les déjections animales, ni bâtir d’étables gigantesques, ni produire (du végétal) pour produire (de l’animal). Nous en sortirions plus créatifs en termes de choix de cultures et nous pourrions retrouver des espaces afin de recréer une belle diversité d’aliments. Car il ne faut pas l’oublier :  beaucoup de variétés de végétaux se sont perdues avec la sélection industrielle, encore une fois, marquée par la rentabilité.  

Le voyage d’une alimentation internationale

Ici, nous mangeons de tout car nous avons accès à tout. Contrairement à bien d’autres pays dans le monde, nous sommes capables de nous payer des aliments qui viennent de loin. Mais est-ce viable? Est-ce durable?

Tu sais maintenant que pour produire, il faut des terres, et des terres, ce n’est pas ça qui manque dans le monde... Mais ça implique parfois qu’on doit en créer de nouvelles à travers les grandes forêts tropicales et équatoriales. En effet, pour continuer à dévorer tous ce qu'on trouve à l’épicerie, nous devons encourager des industriels qui eux, dévorent les poumons de notre planète. Défricher au Québec pour créer des terres agricoles, comparativement à défricher une forêt tropicales humide et extrêmement vieille, n’a pas tout à fait les mêmes impacts sur l’environnement (même si abattre des forêts entières a tout de même son lot de répercussions dans l’environnement). On parle entre autres de perte de biodiversité, de fragmentation et d’appauvrissement et de lessivage des sols.

Penses-y, les fruits exotiques, la grande majorité des noix, le café et même le riz, sont des produits d’importation internationale. Nous nous alimentons avec la terre et l’eau des autres pays. Beaucoup de produits arrivent des régions du monde plus pauvres en eau, comme les clémentines ou encore les avocats, alors que les populations locales manquent de ce précieux liquide. Pourquoi est-il si important pour nous de manger des poivrons en hiver en provenance du Mexique alors que nous avons le climat idéal pour leur production? C'est vrai qu’il est impossible d’en faire pousser autrement qu’en serre lors de la période hivernale. Si nous trouvons les moyens de rentabiliser les serres en termes d’espace et d’économie d’énergie, alors pourquoi pas! En attendant, il existe beaucoup d’aliments qui peuvent se conserver tout au long de la saison froide, les connais-tu?  

Avoir une alimentation écoresponsable est une excellente manière de réduire son empreinte écologique. En effet, faire des choix, c’est important, et c’est d’ailleurs ce que l’on suggère, comme choisir de cuisiner soi-même les aliments plutôt que d’acheter des produits transformés, ou encore, manger des légumes frais et de saison, plutôt que d’acheter des produits internationaux. Tous ces produits nécessitent d’énormes quantité d’énergie pour être produits ou transportés, ce qui a un impact assuré sur l’environnement.

Le coût d’une alimentation industrialisée

Nous transformons sans cesse nos ressources de la terre et c’est tant mieux! Mais qu’en est-il des aliments transformés en usine, les prêts-à-manger? Pour nourrir les populations mondiales, il est pratiquement impossible de penser que tout un chacun peut produire et transformer sa petite consommation. Quelques personnes tentent de le faire, et je dis bravo à celles-ci. Mais pour produire en grandes quantités, il faut énormément d’énergie et de ressources pour uniformiser une production annuelle et sans problème. Or, ce n’est pas les problèmes qui manquent : sécheresse, invasion d’insectes et de champignons, plants trop petits, même les machines doivent être réparées.  

Pour remédier à ça, nous avons inventé l’agriculture industrielle. Nous avons créé des pesticides, des arrosoirs automatiques, des engrais chimiques, et des machines toujours plus grosses pour répondre à la demande. Ainsi, non seulement nous mangeons tout ça, mais nous mangeons également tous les produits raffinés, pasteurisés et enrichis afin d’éviter que nos aliments moisissent, périment ou soient faibles en nutriments. Est-ce vraiment rentable de construire toutes ces machines et liquides chimiques qui transforment notre alimentation? N’oublie pas que produire tout ça émet aussi son lot de GES.

Qu’est-ce qu’il faut en retenir?

Au final, qu’est-ce qu’il y a de mieux à manger? Est-ce que tout est une question de prix? Si tu fais le calcul, tu te rendras compte que transformer soi-même les aliments achetés en vrac a un coût ridiculement moins élevé que les produits transformés. En résumé, une alimentation diversifiée entre les végétaux et les animaux (pour ceux qui le veulent), une alimentation produite localement, le plus possible idéalement, ainsi qu’une alimentation la moins transformée possible, préférablement biologique, sont des cibles que nous pouvons atteindre. Non seulement tu seras en meilleure santé, tu découvriras une créativité culinaire insoupçonnée, tu économiseras en encourageant une économie locale et, dans le meilleur des mondes, respectueuse de l’environnement.

Par François-Vivier, éducateur-naturaliste

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Vedette du mois
La nature : une cure de santé

T’es-tu déjà demandé.e pourquoi il y avait des jardins dans des hôpitaux et des monastères? À ce qu’il parait, la nature guérit…

T’es-tu déjà demandé.e pourquoi il y avait des jardins dans des hôpitaux et des monastères?

À ce qu’il parait, la nature guérit… Avec l’urbanisation croissante de la société et avec l’avancée technologique, des scientifiques, chercheurs et professionnels de la santé se penchent sur le lien entre la nature et la santé de l’être humain. Malgré qu’ils aient fait une foule de recherches et de découvertes bien intéressantes, afin de ne pas prendre trop de ton temps, je n’irai pas dans tous les détails dans cet article. D’ailleurs, pour simplifier sa lecture, j’ai préféré te citer quelques exemples de bienfaits suggérés par des chercheurs, selon le rapport du Dr Louis Bherer et de son équipe de l’Institut de cardiologie de Montréal*.

Les bienfaits physiques :  

  • Réduction de la fréquence cardiaque;
  • Réduction de la pression artérielle;
  • Réduction des niveaux de cortisol (un indicateur de stress)  

Les bienfaits psychologiques :  

  • Sensation réparatrice;
  • Amélioration de l’humeur, diminution de la dépression et d’émotions négatives;
  • Augmentation de la vitalité, diminution de la fatigue;
  • Amélioration de l’attention et de la fonction cognitive.

Les autres bienfaits :  

  • Renforcement de la cohésion sociale et du soutien social;
  • Amélioration du bien-être spirituel;  
  • Sensibilisation et comportement positif en matière d’environnement et de durabilité́.  

Il est à noter que ce ne sont pas tous les bienfaits suggérés qui ont été prouvés scientifiquement de façon aussi indisputable (les bienfaits physiques étant les mieux démontrés), mais on n’a pas besoin d’études pour savoir qu’aller prendre une promenade en forêt fait du bien!  

Puis, j’aimerais mettre en avant que les bienfaits de la nature ne seraient pas forcément liés à une activité physique intense! Juste te promener au milieu d’une forêt (ce que l’on appelle « bain de forêt » ou « shinrin-yoku » au Japon) serait bien suffisant. D’ailleurs, marcher minimum 2 heures par semaine dans une forêt, un champ ou un parc, et cela en toutes saisons, aurait un impact significatif sur le physique et le mental, d’après le Dr Scott Lear, spécialiste en gestion et en prévention de la maladie du cœur.*

Fun fact : Les scientifiques ignorent pourquoi, mais regarder des photos d’arbres et de plantes diminuerait aussi le taux de cortisol et donc, le stress! À vos livres de photos!

Et ce n'est pas tout!

Les êtres humains bénéficient d'autres bienfaits offerts par les différents écosystèmes. C’est ce qu’on appelle les services écosystémiques. Que ce soit les végétaux dans les parcs urbains qui diminuent la chaleur et la pollution atmosphérique, les prairies remplies de terres fertiles, les forêts qui produisent de grandes quantités d’oxygène, ou les milieux humides qui améliorent la qualité de l’eau, la nature est importante au maintien de la vie sur Terre.  

Elle a pris soin de nous et c’est à notre tour de prendre soin d’elle. Comment? En réduisant notre empreinte écologique. L’empreinte écologique est un indicateur de la pression que l’être humain laisse sur la nature. En gros, plus l’empreinte écologique est forte, plus nous avons un impact fort sur la nature. Au contraire, plus l’empreinte écologique est petite, plus nous sommes « transparents » aux yeux de Mère Nature. L’empreinte écologique peut se calculer pour une entreprise, une personne, et même pour une nation! Prenons là l’exemple d’une personne lambda... et bien, l’empreinte écologique se calcule en fonction de son mode de vie et de ses habitudes! Les moyens de transport utilisés, le type de nourriture qu’il ou elle consomme, sa consommation d’énergie ou encore son utilisation liée à la technologie. Bref pour réduire ton empreinte, il faut changer tes habitudes. Il y en a certaines très simples et minimes à tes yeux qui feront une grande différence pour la nature.

Enfin, j’aimerais souligner que, au Québec, nous avons l’immense chance d’être entourés d’une magnifique mosaïque naturelle! Que ce soit les parcs urbains comme le parc familial des Berges de Donnacona ou les parcs-natures de Montréal (dont tu peux faire le tour avec nos audioguides), des parcs régionaux (qui sont magnifiquement dorés en automne), ou encore les parcs nationaux. Tu peux faire le plein de nature en explorant les monts de l’Estrie, en montant le Mont-du-Lac-des-Cygnes dans le parc national des Grands-Jardins ou en allant voir les oies à la réserve nationale de faune du Cap-Tourmente, si tu veux rester sur le plat. Tu as de quoi te faire une belle cure de santé tout en regardant défiler les saisons! Les effets secondaires de ce traitement? Bonheur, plaisir, émerveillement… Que demander de mieux? 😉  

NOTES

* Si tu veux en savoir plus, le Dr Louis Bherer et de son équipe de chercheurs de l’Institut de cardiologie de Montréal sont là pour toi! Ils ont pris le temps de faire une immense revue la littérature scientifique afin de déterminer si la nature a réellement des effets positifs sur nous, puis ont condensé leurs résultats dans un rapport.

Par Lou, éducatrice-naturaliste

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