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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Écosystèmes et environnement
Les hauts plateaux de Charlevoix en images

Découvrez les écosystèmes des hauts plateaux de Charlevoix, leur richesse et leur fragilité avec notre série de capsules vidéos.

LES HAUTS PLATEAUX DE CHARLEVOIX ET NOUS - Ensemble protégeons les écosystèmes

Découvre les écosystèmes des hauts plateaux de Charlevoix, leur richesse et leur fragilité. La végétation alpine et le lichen, la forêt boréale qui borde les sommets et la faune des montagnes te sont présentés dans notre série de capsules vidéos. Mets tes écouteurs car le son est pour les casques d'écoute et laisse-toi porter sur les hauts plateaux. Bon visionnement!

Le projet Les hauts plateaux de Charlevoix et nous est une campagne de sensibilisation sur la fragilité des écosystèmes alpins. Grâce au soutien de plusieurs partenaires nationaux et régionaux, l’équipe de GUEPE, en concertation avec les spécialistes du milieu, développe et partage différents outils de formation, d’information et de sensibilisation sur les écosystèmes fragiles des sommets. Brigades vertes en montagne, affichage sur les sentiers, balado sur les bonnes pratiques en randonnée et capsules vidéo sont à disposition des adeptes de randonnée en montagne, pour qu'ensemble, nous protégions les hauts plateaux.

Contenu et idéation : GUEPE

Réalisation : Paysages

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Question du public
Le sommeil des baleines

Les baleines peuvent dormir en pleine traversée de l’océan, en mettant la moitié de leur cerveau en veille. En effet, elles aussi doivent dormir pour se ressourcer, mais comment font-elles pour dormir sous l'eau?

On t’en a déjà parlé dans l’article sur le sommeil des girafes : comme les humains, les autres animaux aussi doivent se reposer et dormir pour permettre à leur corps et esprit de se recharger et d’avoir plein d’énergie au réveil. Nous, les humains, passons près d’un tiers de notre temps à dormir bien au chaud dans notre lit. Cependant, le temps de sommeil est très variable entre les espèces, et il est aussi adapté au mode de vie de l’animal. Sur terre, il est toujours possible de trouver un endroit où dormir, mais qu’en est-il des animaux marins? Il est temps d’assouvir ta soif de savoir!

Les baleines et dauphins peuvent dormir en pleine traversée de l’océan, en mettant la moitié de leur cerveau en veille. En effet, les baleines elles aussi doivent dormir pour se ressourcer, mais comment font-elles pour dormir dans l’eau?  

Comment ça dort une baleine?

Des chercheurs ont observé des baleines en captivité et ils ont remarqué que les baleines dormaient par petites périodes de moins d’une heure plusieurs fois dans un cycle de 24 h. En fait, beaucoup d’animaux suivent un rythme circadien, qui alterne des longues périodes de sommeil et des périodes d’activité en fonction de signaux internes (comme la libération d’une hormone qu’on appelle mélatonine), mais aussi en fonction de signaux externes comme la luminosité. Cependant, les animaux qui vivent dans l’eau dorment en fonction des conditions de leur milieu comme la disponibilité de la nourriture, les conditions météorologiques ou les activités humaines. Contrairement à nous, les baleines ne font donc pas de grandes nuits, mais plutôt plein de petites périodes de sommeil!

Entre sommeil et éveil

Lorsque nous dormons notre cerveau a une activité caractéristique et les chercheurs ont mesuré différentes phases de repos de notre cerveau : l’endormissement, le sommeil lent léger, le sommeil profond, une phase de rêve qu’on appelle sommeil paradoxal et une phase de réveil. Toutes ces phases forment ce qu’on appelle un cycle de sommeil. Notre corps entier se trouve alors dans un état de sommeil, que ce soit par notre position ou les ondes émises par notre cerveau… Les baleines, elles, ne dorment jamais très profondément. En fait, elles dorment une moitié de cerveau à la fois! Certains chercheurs ont même observé que certains cétacés, comme le dauphin, fermaient un œil à la fois. Dans ce cas on peut vraiment dire qu’on ne dort que d’un œil!

On appelle cela le sommeil unihémisphérique : une moitié du cerveau émet des ondes lentes alors que l’autre moitié émet des ondes plus rapides caractéristiques de l’état de réveil. Cela permet aux baleines de se reposer, mais aussi de garder une partie de leur cerveau en activité afin de penser à aller respirer à la surface de l’eau de temps en temps. En effet, les baleines ont une respiration dite consciente : elles doivent penser à aller respirer de temps en temps à la surface de l’eau. Quand elles dorment aussi! Ainsi, alors qu’une partie du cerveau dort, l’autre moitié s’occupe de penser à aller respirer et à rester vigilante face aux prédateurs et aux dangers. Plutôt pratique!

En effet, dans l’eau, les baleines n’ont pas d’endroit sécuritaire où passer la nuit et elles dorment souvent près de la surface pour aller respirer. Souvent, elles continuent de nager lentement pendant leur sommeil mais elles peuvent aussi rester immobile à l’horizontale, ou à la verticale comme certains cachalots. Elles le font en même temps que d’autres membres de leur groupe mais ne restent jamais très longtemps immobiles : elles continuent la plupart du temps à battre doucement de la queue afin de rester en équilibre et d’éviter d’avoir trop froid!

Fait intéressant : les chercheurs ont remarqué que les petits baleineaux ont eux aussi un sommeil unihémisphérique bien adapté aux conditions du milieu. Lorsqu’ils dorment, ils vont souvent respirer à la surface, ils continuent de nager pour maintenir leur température corporelle (car ils n’ont pas encore assez de graisse isolante comme les adultes) et ils gardent toujours un œil sur leurs parents!  

Est-ce que les baleines rêvent?

Les moyens techniques des chercheurs ne leur ont pas permis de savoir si le cerveau des baleines émet les ondes caractéristiques de la phase de sommeil du rêve qu’on trouve chez les autres mammifères. De plus, comme elles restent toujours plus ou moins actives, on ne peut pas encore savoir si elles rêvent ou si elles restent vigilantes. Bien que les cétacés soient très étudiés pour leur communication et plusieurs autres de leurs comportements, les connaissances sur le sommeil des baleines sont encore à approfondir.  

Et les autres animaux marins alors?  

Étonnamment on en sait encore moins sur le sommeil d’autres mammifères marins! On peut cependant te dire que les phoques ont aussi un sommeil unihémisphérique dans l’eau, ce qui n’est pas surprenant étant donné les avantages de ce type de sommeil. Pour faire son original, le phoque n’utilise pas que ce type de sommeil! Si des prédateurs sont présents sur la plage, qu’il y est dérangé ou si aucun support émergé n’est disponible, il dort dans l’eau de la même façon que les baleines. Lorsqu’il dort sur la terre ferme, il change de méthode : son cerveau entier est en état de sommeil. Il dort alors d’un sommeil profond, comme nous!


Si le sommeil unihémisphérique a d'abord été découvert chez les cétacés, il n’y a cependant pas que les animaux marins qui l’utilisent, puisque le martinet noir, espèce européenne très similaire au martinet ramoneur qu’on trouve ici, dort également de cette manière. Cela lui est bien utile puisque cet oiseau passe la majorité de sa vie en vol, et peut ainsi réaliser sa migration sans se poser. Il est d’ailleurs probable que de nombreuses autres espèces d’oiseaux dorment ainsi lors de leurs vols longs. La recherche a encore beaucoup à nous apprendre sur le sommeil des animaux, mais ce qui est sûr, c’est que les humains eux dorment bien sur leurs deux oreilles!

Par Julie, chargée de projet et Sarah, éducatrice-naturaliste

Sources images : incidencematrix,

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Montagne
Les bonnes pratiques de randonnée en montagne

Un balado qui donne tout les conseils nécessaires pour une randonnée extraordinaire en montagne et respectueuse des écosystèmes des hauts plateaux.

LES HAUTS PLATEAUX DE CHARLEVOIX ET NOUS - Ensemble protégeons les écosystèmes 

Tu pars à la découverte de sommets montagneux? Tu attaches tes bottes pour arpenter les sentiers alpins sinueux? Prends quelques minutes pour faire le plein de conseils avant de quitter. Ton expérience sera encore plus satisfaisante, pour toi, et respectueuse pour ces écosystèmes rares et fragiles que sont les hauts plateaux

Bonne randonnée! 

Tu peux écouter cet audioguide directement dans la boîte audio ici.

Tu peux le télécharger ici. Pas certain comment ça marche? Jette un oeil ici.

Nos audioguides sont aussi disponibles sur ITunes et l’appli Apple Podcasts et optimisés pour casque d'écoute.

INFORMATIONS PRATIQUES

Durée : 12 minutes

Quand écouter : avant de partir ou lors de ta randonnée

Le projet Les hauts plateaux de Charlevoix et nous est une campagne de sensibilisation sur la fragilité des écosystèmes alpins. Grâce au soutien de plusieurs partenaires nationaux et régionaux, l’équipe de GUEPE, en concertation avec les professionnel.le.s du milieu, développe et partage différents outils de formation, d’information et de sensibilisation sur les écosystèmes fragiles des sommets. Brigades vertes en montagne, affichage sur les sentiers, balado sur les bonnes pratiques en randonnée et capsules vidéo sont à disposition des amateur.rice.s de randonnée en montagne, pour qu'ensemble, nous protégions les hauts plateaux.

 

Ça pourrait être toi!

Contenu et idéation : GUEPE

Réalisation : Paysages 

Sources images : GUEPE

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Choix du naturaliste
Le plancton et la colonne d'eau

Le plancton est loin d’être singulier! Lorsque l’on parle du plancton, on fait référence à une très grande diversité d’organismes vivants qui sont essentiels pour le maintien du fragile équilibre du vivant.

Le plancton est loin d’être singulier! (Hihihi!!! On sait que tu as compris notre jeu de mot entre la conjugaison du terme et l’exceptionnalité de ces organismes! 😅) Lorsque l’on parle du plancton, on fait référence à une très grande diversité d’organismes vivants : des organismes composés d’une seule cellule (dit unicellulaires) jusqu’à des organismes composés d’organes (dit complexes). Ces organismes ont parfois la capacité de se déplacer dans l’eau, mais ce n’est pas le cas de tous. Certains ne font qu'être en suspension dans l’eau (on appelle ça de la locomotion passive). Pour ces derniers, c’est comme flotter, mais sous l’eau, pas à la surface.

Toutefois, ce qui les unit tous, c’est qu’ils sont incapables d’aller à contre-courant! Les courants marins les entraînent et ils n’ont aucun mot à dire. Ils sont tout simplement emportés dans la même direction que l’eau.

Du p'tit phytoplancton dans une goutte d'eau de mer

Le plancton, c’est quoi?

Dans cette panoplie d’organismes, on retrouve les phytoplanctons qui sont en grande partie des algues microscopiques (mais pas que!). Ces très petits organismes, même s’ils ne sont pas tous des végétaux, ont tous la capacité de fabriquer leur nourriture grâce à la lumière du soleil. C’est ce que l’on appelle des producteurs dans la chaîne alimentaire. Ils peuvent donc faire de la photosynthèse dans leurs cellules, comme les arbres le font dans les cellules de leurs feuilles.

Du zooplancton

On retrouve aussi les zooplanctons qui sont des organismes appartenant au règne des animaux. Ils sont souvent microscopiques et doivent manger d’autres organismes vivants pour survivre. Et tout comme les espèces plus grosses, il y en a des herbivores (les Copépodes*), qui ne mangent que les producteurs (soit les phytoplanctons), et d’autres qui sont plutôt carnivores, qui mangent d’autres espèces animales.    

Une p'tite méduse ♥‿♥

L'appellation plancton inclut également les méduses**, ainsi que des larves (bébés ou jeunes) d’espèces marines comme chez les coraux et certains poissons, sans oublier les petits crustacés comme les fameux krills. Ces derniers ressemblent à de mini-crevettes et sont à la base de l’alimentation d’une grande variété d’autres espèces : zooplanctons carnivores, poissons, oiseaux, baleines***. Les krills, eux, se nourrissent de phytoplanctons et de zooplanctons herbivores.

Vivre dans la colonne d’eau

Le plancton est partout dans les milieux aquatiques, ce qui inclut la colonne d’eau (ou la zone pélagique). Cette zone, souvent oubliée dans l’imaginaire collectif, est pourtant la plus importante en termes de volume d’eau sur la planète****. Il s’agit de toute l’eau des mers et des océans qui se trouve entre la surface et les fonds marins. En moyenne, cela représente plusieurs kilomètres de profondeur. Il y a donc énormément d’espace où une espèce marine peut se retrouver uniquement entourée d’eau (loin de la surface, du fond marin et même de la côte).

Toutefois la vie dans cette colonne d’eau change selon la profondeur. Les rayons du soleil peuvent traverser la surface de l’eau et fournir de la lumière à la couche d’eau supérieur. Les organismes qui font de la photosynthèse, comme le phytoplancton, s’y retrouvent donc en grande quantité. La moitié (50 %) de l’oxygène disponible sur Terre serait produite par ces organismes dans cette couche supérieure de l’eau. Puisque la lumière est absorbée par les organismes et la matière de la couche supérieure, il y a peu de rayons qui réussissent à atteindre les couches plus profondes. Plus on descend dans la colonne, moins il y a de la lumière, jusqu’à atteindre une profondeur où tout est noir.  

Sur les côtes de l'Argentine, on peut observer des phytoplanctons à la surface de l'eau sur des centaines de kilomètres. Vus de l'espace, ils illuminent le bleu sombre de l'océan et forment des tourbillons à cause du courant. On dirait presque d'une aurore boréale aquatique.

Un voyage cyclique

Les zooplanctons peuvent se retrouver un peu partout dans cette colonne. Ceux qui sont herbivores (se nourrissant de phytoplancton) trouveront leur nourriture dans la couche supérieure, mais cela ne veut pas dire qu’ils y restent toujours. Des scientifiques ont découvert des planctons qui se promènent entre les différentes couches selon le moment de la journée. Le jour, ils sont plutôt cachés dans les couches plus sombres, en profondeur, puis ils remontent avec l’arrivée de la nuit, quand ils peuvent manger paisiblement le phytoplancton, avant de redescente avec les premières lueurs du jour.

Ce cycle journalier a un impact sur le mouvement de l’eau et la circulation les éléments nutritifs. Le déplacement du zooplancton*****, en grand groupe, brasse l’eau (on dit qu’ils font de la bioturbation), ce qui permettrait de maintenir en suspension de fines particules de matière (des éléments nutritifs, chimiques et des sédiments). Ainsi, le plancton jouerait un rôle majeur dans la présence et la distribution de cette matière le long de la colonne d’eau. Ce brassage n’est pas assez fort pour modifier des courants marins. Toutefois, son impact sur la vie marine serait comparable à l’effet du vent et des marées.

Voici un bel exemple de la variété du plancton. On peut voir dans cet échantillon du zooplancton : des copépodes (ils sont ovales avec de longues antennes), des œufs de poissons, une larve de crabe (difficile à manquer!!) et d'autres de vers marins, une daphnie presque transparente... On trouve aussi des phytoplancton, entre autres des cyanobactéries (ce qui ressemble à des cheveux) et des diatomées (les cercle et les rectangles avec du vert).

On compte dans les planctons des organismes vivants parmi les plus petits sur Terre. Il n’en demeure pas moins qu’ils ont une importance majeure dans le fragile équilibre du vivant. Ils ont une place essentielle dans la mosaïque alimentaire marine, dans la production d’oxygène, dans le brassage des eaux et même dans la séquestration du carbone******. Les nombreux bouleversements engendrés par les changements climatiques affectent aussi le plancton qui est sensible aux changements brusques de température, de salinité et d’acidité de l’eau. Il est donc important de suivre l’évolution de la situation de ces organismes afin d’avoir une image plus claire de l’état de santé de nos écosystèmes marins!  

NOTES

* Dans la série animée « Bob l’éponge », l’un des personnages est un copépode. Il s’agit de Sheldon James Plankton (ou tout simplement Plankton), le plus grand ennemi et concurrent commercial de M. Krabs.

** Certaines espèces de méduses sont considérés comme des zooplanctons toute leur vie, alors que d’autres ne seront des planctons qu’à des moments précis de leur cycle de vie. La forme libre (planctonique), que l’on associe à l’état de méduse, se reconnaît par une apparence gélatineuse en suspension dans l’eau. Et même si elles peuvent se déplacer, leur capacité de propulsion n’est pas suffisante pour contrer le courant.

*** Le krill est une source de nourriture très importante pour les plus grosses baleines de la planète, dont le rorqual bleu, la plus grosse de toutes!  

**** « Ce biome couvre approximativement 70 % de la surface de la Terre, et sa profondeur moyenne atteint près de 4000 mètres. » Campbell et Reece, Biologie, 3e édition, 2007, p.1190

***** Les zooplanctons ont différentes techniques pour bouger dans la colonne d’eau : en modifiant leur flottabilité par la présence de petites poches de gaz dans leur corps ou en changeant « leur composition ionique interne », mais aussi en se propulsant à l’aide de mini poils (des soies), par exemple.

****** Par photosynthèse, le phytoplancton emprisonne le carbone (comme les arbres) en absorbant le gaz carbone (CO2), en fabriquant du sucre (à base de carbone) et en l’utilisant. De plus, grâce à la chaîne alimentaire, ce carbone se retrouve dans de plus grands animaux (des prédateurs) et aboutit sur le fond marin à la mort de ces animaux.

Par Philippe, éducateur-naturaliste et coordonnateur des activités dans Charlevoix

Sources images : Dick (Flickr), Adriana Zingone, Domenico D'Alelio, Maria Grazia Mazzocchi, Marina Montresor, Diana Sarno, LTER-MC team, Bastian Huwer, NOAA Satellites, Jay Nadeau, Chris Lindensmith, Jody W. Deming, Vicente I. Fernandez, and Roman Stocker. Image courtesy of David Liittschwager (courtesy of David Liittschwager)

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Vedette du mois
Le krill, un héros caché

« Krill ». Ce mot, je suis certaine que tu l’as déjà entendu, (probablement dans Trouver Nemo). Mais sais-tu vraiment ce qu’est le krill? Sans plus attendre, on te présente ce petit, mais ô combien important habitant des océans!

« Krill ». Ce mot, je suis certaine que tu l’as déjà entendu, (probablement dans Trouver Nemo 😉). Mais sais-tu vraiment ce qu’est le krill? Sans plus attendre, mouille-toi le corps, les bras et la nuque, et plonge avec nous dans l’eau glacée du Saint-Laurent (brrrrrrr), partons ensemble à la découverte du krill…  

Faisant partie de l’ordre des Euphausiacés, le krill est un tout petit (voir minuscule) crustacé* qui vit dans tous les océans du monde. Il existe environ 80 espèces de krill, mais les plus connues sont le krill atlantique, Meganyctiphanes norvegica, et le krill antarctique, Euphausia superba. Le krill atlantique se retrouve dans les eaux tempérées et tropicales alors que le krill antarctique préfère les eaux froides.

Les superbes couleurs de Euphausia superba

Qui sont-ils?

Les Euphausiacés adultes vivent à environ 200 m de profondeur, dans les premières couches des océans. Quant aux larves, elles se développent entre 700 m et 2000 m de profondeur! Ils vivent en grands groupes que l’on appelle « essaims », si grands que certains peuvent atteindre jusqu’à 450 km2 avec un poids estimé à 2 millions de tonnes! Ici, on parle d’une superficie quasi équivalente à la ville de La Malbaie, de Québec ou même de Lévis! Les essaims restent en profondeur la journée pour se cacher des prédateurs et remontent près de la surface la nuit.  

Un rôle de choix

La plupart des espèces de krill sont herbivores, mais certaines peuvent être omnivores. Le krill mange donc des phytoplanctons**, et défèque une quantité significative de carbone (en provenance du phytoplancton qu’il a mangé). Ses excréments denses et plein de carbone coulent dans les abysses (entre 2000 et 4000 m de profondeur à certains endroits) et du carbone y est stocké en masse pendant plusieurs centaines (ou milliers) d’années. On dit donc que le krill contribue à un mécanisme qu’on appelle pompe biologique, car il aide à emprisonner le carbone dans les profondeurs de l’océan et empêche ainsi que le carbone retourne dans l’atmosphère. Les excréments, une fois dans les profondeurs, servent de nourriture à certaines espèces abyssales.  

De très nombreuses espèces se nourrissent de krill. C’est le cas de plusieurs mammifères marins tels les phoques, les orques, les baleines, mais aussi des poissons comme le thon et le saumon, des oiseaux, dont les manchots, et enfin, ils sont aussi consommés par les calmars. Le krill est donc considéré comme le maillon de base de nombreuses chaines alimentaires. Seulement, voilà, le krill va concentrer des polluants toxiques présents dans les océans... comme le mercure et le plomb. Les espèces qui le consomment vont assimiler à leur tour ces polluants dans leur organisme, ce qui fait que, au final, chaque élément d’un réseau trophique va se retrouver avec certaines quantités de plomb et de mercure... On parle alors de bioaccumulation.  

Meganyctiphanes norvegica qui prend la pose

Une espèce clé amenée à disparaitre?

Avec les changements climatiques, particulièrement le réchauffement qui fait fondre la glace, le taux de salinité des océans est réduit ce qui diminue la taille et la quantité de phytoplancton, nourriture principale du krill. Ce qui pourrait entraîner une diminution des populations de krill. Un autre facteur entre en jeu : la surpêche. Riche en oméga-3, anti-inflammatoire et reconnu largement pour ses bénéfices cardiovasculaires, la demande de krill est très importante, plus importante que l’offre. Cette ressource est donc surexploitée. À long terme, cela risque d’engendrer un point de non-retour pour la survie à long terme des Euphausiacés.  

Seulement un « petit » essaim de krill vu des airs...

Tu l’auras compris, le krill est un poids essentiel dans la balance des écosystèmes. Pour les préserver, tu peux commencer par surveiller et limiter sa consommation. Le krill se retrouve sous forme d’huile, en farine dans les aliments ou friandises pour animaux, ou même sous forme de capsule en compléments alimentaire. Pour limiter ta consommation par exemple, tu peux consommer des huiles végétales, consommer des fruits secs, des oléagineux et des graines, ou prendre des compléments alimentaires d’une autre sorte! À toi de jouer.

NOTES

* Les crustacés, comme la daphnie, les crevettes et le cloporte, sont des arthropodes à carapace, au corps formé de segments munis chacun d'une paire d'appendices.

** Le phytoplancton est un organisme microscopique végétal. On pourrait le qualifier de micro algue.

Par Lou, éducatrice-naturaliste

Sources images : Uwe Kils, Marcus Saperaud, Eric Vance (USEPA)

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