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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Choix du naturaliste
Kalmias et thé du Labrador

Les kalmias à feuilles étroites et le lédon du Groenland colonisent les hauts plateaux de Charlevoix! Comment les reconnaître et les identifier? On t’explique ça.

SÉRIE SPÉCIALE : LES HAUTS PLATEAUX ET NOUS

Lors de ta prochaine randonnée en montagne, porte attention aux paysages quand tu sortiras de la forêt boréale pour entrer dans les écosystèmes montagnards. Tu sais, la zone que tu retrouves au-dessus de la ligne formée par la cime des arbres. Tu vas vadrouiller au travers de petits arbustes qui t’arrivent au niveau des genoux. Tu ne peux pas les rater! Ce sont majoritairement des kalmias à feuilles étroites (Kalmia angustifolia). Mais, ils ne sont pas les seuls à coloniser ces territoires montagnards. Parfois se cache parmi les kalmias leur cousin proche, le lédon du Groenland (Rhodondendron groenlandicum), appelé communément, le thé du Labrador. C’est de ces deux plantes qu’on se jase dans cet article, – de leurs points communs, de leurs différences – pour que tu deviennes un pro de l’identification... Ok, pas toujours utile sur ton CV mais très cool à partager avec tes chums lors de ta prochaine rando dans les hauts plateaux de Charlevoix!

Des kalmias
Un lédon

Un air de famille

Ces deux arbustes ont plusieurs points communs. En effet, ils font tous les deux partie de la famille des Éricacées. Et là, sans le savoir, tu connais d’autres espèces de cette famille! OUI, OUI ! Le bleuet et l’airelle font partie de cette même grande famille de plantes. Que ce soit le kalmia ou encore le lédon, ils mesurent tous les deux entre 15 cm et 1 m. On les placerait donc dans la même rangée sur la photo de famille! Puis, ils vivent tous les deux en colonie buissonnante, même si le kalmia fait des buissons un peu plus fournis que le lédon. Autre point commun : leurs feuilles sont lancéolées, en forme de fer de lance, pour les deux espèces. Aussi, elles sont vert foncé et ont tendance à tomber vers le bas. Enfin, on les retrouve dans les écosystèmes montagnards, mais ils apprécient aussi, tous les deux, les zones humides et surtout les tourbières.

Le thé du Labrador, a.k.a. le lédon, en fleurs

Pareil, mais pas pareil

Pour les différences, tout se passe au niveau de la feuille! C’est là qu’il faut porter son attention pour une bonne identification. C’est vrai que les fleurs n’ont pas la même couleur, mais ce critère est visible seulement quelques semaines par année. Chez le kalmia, la fleur est rose alors que celle du lédon est blanche. Ça, c’est dit!

Un kalmia dans toute sa splendeur!

Mais, les feuilles restent un critère majeur et visible beaucoup plus longtemps sur une année! Chez le lédon, les feuilles sont pubescentes des deux côtés... Ça, ça veut dire poilues! Les poils sont blancs et, avec l’âge, ils deviennent roux. Au contraire, la feuille du kalmia est glabre (sans poils) et non « imberbe »... Car, ça, ce n’est pas un terme de botanique!

Les (jeunes) feuilles poilues du Lédon

Autre différence au niveau des feuilles : elles sont alternes et spiralées chez le lédon, alors qu’elles sont verticillées chez le kalmia. Verticillé, ça veut dire qu’elles poussent sur la même ligne. Regarde le schéma ci-dessous.  

À gauche, une organisation verticillée des feuilles, à droite, en spirale.

Avec ces quelques critères, tu devrais être capable de les identifier et les différencier. C’est important, car si te vient l’envie de faire une belle infusion avec l’une de ces plantes, « la reconnaitre il te faudra, jeune padawan » car le kalmia peut être toxique, alors que le lédon de Groenland ne s’appelle pas thé du Labrador pour rien! Si tu te questionnes sur son identification, abstiens-toi de cueillir et rabats-toi sur la tisane de l’épicerie, ok? Sur ce commentaire culinaire, nous te souhaitons de belles randonnées pour découvrir le kalmia et son cousin, le lédon!

Et n’oublie pas de rester sur les sentiers!

Par David, directeur régional, Charlevoix

Sources images : Ryan Hodnett, Daderot, GUEPE, Krzysztof Ziarnek, Joshua Mayer, GUEPE

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Qc-Nature
Le lard, un wetsuit naturel

Plutôt que de porter d’extravagants manteaux de fourrure comme les mammifères terrestres, nos homologues aquatiques se protègent du froid grâce à une couche de lipides et protéines spécialisée sous la peau : le lard.

Imagine-toi plonger dans un lac québécois en plein hiver. Même avec un wetsuit, ton escapade risque d’être plus que froide et de courte durée. Maintenant, imagine passer toute la journée dans les eaux glaciales de l’Arctique à engloutir du krill ou à t’enfuir d’un épaulard affamé... Ouch! Pour les animaux endothermes (ou à sang chaud) comme nous, c’est essentiel de maintenir la température du corps indépendamment des conditions environnantes. C’est pourquoi les mammifères marins dépendent d’une matière isolante exceptionnelle qu’ils fabriquent eux-mêmes : le lard.  

Un morse, douillet sous sa couche de lard

Plutôt que de porter d’extravagants manteaux de fourrure comme les mammifères terrestres, nos homologues aquatiques se protègent du froid grâce à une couche de lipides et protéines spécialisée sous la peau. C’est bien plus aquadynamique! Mais comment ça fonctionne?

Le lard est composé d’une structure en fibres de collagène (une protéine) supportant des tissus adipeux qui ont une conductivité thermique très basse, plus basse encore que l’amiante (autrefois utilisé comme isolant dans nos murs de maison)! Les vaisseaux sanguins qui s’y trouvent rapetissent lorsqu’il fait froid pour faire circuler moins de sang et ainsi perdre moins de chaleur. Contrairement aux graisses des mammifères terrestres, le lard recouvre le corps des mammifères marins de façon continue (sauf sur les nageoires) et n’est pas fixé aux muscles.  

La quantité de lipides dans le lard est variable, elle dépendra de la saison, du cycle reproducteur de l’animal, et de son âge parmi d’autres facteurs. Mais pourquoi ça change?  

Une baleine à bosse qui profite de son lard

Eh bien, lorsque les mammifères marins se nourrissent, ils peuvent faire des réserves de lipides. Tout comme nous, les glucides consommés en excès peuvent être emmagasinés dans les tissus adipeux sous forme de lipides nommés triglycérides. Pendant la période de reproduction ou de mise à bas, les animaux ont moins de temps pour chercher de la nourriture, donc ils consomment l’énergie emmagasinée, ce qui fait diminuer l’épaisseur du lard. La nature est bien faite, car ces périodes de jeûne se produisent normalement dans des eaux plus chaudes (car ils migrent) où les besoins d’isolation thermique sont moins élevés! Mais alors, est-ce que tous les mammifères marins produisent du lard?

Seulement les cétacés et les pinnipèdes (comme les phoques, les lions de mer et les morses) en ont! Au Québec, ce sont donc six espèces de mysticètes (les baleines à fanons), huit odontocètes (les baleines à dents), et sept pinnipèdes qui ont du lard. Plusieurs sources non scientifiques indiquent que les ours polaires et les loutres de mer ont aussi du lard, mais les ursidés (comme l’ours) et des mustélidés (comme la loutre) ont évolué vers un mode de vie aquatique par un autre chemin qui n’a rien à voir avec le lard.  

Un phoque commun : une boulette de lard

Les biologistes trouvent encore de nouvelles fonctions au lard des mammifères marins. On théorise entre autres qu’il aiderait à la propulsion, la flottaison et la résilience aux chocs externes. Les humains se sont servis du lard de plusieurs façons! Chez les Inuits, le muktuk a longtemps été un aliment de base riche en énergie et en vitamines, mais depuis l’industrialisation, des polluants persistants comme les PCB rendent insalubre la consommation du lard. La chasse aux baleines commerciale est maintenant strictement réglementée. Toutefois, mais entre les 18e et 20e siècles, la valeur économique du lard sous forme d’huile a mis des dizaines d’espèces en danger de disparition.  

C’est une bien triste histoire pour la biodiversité marine qui nous aura appris une leçon... Aujourd’hui, grâce aux efforts de conservation, une majorité des populations de cétacés observées est en récupération, les chiffres augmentent chaque année! Alors, ce n’est pas pour rien que les chercheurs et ingénieurs s’inspirent du lard pour améliorer la performance des wetsuits! 

Par Sofia, naturaliste

Sources images : Alaska Region U.S. Fish & Wildlife Service, Gregory "Slobirdr" Smith, Pixabay

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Question du public
Les écosystèmes de montagne

La végétation de Charlevoix est hautement diversifiée. Elle est influencée par le fleuve, mais aussi par les montagnes. Voyons les étages de végétation des montagnes de cette région, du niveau de la mer, aux hauts plateaux.

SÉRIE SPÉCIALE : LES HAUTS PLATEAUX ET NOUS

La végétation de Charlevoix est hautement diversifiée. Elle est influencée par le fleuve, mais aussi par les montagnes. Au Québec, la végétation montagnarde est stratifiée sur six étages reconnus, indus par le climat et son effet sur la végétation*. En partant du bas de la montagne, c’est-à-dire de 0 m d’altitude (a.k.a. le niveau de la mer), ce sont les étages inférieur, moyen et supérieur de végétation. Ils sont suivis de l’étage montagnard, puis des étages subalpin et alpin**. Chacun de ces étages est caractérisé par une végétation homogène, influencée par une interaction complexe de facteurs écologiques. Par exemple, la végétation qui est retrouvée à l’étage inférieur n’est en rien semblable à celle retrouvée à l’étage alpin. On t'amène donc dans un voyage d’exploration de la flore des montagnes de Charlevoix, de leur pied à leur sommet.

Les bandes sont parfois inclinées afin de représenter l’effet de l’exposition au soleil et au vent. Par exemple, les limites altitudinales des étages sont parfois plus basses du côté nord d’une montagne, qui est plus ombragé, humide et froid, et plus hautes du côté sud, qui est plus ensoleillé et chaud.

 

La végétation d’en bas : les étages inférieur, moyen et supérieur

Pour commencer la visite, c’est l’érablière*** qui règne à la base de la forêt boréale, dans l’étage inférieur.  Ensuite, à environ 200 m d’altitude, les résineux font leur apparition. Dans l’étage moyen, on parle alors de forêt mixte. Plus l’altitude va augmenter, moins il y aura de feuillus. C’est autour de 550 m, dans l’étage supérieur, que l’on constate l’absence de feuillus. Les conditions climatiques y sont moins favorables à la croissance et à la reproduction de certaines espèces végétales, à cause d’une diminution de la température, d’une plus grande exposition aux vents et de fortes précipitations. On y rencontre des pruches du Canada, des pins blancs et du thuya.

Place aux conifères dans l’étage montagnard

Les conifères dominent dans l’étage montagnard tandis qu’on y trouve des feuillus que sous la forme arbustive. Les arbres qui poussent ici, principalement le sapin, sont trapus et ont le tronc déformé. Les cimes sont généralement asymétriques, à cause de la mortalité des bourgeons du côté des vents dominants. On les appelle des cimes en drapeau. Les vents y sont si forts qu’il n’est pas rare de voir des chablis (des zones où les arbres sont déracinés et tombés sous l’effet éolien). On ajoute à ça des sols plus minces, des pentes fortes et des épais couverts de neige qui tardent à fondre. Les tiges cassées sont fréquentes dans cet étage.  

 

La zone de transition entre la forêt et le sommet

C’est l’épinette blanche qui domine dans la zone subalpine. Elle fait entre 4 et 7 m de haut et subit de fortes pressions du vent et de la neige. D’ailleurs, ces conditions difficiles favorisent la reproduction végétative (par marcottage****). Les forêts sont donc composées de clones! (« Des clones? » « Non, pas ces clones-là? ») Plus on s’approche de la limite de l’étage alpin, plus la flore subalpine devient discontinue, formant une mosaïque d’îlots de végétation plus denses, d’arbres isolés et de prairies subalpines herbacées.

C’est quoi une prairie subalpine? Dans les zones de dépression et à la bordure de la forêt, on retrouve souvent une plus grande accumulation de neige. Cela favorise la végétation herbacée, dominée par les fougères, les carex et les graminées. Ces poches de plantes basses sont ce qu’on appelle des prairies subalpines.

 

La zone alpine, où la flore résiste

Finalement, on arrive au sommet, dans l’étage alpin. On se trouve alors au-delà de la limite des grands arbres. Les espèces arborescentes qui vivent ici ne dépassent pas 4 m de haut. Affectées par le vent, la dessiccation, l’érosion hivernale ainsi que le faible couvert de neige, elles sont rabougries et difformes. Lorsque les épinettes, les sapins baumier et les mélèze laricin ont ce drôle de look, on les appelle des krummholz. Et, entre deux bosquets, on trouve des landes alpines*****, dominées par des éricacées et des herbacées. Plus l’altitude augmente, plus l’effet des vents et de la neige affecte la présence des plantes. Finement, l’apex de la montagne est dominé par le roc, on trouve des mousses ou des lichens. Seules les espèces adaptées aux plus rudes conditions peuvent coloniser ce milieu (ce même scénario s'observer dans la toundra, par exemple).  

En montagne, la météo change abruptement et connaît des extrêmes. L’humidité condensée se traduit par des brouillards épais en été. En hiver, les nuages bas créent du givre et les chutes de neige dues à l’altitude sont fréquentes. Pour la végétation, ce n’est pas de tout repos! Et, plus on s’approche du sommet, plus le sol est pauvre et instable. Les nutriments sont souvent lessivés par le ruissellement dans la pente. La germination des graines est donc difficile, voire impossible. Pour coloniser les plus hauts étages des montagnes, il faut des plantes bien adaptées aux conditions du sommet.  

NOTES

* Au niveau international, on utilise aussi l’altitude pour définir les zones de végétation. Par contre, au Québec, comme nos montagnes ne dépassent pas 2000 m de hauteur, on regroupe les zones homogènes de végétation.  

** Il existe aussi un étage nival, qui est recouvert de neige en permanence. Toutefois, il n’existe pas au Québec. Aucune montagne ne présente une altitude suffisamment élevée. C’est plutôt une zone retrouvée dans les hautes montagnes, comme les Rocheuses et les Alpes, en Europe.

*** L’érablière, dans la région de Charlevoix, est un écosystème assez rare. On retrouve ce type de peuplement en grand nombre dans la vallée du Saint-Laurent, mais lorsqu’on prend de l’altitude, c’est de moins en moins fréquent.  

**** Marcottage : reproduction asexuée. On y reviendra.

***** Une lande est une zone où le sol est pauvre, ce qui limite la végétation. Seules quelques espèces de plantes basses peuvent donc les coloniser. Les landes qui sont dites alpines se retrouvent aux sommets des montagnes.  

Par Anne Frédérique, chargée de conception

Sources images : GUEPE

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Écosystèmes et environnement
Les hauts plateaux de Charlevoix en images

Découvrez les écosystèmes des hauts plateaux de Charlevoix, leur richesse et leur fragilité avec notre série de capsules vidéos.

LES HAUTS PLATEAUX DE CHARLEVOIX ET NOUS - Ensemble protégeons les écosystèmes

Découvre les écosystèmes des hauts plateaux de Charlevoix, leur richesse et leur fragilité. La végétation alpine et le lichen, la forêt boréale qui borde les sommets et la faune des montagnes te sont présentés dans notre série de capsules vidéos. Mets tes écouteurs car le son est pour les casques d'écoute et laisse-toi porter sur les hauts plateaux. Bon visionnement!

Le projet Les hauts plateaux de Charlevoix et nous est une campagne de sensibilisation sur la fragilité des écosystèmes alpins. Grâce au soutien de plusieurs partenaires nationaux et régionaux, l’équipe de GUEPE, en concertation avec les spécialistes du milieu, développe et partage différents outils de formation, d’information et de sensibilisation sur les écosystèmes fragiles des sommets. Brigades vertes en montagne, affichage sur les sentiers, balado sur les bonnes pratiques en randonnée et capsules vidéo sont à disposition des adeptes de randonnée en montagne, pour qu'ensemble, nous protégions les hauts plateaux.

Contenu et idéation : GUEPE

Réalisation : Paysages

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Question du public
Le sommeil des baleines

Les baleines peuvent dormir en pleine traversée de l’océan, en mettant la moitié de leur cerveau en veille. En effet, elles aussi doivent dormir pour se ressourcer, mais comment font-elles pour dormir sous l'eau?

On t’en a déjà parlé dans l’article sur le sommeil des girafes : comme les humains, les autres animaux aussi doivent se reposer et dormir pour permettre à leur corps et esprit de se recharger et d’avoir plein d’énergie au réveil. Nous, les humains, passons près d’un tiers de notre temps à dormir bien au chaud dans notre lit. Cependant, le temps de sommeil est très variable entre les espèces, et il est aussi adapté au mode de vie de l’animal. Sur terre, il est toujours possible de trouver un endroit où dormir, mais qu’en est-il des animaux marins? Il est temps d’assouvir ta soif de savoir!

Les baleines et dauphins peuvent dormir en pleine traversée de l’océan, en mettant la moitié de leur cerveau en veille. En effet, les baleines elles aussi doivent dormir pour se ressourcer, mais comment font-elles pour dormir dans l’eau?  

Comment ça dort une baleine?

Des chercheurs ont observé des baleines en captivité et ils ont remarqué que les baleines dormaient par petites périodes de moins d’une heure plusieurs fois dans un cycle de 24 h. En fait, beaucoup d’animaux suivent un rythme circadien, qui alterne des longues périodes de sommeil et des périodes d’activité en fonction de signaux internes (comme la libération d’une hormone qu’on appelle mélatonine), mais aussi en fonction de signaux externes comme la luminosité. Cependant, les animaux qui vivent dans l’eau dorment en fonction des conditions de leur milieu comme la disponibilité de la nourriture, les conditions météorologiques ou les activités humaines. Contrairement à nous, les baleines ne font donc pas de grandes nuits, mais plutôt plein de petites périodes de sommeil!

Entre sommeil et éveil

Lorsque nous dormons notre cerveau a une activité caractéristique et les chercheurs ont mesuré différentes phases de repos de notre cerveau : l’endormissement, le sommeil lent léger, le sommeil profond, une phase de rêve qu’on appelle sommeil paradoxal et une phase de réveil. Toutes ces phases forment ce qu’on appelle un cycle de sommeil. Notre corps entier se trouve alors dans un état de sommeil, que ce soit par notre position ou les ondes émises par notre cerveau… Les baleines, elles, ne dorment jamais très profondément. En fait, elles dorment une moitié de cerveau à la fois! Certains chercheurs ont même observé que certains cétacés, comme le dauphin, fermaient un œil à la fois. Dans ce cas on peut vraiment dire qu’on ne dort que d’un œil!

On appelle cela le sommeil unihémisphérique : une moitié du cerveau émet des ondes lentes alors que l’autre moitié émet des ondes plus rapides caractéristiques de l’état de réveil. Cela permet aux baleines de se reposer, mais aussi de garder une partie de leur cerveau en activité afin de penser à aller respirer à la surface de l’eau de temps en temps. En effet, les baleines ont une respiration dite consciente : elles doivent penser à aller respirer de temps en temps à la surface de l’eau. Quand elles dorment aussi! Ainsi, alors qu’une partie du cerveau dort, l’autre moitié s’occupe de penser à aller respirer et à rester vigilante face aux prédateurs et aux dangers. Plutôt pratique!

En effet, dans l’eau, les baleines n’ont pas d’endroit sécuritaire où passer la nuit et elles dorment souvent près de la surface pour aller respirer. Souvent, elles continuent de nager lentement pendant leur sommeil mais elles peuvent aussi rester immobile à l’horizontale, ou à la verticale comme certains cachalots. Elles le font en même temps que d’autres membres de leur groupe mais ne restent jamais très longtemps immobiles : elles continuent la plupart du temps à battre doucement de la queue afin de rester en équilibre et d’éviter d’avoir trop froid!

Fait intéressant : les chercheurs ont remarqué que les petits baleineaux ont eux aussi un sommeil unihémisphérique bien adapté aux conditions du milieu. Lorsqu’ils dorment, ils vont souvent respirer à la surface, ils continuent de nager pour maintenir leur température corporelle (car ils n’ont pas encore assez de graisse isolante comme les adultes) et ils gardent toujours un œil sur leurs parents!  

Est-ce que les baleines rêvent?

Les moyens techniques des chercheurs ne leur ont pas permis de savoir si le cerveau des baleines émet les ondes caractéristiques de la phase de sommeil du rêve qu’on trouve chez les autres mammifères. De plus, comme elles restent toujours plus ou moins actives, on ne peut pas encore savoir si elles rêvent ou si elles restent vigilantes. Bien que les cétacés soient très étudiés pour leur communication et plusieurs autres de leurs comportements, les connaissances sur le sommeil des baleines sont encore à approfondir.  

Et les autres animaux marins alors?  

Étonnamment on en sait encore moins sur le sommeil d’autres mammifères marins! On peut cependant te dire que les phoques ont aussi un sommeil unihémisphérique dans l’eau, ce qui n’est pas surprenant étant donné les avantages de ce type de sommeil. Pour faire son original, le phoque n’utilise pas que ce type de sommeil! Si des prédateurs sont présents sur la plage, qu’il y est dérangé ou si aucun support émergé n’est disponible, il dort dans l’eau de la même façon que les baleines. Lorsqu’il dort sur la terre ferme, il change de méthode : son cerveau entier est en état de sommeil. Il dort alors d’un sommeil profond, comme nous!


Si le sommeil unihémisphérique a d'abord été découvert chez les cétacés, il n’y a cependant pas que les animaux marins qui l’utilisent, puisque le martinet noir, espèce européenne très similaire au martinet ramoneur qu’on trouve ici, dort également de cette manière. Cela lui est bien utile puisque cet oiseau passe la majorité de sa vie en vol, et peut ainsi réaliser sa migration sans se poser. Il est d’ailleurs probable que de nombreuses autres espèces d’oiseaux dorment ainsi lors de leurs vols longs. La recherche a encore beaucoup à nous apprendre sur le sommeil des animaux, mais ce qui est sûr, c’est que les humains eux dorment bien sur leurs deux oreilles!

Par Julie, chargée de projet et Sarah, éducatrice-naturaliste

Sources images : incidencematrix,

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