Nos aires protégées coup de cœur
On te propose de sortir ton coton ouaté et d’aller à la découverte de deux espaces naturels à proximité de nos deux grands centres urbains québécois. On a choisi ces endroits parce qu’ils sont exceptionnels dans leurs qualités écologiques et que leur importance a été jugée telle qu’on a décidé de les protéger. Voici donc nos aires protégées québécoises coups de cœur et les règles de politesse envers la nature pour une visite sans anicroche.
Une forêt centenaire de Montréal
LE PARC-NATURE DU BOIS-DE-SARAGUAY
La portion nord de l’île de Montréal est définitivement la moitié verte de la ville. C’est là qu’on trouve la plupart des grands parcs et des zones naturelles de la région. C’est aussi là qu’on trouve une des plus vieilles forêts montréalaises, le Bois-de-Saraguay. En parcourant les quelques 2 km de sentiers, tu seras entouré par les derniers vestiges de la nature qui régnait à Montréal à l’époque des premiers colons. Mais c’est pas tout. Des témoins historiques sont cachés un peut partout dans le parc. Tu t’embarques pour un véritable voyage dans le temps.
C’est en 1977, in extremis que la Ville de Montréal a acheté le parc, avant qu’il ne soit rasé pour faire un quartier résidentiel. Il devient parc régional et finalement, en 2002, un parc-nature de la Ville de Montréal et devient une aire naturelle protégée. Il fait même partie d’un écoterritoire.
En 2016, la ville a pris le parc en main et a aménagé le sentier pour le plus grand bonheur des gens du quartier. Mais, entre nous, cette forêt mérite beaucoup plus d’attention. En plus, si tu es attentif, t’auras la chance de voir des dizaines d’espèces à statut particulier (chauve-souris rousse, épervier de Cooper, asaret du Canada, fougère à l’autruche, etc.). Pour maximiser votre randonnée, on te conseille d’écouter en route notre audioguide pour découvrir le Bois-de-Saraguay.
Bienséance dans les parcs-nature
Pour s’assurer un bon maintien du parc, il y a des règlements. Alors voici un court aperçu de ce qu’il faut faire et ne pas faire pour que ça se passe bien! Tous les animaux domestiques doivent être tenus en laisse. Ce n’est pas permis de se promener à l’extérieur des sentiers, de modifier un élément naturel (un nid, un tas de roches, un arbre mort, rien), de lancer des roches ou de jeter des déchets par terre. On ne peut pas cueillir ni de plante, ni de champignon et on ne peut pas capturer les animaux sauvages du parc. On ne peut pas non plus attirer les animaux (comme les oiseaux par exemple) ou tenter de les toucher. Il faut faire attention au bruit qu’on fait, et limiter les perturbations pour le milieu naturel. Dans le fond, faut faire preuve de gros bon sens et respecter la nature comme elle le mérite.
Un tour entre le cap et le fleuve
LA RÉSERVE NATIONALE DE FAUNE DU CAP-TOURMENTE
On t’as déjà pressé d’aller dans ce parc pendant l’été, pour profiter de cet îlot de fraîcheur. L’automne, ce sont les couleurs que tu dois absolument aller voir! La réserve nationale de faune du Cap-Tourmente est un lieu hors du commun. Le paysage en traversant la plaine au bas du cap est magnifique : le fleuve se glisse dans un immense marais côtier doré par l’automne avec la montagne orangée et son cap qui grimpe abruptement dans l’horizon. C’est là, entre ces deux écosystèmes riches qu’on trouve des milliers d’oiseaux migrateurs tous les printemps et tous les automnes. La réserve est fameuse pour la multitude d’oies des neiges qui s’y arrête tous les ans. Dès les premiers gels par contre, le calme revient. Les oiseaux résidents prennent leur place et c’est le bon moment pour les observer. On conseille de faire le sentier Le Petit-Sault, jusqu’à l’Érablière pour profiter à 100 % de la vue automnale dans la plaine. (Quand tu reviendras au printemps pour voir les oies, tu pourras faire le sentier dans le marais côtier!!)
Bienséance dans les réserves nationales de faune*
Pour protéger la belle nature du Cap, ici aussi, il y a des règlements à respecter. On reste dans les zones aménagées et dans les sentiers. On laisse tous les éléments naturels à leur place sans les endommager. On garde son chien en laisse. Garde en tête les autres visiteurs et l’intégrité du parc! Encore une fois, si tu fais preuve de gros bon sens, tu devrais t’en sortir.
NOTE
* Savais-tu que dans certaines réserves nationales de faune la chasse est permise? C’est le cas au Cap-Tourmente. Lorsque c’est nécessaire, une période de chasse contrôlée à l’oie des neiges est organisée à l’automne. Les quotas de chasse sont limités et sont prévus afin de réguler les populations. On fait la même chose avec les cerfs sur l’Île d’Anticosti. C’est une méthode de gestion de la faune très efficace.
Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste
Sources images : Anne F. Préaux, Robbie Sproule