La mycorhize, une interdépendance
D’abord, « myco » signifie champignon en ancien grec, et « rhize » vient de « rhiza » qui signifie racine. On peut donc en déduire que la mycorhize, c’est la relation étroite qu’entretiennent les champignons et les plantes! Ces deux mondes sont parfaitement complémentaires et même en symbiose! En effet, tel que les scientifiques l’observent de nos jours, il y a une interdépendance entre le système de racines du champignon, le mycélium, et les racines des végétaux.
Comment ça fonctionne?
Pour faire simple, les hyphes, soit les filaments du mycélium, peuvent s’enrouler autour des racines végétales et s’associent avec elles. C’est ce que l’on nomme l’ectomycorhize. Elle concerne notamment les plantes ligneuses, comme les arbres, et peuvent donc être importantes dans les forêts boréales et tempérées. Ou encore, dans la grande majorité des cas, c’est l’endomycorhize qui s’impose, c’est-à-dire lorsque les hyphes pénètrent les cellules de la plante afin de favoriser la symbiose.
Qu’est-ce que les deux partis gagnent de cette association?
Le mycélium, lui, absorbe des sucres et d’autres nutriments en provenance des plantes afin de favoriser sa propre croissance. (Tu peux te renseigner sur la photosynthèse afin de comprendre de quelle manière les sucres sont produits par les plantes et présents dans les racines des arbres.) Puis, un peu comme les insectes et bestioles décomposeurs rendent le sol brun et fertile grâce à leur système digestif, le mycélium démonte et disloque un à un les éléments qui composent le sol : un véritable laboratoire de chimie! Les nutriments tels que le phosphore, le zinc, l’azote et l’eau deviennent ainsi plus accessibles pour les végétaux que lorsqu’ils font partie de feuilles mortes, de fruits écrasés, de branches cassées, d’excréments, etc.
De plus, le réseau mycélien, avec ses hyphes encore plus petites et longues que les racines des plantes, s’étend sur des distances immenses et accède à des nutriments normalement inaccessibles aux plantes. Grâce aux provisions qui leur sont fournies par le réseau mycélien, les végétaux qui profitent de mycorhizes sont alors moins à risque de manquer de ressources lors d’épisodes de stress, comme la sécheresse, les invasions d’insectes, la salinité et l’acidité. Les mycorhizes leur permettent même parfois de s’échanger directement des ressources entre eux via ce réseau… Et c’est un réseau très vaste! Il ne faut pas oublier que le mycélium représente environ 25% de la biomasse* microbienne des sols!
Mais ce ne sont pas juste des ressources que les plantes peuvent s’échanger à travers ce réseau. Ça va peut-être te surprendre (ou peut-être pas si tu as déjà lu notre article sur la communication chez les plantes), mais les mycorhizes permettent aussi aux plantes de s’échanger d’autres molécules agissant comme des signaux. Ces signaux provoqueraient un changement morphologique ou physiologique chez les plantes qui le reçoivent. C’est un de leurs moyens de communiquer. Par exemple, lors d’une attaque d’insectes, les plantes pourraient sécréter des molécules d’alerte permettant aux autres plantes de mieux se préparer. Il reste encore beaucoup de choses à démystifier à ce sujet, n’empêche que les plantes sont mieux connectées qu’on ne le pense!
Les mycorhizes sont d’une grande importance, non seulement pour les plantes et les champignons, mais pour nous aussi! C’est grâce à la santé de nos plantes qu’on est capables d’avoir une alimentation saine et variée! Bien qu’elles soient intéressantes, ce ne sont qu’une des composantes mystérieuses de la rhizosphère que l’on retrouve sous nos pieds! « La rhizosphère, c’est quoi? » tu me dis? Eh bien ça, on t,explique ça ici!
NOTES
* En écologie, on appelle biomasse tous les êtres vivants qui se trouvent dans un milieu à un moment donné. Cela inclut donc les champignons, les plantes, les animaux et les microbes.
Par François-Vivier, éducateur-naturaliste
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