L’histoire de l’orme et du frêne en Amérique
L’orme et le frêne sont deux arbres majestueux qu’on rencontrait très souvent dans nos forêts et nos villes. Mais, tout comme toi, les arbres peuvent tomber malades et de puissants symptômes nuisent à leur développement comme l’écorce tombe, les feuilles noircissent, les bourgeons ont du mal à se développer. Il existe de nombreuses raisons à l’origine de ses maladies : des insectes, des bactéries, des champignons et même, des virus. Dans le cas de l’orme et du frêne, ce sont les humains qui ont amené la maladie en Amérique du Nord. On te raconte ça.
Les ormes
L’orme a été mis en contact la première fois avec un champignon pathogène vers 1940. Les symptômes se sont développés rapidement et on s’est rendu compte que les ormes avaient attrapé un méchant champi qu’on a éventuellement appelé la maladie hollandaise de l’orme. Pssst! Parles-en avec tes grands-parents, ils ont sûrement lu ça dans les journaux de l’époque!
Lorsqu’un arbre porte le champignon, ce dernier se loge dans les vaisseaux conducteurs de la sève (il fait des grosses taches brunes sur la chair du bois) et les ressources et les nutriments circulent difficilement dans l’arbre. Les feuilles flétrissent au printemps et un arbre qui ne fait pas de photosynthèse, ça dépérit rapidement! Comment ce vilain champignon est arrivé ici? Comme pour beaucoup de maladies et d’insectes qui touchent les arbres, par l’importation de bois d’œuvre. Avant cette invasion, on avait plus de 700 000 ormes en Amérique du Nord. Maintenant, c’est un arbre rare, car il y en a que quelques-uns qui ont survécu, probablement ceux avec des meilleurs gènes, et donc plus résistants que les autres. Des espèces classiques, comme l’orme d’Amérique, sont touchés, mais des espèces vulnérables aussi, comme le drôle d’orme liège.
La bonne nouvelle, c’est que les recherches scientifiques ont permis de développer des variétés d’ormes résistantes au champignon, comme l’orme accolade, et on les voit revenir petit à petit dans nos jardins et les espaces aménagés. On augmente alors la biodiversité!
Les frênes
Comme c’est une problématique un peu plus récente que la maladie hollandaise de l’orme, tu as probablement entendu parler de l'agrile du frêne. C’est un insecte qui s’attaque à la partie vivante des troncs d’arbre. Peut-être as-tu croisé des arbres en ville peints de points bleus ou verts, ou encore avec une étiquette? Ces arbres sont des frênes qui attendent ou qui ont reçu un traitement contre cet insecte.
Venu d’Asie à Montréal en 2011, ce coléoptère est arrivé par le bois d’importation. Comme les rues montréalaises sont (étaient) bordées de nombreux frênes, l’insecte s’est multiplié très facilement, favorisé par cette abondance de nourriture… Et il continue son expansion! Bien qu’il existe un traitement, celui-ci n’enrayera pas l’agrile puisqu’il sert surtout à ralentir le cycle de vie de l’insecte et ainsi diminuer leur nombre. On te parle plus en détail de l’agrile dans ce vidéo.
De nouvelles stratégies sont en place afin d’éviter de revivre ces deux grandes disparitions. Mais tu le sais sûrement, la vraie solution c’est d’augmenter la diversité des espèces! Lorsque la maladie hollandaise de l’orme et l’agrile du frêne ont fait leur ravage, la diversité des espèces d’arbres urbains était faible. Si on avait prévu le coup et qu’on avait augmenté la biodiversité (des arbres) en ville, il aurait été plus facile de contrer les maladies et freiner les espèces envahissantes. On aurait limité le nombre d’individus touchés et donc, limité les dégâts pour nos précieux arbres urbains.
Sources images : Wiki, Anne F. Préaux