Le faucon pèlerin : loin d’une poule mouillée
Connais-tu l’animal le plus rapide au monde? Celui qui peut atteindre une vitesse de 320 km/h? On te présente le faucon pèlerin, cet oiseau qui – on te le dit – est loin d’une poule mouillée!
Le faucon pèlerin se retrouve presque partout à travers le monde et compte 22 sous-espèces. Les trois qui sont présentes au Canada sont les Falco peregrinus pealei, anatum et tundrius. La sous-espèce pealei se retrouve plus à l’ouest, en Colombie-Britannique, alors que le Falco peregrinus tundrius est présent – l’on s’en doute – au nord dans les toundras. C’est surtout le Falco peregrinus anatum que l’on peut observer au Québec, incluant dans les hauts plateaux de Charlevoix.
Alors, pourquoi dit-on qu’il n’est pas peureux?
Tout d’abord, il naît acrophile*! En effet, cet amateur de sensations fortes niche sur le bord de falaises escarpées. Quel endroit pour venir au monde, pas vrai? Ce n’est donc pas étonnant que, lorsqu’il décide d’élire domicile en ville, il se mette « confo » en hauteur, sur les corniches de bâtiments, sur le bord de gratte-ciels et sur d’autres constructions élevées.
Est-il douillet? Mais, pas du tout! Contrairement à d’autres oiseaux, il ne tapisse pas son nid d’herbes, de branches, de plumes ou d’autres matériaux. Il se limite habituellement à gratter un peu le sable, le gravier ou la terre où il se trouve afin de créer une petite dépression et pond ses œufs à cet endroit.
Puis, si ce n’était pas assez pour te convaincre, il est aussi accro à l’adrénaline! C’est un excellent chasseur qui plonge à toute vitesse vers ses proies! C’est d’ailleurs lors de ses plongeons (aussi appelés descentes en piqué) qu’il atteint les vitesses qui le rendent digne du titre de l’oiseau le plus rapide. Ce n’est pas pour rien qu’il se sert de cette fameuse technique : bien qu’il s’attaque parfois aux petits mammifères, ses proies sont souvent des oiseaux en vol et les attraper requiert une adresse redoutable!
Le héros et le vilain
Mais, tout Superman a une kryptonite! Dans l’histoire du faucon pèlerin, l’exemple tristement célèbre qui a eu de graves conséquences sur ses populations fut le DDT et d’autres pesticides répandus entre 1940 et 1970. On t’en a déjà parlé, mais il est une des nombreuses espèces ayant subi ses effets indirects, par bioaccumulation. La présence de DDT dans son système a eu des répercussions sur la survie de sa progéniture. Une chance que des règlementations ont éventuellement été mises en place pour le protéger, ce qui a permis un certain rétablissement de ses populations. Il y a au moins eu un côté positif : c’est un bon exemple pour démontrer comment les actions ciblées, appuyées par la recherche scientifique, peuvent avoir un impact concret sur la conservation de certaines espèces!
Donc, la prochaine fois que tu te promènes en ville et que tu aperçois un objet rapide comme l’éclair qui file dans le ciel, tu sauras que la réponse à la question « C’est un oiseau? C’est un avion? »** est peut-être réellement un oiseau! Pour être encore plus sûr.e dans ton identification, télécharge notre fiche terrain!
NOTES
* Qui aime les hauteurs
** Pour ceux qui ne la reconnaissent pas, c’est une référence à Superman. (« C’est un oiseau? C’est un avion? Non, c’est Superman!)
Par Émilie, communicatrice scientifique
Sources images : Gregory "Slobirdr" Smith, Brian McCauley, Paul Balfe