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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Qc-Nature
Connectivité versus fragmentation

Les forêts de feuillus du sud du Québec ont graduellement été coupées pour faire de la place aux terres agricoles. Avec une telle fragmentation de l’habitat, on peut se poser des questions sur les conséquences sur la nature.

Quand on roule sur la 20 entre Montréal et Québec, on est frappé par l’abondance des champs. Y’en a partout. Ces champs englobent des boisés de différentes tailles qui constituent des habitats résiduels. Pourquoi résiduels? Parce qu’avant qu’il y ait des champs à la grandeur des basses-terres du Saint-Laurent, il y avait là une forêt. Les forêts de feuillus du sud du Québec ont graduellement été coupées pour faire de la place aux terres agricoles. Avec une telle fragmentation de l’habitat forestier, on peut se poser des questions sur les conséquences pour les populations animales et végétales.

L’autoroute 20

Le paysage ici est composé de parcelles qui sont différentes dans leur composition (ce qu’on retrouve dedans), dans les processus écologiques qui s’y déroulent et dans leur organisation spatiale (leur position les unes par rapport aux autres). Par contre, il existe des relations entre ces parcelles qui permettent aux écosystèmes de fonctionner, indispensables à leur stabilité et (surtout) à leur résilience. Ces relations sont possibles grâce à la connectivité entre les milieux. Les connections entre les parcelles permettent entre autres la migration ou la dispersion des espèces dans la mosaïque paysagère. Elle favorise aussi la diversité génétique entre les populations d’une même espèce. En facilitant le mouvement entre les parcelles, les corridors de connectivité augmentent la richesse du paysage. Lorsqu’un paysage est fragmenté, ou lorsque les liens entre les parcelles n’existent plus, les écosystèmes sont débalancés.

Si on revient à nos champs autour de la 20. Certaines espèces de passereaux, comme le roitelet à couronne rubis, qui a besoin d’un habitat loin des bordures, voient leur succès reproducteur diminuer lorsqu’ils font face à la fragmentation. Les espèces qui nichent au sol, comme la grive solitaire, sont plus susceptibles à la prédation souvent plus forte près des lisières comparativement à l’intérieur des forêts. Mais il n’y a pas que les passereaux qui trouvent ça plate la fragmentation. Pense à un poisson qui ne peut plus accéder à sa frayère à cause d’un barrage, par exemple. Il trouve ça plate aussi… Ces barrières écologiques pourraient* être une des premières causes de la diminution de la biodiversité.

La grive solitaire

Dans un paysage fragmenté, la taille des parcelles, leur distance les unes des autres, leur structure et composition, leur richesse (et leur connectivité, s’il y en a), tout ca importe. Selon leurs caractéristiques, les individus, les populations et les espèces seront affectés différemment par la fragmentation de leur habitat. Leur vulnérabilité dépendra de leur capacité d’adaptation et de leur dépendance à la structure du paysage. Un animal avec un très grand territoire sera probablement plus affecté. Et selon l’échelle à laquelle on considère la fragmentation, elle aura plus ou moins d’impact. Pour une corneille, l’autoroute 20, c’est rien, elle peut facilement voler au dessus tandis que pour une salamandre, la 20, c’est une autre affaire.

La fragmentation peut causer des perturbations importantes, entre autre à cause de l’effet de lisière et qui pousse les espèces à reculer ou disparaître. D’ailleurs, il existe une panoplie de types de fragmentation. Les barrières matérielles, comme les zones agricoles autour de la 20 et l’autoroute elle-même, l’aqueduc, les barrages et les zones urbanisées. On oublie souvent les pesticides étendus dans les champs, les odeurs comme celles laissées par un chien ou un humain, les perturbations sonores et lumineuses. On appelle ça les barrières immatérielles.

La fragmentation du territoire est un phénomène fréquent. L’impact de la division du paysage naturel sur les espèces, autant sur les passereaux que sur les plantes dont les graines se dispersent par le vent, varie en fonction de l’écologie des populations touchées. Mais une chose est sûre, c’est que la connectivité favorise la santé des écosystèmes et que plus il y a de fragmentation, moins il y a de connectivité. Fais le calcul.

Pas de panique, il y a déjà des experts qui travaillent fort pour conserver, restaurer, protéger ces paysages fragmentés et donner toutes les chances aux espèces qui s’y trouvent. Les écoducs sont de fascinantes installations et une alternative aux corridors écologiques naturels perdus. En milieu urbain, la conservation des espaces verts et la création de corridors verts et bleus aident à maintenir minimalement des corridors pour le déplacement des insectes. Même ta cours peut aider au maintien de corridor de plus petite échelle, entre autres pour les pollinisateurs. Vas-y, sème!

NOTES

* On dit « pourrait » parce qu’il n’y a rien de prouvé. On sait toutefois que la fragmentation a des effets terriblement néfastes pour un grand nombre d’espèces, tant animales que végétales.

Ce projet a été rendu possible grâce à la contribution de la Fondation de la Faune du Québec et au soutien financier d’Hydro-Québec.

Sources images : Google Maps, Wiki, Pixabay

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La saga de la tordeuse

La tordeuse, c’est un papillon indigène bien ordinaire, qui vit sur notre territoire depuis des milliers d’années. C’est aussi ce papillon qui a fait pleurer le Québec entier dans les années 1990 quand nos belles forêts mourraient

Choristoneura fumiferana,​ c’est un papillon indigène bien ordinaire, brun foncé avec des taches grises, qui vit sur notre territoire depuis des milliers d’années. C’est aussi ce papillon qui a fait pleurer le Québec entier dans les années 1990 quand toutes nos belles forêts tournaient au rouge et mourraient sous nos yeux. Ce papillon, trop ordinaire pour être vrai, c’est le stade adulte de la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Cette chenille de 2-3 cm de long a le dos brun, tacheté de jaune et de blanc, elle aussi bien ordinaire. Ce qui la rend remarquable (et pas de la bonne manière), c’est qu’elle se nourrit des aiguilles de conifères et fait des ravages là où elle passe. On la retrouve sur les sapins baumiers, les épinettes blanches, noires, rouges et les épinettes de Norvège.

La tristement fameuse tordeuse

La chenille de ​Choristoneura fumiferanahiberne dans un petit cocon de soie sur une des essences hôtes. Au printemps, elle se réveille et forme un nid dans les nouvelles aiguilles au bout des branches. C’est à la fin de son stade larvaire, entre juin et juillet, qu’elle se met à se goinfrer et gobe les aiguilles, d’abord les nouvelles pousses de l’année, puis les vieilles aiguilles. Une fois pleine, elle forme sa chrysalide et se métamorphose en papillon adulte et après quelques semaines, la femelle pond autour de 200 œufs (en masses d’environ 50) sur les aiguilles des arbres hôtes. Dès l’éclosion, à la fin de l’été, la chenille tisse son abri pour l'hiver. Et ça recommence.

C’est quoi le ​planning

La problématique, c’est que les chenilles très voraces ne laissent pas beaucoup de chances aux conifères en détruisant les nouveaux rameaux. Lorsqu’un individu est attaqué, il devient de plus en plus vulnérable. Après un an d’infestation, les arbres prennent une teinte rougeâtre. On remarque alors une baisse du taux de croissance et les arbres très affectés meurent en 3 ou 4 ans. Les arbres meurent en 6 à 10 ans généralement. Et… une épidémie bien installée peut durer de 10 à 15 ans. Ici, on a commencé à documenter les épidémie au 20e siècle. La dernière grosse épidémie (1967-1992) avait mené à l’adoption d’une stratégie de protection des forêts par le gouvernement du Québec en 1994. Ce qu’il faut savoir, c’est que les populations atteignent un niveau épidémique tous les 30 ans environ. Comme les populations fluctuent naturellement, les épidémies résultent de changements cycliques normaux. Depuis 2006, on voit les populations augmenter au Québec, sur la rive nord du fleuve. En étudiant ces données, le ​planning​ des épidémies, on ne peut pas en être sûrs, mais on peut supposer que, vraisemblablement, on vivra une nouvelle épidémie d’ici quelques années.

Les risques et les solutions

Certaines zones et certaines espèces sont plus à risque. Le sapin baumier est plus vulnérable que d’autres conifères aux infestations de la tordeuse, parce qu’il a moins d’aiguilles que les épinettes, et que son cycle de croissance est synchronisé avec celui la chenille. Ceci veut dire que les peuplements forestiers où l’on rencontre beaucoup de sapins sont plus susceptibles d’être ravagés. Lorsqu’une épidémie fait rage, en moyenne 75 % des sapins meurent (le pourcentage varie de 30 à 95 %, selon la densité et la santé du peuplement). Les zones d’épidémie mineure fréquente, où le climat est favorable à la chenille, où la végétation ne favorise pas ses prédateurs comme les petits oiseaux insectivores, sont aussi des territoires à risque.

Pour limiter les dégâts, un travail de champion est fait pour monitorer la tordeuse. À grands coups d’échantillonnage de nos forêts, les spécialistes peuvent localiser les populations et évaluer un portrait de la situation au Québec. Non seulement, ils sont capables de mesurer l’abondance des populations, mais aussi prédire leur tendance à court et à moyen termes. Ça nous donne une longueur d’avance pour contrôler le mieux possible les épidémies. En plus des suivis rigoureux, des coupes stratégiques (sélectives) sont organisées pour modifier les peuplements vulnérables (en réduisant le nombre de sapins par exemple). On appelle ça de la récolte préventive.


Présentement, il y a des populations en épidémie et on travaille fort pour limiter la propagation. L’objectif ici n’est pas d’éliminer l'espèce envahissante, mais bien de minimiser le développement des populations de tordeuse. On utilise entre autres des méthodes de pulvérisations aérienne d’insecticide biologique*. La bactérie ​Bacillus thuringiensis​, présente à l’état naturel partout dans les sols, développe une protéine toxique qui affecte certains lépidoptères. Lorsqu’une chenille de la tordeuse des bourgeons de l’épinette est en contact avec la bactérie, elle cesse de s’alimenter et meurt en quelques jours. On combat la nature, avec la nature. On appelle ça la lutte biologique. (On te parle du cas de l’agrile du frêne, juste ici.)

Si les épidémies pouvaient être contrôlées de manière raisonnable, on pourrait commencer à évaluer les conséquences positives d’un insecte tel que la tordeuse. L’ouverture dans la canopée lorsqu’un conifère meurt favorise les espèces pionnières et les herbacées. La tordeuse joue aussi un rôle dans le rajeunissement des vieilles forêts, au même titre que les feux forestiers. Plusieurs espèces d’oiseaux, comme la paruline obscure, sont favorisés par la présence de la tordeuse, et ce, même des années après une épidémie**. Mais en attendant les innovations dans la lutte biologique, on doit se rappeler que les ravages de cet insecte affectent (spectaculairement) l’intégrité de nos écosystèmes. Et ça, c’est tout un défi d’adaptation pour la nature!

NOTES

* Il arrive que les produits chimiques dans les milieux naturels causent des problèmes importants dans l'ensemble de l'écosystème, car ils voyagent dans la chaîne alimentaire. C'est la bioaccumulation.

** Tous les troncs des arbres morts à cause de la tordeuse deviennent des endroits de choix pour les insectes xylophages (qui mangent le bois). Après une épidémie, on voit donc la quantité de ressources alimentaires pour les oiseaux forestiers insectivores, dont les parulines et les pics bois, monter en flèche.

Ce projet a été rendu possible grâce à la contribution de la Fondation de la Faune du Québec et au soutien financier d’Hydro-Québec.

Source image : USDA Forest Service

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Les ours et leur différences

Dans le monde, des ours, il y en a à lunettes, à collier, des paresseux, des pandas et de différentes couleurs. Y’a des fanatiques de viandes et des herbivores. Et on les trouve presque à toutes les latitudes et longitudes.

On ne croise pas un ours tous les jours, et surtout pas à Montréal. Dans le monde, il y en a à lunettes, à collier, des paresseux, des pandas et de différentes couleurs. Y’a des fanatiques de viandes, mais aussi des herbivores. On les trouve presque à toutes les latitudes et longitudes du globe. Ici, au Canada, pays nordique, on soutient fièrement (oui, oui) trois espèces d’ours, et non les moindres.


L’ours noir

Le pelage de l’ours noir (contrairement à son nom) varie du beige au noir, en passant par toutes les teintes de brun. Il existe aussi le mystique Spirit bear, qui appartient à cette espèce et qui a le pelage blanc. C’est le plus petits des ours américains : un adulte bien en santé fera environ 1,4 m de long.

On reconnaît assez facile ses oreilles plus longues que rondes, et son profil avec son roman-nose formé par son museau droit. On le qualifie d’omnivore, et son alimentation change selon les saisons : racines, herbes, petits fruits, insectes (abeilles, larves de toutes sortes). En hiver, ils entrent en sommeil hivernal pendant lequel les petits naissent. On t’en parle ici. Ce n’est pas un chasseur aguerri puisqu’on le voit rarement s’engager dans une prédation active, mais, à ses heures, il pourrait tenter sa chance sur des cerfs pour une bonne fringale. On le retrouve pratiquement partout au Canada, mais uniquement au sud du pays.

L’ours grizzly

C’est l’apparence en bataille et l’air plutôt gloomy (grizzled) de cet ours brun clair qui lui a valu son nom. Le grizzly, ou l’ours brun, est beaucoup plus robuste que ses confrères ursidés canadiens, mais il n’est pas le plus gros (quoique que 2 m de longueur moyenne c’est remarquable).

Quand on voit sa silhouette, avec la bosse après le cou, on ne peut pas se tromper. C’est leurs muscles des épaules très développés pour creuser et retourner les roches qui forment cette bosse caractéristique. Il a de petites oreilles (si on compare avec l’ours noir) et des méga griffes de 5 à 10 cm. C’est aussi un omnivore, mais le grizzly est quant à lui un excellent chasseur et un excellent pêcheur. Caribou, cerf, bison même, saumon, truite, bivalves en tout genre. C’est un opportuniste (comme la corneille), il ne dira donc pas non à des graines de pins, des larves bien juteuses et des petits fruits. On le retrouve dans les Rocheuses, donc principalement en Colombie-Britannique, en Alberta, au Yukon et dans les Territoires du Nord-ouest.

L’ours Kodiak, qu’on retrouve sur la côte du Pacifique, est plus gros que le grizzly standard. Même si certains chercheurs pensent qu’ils seraient deux espèces distinctes, ils font à ce jour, toujours partie de la même espèce : Ursus arctos.


L’ours polaire

On sait qu’il est blanc (mais pas entièrement, on t’en parle ici), ce qui leur donne un avantage 100 % camouflage dans leur habitat. C’est le plus gros prédateur terrestre et du même coup, le plus gros des nounours canadiens. Il fait entre 2,4 et 3 m de long, rien de moins.

Son corps allongé, son long museau, ses petites oreilles rondes et ses pattes très larges lui donnent son apparence caractéristique. Mais sa couleur reste unique chez les ursidés et la meilleure caractéristique pour l’identifier.

C’est le plus carnivore de nos ours, puisqu’il se nourrit principalement de phoques. Ça ne l’empêche pas de rester flexible selon les disponibilités des ressources, parce que le territoire qu’ils occupent, le nord canadien, est un habitat qui ne pardonne pas si on est trop difficile! #flexitarien


Sources images : Neal Herbert, Kevyn Jalone, Alan Wilson

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Choix du naturaliste
Nos aires protégées à nous

Les aires protégées sont bien présentes au Canada et au Québec. La liste est longue et les appellations sont nombreuses. On a donc choisi de faire ressortir quelques types de zones protégées pour démêler tout ça.

On t’en parlait ici, les aires protégées sont bien présentes au Canada et au Québec. La liste est longue et les appellations sont nombreuses. On a donc choisi de faire ressortir quelques types de zones protégées fédérales et provinciales pour te donner un aperçu du travail qui est fait. En plus, c’est l’fun parce qu’on peut en visiter plusieurs!

Les parcs nationaux du Québec et du Canada

Cap Bon-Ami, au Parc Forillon

Ils ont pour objectif d’assurer la conservation, la protection et la mise en valeur de territoires représentatifs des régions naturelles du Québec et du pays, ou des sites naturels à caractère exceptionnel, qui se démarquent par leur diversité biologique. Le tout doit être accessible au public à des fins d’éducation et de loisir. Ces parcs sont gérés par la Sépaq (au Québec sous la responsabilité du Ministère des Forêt, de la Faune et des Parcs (MFFP)), comme le Parc national du Bic, et par Parcs Canada, comme le Parc national Forillon.


Les aires marines nationales de conservation

Ces zones sont gérées par Parc Canada et ont le même objectif que les parcs nationaux. Par contre, celles-ci considèrent à la fois le fond marin et la colonne d’eau et du même coup, les espèces qui y habitent. On en trouve 4 au Canada, dont le Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent au Québec.


Les refuges d’oiseaux migrateurs et les réserves nationales de faune

Le refuge faunique de Pointe-de-l’Est aux Îles-de-la-Madeleine

Les Îles de la Madeleine et le Cap Tourmente font partie de ces sites de conservation, gérés par le Service canadien de la Faune, où la chasse est réglementée ou simplement interdite. Leur but est de protéger des milieux essentiels au maintien de la biodiversité. Les refuges d’oiseaux migrateurs permettent de protéger les habitats des oiseaux qui migrent afin de s’assurer qu’ils ont des endroits sains lorsqu’ils reviennent.

Les réserves écologiques

L’objectif de ces territoires est de conserver le milieux à l’état naturel. Tous les sites choisis présentent des caractéristiques écologiques distinctives : une île, un marécage, une tourbière, une forêt, un bassin hydrographique, etc. Sous la responsabilité du Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec, ces sites, comme le Boisé-des-Muir, dans le sud-ouest du Québec, sont peu accessibles puisqu’on veut une protection intégrale du milieu. Ces milieux sont généralement protégés en raison des espèces floristiques qui s’y trouvent parfois rares, parfois menacées.


Les refuges fauniques

Préserver l’intégrité d’un habitat d’importance, reconnu pour sa densité et sa diversité faunique ou le support qu’il représente pour une espèce rare, c’est l’objectif des refuges. Par exemple, le refuge faunique de Deux-Montagnes, situé dans la municipalité du même nom, est un site exceptionnel pour la couleuvre brune, susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable. Il en existe 9 au Québec, gérés par le MFFP.


Les réserves fauniques

Le lac Jean-Peré de la Réserve faunique La Vérendrye

Contrairement aux refuges, ces territoires sont vouées à la conservation, à la mise en valeur, mais aussi à l’utilisation du milieu naturel et à la pratique d’activités récréatives. Notre réseau de 13 réserves est sous la responsabilité de la Sépaq. Dans certaines réserves fauniques, la chasse, la pêche et même l’exploitation forestière sont permises, mais contingentées. Tu connais probablement celle de La Vérendrye ou celle de Papineau-Labelle.


Les habitats fauniques

Au Québec, il y a des milliers de ces aires protégés de petites superficies telles que des vasières, des îles ou des falaises. Elles ont pour but de protéger des habitats considérés essentiels à certaines espèces, comme des sites de nidifications (des héronnières, par exemple) et à régir les activités susceptibles de modifier ces habitats et les espèces qui s’y trouvent.

On pourrait ajouter à la liste les réserves nationales de faune, les réserves naturelles, les paysages humanisés, les refuges biologiques, les milieux naturels de conservation volontaire et les écosystèmes forestiers exceptionnels. Il existe aussi une panoplie de zones, comme les réserves de biodiversité, les pourvoiries, les zones d’exploitation contrôlée (ZEC), qui ont pour objectif de favoriser le maintien de la biodiversité tout en autorisant l’exploitation du milieu, la chasse, la pêche et la construction de chalets. On cherche ici un équilibre entre l’utilisation et la productivité naturelle du milieu. Et finalement, on ajoute à tout ça les parcs régionaux et municipaux qui sont sous la juridiction des villes, comme les parcs-nature de Montréal et où l’on met de l’avant la conservation, l’éducation et l’accès à la nature. Comme t’as pu le remarquer, la plupart de ces milieux sont accessibles. Alors, attrape tes bottes et ta gourde, c’est l’heure d’aller les visiter!

Ce projet a été rendu possible grâce à la contribution de la Fondation de la Faune du Québec et au soutien financier d’Hydro-Québec.

Sources images : Gérald Tapp, Wiki, Wiki,

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Choix du naturaliste
La lutte biologique, une partie de catch

C’est beau la nature, mais ce n’est pas toujours facile. Il y a certains organismes qui ont le dessus sur d’autres et qui peuvent causer de sérieux dommages. On t’a parlé d’espèces envahissantes. C’est un bon exemple.

C’est beau la nature, mais ce n’est pas toujours facile. Il y a certains organismes qui ont le dessus sur d’autres et qui peuvent causer de sérieux dommages. On t’a parlé d'espèces envahissantes. C’est un bon exemple. Les ravageurs, c’est une autre problématique qui frappe les milieux naturels. Des produits chimiques (​t’sais​ comme les pesticides qui font que les abeilles en arrachent…) existent pour éradiquer ces organismes néfastes. MAIS! Encore mieux! Il y a la lutte biologique!

Un combat pour l’équilibre

C’est quoi ça? C’est pas des rings où on se lance des chaises par la tête en flamboyants costumes de lycra. C’est un combat, oui, mais un peu différent. La lutte biologique, c’est l’utilisation d’organismes vivants, qu’on appelle « ennemis naturels » (ou auxiliaires) pour contrôler un ravageur en diminuant sa population à un seuil tolérable. LE plus gros avantage c’est que, quand c’est bien fait, les effets néfastes pour l’environnement sont pratiquement nuls. (Un​ step up​ majeur par rapport aux pesticides…)

En contrepartie, il y a encore quelques éléments négatifs à considérer. Dans le cas du Québec, notre climat est un frein dans le développement de la lutte biologique : les différences de températures entre les saisons limitent l’introduction d’espèces (on fait référence ici aux ennemis naturels). Aussi, il y a des risques. Quand on introduit un organisme dans un nouveau milieu, il faut prendre des précautions et faire beaucoup de tests pour s’assurer qu’il ne s’attaque qu’au ravageur ciblé. On ne veut pas qu’il s’attaque à des espèces indigènes, puis qu’il menace la biodiversité et débalance l’équilibre des écosystèmes… ​T’sais​!

Il existe plusieurs types de lutte biologique. La plus accessible et la moins coûteuse c’est de favoriser (ou avantager) les ennemis naturels du ravageur déjà présent. On appelle ça la lutte par conservation. On peut aussi faire de la lutte par augmentation : on introduit plus d’ennemis naturels, qui étaient déjà présents dans le milieu, mais en quantité insuffisante. Cette méthode peut être faite à des moments critiques (une saison ou lors d’épidémies). Finalement, la lutte biologique classique consiste à contrôler un ravageur exotique par un auxiliaire qui vient de la même région. C’est ce qu’on fait avec l’agrile du frêne. (Si tu veux en apprendre plus sur ce tristement célèbre insecte, écoute notre vidéo ici.) On veut que l’ennemi naturel s’adapte aussi au nouveau milieu et puisse contrôler les populations du ravageur.

Attention à ton blé d’inde, voici la pyrale du maïs, un méchant ravageur…

Les agents qui font la loi

Les agents de lutte biologique (pas des agents de police là, mais bien les ennemis naturels!) peuvent prendre plusieurs formes. Ils peuvent être simplement des prédateurs : ils vont consommer leur proies, les ravageurs, en grande quantité. On peut aussi utiliser des parasitoïdes. On parle ici d’espèces qui se développent sur ou à l’intérieur d’un hôte (le ravageur) et qui éventuellement tuent l’hôte. Contrairement aux prédateurs, ces parasitoïdes sont spécialistes et se concentrent sur une seule espèce de proie. C’est le cas de beaucoup de mouches et de guêpes. On utilise un parasite de ce genre pour contrer la pyrale du maïs, un papillon européen qui pond dans les plants de blé d’inde et dont la chenille mange tout ce qu’elle touche. Au Québec, en considérant la quantité de pesticides utilisés pour le combattre, cette chenille est le cinquième plus important problème agricole. Une minuscule guêpe parasitoïde, ​Trichogramma brassicae Bezdenko,​ est utilisée pour lutter contre le ravageur : elle explore les plants de maïs et pond ses œufs dans ceux de la pyrale du maïs. Bye le ravageur!


En plus des parasitoïdes, on peut utiliser des pathogènes, comme des bactéries, des champignons, et même des virus, pour causer des maladies et tuer ou affaiblir leur hôte. C’est ce principe qui est utilisé par beaucoup de propriétaires de gazon contre les asticots blancs. Ces larves de hannetons bouffent les racines des brins de gazon et la pelouse devient jaune au grand malheur des banlieusards! Il est donc possible d’utiliser des nématodes, des vers microscopiques, qui repèrent les larves dans le sol et pénètrent dans leur corps. Ils libèrent alors une bactérie mortelle qu’ils transportent naturellement en symbiose. C’est la bactérie qui cause la mort de la larve. Un duo efficace. C’est aussi un pathogène qu’on utilise dans nos forêts pour ralentir le développement de la tordeuse des bourgeons de l’épinette.


Très appétissantes larves de hannetons

La lutte biologique, c’est de plus en plus populaire et de plus en plus acceptée socialement. On voit des résultats encourageants partout dans le monde, dans tous les types de milieux, agricoles, naturels et même urbains, comme à Montréal, avec l’agrile du frêne. De nombreuses recherches très intéressantes sont en cours, notamment pour aider nos petites chauves-souris avec leur museau blanc plein de champignons. Il faut être patient, parce qu’il y a encore du chemin à faire, mais on est sur le bon chemin!

Ce projet a été rendu possible grâce à la contribution de la Fondation de la Faune du Québec et au soutien financier d’Hydro-Québec.

Sources images : Keith Weller, Pixabay

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