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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Qc-Nature
De supers mathématiciens, ces petits oiseaux

Grâce à la sélection naturelle, les organismes sont généralement très bien adaptés à leur environnement. La sélection naturelle n’a pas façonné que des caractères physiques, mais également, des comportements!

Grâce à la sélection naturelle, moteur de l’évolution des espèces, les organismes sont généralement très bien adaptés à leur environnement. En lisant ces lignes, tu t’imagines peut-être un blanchon sur la banquise dont la fourrure blanche lui assure chaleur et camouflage ou un cactus dont la morphologie et la physionomie lui permettent de conserver de l’eau et de se protéger dans un des écosystèmes les plus inhospitaliers de la planète. Pourtant, la sélection naturelle n’a pas façonné que des caractères morphologiques ou physiologiques, mais également, des comportements!

Un étourneau juvénile. Chapardeur ou producteur?

Dans la nature, les animaux doivent constamment faire des choix afin d’assurer leur survie, optimiser leurs chances de se reproduire et assurer leurs descendances (être successful) : être en groupe ou solitaire, en groupe de combien, quel niveau de risque accepter pour une ressource, s’attaquer à quelle proie, etc. Les bonnes décisions sont parfois complexes à élaborer même pour les plus éminents théoriciens. Pourtant, les animaux y parviennent avec une facilité déconcertante. Possèdent-ils de supers calculateurs biologiques? Pas exactement! C’est la sélection naturelle de préférences, d’intuitions perspicaces et d’aptitudes biologiques qui a permis l’émergence de comportements parfaitement adaptés aux écosystèmes.

À titre d’exemple, les animaux peuvent, pour s’alimenter, chercher des ressources, les trouver et les exploiter, mais ce n’est pas la seule stratégie. Il est possible pour un animal de repérer un autre individu qui a trouvé une ressource et de le rejoindre afin de chaparder (voler) cette ressource. #criminel C’est le jeu producteurs-chapardeurs. Il est largement répandu dans le règne animal et souvent étudié avec de petits oiseaux granivores. Ces oiseaux décident de chercher ou de chaparder des parcelles alimentaires.

Le succès de chacune des stratégies dépend du nombre d’individus qui cherchent ou qui chapardent. En effet, on peut s’imaginer que si trop d’individus chapardent, il devient préférable de chercher et lorsqu’il y a de nombreux producteurs (chercheurs de graines), il devient avantageux de chaparder. À un certain ratio, les deux stratégies s’équivalent.

Des chercheurs ont modélisé ce phénomène et calculé les meilleures décisions à prendre selon différentes conditions environnementales (nombre d’individus dans le groupe, nombre de parcelles alimentaires, quantité de ressources par parcelle, distribution des parcelles dans l’environnement, etc.). Et tu sais quoi? Les observations démontrent que les animaux arrivent généralement à l’équilibre producteurs-chapardeurs calculé par la modélisation. De supers mathématiciens, ces petits oiseaux? Probablement pas!

Les processus menant à la prise de décision chez les animaux font l’objet de nombreuses études. Ces mécanismes biologiques sont parfois très simples ou très élaborés, mais réussissent systématiquement à mettre en place des comportements optimisés, tout comme les caractéristiques morphologiques du blanchon le sont.


Sources images : Ingrid Taylar

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Quoi faire?
Plogging printanier

Le printemps s’en vient et la neige fond en laissant apparaître plein de petits… déchets! = On te propose donc de faire d'une pierre deux coups et de plogger (comme dans jogger et ramasser des déchets en même temps!).

Le printemps s’en vient avec les températures plus chaudes et la neige fond en laissant apparaître plein de petits… déchets! Eh oui, les déchets accumulés dans les couches de neige refont surface et donnen un air malade à la saison du renouveau. On te propose donc de faire d'une pierre deux coups et de plogger (comme dans jogger et ramasser de déchets en même temps!) : une activité de plein air solitaire, idéale pour le confinement!


Le plogging est une combinaison entre la course (jogging) et collecter des ordures par terre (picking up litter). Ce mouvement plein de bonnes intentions a vu le jour en Suède en 2016, puis il s’est propagé partout dans le monde. Le sentiment d’aider sa communauté, la planète et le bien-être que procure l’activité ont rapidement transformé ce simple entraînement en une véritable mode. Partout, on s’est mis à plogger, main dans la main, avec comme ennemi commun les vidanges qui traînent à terre.

Maintenant que squatt et cardio riment avec sauver la Terre, plus rien ne nous arrête.

C’est donc assez simple : en solo (ou en groupe quand ce sera permis), armé.e de sacs de poubelle, de bons gants (anti-humidité), ton meilleure athleisure kit et tes running shoes, t’as qu’à te rendre dans un parc urbain près de chez toi et plogger. Non seulement, tu vas donner un joyeux coup de main à la faune et la flore locale, mais tu vas aussi te tenir en forme en aidant le printemps à avoir l’air plus en santé! Tout le monde y gagne!

PS. Si tu cours pas, pas de panique, tu peux aussi ramasser des déchets en marchant, rien ne presse! Et si tu veux le faire avec nous, reste à l’affût des dates pour la journée d’action environnementale de GUEPE.


Source image : Kate Ter Haar

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Qc-Nature
La toxicité des fruits

« Si les oiseaux les mangent, c’est que c’est comestible! » Non, et re-non. Si les oiseaux mangent quelque chose, c’est qu’ils pourront le digérer et leur système digestif est bien différent du nôtre!

« Si les oiseaux les mangent, c’est que c’est comestible! » Non, et re-non. Si les oiseaux mangent quelque chose, c’est qu’ils pourront le digérer et leur système digestif est bien différent du nôtre! La liste de plantes que les oiseaux peuvent consommer et pas nous est bien longue : nerprun, sureau, actée, chèvrefeuille, vigne vierge, if du Canada, et ça continue.

Don’t you know that you’re toxic?

Protéger la graine, à quel prix?

On sait que la fonction première des fruits, c’est de protéger la graine et favoriser sa dispersion. Se faire manger par un animal, transporter dans son système digestif pour ensuite être déposée dans un engrais naturel (lire ici « crotte »), n’est-ce pas le scénario idéal pour une graine? Alors, la question qu’on se pose, c’est pourquoi certains fruits sont toxiques? Pourquoi certaines plantes voudraient dissuader des animaux mangeurs de fruits s’ils leur permettent de coloniser des nouveaux territoires?

L’ingestion des baies immatures de la morelle noire peut provoquer de graves intoxications, voire mortelle.

D’abord, comment une plante peut-elle empoisonner son fruit ou sa graine? Elles produisent une gamme impressionnante de composés chimiques, dont certains n’ont aucune fonction dans les processus primaires de la plante (comme la respiration cellulaire et la photosynthèse). Ce sont des composés secondaires.

Les toxines sont souvent produites lors du développement du fruit pour protéger les graines immatures contre les attaques d’herbivores ou la dispersion prématurée, comme c’est le cas de la morelle noire. Toutefois, des fruits mûrs avec des graines matures peuvent également être toxiques. Alors, comment expliquer les fruits qui restent toxiques même quand ils sont prêts à être dispersés? Dans certains cas, les toxines provoquent la constipation de l’animal, garantissant que les graines restent plus longtemps dans l’intestin et augmentant ainsi la distance à laquelle elles sont transportées. Dans d’autres cas, ils agissent comme des laxatifs pour assurer le passage rapide des graines pour éviter de les endommager pendant la digestion.*

Le jaseur d’Amérique, c’est un bon mangeur de fruit

Bon mangeur, mauvais mangeur

Tout ce qui mange des fruits, n’est pas bon pour la plante. Les toxines présentes dans les fruits pourraient cibler spécifiquement les animaux, les microbes et les champignons qui endommagent leurs graines, tout en étant non toxiques pour les espèces qui sont de bons « disperseurs » de graines. Les fruits du nerprun sont toxiques pour certains animaux (comme nous) mais pas pour les oiseaux qui dispersent les graines.

Les poisons découragent les destructeurs et les « disperseurs » de graines, de sorte que les plantes doivent faire un compromis entre dissuader les assaillants et attirer les animaux qui dispersent leurs graines en toute sécurité. Jusqu’à présent, les recherches suggèrent que la façon dont les plantes équilibrent ce compromis dépend de la durée pendant laquelle elles conservent les fruits. Les fruits très nutritifs et attrayants sont rapidement trouvés et mangés dès qu’ils sont mûrs. Ces fruits font face à moins de risques de dommages avant d’être mangés en toute sécurité par les bons animaux. Les toxines protectrices sont alors moins importantes et sont donc produites en plus petites quantités. D’un autre côté, les plantes avec des fruits moins nutritifs, avec des « disperseurs » de graines plus rares ou peu fiables ou plus de prédateurs, doivent protéger leurs graines vulnérables avec des fruits toxiques.

Enfin, les fruits peuvent être toxiques simplement parce que le reste de la plante est toxique. C’est un autre compromis que certaines plantes font; les toxines qui protègent les feuilles des herbivores peuvent également se retrouver dans le fruit.

En terminant, on veut juste que tu te rappelle de ne pas manger n’importe quoi dans la forêt (sauf, si on te le conseille) parce que les plantes sont bien équipées pour se protéger et tu pourrais avoir des mauvaises surprises…

NOTES

* Ces possibilités sont des hypothèses intéressantes, mais il reste bien des preuves à trouver.

Sources images : Pixabay, Pxfuel

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Question du public
Les aires protégées démystifiées

C’est primordial de protéger les animaux et les plantes. Mais pour assurer leur survie dans le temps, il faut aussi maintenir les écosystèmes qui les supportent. C’est pourquoi on protège les habitats et donc, des territoires.

« C’est quoi une aire protégée? »

On en parle dans presque tous nos articles, c’est primordial de protéger les animaux et les plantes. Mais pour assurer la survie des espèces dans le temps, il faut aussi maintenir les écosystèmes qui les supportent. C’est pourquoi on protège aussi les habitats et donc, des territoires. Une aire protégée c’est une portion de terre ou d’eau délimitée, vouée à la protection de la diversité biologique et des ressources naturelles et culturelles qui y sont associées. Ces zones sont réglementées et administrées par les différents paliers de gouvernement.


Le magnifique Lac Ernest dans la réserve faunique de Papineau-Labelle

Pour créer une aires protégée

Lorsqu’une aire protégée est créée, on considère plusieurs facteurs techniques et écologiques. D’abord, on priorise les écosystèmes sauvages à ceux fortement perturbés par l’humain, et on évite la fragmentation des milieux en incluant des écosystèmes complets plutôt que seulement des secteurs. On pense ensuite à ajouter des corridors et des zones tampon entre les aires protégées. Les premiers pour permettre les déplacements des populations, les secondes pour permettre les transitions entourant l’espace protégé. On choisi des zones permettant aux populations d’atteindre leur nombre minimal viable d’individus en terme de ressources, donc des zones où on trouve assez de nourriture, par exemple. On cherche aussi des grandes superficies, pour soutenir les espèces avec un grand domaine vital, comme des grands prédateurs. On va évidemment privilégier les territoires où l’on retrouve des espèces menacées.

Au Canada, à la fin de 2018, 11,2 % du territoire terrestre et 7,9 % du territoire marin était conservé. Ce qui est relativement bon, considérant la grandeur de notre pays. Mais ce qui est vraiment intéressant, c’est que la superficie de territoire terrestre protégé a augmenté de plus de 60 % dans les 20 dernières années (et de 6 % depuis 2014). Des constats encourageants! Au Québec, c’est 10,3 % de notre territoire, qui est considéré comme protégé. À première vue, c’est pas mal, on est dans la moyenne des provinces. Toutefois, si on se compare avec la Colombie-Britannique et l’Alberta, qui ont plus de 15 % de leur territoire de protégé, on doit encore travailler.

Tu te demandes probablement : quelle superficie d’espace devrait-on protéger? Dans les années 70, la Commission Brundtland sur le développement durable, a proposé 12 % comme étant la proportion idéale. D’un accord commun, ce pourcentage a longtemps été l’objectif commun, mais avec les changements (rapides) qui s’opèrent sur notre planète, ce pourcentage est vite devenu obsolète. En 2010, les états ayant contribués à la Convention sur la diversité biologique ont adopté les Objectifs d’Aichi qui fixent un objectif de sauvegarde de la biodiversité pour 17 % des zones terrestres et des eaux continentales et pour 10 % des zones marines et côtières pour 2020. Selon la Liste des Nations Unies des aires protégées 2018, au total, 14,87 % du territoire mondial (à l’exclusion de l’Antarctique) et 7,27 % des mers sont protégés. On est pas encore là…

Un béluga qui traverse le Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent

Le chemin vers la protection optimale de la nature et de la biodiversité peut être ardu. Pour s’assurer d’un usage adéquat ou d’une protection minimale des zones intéressantes même en milieu très développé, on adapte les niveaux de protection. Il existe donc différents types d’aires protégées.

Ce projet a été rendu possible grâce à la contribution de la Fondation de la Faune du Québec et au soutien financier d’Hydro-Québec.

Sources images : Éric Prince, GUEPE

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Vedette du mois
L’if du Canada

On se penche ce moi-ci sur un conifère low profil du sous-bois québécois, et quand on dit « on se penche », on ne niaise pas puisque que cet arbuste fait rarement plus de 2 m de haut : l’if du Canada.

On se penche ce moi-ci sur un conifère low profil du sous-bois québécois, et quand on dit « on se penche », on ne niaise pas puisque que cet arbuste fait rarement plus de 2 m de haut. L’if du Canada, aussi appelé buis de sapin est un petit arbre qui sort de l’ordinaire.

D’abord, contrairement à la majorité de ses confrères à aiguilles, il a une forme aplati et pousse en grande colonie. On dit qu’il n’a pas de tronc véritable et que ses branches se développent au sol recourbées vers le haut. Ses aiguilles peuvent être comparées à celle du sapin baumier, elles sont aplaties, mais elles se terminent en pointe (plutôt qu’arrondies, comme celles du sapin).

C’est la fruit de l’if qui a fait sa renommée. Aucune cocotte ne voit le jour sur cet arbuste à aiguille. Non. L’if produit un fruit charnu rouge vif qui contient la graine. On appelle ça une arille et, bien qu’elle soit toxique, celle de notre vedette du mois possède plein de vertus intéressantes, entre autre pour la lutte contre le cancer.

Le buis de sapin est une espèce commune dans l’est du Canada. On le retrouve dans les forêts de feuillus ou mixtes, bien installé dans les sous-bois ombragés et humides. L’if ne dit jamais non à des berges de rivières ou des vallées fluviales ou les alentours de mares temporaires, comme il y en a dans les Bois francs du Bois-de-Liesse.

Dans ces milieux, l’if du Canada fait face à quelques défis. D’abord, il n’est pas à l’abri des brouteurs (comme les cerfs de Virginie et les orignaux), même qu’il est à la bonne hauteur pour être dévoré! On ajoute à ça l’aménagement des forêts, les coupes et les incendies forestiers. Et en plus, c’est un arbuste à croissance lente. Trèèèsss lente (un peu comme le trille). Qu’est-ce qu’on a quand une plante pousse lentement et est face à plusieurs freins naturels et non-naturels : une diminution de population! Le gouvernement du Québec en a donc réglementé la récolte pour le protéger et éviter sa disparition.

Pour l’instant, c’est encore commun de voir une colonie d’if ici et là, cachée sous les grands arbres. Un gros merci aux oiseaux forestiers qui raffolent de ses fruits et qui font la dispersion de ses graines, via leur système digestif! Comme quoi, il y a du bon, même dans les crottes d’oiseaux!

Sources images : Wiki, Piqsels

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