Les feux de forêt : bons ou mauvais?
« Est-ce bon ou mauvais, un feu de forêt? »
Assurément, tu dois déjà t’être posé la question au moins une fois. Eh bien, voici la réponse que tu attendais : toujours un peu des deux!
Les feux de forêt : pas toujours mauvais
Peut-être le savais-tu déjà, mais les feux de forêt ont toujours existé et bien heureusement, car ils sont bénéfiques dans certains écosystèmes. Certains arbres à aiguilles ont besoin de brûler afin de se reproduire. Oui oui, leurs fruits en forme de cône (d’où le mot CONifère), aussi connus sous le nom de pomme de pin, sont tellement soudés par leur sève, que celle-ci a besoin de fondre pour que la cocotte puisse s’ouvrir, libérant ainsi les graines qu’elles contiennent.
Ils permettent aussi de contrôler les épidémies de certains insectes nuisibles aux arbres. Ils permettent à des espèces qui en dépendent pour survivre! S’il n’y avait pas de feux pour amincir la canopée, certaines plantes n’auraient pas assez de lumière du soleil.
Les feux de forêt : pas toujours bons
Cependant, rappelons-nous que la forêt emprisonne énormément de carbone dans son essence même. Ainsi, lorsque la forêt brûle, elle émet des milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Ce gaz crée un effet de serre qui réchauffe la Terre, ce qui augmente les risques d’incendie! Si tout cela était causé naturellement, ça serait une chose, mais ils sont souvent le résultat de notre propre imprudence! Imagine qu’on cause plus de la moitié des feux de forêt au Canada quand on fait des feux de camp ou qu’on jette des cigarettes mal éteintes, par exemple!
Un vrai cercle vicieux
Non seulement les feux de forêt contribuent au réchauffement de la Terre et ainsi contribuent à augmenter le risque qu’ils se reproduisent dans l’avenir, mais ils risquent également d’allumer de nouveaux feux à plus court terme.
Comment? Ils produisent d’énormes nuages de particules, mais peuvent également créer de véritables pyrocumulus. Quoi? Pyro comme pyrotechnie? Oui, des énormes nuages gris gorgés d’eau (cumulus) dont la pression interne provoque des refroidissements qui viennent se fracasser avec la chaleur intense de l’incendie. Ce type de confrontation atmosphérique provoque des éclairs et des précipitations. Ainsi, même s’il pleut, le courant électrique en provenance de la foudre vient allumer des étincelles un peu plus loin dans la forêt, soit des micro-feux de forêt qui, s’ils ne sont pas contrôlés à temps, vont tranquillement (ou rapidement) devenir des géants eux aussi. Nous savons que la foudre est coupable pour 67 % de la superficie de la végétation atteinte par des feux au Canada, ce qui correspond à environ 1,7 millions d’hectares de forêt chaque année!
Les feux de forêt sont donc de véritables cercles vicieux et quand il y a des habitations humaines à proximité, ça devient un enjeu prioritaire à combattre!
Enfin, les feux font partie de notre quotidien, mais ils font aussi partie intégrante de la nature. Ils sont obligatoires, autant pour l’espèce humaine que pour la biodiversité faunique et floristique. N’empêche que c’est notre responsabilité d’éviter d’en allumer à cause de notre propre négligence. Alors, prudence!
Par François-Vivier, éducateur-naturaliste
Sources images : PxHere, Cephas, Nikolay Kondev