Les aires protégées démystifiées
« C’est quoi une aire protégée? »
On en parle dans presque tous nos articles, c’est primordial de protéger les animaux et les plantes. Mais pour assurer la survie des espèces dans le temps, il faut aussi maintenir les écosystèmes qui les supportent. C’est pourquoi on protège aussi les habitats et donc, des territoires. Une aire protégée c’est une portion de terre ou d’eau délimitée, vouée à la protection de la diversité biologique et des ressources naturelles et culturelles qui y sont associées. Ces zones sont réglementées et administrées par les différents paliers de gouvernement.
Pour créer une aires protégée
Lorsqu’une aire protégée est créée, on considère plusieurs facteurs techniques et écologiques. D’abord, on priorise les écosystèmes sauvages à ceux fortement perturbés par l’humain, et on évite la fragmentation des milieux en incluant des écosystèmes complets plutôt que seulement des secteurs. On pense ensuite à ajouter des corridors et des zones tampon entre les aires protégées. Les premiers pour permettre les déplacements des populations, les secondes pour permettre les transitions entourant l’espace protégé. On choisi des zones permettant aux populations d’atteindre leur nombre minimal viable d’individus en terme de ressources, donc des zones où on trouve assez de nourriture, par exemple. On cherche aussi des grandes superficies, pour soutenir les espèces avec un grand domaine vital, comme des grands prédateurs. On va évidemment privilégier les territoires où l’on retrouve des espèces menacées.
Au Canada, à la fin de 2018, 11,2 % du territoire terrestre et 7,9 % du territoire marin était conservé. Ce qui est relativement bon, considérant la grandeur de notre pays. Mais ce qui est vraiment intéressant, c’est que la superficie de territoire terrestre protégé a augmenté de plus de 60 % dans les 20 dernières années (et de 6 % depuis 2014). Des constats encourageants! Au Québec, c’est 10,3 % de notre territoire, qui est considéré comme protégé. À première vue, c’est pas mal, on est dans la moyenne des provinces. Toutefois, si on se compare avec la Colombie-Britannique et l’Alberta, qui ont plus de 15 % de leur territoire de protégé, on doit encore travailler.
Tu te demandes probablement : quelle superficie d’espace devrait-on protéger? Dans les années 70, la Commission Brundtland sur le développement durable, a proposé 12 % comme étant la proportion idéale. D’un accord commun, ce pourcentage a longtemps été l’objectif commun, mais avec les changements (rapides) qui s’opèrent sur notre planète, ce pourcentage est vite devenu obsolète. En 2010, les états ayant contribués à la Convention sur la diversité biologique ont adopté les Objectifs d’Aichi qui fixent un objectif de sauvegarde de la biodiversité pour 17 % des zones terrestres et des eaux continentales et pour 10 % des zones marines et côtières pour 2020. Selon la Liste des Nations Unies des aires protégées 2018, au total, 14,87 % du territoire mondial (à l’exclusion de l’Antarctique) et 7,27 % des mers sont protégés. On est pas encore là…
Le chemin vers la protection optimale de la nature et de la biodiversité peut être ardu. Pour s’assurer d’un usage adéquat ou d’une protection minimale des zones intéressantes même en milieu très développé, on adapte les niveaux de protection. Il existe donc différents types d’aires protégées.
Ce projet a été rendu possible grâce à la contribution de la Fondation de la Faune du Québec et au soutien financier d’Hydro-Québec.
Sources images : Éric Prince, GUEPE