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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Nos lacs fluviaux

C’est lors du retrait de la Mer de Champlain que le tracé du Saint-Laurent s’est dessiné, en remplissant les cavités laissées par les dépôts de la mer. C’est ce qui lui a donné ses formes et ses courbes d’aujourd’hui.

DOSSIER : FLEUVE SAINT-LAURENT

C’est lors du retrait de la mer de Champlain (t’sais après le bounce back du glacier) que le tracé du Saint-Laurent s’est dessiné, en remplissant les cavités laissées par les dépôts de la mer. C’est ce qui lui a donné ses formes et ses courbes d’aujourd’hui.

Parce qu’il est tellement diversifié, on a divisé notre beau grand fleuve Saint-Laurent en trois tronçons distincts : le golfe, l’estuaire (dont on a souvent parlé) et le tronçon fluvial, sur les rives duquel la plupart du Québec habite. Chaque tronçon se distingue des autres par de nombreux facteurs, autant hydrographiques, qu’écologiques ou humains. Le tronçon fluvial, qui débute à Kingston (en Ontario), finit dans le lac Saint-Pierre, près de Trois-Rivières. Ce lac Saint-Pierre, c’est un lac fluvial ou, autrement dit, un lac sur un fleuve. C’est un élargissement du cours d’eau qui en change le débit et par le fait même, son écologie.

Le tronçon fluvial du St-Laurent et ses lacs fluviaux

Réserves de biodiversité

On trouve trois lacs fluviaux sur le tronçon fluvial : les lacs Saint-François, Saint-Louis et Saint-Pierre. Ces lacs, ils n’ont l’air de rien, mais ils sont très importants pour la diversité aquatique du fleuve. Le lac Saint-Pierre est connu pour accueillir des milliers d’oiseaux migrateurs chaque année; son archipel, dans le coin de Sorel est une halte migratoire très fréquentée. On y trouve (dans et sur ses rives) des refuges et des espaces protégées.*

Lors des crues printanières, les abords des lacs fluviaux sont inondés. C’est vrai! La plus grande superficie de terres inondables d’eau douce au Québec est située au lac Saint-Pierre. Pour la sauvagine qui voyage, c’est la perfection!

Parce que le débit de l’eau est différent (tout comme sa température, son opacité et sa composition), la végétation qui s’installe dans les trois lacs fluviaux est différente de celle qu’on retrouve dans les secteurs plus étroits du fleuve. Et si la végétation change, la faune change et se mélange. Et on augmente ainsi la biodiversité. À l’entrée et à la sortie du lac, on voit un phénomène de lisière où des animaux vivant en milieu fluvial se mixent avec les animaux qui favorisent les eaux avec moins de courant. Parfait mélange!

Mais ces petits oasis de biodiversité ne sont pas à l’abris des défis. La pollution de l’eau due à la proximité de nombreux centres urbains et de zones agricoles, en plus de la modification des berges et du fond de l’eau (pour la circulation maritime, entre autre) sont des facteurs qui ne favorisent pas la santé des lacs fluviaux du Saint-Laurent**.

Comme le fleuve est le backbone de notre société, et que ce corridor aquatique chéri ainsi que ses magnifiques lacs, sont là pour rester, pourquoi ne pas en profiter pour leur faire attention et protéger ces écosystèmes essentiels!

Le lac Saint-Pierre vu des airs

NOTES

* La Réserve de la biosphère du lac Saint-Pierre (UNESCO), le Refuge faunique de la Grande-Île (héronnière) et le Refuge d’oiseaux de Nicolet.

** Ces mêmes problématiques guettent beaucoup de cours d’eau au Québec. On t’a fait quelques vidéos sur le sujet.  

Sources images : GUEPE, Wiki

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Vedette du mois
Le petit prêcheur

Avec son look semi-tropical, ses stratégies surprenantes et ses alliés qui ne font pas l’unanimité, l’arisème petit-prêcheur est bien partie pour nous surprendre.

Tu aimes l’inusité? Tu vas être servi avec la plante printanière qui sort de l’ordinaire qu’on a choisi comme vedette du mois de mai. Avec son look semi-tropical, ses stratégies surprenantes et ses alliés qui ne font pas l’unanimité, l’arisème petit-prêcheur est bien partie pour nous surprendre.


La spathe du petit-prêcheur

On retrouve cette plante indigène dans les érablière, les milieux semi-humides et le bord de l’eau. Elle tient son nom de la ressemblance de sa forme avec la chaire où le curé faisait son sermon, comme « dans l’ancien temps ». Ses fleurs (ou plutôt son inflorescence, un mot fancy pour dire que plusieurs fleurs sont attachées à une tige) sont entourées d’une grande feuilles modifiées en forme de calice avec un capuchon vert rabattu. Cette feuille, qui s’appelle une spathe, est rayée de rouge et de blanc, et franchement, c’est précieux combien c’est beau. C’est la spathe qui lui donne son look tropical et qui ne ressemble à aucune autres plantes indigènes de notre coin de pays. Les véritables fleurs sont toutes petites et attachées en épi au bas d’une tige centrale (qui ressemble à une mini-quenouille), le spadice.

Histoire de reproduction

Dans ses premières années, la plante accumule des réserves dans un organe souterrain, le corme, qui devient de plus en plus gros. Tant que le corme n’a pas accumulé suffisamment de réserves d’énergie, il n’y a pas de floraison. Elle a donc besoin de quelques années avant de produire des fleurs. À la première floraison du petit-prêcheur, il ne fait que des fleurs mâles. Ce n’est qu’après plusieurs années qu’on voit apparaître des fleurs femelles. Et finalement, la plante finira par ne produire que des fleurs femelles.*

Après la fécondation, la plante produit des baies rouge vif en grappe sur le spadice. Les oiseaux, les écureuils et d’autres petits mammifères forestiers mangent ses fruits et disséminent les graines dans leurs excréments. (๏ᆺ๏υ)

Comme ses fleurs sont si petites et peu attrayantes, des pollinisateurs comme les abeilles et les papillons, ne sont pas attirés par le petit-prêcheur. Ce sont les brûlots qui visitent la plante. Oui, oui. Les brûlots, ces petits insectes piqueurs vraiment gossants. (Si tu te demandais à quoi il servent les maudits brûlots, tu as ta réponse!) En entrant dans la spathe, le brûlot se couvre de pollen des fleurs mâles et sortent par une petite ouverture dans le bas du calice. Par contre, les plantes femelles n’ont pas cette sortie de secours. En essayant d’en sortir, les brûlots laissent du pollen sur les fleurs femelles. Et hop FÉCONDATION! C’est tellement bien fait!

Dès que tu peux, mets tes bottes et pars à la recherche de l’arisème petit-prêcheur dans la boucle du Pic du parc-nature du Bois-de-Liesse. Il faudra être bien attentif parce que sa forme et ses couleurs le font passer inaperçu dans le sous-bois. Mais, quand tu en trouveras un, tu ne pourras pas en croire tes yeux. Cette petite plante est plus que spectaculaire.

NOTES

* Lorsqu’une plante produit des individus mâles et des individus femelles, on dit que c’est une espèce dioïque.


Sources images : Pixabay, Wiki

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Question du public
Quoi faire si on trouve un oiseau blessé?

C’est une question qui nous est souvent posée. Quoi faire si on trouve un oiseau blessé? D’abord, qu’il soit blessé, malade ou orphelin, la première chose à faire est de contacter un centre de réhabilitation pour la faune sauvage.

« Quoi faire si on trouve un oiseau blessé? »

C’est une question qui nous est souvent posée. D’abord, qu’il soit blessé, malade ou orphelin, la première chose à faire est de contacter un centre de réhabilitation pour la faune sauvage. Au Québec, il est possible de contacter le Nichoir qui donne des soins aux oiseaux blessés et les relâche après leur rétablissement.

Si l’oiseau ne semble pas saigné, qu’il n’a pas l’air d’avoir de blessures graves et que ses yeux ne sont pas enflés, le chances sont élevées qu’il ait seulement besoin de temps. Un oiseau qui a foncé dans une fenêtre par exemple, n’est pas besoin de soins intensifs, mais il devient très vulnérable à la prédation quand il se remet de sa collision. Alors, première chose à faire, c’est de la le mettre en sécurité. Il faut trouver une boîte ou un sac pour y mettre l’oiseau. Quand tu pars à la recherche de ta boîte, demande à quelqu’un de garder un oeil sur l’oiseau pour que personne ne le mange, ou marche dessus. Installe du papier essuie-tout dans le fond de la boîte et fais quelques des trous sur les côtés et dans le couvercle. Lorsque tu déplaces l’animal, mets des gants protecteurs pour éviter les éraflures ou juste le contact avec ta peau. Après, lave tes mains.

Ferme la boîte et laisse-la de côté. Tu peux même mettre une serviette dans la boîte : la noirceur et la chaleur devraient aider son rétablissement. Une fois que l’oiseau sera dedans, il faut déplacer la boîte le moins possible.

Il n’est jamais conseillé de donner à boire ou à manger à un oiseau.

Après une heure ou deux, si l’oiseau est remis sur pieds, tu devrais l’entendre frapper des ailes dans sa boîte. C’est le signal qu’il est prêt à retourner dans la nature. Prends ta boîte et dirige-toi vers un endroit boisé, loin des bâtiments qui pourraient confondre l’oiseau. Pointe la boîte ou le sac en direction des arbres et ouvre-la pour laisser l’oiseau s’envoler. Bravo!! Si l’oiseau refuse de s’envoler, contacte ton centre de rétablissement*.


BANG! (。•́︿•̀。)

Deux mentions spéciales pour finir : si c’est un oiseau de proie ou un très grand oiseau (une bernache ou un héron, par exemple), il est très important de contacter des experts avant de faire quoique ce soit. Même blessés, ces animaux peuvent être dangereux.

Après avoir aidé ton oiseau, le relâcher dans la nature est très important. Garder un animal sauvage en captivité est illégal à moins d’avoir un permis et peut avoir des conséquences graves pour l’animal et pour toi. Un oiseau veut être libre, et ne garde pas de lien avec ses parents et ne s’attachera probablement pas à toi, comme un chien ou un chat le ferait. Alors, même si tu sens qu’un réel lien s’est créé entre toi et ton oiseau blessé, let it go.

NOTES

* La SPCA n’est pas un centre de rétablissement pour la faune sauvage. Il ne pourront pas t’aider avec un oiseau blessé, ou n’importe quel autre animal non-domestique.  

Sources images : PxHere, Wiki

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Qc-Nature
Le précieux syrinx

Un instant. Le précieux quoi? Le syrinx. C’est l’organe (l’indispensable) chez les oiseaux qui permet les vocalisations. Il a la même fonction que le larynx chez les autres vertébrés.

Un instant. Le précieux quoi? Le syrinx. C’est l’organe (l’indispensable) chez les oiseaux qui permet les vocalisations. Il a la même fonction que le larynx chez les autres vertébrés, mais il est constitué différemment et pas mal mieux adapté pour les prouesses vocales.

C’est une structure cartilagineuse au fond de la trachée qui vibre et produit des sons. Le syrinx possède deux cavités formées de membranes. Certaines espèces peuvent produire deux sons en même temps puisqu’elles peuvent commander les vibrations de chacune des cavités indépendamment. C’est le cas du cardinal rouge qui est capable de produire plus de notes que sur un clavier de piano en seulement 0,10 seconde. Et comme les membranes sont indépendantes, ces espèces peuvent respirer en même temps que de produire un son, ce qui leur permet de chanter plus longtemps.

Le syrinx est plus ou moins complexe selon les espèces (certaines ne chantent pratiquement pas, comme les urubus) et selon les genres; habituellement, il est plus développé chez les mâles. Pour protéger son territoire (comme le vaillant carouge à épaulettes) ou pour séduire les femelles, les mâles font usage du chant de belles manières. Il peut aussi servir à signaler sa présence, en vol par exemple, avertir d’un danger ou appeler un rassemblement. Ou juste signifier son appartenance à un groupe, comme chez la corneille. Une mésange à tête noire houspille lorsqu’elle est face à un prédateur qui ne présente pas une menace imminente. Elle alerte ainsi les autres mésanges du possible danger (ou le prédateur qu’elle l’a vu). Les oiseaux possèdent des répertoires de chants, avec des sons et des cris associés à des situations spécifiques. Ces dialectes varient aussi selon les populations puisque chez certaines espèces les chants sont transmis de générations en générations. Ces oiseaux apprennent donc à mémoriser les chants, tandis que pour d’autres les répertoires sont innés.

Comme le chant est d’une importance capitale (c’est une question de vie, de mort et de succès), les oiseaux y mettent beaucoup d’énergie. Le ménure superbe, un oiseau imitateur des forêts australiennes, produit un répertoire impressionnant (on dit que c’est LE plus importante), de chants et de cris. Il reproduit les sons des autres oiseau (et même des sons random) avec précision. Une telle prouesse demandera beaucoup d’énergie, mais épatera probablement les femelles….

Plus près de nous, on le surnomme le virtuose, le moqueur roux serait capable de chanter bien plus de 1000 mélodies.

Sources images de couverture (moqueur roux) : Linda Jones

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Question du public
Si la Terre était plate…

Pour souligner le Jour de la Terre, on va répondre à cette pressante question : pourquoi la Terre n’est pas plate? Ou, pourquoi la Terre est ronde?

« Pourquoi la Terre n’est pas plate? »

Pour souligner le Jour de la Terre, on va répondre à cette pressante question. Ou, pourquoi la Terre est ronde?

Éclipse lunaire, où on voit l’ombre arrondie de la Terre sur la Lune

D’abord, il faut avouer que la Terre n’est pas parfaitement ronde. La forme de la Terre évolue et son histoire géologique a vu des irrégularités se former (des bosses et des creux) au fil des millénaires. Toutefois, ça ne change pas la forme globale de notre planète.

C’est Aristote (qui a vécu de -384 à -322) qui serait le premier à apporter des preuves de la rondeur de la Terre. C’est en observant la forme arrondie de l’ombre de la Terre sur la Lune lors des éclipses qu’il a eut sa révélation.

Pour que quelqu’un d’autre aborde le sujet, il faut ensuite attendre qu’Eratosthène (de -276 à -194) calcule la circonférence de la planète avec une précision assez étonnante. Il avait remarqué qu’à midi, le jour du solstice d’été, il n’y avait aucune ombre dans sa ville, en Égypte. En mesurant l’ombre d’un bâton planté à Alexandrie au même moment et en connaissant la distance qui sépare les deux cités, il a déduit la circonférence de la Terre.*  

D’autres preuves

Si la Terre était plate, tous les humains, peu importe où ils se trouvent sur la planète, pourraient observer les mêmes constellations (à des distances différentes). En réalité, on observe des constellations différentes (en été comme en hiver) selon notre position sur le globe puisque certaines sont obstruées par la Terre elle-même.

Si la Terre était plate, la gravité ne serait pas la même sur toute la planète. C’est parce que la Terre est ronde que nous pouvons garder les pieds ancrés au sol. Le noyau de la Terre agit comme masse gravitationnelle assez forte et à égal distance de la surface de tout le globe. Avec une forme aplatie, la gravité serait moins importantes aux extrémités de la Terre.

C’est d’ailleurs à cause de ce phénomène de gravité que les planètes, en général, sont ronde. On ne verra jamais de planète cubique ou pyramidale puisque le centre de gravité retient la masse uniformément autour de lui.

Le point orange étant le centre de gravité. Dans le modèle aplati, les flèches ne sont pas toutes de la même grandeur.

Si la Terre était plate, le soleil serait presque toujours visible, même lorsque ses rayons n’atteignent pas les régions éclairées. En observant un cadran solaire, on constate facilement la course du soleil et par le fait même, la rondeur de la Terre. Sans parler des fuseaux horaires…

Si la Terre était plate, comment pourrait-on expliquer qu’il fait jour en Australie quand il fait nuit au Canada.

Et finalement, il suffit de regarder les photos pour voir que la Terre est bel et bien ronde!

NOTES

* Eratosthène avait calculé 39 375 km et on estime actuellement la circonférence de la Terre à 40 075 km. Pas banal…

Sources images : Wiki, GUEPE

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