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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Qc-Nature
Les animaux transpirent-ils?

Le Soleil brille, aucun nuage en vue, il fait chaud. Tu rentres à la maison après de ton plogging matinal, et en traversant l’îlot de chaleur qu’est le stationnement de l’épicerie, tu sens que ta moustache dégouline.

Le soleil brille, aucun nuage en vue, il fait chaud. Tu rentres à la maison après de ton plogging matinal, et en traversant l'îlot de chaleur qu’est le stationnement de l’épicerie, tu sens que ta moustache dégouline. Une perle d’eau descend dans ton cou et tu peux imaginer que ce qui se passe sous tes bras ressemble à ce qui se passe sur le Maid of the Mist à Niagara.


Suer (ou le phénomène de la sudation) pourrait être défini comme la production et l’évacuation par les pores de la peau de la sueur, un liquide biologique salé produit par les glandes sudoripares. Dans notre vie quotidienne, ça se traduit par des wet-spots sous les bras et une sensation swampy dans tes bas. Un cauchemar pour certains, une extension de leur personnalité pour d’autres. Mais pour tous les humains, la sudation permet de réguler la température de notre corps en évaporant la sueur.*

La question qui se posent, sachant que suer c’est méga important pour les humains pour pas tomber dans les pommes quand il fait chaud, est-ce que les autres animaux transpirent comme nous?

As-tu-chaud?

Les mammifères suants

Les humains sont des mammifères (on fait juste te le rappeler au cas où tu aurais oublié) et comme nous, la plupart des autres bêtes à poils ont des glandes sudoripares**. Mais contrairement à nous, les autres mammifères en ont pas mal moins (sauf peut-être les autres primates et les chevaux). Ils suent donc, mais beaucoup moins que nous. C’est pourquoi il n’y a pas de wet-spots sur le petit onzie de ton pug.

Plutôt que de devenir suintant pour réguler leur température corporelle, les mammifères ont d’autres techniques. Les canidés (la famille des renards, coyotes, chiens, etc.) et les ratons laveurs halètent. Ça permet d’expulser de l’air chaud de leur bouche et d’évaporer de l’eau de leur langue. Les hippos et les cochons se roulent dans la bouette pour se rafraîchir. Quand l’eau contenue dans la boue s’évapore, elle emporte avec elle de la chaleur. Clever!

Les oreilles des lièvres et des écureuils (et de bien d’autres mammifères) sont traversées de plein de vaisseaux sanguins (on dit qu’elles sont très vascularisées). Lorsque le sang y circule, il dissipe sa chaleur à travers la parois mince de la peau. C’est un avantage d’avoir des parties du corps avec un peu moins de poil. En plus, les mammifères muent au printemps et leur poil d’été, plus léger, est très efficaces pour conserver l’air frais (contrairement à leur fourrure d’hiver qui conserve la chaleur).  

Si rien de tout ça fonctionne pour éviter les coups de chaleur, pour abaisser leur température, les mammifères vont se trouver un endroit frais, à l’ombre et ils vont prendre une pause, un peu comme nous.

Les autres animaux

Bien qu’ils ne soient pas couverts de poil, les autres animaux aussi souffrent parfois de la chaleur. Les oiseaux, qui n’ont pas de glandes sudoripares doivent trouver refuge à l’ombre de la canopé, très haut dans les arbres pour profiter du vent, ou encore se tremper les pattes dans les flaques d’eau. Comme elles ne sont pas couvertes de plumes isolantes, les pattes des oiseaux évacuent beaucoup de chaleur. Et si c’est insuffisant, pourquoi pas s’ébouriffer les plumes dans l’eau pour laisser les gouttes se rendre jusqu’à leur peau?

Les animaux à sang froid, comme les tortues, les serpents, les amphibiens et les insectes ne suent pas. Ils sont dépendants du milieu ambiant pour réguler leur température corporelle. Alors quand il fait méga chaud, pour éviter un trop plein de chaleur, ces animaux recherchent l’ombre, l’eau ou encore des cachettes souterraines.

Chez les plantes

Et oui! Les plantes transpirent. Évidemment, elles n’ont pas de glandes sudoripares, mais elles peuvent évacuer de l’eau par leurs feuilles et ce phénomène a pour fonction, entre autre, de rafraîchir la plante! Ce mouvement de l’eau de l’intérieur de la plante vers l’extérieur influence le mouvement de la sève dans les vaisseaux des végétaux. En expulsant la vapeur d’eau, cela crée une tension qui permet à la sève brute de monter dans la tige ou le tronc de la plante, vers les feuilles. Avec la vapeur d’eau, d’autres gaz peuvent aussi être expulsés, certains qui permettent entre autre aux plantes de communiquer entre elles. Oui, oui! On est pas devenu fous, on t’explique tout ça ici. Et toute cette eau, crée l’évapotranspiration qui fait partie intégrante du cycle de l’eau dans plusieurs régions du monde où on trouve beaucoup de plantes, comme en Amazonie.  

Alors, la prochaine fois qu’une goutte glisse le long de ton visage parce que tu sues ta vie, tu pourras avoir une pensée pour tous les autres êtres vivants de la planète, qui comme ton corps, doivent supporter la chaleur d’une manière ou d’une autre. Encore une fois, bien qu’on ne se ressemble pas, animaux (des insectes aux bisons, en passant par les corneilles et les tortues) et végétaux, aussi petits soient-ils, on vit souvent les mêmes struggles!

NOTES

* Il pourrait y avoir d’autres fonctions biologiques reliées à la sudation, comme, par exemple, l’abaissement du taux d’adrénaline dans le corps, mais c’est pas tout à fait certain.

** Certains mammifères comme les baleines ont très peu (ou pas) de glandes sudoripares puisque leur milieu de vie, l’eau, et leurs autres adaptations corporelles leur permettent de maintenir une température corporelle adéquate, la plupart du temps.

Sources images : Tambako The Jaguar, PxHere

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Vedette du mois
Le castor, semi-aquatique, mais complètement cool

À partir de ses pattes palmées, jusqu’au bout de sa queue plate en passant par son impressionnante dentition, le castor est un exemple parfait de l’impressionnante ingénierie de la nature.

À partir de ses pattes palmées, jusqu’au bout de sa queue plate en passant par son impressionnante dentition, le castor est un exemple parfait de l’impressionnante ingénierie de la nature. En plus de son physique de rêve, le castor est un constructeur hors pair, un technicien en aménagement sans égal, mais aussi un rongeur canadien avec des belles valeurs familiales. Vraiment, un fier représentant de la faune extraordinaire de notre grand pays. Alors, pourquoi pas célébrer le 1er juillet avec un portrait bien mérité de notre emblème nationale bien aimé (ou presque).

Miam miam

Castor constructeur

Quand vient le temps de parler de construction, le castor a le savoir faire d’une maître d’oeuvre, de quoi rendre jaloux tous les architectes de ce monde. D’abord, lorsqu’un castor s’installe sur un cours d’eau, il y construit un barrage. Cette fameuse construction de bois, de roches et de boue freine le débit de l’eau et crée, ce qu’on appelle communément un étang à castor. Les berges du cours d’eau s’inondent et le plan d’eau s’agrandit. En inondant ainsi une partie de la forêt, le castor facilite le transport des troncs d’arbres pour sa réserve de nourriture, qu’il accumule au fond de son étang. Et quand les réserves viennent à manquer aux alentours, le castor creuse des chenaux dans la forêt pour aller collecter sa nourriture. En plus de ses infrastructures complexes, il construit aussi sa hutte. Ce somptueux condo de bois en dôme (un 4½ qui comprend des chambres de repos, un espace d’alimentation et même des entrées d’air frais dans la partie émergée et des sorties multiples sous l’eau) est couvert d’une couche de boue séchée que même les griffes du carcajou ne peuvent pas détruire.

On dit du castor qu’il est une espèce clé de voûte (comme les pics et les vers de terre). Les zones inondées qu’il crée profitent à d’autres espèces comme les canards branchus, les pics et des hiboux qui nichent près des étangs à castor, et sont aussi favorables pour plusieurs espèces de poissons et pour les insectes qui vivent dans le bois mort. De plus, les chenaux du castor réduisent les chances de sécheresse en forêt et son barrage filtre l’eau. Il fabrique (maintient et entretient) à lui seul des écosystèmes entiers et riches en biodiversité. Bien joué.

Un animal de famille

Le castor a des belles valeurs qu’il partage avec ses petits, qui grandissent dans une cellule familiale bien soudée. Les couples de castor sont généralement unis pour la vie, ils sont donc monogrammes, contrairement à plusieurs autres rongeurs et ils restent en groupes familiaux pour plusieurs saisons, voir pour toute leur vie! Ils construisent ainsi en équipe leur hutte et leur barrage (team building…). On retrouve au sein de la cellule familiale les deux parents, les petits de l’année, bien à l’abri dans les chambres de la hutte et les juvéniles. Ces derniers restent avec leurs parents jusqu’à 2 ans. Pendant leur deuxième été, ils contribuent aux réparations du barrage, de la hutte ou des chenaux. Ils participent aussi à la collecte et à la coupe de nourriture. En aidant les adultes, les apprentis constructeurs observent et apprennent les rudiments de la vie de castor, visant pour leur futur, le plus grand succès possible.

Pour s’assurer du confort et de la sécurité de tous, les castors communiquent entre eux par diverses vocalisations. Quand un danger est repéré aux abords de l’étang, le castor tape l’eau avec sa queue plate. Le bruit, qui peut être entendu sous l’eau et à l’extérieur, alerte les autres castors qui se réfugient dans la hutte sans attendre.

Adaptations semi-aquatiques, mais complètement cool

Le castor n’est pas un petit animal. On constate la surprise quand on compare son poids à celui d’un lynx ou encore sa longueur à celle d’un Poodle. Le castor est le plus gros rongeur en Amérique du Nord et bon second dans le monde, juste derrière le capybara. Et il n’y a pas que son gabarit qui impressionne. Son set de dents est aussi dans le livre des records de la nature : ses incisives (les dents en avant de la mâchoire), recouvertes d’un émail orange pour les durcir, sont en constante croissance. En frottant ses dents d’en haut avec celle d’en bas, le castor est capable de les garder coupantes comme des ciseaux (on se met pas les doigts là, ok?). Tranchantes et solides, elles sont parfaites pour gruger, même les plus gros arbres.

Quoi de plus? Pour satisfaire son mode de vie semi-aquatique, en plus de ses pattes arrières palmées et de sa fourrure imperméable, comme celle de la loutre de rivière, il possède une lèvre derrière ses dents, ce qui lui permet de fermer sa bouche dans l’eau, tout en transportant du bois entre ses dents. Et pour faciliter ses déplacements dans l’eau, le castor à une troisième paupière transparente qui agit comme des lunettes de plongée.

Avec toutes ces adaptations physiques, ces qualités d’espèce clé de voûte et de constructeur d’écosystèmes et les avantages de sa vie de groupe, on peut vraiment dire que le castor, il est incroyable. Respect mother nature.

Sources images : Jean Beaufort, Wiki, Jean Beaufort

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Ailleurs
Démystifier les cétacés

Oh quelle aventure nous avons eu ce printemps avec la visite exceptionnelle d’une baleine à bosse dans la partie fluviale du Saint-Laurent! Cette baleine nous aura rappelé que les cétacés sont des animaux encore mystérieux.

Oh quelle aventure nous avons eu ce printemps avec la visite exceptionnelle d’une baleine à bosse dans la partie fluviale du Saint-Laurent! Cette baleine aura soulevé les foules et réveillé des passions, mais surtout, elle nous aura rappelé que les cétacés sont des animaux encore mystérieux et mal connus. Alors aujourd’hui, on retourne à la base et on se rappelle les principales catégories de cétacés.

D’abord, sache qu’on appelle souvent les baleines des « mammifères marins » et que bien que cette expression soit juste, elle ne fait pas référence qu’aux baleines. Elle inclut aussi les phoques, les morses, les loutres et toutes sortes d’autres mammifères qui vivent dans la mer.

Ensuite… le mot baleine. Il fait référence aux cétacés, un ordre de mammifères aquatiques à la nageoire caudale (la queue!) horizontale. On trouve dans ce groupe les plus grands et les plus gros animaux qui ont existés sur notre planète. N’en déplaise aux gestionnaires du Parc Jurassique, une baleine bleue, c’est presque 2 fois plus immense que la moyenne des plus gros dinosaures qui auraient existés sur la Terre.

Alors, nos gros cétacés, on les divise en deux sous-ordres : les mysticètes et les odontocètes.

Les mysticètes, les géants tranquilles

Les mysticètes, ce sont les baleines à fanons. Les fanons, ce sont des dents modifiées. Pour manger, les mysticètes filtrent leur nourriture avec leurs fanons.

Elles peuvent être des « engouffreuses », comme les rorquals (petit, commun, à bosse et bleu). Comment ça se passe? Elles repèrent un banc de petits poissons ou de krill et n’en font qu’une bouchée! L’eau alors prise dans leur bouche et leur gorge est poussée par leur langue et sort par leur bouche (pas sur le dessus de leur tête… ça, c’est leur évent : leur narine!). Imagine ton p’tit cousin Jérémie qui fait la fontaine sur le deck de la piscine en faisant sortir de l’eau entre ses dents. C’est exactement le même processus que les baleines à fanons. Jérémie pousse avec sa langue sur l’eau dans sa bouche pour mettre de la pression et faire sortir des jets d’eau entre ses nouvelles dents d’adulte pas encore toutes poussées… Les rorquals font pareil. La nourriture reste alors prise dans les fanons et la baleine avale tout rond ses petites proies! Pour aider à engouffrer, les rorquals ont une peau en accordéon sur leur gorge qui s’étire pour faire entrer un maximum d’eau et de proies. C’est très musclé et bien vascularisé et des fois, quand elle s’alimentent à la surface, on voit cette gorge qui devient toute rose car elle travaille très fort!

Une belle gang de baleines à bosse qui engouffrent à gorge déployée

Si elles ne sont pas engouffreuses, les baleines à fanons sont appelées « écumeuses ». Ces dernières, comme la baleine noire, nagent à la surface et filtrent la nourriture au fur et à mesure qu’elles avancent, sans prendre de bouchée, à proprement parlé. Pour que la nourriture entre bien dans leur gueule, leur bouche est toujours un peu ouverte et ces baleines très peu (ou pas du tout) de fanon à l’avant… Un peu comme Jérémie quand il a perdu ses deux palettes! L’eau ressort sur le côté, où se situent de looooongs fanons pouvant faire jusqu’à 1,5 m de haut!

Les ondontocètes, les chasseuses

Les ondontocètes sont aussi appelées baleines à dents! Les cachalots, TOUS les dauphins, les épaulards et les beaux bélugas blancs font partie de ce groupe. Ces baleines chassent et doivent être pas mal plus rapides sur le piton que leurs consœurs à fanons pour trouver leur souper! Avec leurs dents, elles attrapent leur nourriture et l’avale tout rond.

C’est des belles dents d’odontocète ça!

De façon générale, les odontocètes sont plus petites que les baleines à fanons. Elles ont aussi un melon qui les aide à trouver les proies et communiquer avec des cliquetis.

Parlons un instant du cachalot. Une énorme baleine qui opte pour une technique de chasse un peu différente. Pour attraper ses proies, le plus souvent des calmars géants, le cachalot s’hyperventile à la surface en prenant des fois jusqu’à 15 grands respires. Ensuite, il bascule pour couler à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Comment les cachalots font pour ne pas devenir des raisins secs sous toute cette pression? Ah ben ça,on t'explique ça ici! La baleine attend sa proie dans le fond de l’eau pendant 20 à 30 minutes (le record est de 120 minutes!). Puis, une fois son repas avalé, elle retourne à la surface exactement au même endroit d’où elle a plongé. Alors, si la vie fait en sorte que tu te retrouves au milieu de l’estuaire du fleuve, en zodiac et qu’on te dit : « on vient de voir un cachalot plonger! », premièrement, énerve-toi parce que c’est assez rare, puis, prends ça relaxe pendant une vingtaine de minutes pour la voir remonter, parce que c’est pas donné à tout le monde de voir un cachalot, deux fois!

Pour finir, on rappelle que les dauphins sont bel et bien des baleines, les fanons sont des dents modifiées et que les cétacés sont des mammifères. Et si tu as peur de se faire avaler par une baleine bleue, on te rassure, les chances sont aussi minces que son œsophage qui te laisserait à peine passer à quatre pattes!

Sources images : Jersey Gal, Pikrepo

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Question du public
Les animaux urbains, des nuisances?

Le lapin à queue blanche qui grignote ton jardin, le raton laveur qui décide d’élire domicile dans le toit, l’écureuil qui vide les mangeoires… il faut parfois cohabiter/coexister. Ces animaux qu’on dit nuisibles le sont-ils?

« Pourquoi dit-on que les animaux sauvages en ville sont nuisibles? »

Le lapin à queue blanche qui grignote les concombres de ton jardin, le raton laveur qui décide d’élire domicile dans le toit, l'écureuil qui vide les mangeoires d’oiseaux… en ville comme en campagne, il faut parfois cohabiter/coexister avec des voisins dérangeants. Ces animaux qu’on dit nuisibles le sont-ils vraiment?

Bien souvent on entend la phrase : « Je ne suis pas en ville pour vivre avec des animaux sauvages, leur place est à la campagne dans leur habitat naturel! » Pourtant leur habitat peut définitivement être la ville (c’est un écosystème à part entière) et que plusieurs espèces ont su, non seulement s’y adapter, mais aussi en prendre avantage.

Cet écosystème urbain regroupe l’ensemble des constructions humaines (dont ta maison et ton cabanon), des rues, mais aussi les espaces verts créés ou conservés par les humains comme les parcs, les parcs-nature et les corridors verts. C’est donc un grand territoire morcelé (de plus en plus grand avec l’urbanisation croissante partout sur la planète!) qui fournit nourriture, abris et sécurité pour de pleinnnn espèces. Contrairement à ce que l’on pourrait croire aux premiers abords, la biodiversité d’une ville comme Montréal peut être très impressionnante… fragile (attention les humains!), mais impressionnante. Depuis quelques années, cette biodiversité montréalaise fait de plus en plus la manchette : des dindons sauvages en pleine rue passante, des castors qui refont la décoration des berges, des coyotes qui suivent l’horaire des camions de poubelle ou des renards qui élèvent leurs petits dans une ruelle et qui poursuivent les cyclistes.

By the way, quand on dit animaux sauvages ça ne veut pas dire animaux féroces ou encore agressifs. Le concept de « sauvage » est en parallèle avec celui de « domestique ». En gros, un animal sauvage n’a pas été domestiqué/apprivoisé par l’humain, il n’a donc pas besoin de nous pour son cycle de vie et ses besoins primaires. Et il faut que ça reste comme ça (!) parce que bien souvent, quand on croit bien faire en nourrissant un animal sauvage, on finit par lui nuire. La nourriture que l’on fournit volontairement ou involontairement (pense au contenu de ta poubelle qui a été soigneusement éparpillé PARTOUT sur le trottoir), est le principal enjeu qui contribue au phénomène d’habituation chez l’animal sauvage. Ils arrêtent de nous percevoir comme des prédateurs, ce que nous sommes à la base, et perdent leur peur naturelle. Ça les amène à nous côtoyer de plus proche et c’est souvent là qu’ils développent des comportements dit « nuisibles » pour nous et voir même agressifs. Bien sûr, les écureuils sont siiiii mignons… mais, on ne compte plus le nombre de morsures chaque année… On te rappelle que leurs dents sont faites pour briser des coques de fruits : tes doigts n’offrent pas grande résistance face à leurs incisives, c’est garanti!

En plus, qui dit plus de nourriture disponible, dit aussi plus de bébés les années suivantes. Le succès de reproduction est tributaire de plusieurs facteurs, dont les ressources disponibles pour nourrir les parents et la génération suivante. Un bon exemple serait les bernaches du Canada dites résidentes (qui restent en région tempérée pendant l’hiver), dont la population explose depuis plusieurs années tandis que celles qui migrent jusqu’au Nunavik connaissent un important déclin du nombre de couples nicheurs. Beaucoup de nourriture, peu de prédateurs, de moins en moins peur de l’être humain et de leurs selfies, la combinaison est gagnante pour l’augmentation de la population en ville… mais aussi, des inconvénients qui viennent avec! Des excréments qui polluent les eaux et les terrains, les plantes arrachées, des comportements agressifs de protection, et on en passe.

Faut comprendre que tout est une question d’économie d’énergie chez les animaux. Le coyote fait aisément son choix entre chasser le petit campagnol qui court vite et chasser le sac de plastique laissé sur le bord du trottoir. Ça crée donc une habitude chez les importuns qui se nourrissent dans les poubelles, qu’ils peuvent même transmettre dans l’éducation à leurs tout-petits. Rajoutons à ça que la nourriture fournie par les êtres humains, même avec toute la bonne volonté du monde, est souvent bien inadéquate pour les animaux et peut créer des carences importantes comme le syndrome des ailes d’ange chez les oiseaux (qui les empêche de voler toute leur vie. On t'en parle ici).  

Et quand les animaux deviennent agressifs que se passe-t-il? Et bien on les prélève du milieu : parfois on les déplace (ce qui est pas toujours possible selon les lois, les protocoles et les $$ disponibles) et parfois on les euthanasie (quand le déplacement est impossible ou qu’ils présentent un trop grand danger pour la sécurité). Ce qui revient à ce qu’on disait plus haut… quand on croit bien faire en nourrissant un animal sauvage, on finit par lui nuire.

Sooooo, c’est vrai que la cohabitation/coexistence avec la faune en ville n’est pas toujours facile, mais on a le pouvoir de la rendre plus douce. Gardons les animaux sauvages… sauvages! On les admire de loin, on gère nos poubelles et on apprécie que notre ville soit verte!


P.S. On t’invite à visiter le site du Ministère des Forêts, Faune et Parc, il y a une foule d’infos et d’astuces pour décourager les petits mignons de venir dans ta cour!

Par Jennifer, éducatrice-naturaliste

Sources images : Jeffrey Beall, Murray Foubister, Pxfuel

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Qc-Nature
Les bébêtes de plancher, tes colocs avec plus de pattes

Dimanche matin, c’est ben tranquille dans l’appart. Une tache sur ton plancher se met à bouger… vraiment vite! Tu l’as reconnu, c’est Scutigère, ta coloc! Tu te dis que tu devrais apprendre à mieux connaître tous tes colocs…

Dimanche matin, c’est ben tranquille dans l’appart. À ton deuxième café, tu commences à planifier ton après-midi au pot-luck chez Fred. T’es dans la lune, tu fixes rien et t’hésites entre une trempette d’épinards ou une salade d’asperges du Québec. D’un coup, ta réflexion profonde est interrompue. Une tache sur ton plancher se met à bouger… vraiment vite! Tu l’as reconnu, c’est Scutigère, ta coloc! T’es fier de toi, parce que tu ne paniques pas. Heureusement que t’as lu l’article : Scutigère : un pesticide bio.

Tu te dis que tu devrais apprendre à mieux connaître tous tes colocs

Opilion

Surnommé « l’araignée à longues pattes », Opilion est un arachnide doté de huit très longues pattes (étonnamment). Il se distingue des araignées qui possèdent une « taille » qui sépare leur corps en deux portions (le céphalothorax et l’abdomen) alors qu’Opilion est entièrement rond. Complètement inoffensif pour l’humain, c’est un compétiteur de Scutigère et un excellent chasseur… malheureusement pour tes autres colocs!

Lépisme

On l’appelle « poisson d’argent ». Si tu prends le temps de l’observer se déplacer au fond de ton lavabo, tu comprendras pourquoi. On dirait réellement un poisson nageant dans pas d’eau! Il n’a pas d’aile, mesure au maximum 1,5 cm et est recouvert d’écailles grises. Lépisme, c’est ton coloc que tu croises le matin en te levant, quand lui part se coucher. Il est plutôt discret et rarement envahissant. Il se nourrit de restants alimentaires (des miettes), mais peut se contenter de poussière. Il aime aussi la colle à papier, les reliures de livre, le carton et… l’humidité. Si tu veux éviter que Lépisme invite tous ses copains et fonde sa famille dans ton appart, il faut éviter l’excès d’humidité, les fuites de robinetterie et les boîtes de carton humides ou mouillées.

Drosophile

Elle, c’est ta coloc qui est vraiment envahissante pendant quelques semaines et qui disparaît ensuite pour un bon bout, quand t’as fait le ménage du panier à fruits! Cette petite « mouche à fruits » brune aux yeux rouges mesure quelques millimètres de long. Elle est attirée par les fruits, les tomates, le vinaigre, les boissons sucrées, ta bière et tout ce qui fermente! Elle y pondra ses œufs et sera rapidement accompagnée d’une famille très très élargie. Place tes fruits à l’abri, dans des récipients hermétiques ou au réfrigérateur et assure-toi que ton bac à compost est bien fermé. Elle repartira jusqu’à ta prochaine fin de semaine de camping alors que tu auras oublié une banane trop mûre sur le comptoir.

Cloporte

Si t’as pas de cave, Cloporte n’est peut-être pas ton coloc d’intérieur, mais il partage certainement ton espace extérieur sous tes pots de fines herbes ou dans les feuilles mortes. Il apprécie particulièrement la noirceur et l’humidité et pour cause : c’est un crustacé! Il est plus proche du homard que du mille-pattes ou de tes autres colocs. Il est gris ou brun, ne dépasse pas 2 cm et possède sept paires de pattes. Cloporte, c’est ton coloc super gentil. Il ne mord pas, ne pique pas, ne s’attaque pas au bois ou aux tissus, ne transmet aucune maladie, n’est pas attiré par la nourriture et préfère généralement rester dehors. S’il entre trop souvent à l’intérieur, c’est pour t’aviser que tu as un problème d’humidité!

Les autres « squateux »

Tu as possiblement d’autres colocs à multiple pattes qui sont beaucoup moins souhaitables, qui n’ont pas signé de bail et qui ne payent pas leur quittance. Les mites, les charançons, les fourmis (en grand nombre), les blattes, les punaises de lit, sont les principaux « squateux ». S’ils sont présents chez toi, t’es mieux d’en parler avec ton proprio ou de consulter un exterminateur.

Finalement, tu pars avec deux sacs de chips et quelques bières de micro. Pas le temps de cuisiner, trop hâte de rencontrer les nouveaux colocs à Fred!

Sources images : Patrick Roper, Jean-Raphaël Guillaumin, Martin Cooper, Jacques Mignon

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