Le carcajou : le glouton des forêts
Nos amis du zoo de Saint-Félicien ont eu toute une frousse dans les derniers jours : un carcajou en a eu assez et… s’est poussé! Mais c’est quoi un carcajou? Est-ce que c’est vrai que c’est un tueur sans pitié? En voici un peu plus sur le carcajou, le wolverine* de la forêt… littéralement.
Le carcajou, c’est un mustélidé comme ses cousins les visons, les pékans, les martres et les loutres. C’est une famille de mammifères pas mal cute. Et carnivore. Surtout le carcajou qui, avec sa shape trapue comme un p’tit ours, arrive à se nourrir de viande et d’os congelés. Il a la réputation d’être un féroce adversaire et de dévorer sans merci tout ce qui lui tombe sous les griffes. En plus, c’est un pro des restants : il profite souvent des carcasses laissées par les autres carnivores. Pas pour rien qu’on l’appelle aussi glouton dans le langage courant! Tu croises un gigantesque furet chubby, brun chocolat, pâle sur les côtés, en train de manger une carcasse de cerf? Les chances sont élevées de que ce soit un carcajou!
Si ça t’arrives, prends le temps de l’observer parce que des carcajous, il n’y en a pas beaucoup dans les forêts québécoises d’où son statut d’espèce menacée au Québec. Ces bêtes ont pas mal peur des humains, alors ils se cachent assez loin dans les grandes forêts du nord. Les causes du déclin des populations de carcajous au Québec et au Labrador sont peu connues. Moins de proies comme les caribous, moins de loups gris pour lui fournir des carcasses ou juste moins de forêt… Il n’y a tellement pas beaucoup d’individus que c’est difficile de trouver la cause.
Malgré tout, c’est un animal très bien adapté aux régions nordiques. On te parlait de succès reproducteur : les femelles ont des adaptations pas pire! Elles sont capables de retarder la gestation des petits après avoir été fécondée (en été) pour attendre de meilleures conditions climatiques pour mettre bas (au printemps suivant). Et les embryons vont s’être développés juste pendant le dernier mois environ. Ça donne donc un maximum de temps pour les petits d’être sevrés et de suivre leur mère pour être autonomes le printemps suivant. Maximum de beau temps pour un maximum de survie. C’est beau la vie!
NOTE
* Les carcajous s’appelaient wolverine (dans la langue de Shakespeare) bien avant Logan (ou Hugh Jackman) dans X-men. Quoique c’est un hommage intéressant à leurs sens hyper-développés, leurs qualités de prédateurs, leur résilience et à leurs griffes de feu qui sont à l’épreuve de… pas mal tout. Un autre Wolverine de la foret : la grenouille des bois. Pas à cause de ses griffes, mais bien à cause de sa capacité à se regénérer!
Sources images : ZooFanatic, William F. Wood