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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Choix du naturaliste
La saison des canicules

Maximum de 31 degrés Celsius en après-midi, avec un humidex de 45 et des risques d’orages, chaleur accablante… On n’a pas fini de l’entendre celle-là.

Maximum de 31 degrés Celsius en après-midi, avec un humidex de 45 et des risques d’orages, chaleur accablante… On n’a pas fini de l’entendre celle-là. Lorsqu’on enregistre des températures de 30 degrés ou au-delà de ça, pour trois jours consécutifs, on dit qu’on vit une canicule. C’est du moins notre standard canadien*. Pour déterminer ce phénomène météorologique, on doit aussi prendre en considération les températures nocturnes. Par exemple, on parle aussi de canicule s’il fait au-dessus de 20 °C la nuit pour plusieurs jours consécutifs (en milieu urbain, on parle plutôt de 18 °C, voire 16 °C).

Lorsqu’on parle de « chaleur accablante » (Environnement Canada dit souvent ça), c’est qu’on inclut dans le calcul l’humidité contenu dans l’air (le fameux indice humidex) qui joue aussi un rôle dans l’augmentation de la température réelle et celle ressentie.  

Pourquoi ça nous arrive?

Les canicules sont déclenchée par une invasion d’air très chaud dans une région (comme une masse de vent qui vient du sud) ou encore c’est simplement un intense réchauffement de l’air qui, dans les deux cas, provoque une baisse importante de différence thermique entre le jour et la nuit. En gros, le résultat c’est qu’il fait chaud sans cesse et qu’on a aucun répit. C’est parce que la chaleur s’accumule tellement vite près de la surface terrestre et qu’elle ne peut plus s’évacuer de manière efficace. On reste donc pris dans un motton de chaleur jusqu’à ce que Miss météo nous libère.

On aurait tendance à associer les canicules avec le réchauffement climatique extrême que nous vivons présentement. Mais selon les recherches, elles ne sont pas attribuées uniquement à ça. Plusieurs facteurs environnementaux et météorologiques entrent aussi en ligne de compte. Mais entre nous, on ne peut pas trop être surpris de ressentir des chaleurs extrêmes sur une planète qui se réchauffe à la vitesse grand V…

Et qu’est-ce que ça change?

Certains s’en passeraient, d’autres ne vivent que pour sentir le soleil chauffer (brûler) leur peau, mais pour une partie de la population (celle qu’on dit « à risque »), les canicules, c’est un big deal. C’est fait connu que lors de périodes de chaleur intense, on observe plus de coups de chaleur, de troubles cardiovasculaires et respiratoires, et même plus de décès. En ville, les effets de la chaleurs sont accentués par les îlots de chaleur** et les impacts sont encore plus grands sur la santé humaine. Mais on n’est définitivement pas les seuls à en souffrir. D’abord les animaux aussi ont chaud, suent leur vie (ou pas) et si c’est too much, les impacts pour leur survie sont importants. Les plantes aussi peuvent subir des stress thermiques qui peuvent affecter leur croissance ou encore, les tuer.

Les canicules peuvent favoriser les feux de forêt, l’assèchement des milieux humides ou la dessiccation du sol, qui peuvent entraîner une forte érosion. La prolifération de certains types de microbes pathogènes ou d’algues est accentuée par la chaleur extrême et peuvent affecter les milieux aquatiques et faire mourir les organismes qui y vivent en temps de canicule.  

Et par dessus le marché, les températures élevées des canicules augmentent le taux de particules en suspension dans l’air, favorisant ainsi la pollution aérienne et du même coup, les chances de smog.

Nos canicules made in Quebec

Entre le 29 juin et le 5 juillet 2018, le Québec a été frappé par une des pires canicules de son histoire. Sept jour de pure chaleur, comme si on était direct sur le soleil, plusieurs décès, des milliers de Québécois suants rouges comme des homards : à Montréal, la moyenne des températures maximale durant cette période flamboyante était de 33,7 °C. Outch.

Le mois de juin 2020 nous a aussi offert de belles canicules consécutives, en prévision d’un été qui s’annoncait (et qui est) lui aussi, pas mal brûlant. Juillet n’a pas non plus donné sa place : 12 jours à plus de 30 °C dans la région de Montréal. C’est sans dire que dans le sud de la province, plus de 50 records de température ont été fracassé pendant le mois de juin dernier.*** Et c’est pas fini… Crois-nous, on n’est pas prêt d’arrêter de parler des canicules, on ne fait que commencer.

Si tu comptes profiter de la canicule à 100 %, oublies pas ta crème soleil et ton éventail, ça va chauffer!

NOTES

* La définition d’une canicule est relative au climat de la région étudiée. En effet, une canicule ici ne sera pas la même qu’une canicule au Mali, en plein cœur du Sahara, par exemple.

** À cause de leur présence et des effets des îlots de chaleur, les canicules sont plus fréquentes dans les grands centres urbains. Les joies de la ville, comme on dit…

*** Depuis le début de l’année 2020, les records de températures sont nombreux. Le Québec est passé d’un extrême à l’autre, et ce, dans toutes les régions. On parle ici de records de froid (oui, oui), mais plusieurs records de chaleur, quotidiens et mensuels.

Sources images : Piqsel, Yves Bernardi, Michael

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Vedette du mois
Les fourmis : à chacun son métier

Tu as probablement déjà observé un rang de fourmis qui se suivent ou tu as peut-être le souvenir de la fois où tu t’es assis sur une fourmilière. Comme elles sont très communes, on prend souvent les fourmis pour acquis.

Tu as probablement déjà observé un rang achalandé de fourmis qui se suivent ou vu le film d’insectes révolutionnaires FourmiZ ou tu as peut-être même le mauvaise souvenir de la fois où tu t’es assis directement sur une fourmilière. Comme elles sont plus que communes (on parle ici de l'insecte le plus nombreux sur la planète*), on prend souvent les fourmis pour acquis. Et pourtant…

D’abord, leur nombre compense pour leur petite taille. Ces hyménoptères (ordre qui inclut aussi les abeilles et les guêpes) font en général entre 0,75 et 50 mm de long**. Les fourmis sont aussi les témoins vivants que l’union fait définitivement la force. Et mine de rien, elles travaillent fort, non seulement pour leur propre bénéfice, mais elles sont à l’ouvrage pour les écosystèmes aussi.

Elles se nourrissent entre autre de matière organique et que certaines espèces font leur nid dans le bois, elles participent à accélérer la décomposition de la matière (comme les vers et les autres décomposeurs). Elles sont partie de la chaîne trophique, comme proie, mais aussi comme prédatrice. Leurs innombrables galeries contribuent à l’aération du sol et tout le déplacement de particules pour les créer permet de labourer le sol de manière naturelle. Sans parler qu’elles sont aussi des pollinisateurs importants. La liste des services écosystémiques rendus par les fourmis est assez longue.

Fourmi noire gâte-bois

Parce qu’elles vivent en colonie hautement organisée, on dit des fourmis qu’elles sont des insectes sociaux***. Dans la fourmilière, on peut trouver des milliers d’individus qui sont généralement divisés en trois castes (ou catégories) de fourmis : les reines, les mâles et les ouvrières. Chacune de ces castes ont des caractéristiques physiques distinctes et des rôles à jouer au sein du groupe. Les reines pondeuses sont beaucoup plus grosses que les ouvrières qui elles, peuvent avoir de vraiment grosses mandibules et les mâles sont ailés. Les différences morphologiques dans une même espèce sociale s’apparentent au phénomène du polyéthisme de caste. C’est quoi ça? C’est la division du travail. Ces adaptations selon les castes permettent aux individus d’être plus performants dans ce qu’ils ont à accomplir.

On voit ici des fourmis (Labidus praedator) d’une fourmilière, ayant des morphologies différentes au sein même d’une caste. Ces ouvrières, spécialisées pour des tâches différentes, ont des têtes de grosseurs différentes.

Qui fait quoi?

Lorsque la reine, a.k.a. Mother of dragons, crée une colonie, elle pond quelques œufs dont elle s’occupe elle-même. Elle produit des œufs nutritifs pour nourrir les premières larves (en cas de besoin, cette jeune reine peut elle aussi manger ces œufs nutritifs). Une fois au stade adulte, les ouvrières du premier couvain prennent le relais pour s’occuper des œufs suivants et ainsi de suite. La reine n’aura ensuite pour fonction que de pondre et pondre et pondre et pondre.

Les larves de fourmis n’ont pas de pattes, elles sont donc dépendantes des adultes de la colonie. Les ouvrières, qui ne pondent pas, ont pour objectif de maintenir la colonie. En plus de s’occuper des couvains, elles veillent à l’approvisionnement en nourriture, s’occupent des soins de la reine, construisent des galeries et assurent la défense de la fourmilière. Les mâles, quant à eux, ont l’unique fonction de féconder la reine. Ils meurent peu de temps après l’accouplement : une vie courte, mais productive.

Comment la reine fait-elle pour pondre sans cesse?

Excellente question. La reine, généralement beaucoup plus grosse que les ouvrières, a un sac dans son abdomen, la spermathèque, dans lequel elle conserve la semence des mâles en vie en produisant une substance nutritive. Cela lui permet de pondre des milliers d’œufs sans avoir de nouveau contact avec des mâles. Et ce, sur plusieurs années. #girlpower

Les fourmis sont omnivores. On pourrait croire qu’elles sont xylophages (qui se nourrissent de bois), carnivores ou détritivores, mais en réalité, elles ne sont pas difficiles. Elles raffolent de miellat, un liquide sucré produit par les pucerons****, mais aussi des œufs d’insectes et des morceaux de plantes. (Une fois dans nos maisons, elles chassent nos colocs indésirables et mangent tout ce que nous pouvons manger…). Les fourmis ouvrières ont deux estomacs. Un est très grand (qu’on appelle le jabot social) où la nourriture ingérée est maintenue sous forme liquide pour être partagées avec la reine et les larves.

On rencontre chez les milliers d’espèces de fourmis des comportements fascinants, uniques dans le monde des insectes. C’est ce qui fait le charme de ces petites bibittes. Mais le charme ce n’est pas tout. Les succès indéniable des fourmis repose sur leur opportunisme alimentaire, sur leur complexe organisation et sur la communication entre les individus pour assurer leur capacité à résoudre des problèmes complexes. Sans parler de leurs adaptations physiques permettant la spécialisation maximale et la compétence de chacune des p’tites fourmis. Comme on dit : la chaîne est aussi solide que son maillon le plus faible.

NOTES

* On estime la population de fourmis de la Terre à environ un milliard de milliard…

** Plus grosse fourmis jamais trouvée est une espèce fossile dont la reine mesurait environ 6 cm de long… Les plus grandes ouvrières appartiennent à l’espèce Dinoponera quadriceps et font un considérable 3 cm de long. Cette espèce n’a pas de reine, certaines ouvrière dans la colonie se reproduisent. C'est pourquoi elles sont plus grosses que des ouvrières infertiles.

*** Beaucoup d’insectes ont choisi cette approche communale pour augmenter leurs chances de survie. Les abeilles, les termites, les guêpes. On t’en parle ici.

**** La relation entre les fourmis qui mangent le miellat, les pucerons qui le produisent et les coccinelles qui chassent les pucerons est un exemple parfait des multiples relations interspécifiques qu’on trouve dans la nature. On t'explique ce trio en détails ici.  

Sources images : Melissa McMasters, Alexander Wild, Ryan Hodnett

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Choix du naturaliste
D’autres menacées

Qu’on en commun le ginseng à cinq folioles, l’érable noir, l’adiante du Canada, la fougère à l’autruche, la sanguinaire et le trille blanc? Mis à part d’être des plantes du Québec, elles ont toutes un statut particulier.

Qu’on en commun le ginseng à cinq folioles, l'érable noir, l'adiante du Canada, la fougère à l’autruche, la sanguinaire et le trille blanc? Mis à part d’être des plantes du Québec, elles ont toutes un statut particulier*. Juste pour le fun d’en parler et ainsi peut-être mettre un baume sur leur situation parfois pas mal plate, on a voulu honorer leurs cousines et te présenter quelques autres de nos plantes menacées.

L’orme liège

C’est à cause de l’apparence noueuse de son tronc qu’on l’appelle l’orme liège. Ses branches sont couvertes de crêtes. Il pousse dans les espaces ouverts, les escarpement rocheux et même dans les dallages. Nous nous situons à la limite nord de son aire de répartition, c’est entre autre pourquoi on en trouve très peu au Québec. Le développement urbain et agricole, les coupes et des facteurs climatiques sont les problématiques principales pour cet arbre. En plus, ils sont vulnérables à la maladie hollandaise de l’orme.

L’aster d’Anticosti

L’aster d’Anticosti est une herbacée à fleurs composées violettes. Au Québec, on ne la trouve que sur l’Île d’Anticosti, aux abords du lac Saint-Jean et en Gaspésie. Cette plante pousse sur les terres inondées lors des crues annuelles. Cette zone est vulnérable à la construction de grands barrages causant une immense perte d’habitat. En plus des espèces envahissantes, du broutage par le cerf de Virginie, de la modification et l’exploitation des rives. Et on ajoute à ça, le hasard du cycle hydrologique des rivières.

Le polystic des rochers

Le polystic des rochers est une petite fougère qui adore les crevasses des escarpements, des milieux rocheux et secs. En fait, au Québec, il pousse seulement qu’au mont Albert, dans le parc national de la Gaspésie, au-dessus de la limite des arbres. C’est une espèce typique de l’Ouest américain avec une population satellite ici, au Québec, 3500 km plus loin. Le polystic est menacé à cause de la rareté de son habitat. De plus, le nombre d’individus est très bas, ce qui peut limiter la dispersion et son succès génétique.

On ajoute à ça, l’ail des bois, l’asaret du Canada, les uvulaires, l’asclépiade de l’intérieur, la verveine simple et un tas d’autres. Et ce n’est qu’une petite partie des plantes qui subissent des pressions naturelles et anthropiques mettant en jeu leur survie. C’est un « pensez-y bien »…

NOTES

* Au Québec, les plantes peuvent avoir différents statuts, celui de menacé, de vulnérable (tout court) ou vulnérable à la récolte. On aussi une liste de plus de 500 plantes (vasculaires et invasculaires) susceptibles d’avoir, dans un futur proche, un statut particulier.

Sources images : Peter M. Dziuk, Donald Cameron, Sheri Hagwood

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Question du public
Les mauvaises herbes, c’est quoi?

Pour nous, une mauvaise herbe, ce n’est pas un pissenlit au milieu du gazon parfait de ton voisin.

« Les mauvaises herbes, c’est quoi? »

Pour nous, une mauvaise herbe, ce n’est pas un pissenlit au milieu du gazon parfait de ton voisin.

D’abord, le terme « mauvaise herbe » date d’il y a bien longtemps (probablement aussi longtemps qu’on a fait pousser des plantes). C’est le nom qu’on donnait aux plantes qui ne donnaient pas de parties comestibles; elles étaient mauvaises. On a ensuite, associé le terme aux végétaux qui germaient entre les rangs des cultures dans les champs : les plantes qui n’avaient pas été plantées intentionnellement. Aujourd’hui, on associe ça avec les foins pêle-mêle qui poussent au pied d’une clôture, ou les fleurs jaunes qu’on voit sur le bord des routes, ou « les mautadines de plantes qui ne veulent pas mourir ».  


Verge d’or, qui ne veut pas mourir ♬

Mais ces fleurs jaunes, comme la verge d’or, le tussilage et les pissenlits, les impossibles à tuer comme l’asclépiade, elles ont un rôle à jouer. Peut-être que dans une cours arrière, ce n’est pas la place idéale, mais les verges d’or permettent à bien des pollinisateurs de faire des réserves de nourriture et créent des cachettes pour une multitude d’insectes et de petits mammifères. Des oiseaux peuvent y faire leur nids et des mouches y pondent leurs œufs.

De son côté, l’asclépiade est l’hôte des œufs et des chenilles du papillon monarque. Une abondance d’asclépiades, signifie une abondance de monarques puisque leur succès est directement lié. En considérant les services qu’elles rendent, ces herbes, elles ne sont pas mauvaises…

La bardane

C’est quoi « mauvais »?

On pourrait, mais pas de manière ben ben scientifique, appeler les espèces de plantes envahissantes, des mauvaises herbes. Comme ces plantes sont introduites dans nos écosystèmes et se propagent agressivement, elles nuisent aux plantes indigènes et détruisent les habitats. Sans parler des problèmes d’érosion (que le phragmite pourrait créer) et juste des dangers pour nous (comme ceux reliés à la toxicité de la berce du Caucase). Considérant leurs impacts négatifs pour la biodiversité en général, on pourrait dire que ce sont tout simplement des mauvaises herbes.

La plupart des plantes qu’on appelle des mauvaises herbes ont été importées volontairement depuis l’Europe à l’époque de la Nouvelle-France. On leur trouvait des qualités médicinales et on les implantait dans les jardins québécois parce qu’elles étaient simplement belles. Le pissenlit a été introduit pour ses effets diurétiques, la bardane pour ses effets antiseptiques, le plantain pour penser les plaies…

Aujourd’hui, on est plus capable de s’en débarrasser et elles ruinent les belles pelouses… Si tu prends quelques secondes pour les observer, peut-être que toi aussi, comme les horticulteurs de l’époque, tu leur trouveras un petit quelque chose*. (。♥‿♥。) Nous en tout cas, on les aime quand même!!

NOTES

* Ces espèces sont aussi des plantes qui favorisent les pollinisateurs. C’est pas une mince affaire!

Sources images : Hans Benn, Pixabay

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Quoi faire?
Les Montérégiennes, des montagnes méga solides

Les Montérégiennes, ça te dit quelque chose? (Nenon, pas les madames qui habitent en Montérégie…) On parle ici de ces petites montagnes dispersées dans la plaine qui entoure Montréal.

Les Montérégiennes, ça te dit quelque chose? (Nenon, pas les madames qui habitent en Montérégie…) On parle ici de ces petites montagnes dispersées dans la plaine qui entoure Montréal. Entre Oka et Lac Mégantic, une série de collines bien en forme dessinent une ligne (presque) droite à travers la plaine du Saint-Laurent. Ces monticules escarpés au beau milieu d’une surface plane, on les appelle des inselbergs.

Parmi nos Montérégiennes, on compte le fameux Mont Royal, mais aussi les Monts St-Bruno, St-Hilaire et St-Grégoire, puis on ajoute ceux de Rougemont et Yamaska, le Mont Shefford, le Mont Brome, le (très étoilé) Mont Mégantic, et finalement, les Collines d’Oka.

Les Montérégiennes
1- Oka, 2- Mont Royal, 3- Mont St-Bruno, 4- Mont St-Hilaire, 5- Mont Rougemont, 6- Mont St-Grégoire, 7- Mont Yamaska, 8- Mont Shefford, 9- Mont Brome, 10- Massif du Mont Mégantic

On trouve dans le sol des Montérégiennes des roches rares parce qu’elles ont été formées à partir de magma d’origine, un type de magma qu’on trouve à une très grande profondeur. (C’est entre autres pour cette raison que beaucoup de Montérégiennes sont exploitées pour leur minerai.)

D’où il vient ce magma très profond? Des dykes. À certains endroits dans le manteau et la croûte terrestre, il existe des faiblesses. Dans ces fissures, le magma peut se frayer un chemin vers la surface de la terre à travers les couches de roche sédimentaire qui est friable. Ces infiltrations de magma, on appelle ça des dykes. On pourrait dire que nos inselbergs ont en quelque sorte été formés par un point chaud sous la croûte terrestre.

Dans le cas des p’tites Montérégiennes, ce magma s’est refroidi sans avoir traversé la croûte terrestre. Au contact de la chaleur du magma, la roche sédimentaire aux alentours s’est transformée* en roche métamorphique, qui est super dure, formant un dôme de roche méga solide enfoui dans la roche sédimentaire sous la surface du sol.

Ettttt on revient au glacier (encore lui), quand il est passé, il a presque tout arraché sur son passage (et par là, on veut dire qu’il est parti avec tout, même le sol, ou du moins, la couche de roches sédimentaires de surface). Mais les dômes de roches métamorphiques, super solides, sont restés en place et c’est ce qui nous a donné les Montérégiennes.

Le Mont St-Hilaire, le Mont Rougemont et le Mont Yamaska, au milieu de la plaine.

T’as peut-être entendu la fabuleuse histoire qui raconte que les Montérégiennes seraient d’anciens volcans. Et bien non. Sur certaines de nos collines, les glaciers ont réussi à arracher une mince couche de roche métamorphique au-dessus du dôme. Ça a créé des dépressions au sommet des montagnes, qui sont aujourd’hui des lacs. C’est ce qui leur donne leur allure de volcan éteint. Mais comme le magma n’a jamais vu la lumière du jour dans leur formation, ce ne sont pas des volcans.

Le Mont St-Hilaire, a.k.a. un tas de roches métamorphiques MÉGA solide

En plus des exploitations minières, le sol des Montérégiennes est parfait pour agriculture, (spécialement pour la production de pommes). Mais ce n’est pas tout. Ces petites collines, dispersées dans le sud de la province sont aussi de super destinations-nature pour se dégourdir les jambes. Des réseaux de sentiers sont disponibles sur (presque) toutes les Montérégiennes**. Alors, pourquoi pas aller faire un tour sur ces monticules de magma refroidi, résistant au méga-glacier; tu pourras nous envoyer une photo prise du sommet***!

NOTES

* Oui, un peu comme les insectes et l’eau, les roches se transforment et suivent un cycle. Le cycle des roches.

** Tu peux te promener à travers les collines d’Oka au Parc National d’Oka, visiter le Parc du Mont Royal, le Parc national du Mont St-Bruno ou le Centre de la Nature du Mont-Saint-Hilaire dans la Réserve Naturelle Gault. Sinon, il y a toujours les sentiers du Mont St-Grégoire et du Mont Rougemont. Le Parc des Montagnards, au Mont Shefford, le Parc des Sommets et le Mont Brome, en plus du Parc national du Mont-Mégantic accueillent aussi les randonneurs. Le Mont Yamaska en lui-même n’est pas accessible pour la randonnée pédestre, mais à quelques kilomètres, dans le Parc national de la Yamaska, on trouve des points de vue sur la montagne qui valent le détour.

*** En respectant les distances physiques, bien entendu!

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste senior

Sources images : GUEPE, NASA – NASA’s Earth Observatory, Anne F. Préaux

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