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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Qc-Nature
Toutes les graines sont dans la nature

Tu as sûrement déjà eu dans ton assiette des pois chiches ou des haricots rouges! Ce sont des graines et encore plus, des graines bien différentes, par la couleur, la forme, la texture mais aussi par leur plante d’origine.

Tu as sûrement déjà eu dans ton assiette des pois chiches ou des haricots rouges! Ce sont des graines et encore plus, des graines bien différentes, par la couleur, la forme, la texture mais aussi par leur plante d’origine. Quand tu regardes autour de toi, dans la nature, mais aussi dans ta pantry, tu peux observer pleiiiiin de sortes de graines! Voyons comment on les classe selon des propriétés simples.

Mais juste avant de se lancer, on veut insister sur un détail important à propos des graines : dans chacune d’elle se trouve un embryon, qui, si les bonnes conditions sont rencontrées, deviendra une plante. En résumé, l’efficacité et la conservation de la graine, c’est un vecteur de succès pour les végétaux.

Des graines bien sèches

L’humidité dans la graine

Dans le monde des graines, on sépare les sèches de celles qui sont aqueuses (aka humides) : une différence simple qui se base sur le pourcentage en eau dans la graine. Dans la nature, les graines sèches ont une plus grande longévité. Quand il y a moins d’eau dans la graine, il y a moins de risques qu’elle pourrisse et donc, elle se conserve plus longtemps. Meilleur exemple : les céréales. Parce qu’elles sont sèches, ces graines offrent moins d’options de survie pour les bactéries et les champignons qui on besoin de plus d’eau pour survivre. C’est d’ailleurs pour ça que nos aliments secs peuvent se garder longtemps dans nos placards… Pense à tes spaghettis, ou tes lentilles ou tes haricots.

Bien emballée ou pas

On classe aussi les graines selon leur enveloppe naturelle : la couche extérieure qu’on appelle le tégument. Les plantes créent cette enveloppe qui protège la ou leurs graines afin qu’elles survivent dans le temps aux conditions environnementale, comme la météo et les parasites. L’emballage « nature » des graines diffère selon le type de fruit de la plante et le moyen de dissémination des graines.

En général, tu as dans ton garde-manger des graines qui sont prêtes à être consommées ou à cuire, comme l’orge ou l’avoine. Avant de se retrouver là, on a enlevé leur enveloppe qui est plus ou moins solide, mais surtout riche en cellulose (et on ne digère pas ça, nous, les humains)!

Certaines graines, en plus de leur tégument, ont d’autres enveloppes protectrices. Pense à un épi de maïs : tous les petits grains sont aussi aussi protégés par des feuilles modifiées. (T’as bien compris, quand tu vas à une épluchette de blé d’inde, tu croques dans des centaines de graines!) Un autre exemple serait les graines de haricots qui sont protégées par la gousse, le fruit de la plante.

Les graines à aile cotonneuse de l’asclépiade sont protégées par le fruit de la plante, une gousse.

Les propriétés nutritives

Les graines peuvent aussi être classées selon leurs propriétés nutritives en regardant leur pourcentage en glucides (les sucres), en protéines et en lipides (les gras).

  • une graine est dite protéagineuse lorsqu’elle comporte plus de 45 % de protéines.
  • une graine est dite amylacée lorsqu’elle a plus de 70 % de glucides.
  • une graine est dite oléagineuse lorsqu’elle a plus de 50 % de lipides.

On peut donc obtenir plus facilement de l’huile avec les graines oléagineuses, comme avec le colza ou le tournesol.

C’est dans la couche intermédiaire de la graine, celle qui entoure l’embryon et qui est juste sous le tégument, que se trouve ces éléments nutritifs. On appelle ce tissus de réserves, l’albumen. S’il est bien développé (bien charnu), il contient tout ce que l’embryon nécessitera lors de la germination. Certaines plantes, au contraire, ont un albumen plus mince et les réserves nutritives sont directement dans l’embryon.

Dormance, germination et longévité

La germination, c’est lorsque l’embryon se développe grâce aux réserves de la graine et produit des feuilles (qui lui permettront de faire de la photosynthèse et poursuivre sa croissance). Chez de nombreuses plantes, la germination des graines n’est pas immédiate, et nécessite un petit repos. Cette sieste, c’est la dormance. Elle peut être courte ou longue, toujours selon les espèces et selon la longévité des graines. Par exemple, on observe chez certaines espèces, une dormance obligée allant jusqu’à dix ans avant de germer, c’est un facteur qui ralentit la croissance des populations.

La longévité, c’est le temps que la graine peut survivre avant de germer. C’est un critère qui est influencé par les autres (la qualité et l’épaisseur de la l’enveloppe, la quantité des nutriments, l’humidité dans la graines, etc.). En fouillant les couches du sol, on peut retrouver d’anciennes graines, vieilles de centaines d’années et qui peuvent encore germer, comme avec le lotus.  La berce du Caucase et le nerprun, des espèces envahissantes, présentent aussi une longévité importante (leur graine peut survivre autour de 5 à 7 années dans le sol), ce qui amplifie la problématique. Au contraire, certaines graines ne survivent que quelques semaines dans nature, elles germent donc rapidement. Les graines de peupliers (qu’on voit flotter dans le vent en juin et qui ressemblent à de la neige ouateuse) ont une longévité de quelques jours seulement.

Les graines sont plus qu’essentielles pour les plantes, elles sont littéralement leur assurance-vie. Si une espèce est très successful, c’est probablement parce que les graines sont bien équipées pour se protéger, pour survivre et pour germer. Bien entendu, comme la nature est extrêmement complexe, des tonnes d’autres facteurs entre en ligne de compte : la quantité de graines produites, l’évitement de la compétition, la dissémination, la protection donnée par le fruit…

Sources images : Pixabay, Manfred Richter

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Question du public
Des plantes pour que les pollinisateurs « swipe right »

Parce que nos lecteurs sont très concernés par le bien-être de nos petits pollinisateurs-insectes, on se fait souvent demander quelles espèces de végétaux favoriser pour leur donner un coup de main dans son jardin.

« Quelles plantes devrais-je planter dans mon jardin pour attirer les pollinisateurs? »

Parce que nos lecteurs sont très concernés par le bien-être de nos petits pollinisateurs-insectes, on se fait souvent demander quelles espèces de végétaux favoriser pour leur donner un coup de main dans son jardin.

Pour attirer les pollinisateurs, les végétaux ont développés des traits spécifiques. L’odeur des fleurs en est un important. Tous les pollinisateurs ne trippent pas sur la même fragrance, il y en a donc pour tous les goûts. Mais ce n’est pas tout de sentir, la couleur, la forme de la fleur, la présence de nectar et l’accès au pollen sont tous des critères qui vont déterminer si une plante est attirante ou pas. Alors, voici des plantes qui vont faire swiper à droite les pollinisateurs.

L’ancolie du Canada a des glandes à nectar bien garnies, elle a tout pour être la coqueluche des pollinisateurs!

D’abord, pour donner le plus de chances aux pollinisateurs, tu peux choisir des espèces qui fleurissent tout au long de l’été comme la chicorée sauvage. Ou encore, agencer des espèces qui ont des périodes de floraisons complémentaires. Les pommiers fleurissent au printemps : ses fleurs sont idéales pour les abeilles. Les fleurs roses du thym, qui s’ouvrent en juillet, attirent les coléoptères et les bourdons. À l’automne, c’est l'asclépiade qui est en fleurs et c’est la plante hôte des papillons monarques. Comme ça, ton jardin sera la coqueluche d’une variété d’insectes pour toute la belle saison.

On te propose aussi de favoriser des plantes indigènes, soit des plantes qui viennent d’ici, plutôt que des espèces horticoles*. Comme les plantes de chez nous ont évoluées en même temps que les pollinisateurs d’ici, elles sont bien adaptées à leurs besoins. #âmessoeurs Les plantes d’horticulture favorisent les pollinisateurs qu’on dit généralistes et qui s’adaptent bien à différentes variétés de plantes. Alors, autant donné un coup de main à ceux qui ont moins le tour de s’adapter.

Couleur, sucre et forme

Si tu choisies des plantes à fleurs rouges ou mauves, comme la lavande ou la sauge, les papillons seront ravis. La verge d’or qui a des fleurs jaunes, ou un arbuste tel le robinier faux-acacia qui produit des fleurs blanches en grappes, plairont certainement aux abeilles. Varier les couleurs dans le jardin assure des rendez-vous galants avec une foule de pollinisateurs différents.

Les savoureuses formes des impatientes du Cap ( ˊᵕˋ )♡

Les fleurs bien juteuses qui produisent beaucoup de nectar (les plantes nectarifères) sont sans aucun doute des gros hits. Les plantes vivaces en produisent généralement plus que les annuelles. La monarde fistuleuse et l'eupatoire maculée, qui ont des glandes à nectar bien apparentes, vont attirer tous les insectes friands de p’tit jus sucré. Et ça, y’en a beaucoup!

La forme de l’appareil floral joue aussi un rôle. Certains pollinisateurs, comme les papillons et les abeilles, ont besoin d’une piste d’atterrissage sur la fleur. Les impatientes du cap ont exactement ça : le pétale inférieur est plane et plus large, idéal pour se poser, on l’appelle la lèvre inférieure. D’autres pollinisateurs préfèrent les fleurs tubulaires comme le lilas et l'ancolie du Canada, ou en coupe, comme on en trouve sur le fraisier. À chacun, sa guenille, comme qu’on dit.

Un tilleul d’Amérique en fleur, c’est de la magie

S/o au tilleul d’Amérique

Quand on pense à attirer les pollinisateurs, on pense souvent aux plantes herbacées qui remplissent les plates-bandes. On oublie trop souvent que les arbres peuvent eux aussi faciliter la vie aux pollinisateurs. Le tilleul d’Amérique est le tombeur de tous ces pollinisateurs. Il est connu pour ses fleurs très odorantes qui produisent beaucoup de nectar. Un deux pour un dont les papillons et les abeilles ne peuvent se passer. Mais ce n’est pas tout. Les lapins à queue blanche et les souris se régalent de son écorce, les écureuils et nombre d’oiseaux se cachent dans son feuillage touffu et mangent les graines de ses fruits secs. Sans parler des chenilles qui grignotent ses feuilles. Planter un tilleul**, c’est pas seulement un bon coup pour flirter avec les pollinisateurs, c’est un véritable home run pour la biodiversité.

NOTES

* Les plantes horticoles sont des espèces importées d’ailleurs à des fins strictement décoratives.

** C’est aussi bon pour toutes les sortes d’arbres, mais le tilleul d’Amérique est indigène et quand il est en fleur, il sent comme le paradis.

Sources images : Pexel Tony Alter, Plant Image Library

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Qc-Nature
La Loco-Motion

Dans sa définition la plus simple, le mouvement chez les animaux, c’est lorsque les muscles du corps se contractent. Toutefois, ça ne correspondent pas tous à la définition de locomotion. Voyons ça de plus près.

Le mouvement (dans ses fonctions biologiques) est le fait de bouger une partie de son corps. Dans sa définition la plus simple, le mouvement chez les animaux, c’est lorsque les muscles du corps se contractent, commandés par le système nerveux. Cette contraction permet le mouvement de certaines parties du corps. Les oreilles d’un lapin à queue blanche qui s’agitent, les paupières d’un caribou qui se ferment, la poussée d'un requin dans l’estuaire du Saint-Laurent. Toutefois, ces mouvements ne correspondent pas tous à la définition de locomotion. Quand on parle de locomotion, on induit que l’organisme vivant se déplace dans son environnement, de manière plus global. Voyons ça de plus près.

D’abord, la plupart des animaux sont équipés pour se déplacer d’un point à un autre. Ces adaptations physiques, qui rendent possible les déplacements, sont variées et complexes puisque la locomotion est vitale (et on sait que c’est important de survivre…) : recherche de nourriture et de partenaires, exploration de territoires, changement de milieu lorsque celui-ci est défavorable, etc.

Il existe des types de locomotion actives, qui sont dictées par le corps, mais aussi des types passifs, où les aléas du terrain contrôlent le mouvement. Mais dans tous les cas, la locomotion est intimement liée au milieu. Voici pourquoi.

Dans l’eau

C’est dans l’eau que les premiers êtres vivants sont apparus et ont commencé à se déplacer pour trouver des ressources. La stratégie la plus ancienne (probablement) serait celle des cils et des flagelles. Chez les minuscules organismes unicellulaires, le corps peut être couvert de cils qui oscillent et leur permettent d’avancer dans l’eau. Les flagelles ressemblent aux cils, mais ils sont généralement plus longs et regroupés à un même endroit sur le corps.

Des beaux cils autour de ce Colpoda inflata
Comment ne pas remarquer les flagelles de Naegleria fowleri

Évidemment, les nageoires ont vite fait leur apparition pour faciliter les déplacements dans l’eau. Les variantes des nageoires sont nombreuses en fonction de leur position sur le corps, leur forme et leur composition. Ce sont les ondulations du corps ou le battement de la nageoire qui permet le déplacement dans l’eau.

Les poissons ont des nageoires (bien entendu), mais ils ne sont pas les seuls. Les phoques, les morses, les dugongs et les cétacés, comme les bélugas, en ont eux aussi, tout comme les tortues marines (qui ont des palettes natatoires) et les calmars*. Des organes spécialisés rendent aussi possible les déplacements sous l’eau, comme les siphons (le tube sous la tête de la pieuvre sur cette photo) et les tentacules des céphalopodes qui leur permettent de se propulser dans l’eau. La coquille des moules s’ouvre et se ferme à l’aide d’une membrane élastique (créant l’effet d’un ressort) pour nager. D’autres, comme les méduses qui se laissent flotter et le plancton en suspension dans l’eau, font de la locomotion passive aquatique.

Dugong love (´∩。• ᵕ •。∩`)
Shoutout à la nageoire dorsale de la perchaude qui est pas mal spiky!

Sur terre

Contrairement à la locomotion aquatique, les adaptations permettant le déplacement sur terre doivent prendre en compte la pesanteur, l’équilibre et la solidité du squelette (interne ou externe). Très important**. D’abord, les membres locomoteurs pour la marche, la course et le saut sont extrêmement variés et dépendent souvent de l’accès à la nourriture et des contraintes environnementales. Les pattes des fourmis, des éléphants et des crocodiles sont faites pour la marche, mais sont bien différentes selon leurs adaptations respectives. Même scénario pour les sauterelles, les lièvres et les kangourous qui sont adaptés pour le saut, tandis que les guépards, les chevaux et les autruches, le sont pour la course.

Voici des pattes pour courir!

Des petites pattes pour sauter…
… et des grosses pattes pour marcher.

Chez les animaux terrestres, on retrouve aussi le mouvement de reptation : une création d’ondulations (ou de vagues) dans le corps ou une partie du corps qui permet à l’individu de se déplacer dans l’espace. C’est un beau mot pour dire « ramper ». Les vers et les escargots en sont de bons exemples. Les serpents*** et la famille des Phocidés (les phoques et les éléphants de mer) utilisent aussi des formes de reptation pour se déplacer sur le sol.

Certains animaux comme le pangolin et l’araignée roue (Carparachne aureoflava) utilisent la pente du terrain pour se déplacer en roulant : comme ils utilisent la gravité, on considère que c’est une locomotion passive.

Dans les airs

Le vol est la plus récente stratégie de locomotion chez les animaux. Par récente, on veut dire que les premiers organismes volants seraient apparus il y a 350 millions d’années. Très récent. Le vol a permis à des espèces de parcourir rapidement des distances impressionnantes et de coloniser des nouveaux milieux. C’est d’ailleurs le cas pour les insectes qui sont ainsi devenus le groupe des vivants le mieux représenté sur la planète.

Chez les vertébrés, on distingue deux types de vol principaux : le vol plané (passif) où l’animal utilise les courants d’air pour se maintenir en vol, comme le fait le polatouche (ou l’écureuil volant), et le vol battu avec le mouvement des ailes, comme le font les chauves-souris.

Les oiseaux sont les fiers représentants des vertébrés ailés. La forme de leurs ailes, leurs plumes et le fait qu’ils ont des os creux (donc plus légers que les nôtres, par exemple, qui sont pleins) leur permettent de voler. Des acrobaties et des records, les oiseaux en sont capables. L’animal le plus rapide de la planète est le faucon pèlerin qui, en piqué, peut atteindre l’impressionnante vitesse de 320 km/h.

Le faucon pèlerin, le grand champion du vol

Les autres

Il existe bien d’autres exemples de locomotion, par exemple, les parasites qui s’attachent à un hôte pour se déplacer.

Et il y a les animaux qui sont sessiles, soit ceux qui sont attachés au substrat. Les éponges de mers, les coraux et beaucoup de bivalves se trouvant dans la zone du médiolittoral, sont des bon exemples. Malgré leur immobilité générale, ces animaux peuvent souvent se déplacer quand même. Les éponges de mer, par exemple, on un stade de vie mobile avant de s’attacher définitivement au fond de l’eau. Et c’est aussi une question d’échelle à laquelle on observe un organisme : à l’échelle de l'écosystème côtier une moule est immobile une fois fixée à son support; à l’échelle du rocher, la moule est capable de se déplacer.

Les mouvements chez les animaux sont bien complexes. Nous avons couvert ici qu’une infime partie du sujet et principalement l’aspect physique. Les raisons, les déclencheurs et les exceptions sont tous aussi fascinants. Et quand est-il des plantes?**** Elles aussi sont adaptées pour la locomotion, plutôt passive, c’est vrai, mais de la locomotion tout de même. Les modes de dissémination des graines, le déplacement du pollen par le vent ou des spores des fougères dans l’eau, c’est de la locomotion! Enfin, les déplacements, il y en a partout et tout le temps dans notre belle nature. Ça bouge en titi.

NOTES

* Les calmars possèdent de chaque côté de leur tête deux ailettes qui aident à leur déplacement dans l’eau.

** Sur la terre ferme, une baleine, ne pourrait JAMAIS supporter le poids de son corps avec ses nageoires. On observe que dans l’eau, la résistance à la friction de l’eau et la flottabilité priment dans la sélection naturelle.

*** Chez les serpents, ce n’est pas un mouvement de reptation à proprement parler. C’est plutôt le frottement de leur écailles sur le sol qui permet à leurs muscles de les projeter vers l’avant.

**** Les plantes sont aussi connues pour se mouvoir selon leur environnement. On appelle tropisme le phénomène de réaction de croissance d’un végétal à un facteur positif ou négatif du milieu. Par exemple, une plante qui manque de lumière pourrait changer son axe de croissance pour en avoir davantage.

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste senior

Sources images : Eugen Lehle, USCDC, US Fish & Wildlife Service, Robert Colletta, Pixnio, Charles J Sharp, Roy Buri, Ron Knight

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Vedette du mois
Ça saute, c’est une sauterelle

Souvent, l’été, quand il fait beau soleil, on entend ce son. C’est le très caractéristique chant de nos orthoptères. « Quessé ça? » C’est un groupe d’insectes sauteurs, qui se fait appeler de manière générique des sauterelles.

Souvent, l’été, quand il fait beau soleil, on entend ce son. C’est le très caractéristique chant de nos orthoptères. « Quessé ça? » C’est un groupe d’insectes sauteurs, qui se fait appeler de manière générique des sauterelles. « C’est vert, ça saute, ça fait du bruit, c’est une sauterelle… » Pas tout à fait. Le groupe des orthoptères, bien qu’il inclut des sauterelles véritables, c’est en fait une soixantaine d’espèces différentes qui arpentent nos gazons, nos prairies et nos terrains vagues tout au long de l’été.

Presque tous les orthoptères sont herbivores et adorent grignoter les jeunes pousses avec leurs pièces buccales adaptées pour broyer les feuilles. On les trouve donc dans les herbes hautes et les buissons. Une autre caractéristique qui les unit c’est qu’ils se développent par une métamorphose incomplète. Plutôt que de passer par un stade dans un cocon (comme chez les papillons par exemple), les orthoptères se développent par des mues successives. Donc, les bébés sauterelles ressemblent comme deux gouttes d’eau aux adultes (imagos), mais en minuscule. (Voir cette photo d’une larve de criquet!(♥→o←♥)) Et finalement, ce sont les spécialistes des sports de saut. On trouve dans leurs fémurs postérieurs super musclés une substance qui leur permet de bondir, l’élastine.

On démêle donc juste pour toi, les « sauterelles » les plus communes :

Les scuddéries

On a au Québec deux espèces de sauterelles (les vraies de vraies) qu’on appelle des sauterelles vertes : la scuddérie à ailes oblongues et la scuddérie à ailes larges. On ne trouve pas que des vertes, leur corps aplati peut aussi être jaune ou rose quand les populations sont très nombreuses. Ce sont de gros insectes mais qui se camouflent tellement bien dans le feuillage, qu’ils sont difficiles à observer. Pour les distinguer des autres orthoptères, il faut observer leurs antennes, elles sont tellement longues qu’elles dépassent l’abdomen.

Les grillons

Probablement que la gang des grillons est la plus facile à identifier puisqu’ils se distinguent par leur couleur. En général, ils sont complètement noirs ou bruns, assez loin des coloris des autres orthoptères. La femelle est pourvu d’un ovipositeur qui lui permet de pondre ses œufs dans le sol.

Les criquets

Comme le grillon, les criquets peuvent aussi avoir du brun variant jusqu’au vert. Leurs pattes arrières sont souvent rouges avec un motif qui ressemble aux nervures d’une feuille. Contrairement aux scuddéries, les criquets ont des antennes plus courtes (et ils sont, de manière générale, beaucoup plus petits que les sauterelles). Chez bien des insectes chanteurs, c’est seulement les mâles produisent des sons, mais les femelles criquets produisent aussi des stridulations. Certaines espèces de criquet, lorsqu’elles sautent, déploient leurs ailes postérieures pour afficher des couleurs vives afin d’effrayer un possible prédateur. Un peu comme le fait la mante religieuse.

Les oécanthes

La cerise sur le sunday des orthoptères ce sont les oécanthes. Elles ressemblent beaucoup aux sauterelles vertes, mais elles sont plus petites. Ces insectes vert jaunâtre font exception dans leur groupe parce qu’ils sont omnivores. Ils se régalent de feuilles, mais c’est commun de les voir muncher sur des plus petits insectes comme des pucerons. En plus, une de nos espèces, l’oécanthe thermomètre, ajuste le rythme de ses sons selon le temps qu’il fait.

À cette liste de « sauterelles » du Québec, on ajoute les decticelles, le porte-épée, les camellines, la némobie des prés… Les orthoptères, en plus d’être les kings des herbes hautes et du saut en longueur, ils sont la trame sonore de nos étés, alors pourquoi pas apprendre à différencier les espèces plus communes.

Sources images : Pxfuel, Kevin Judge, Sharp Photography, Wiki

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Qc-Nature
Les stridulations des orthoptères, les p’tits Pavarotti

T’as surement déjà entendu des stridulations une belle fin d’après-midi de juillet, chaude et ensoleillée. Ces bruits, qui peuvent se décliner en différentes gammes et tonalités, ce sont des insectes qui communiquent ensemble.

T’as surement déjà entendu ce son par une belle fin d’après-midi de juillet, chaude et ensoleillée. Ces bruits, qui peuvent se décliner en différentes gammes et tonalités, ce sont des insectes qui communiquent ensemble. Les sons ne sont pas émis par des cordes vocales (ou par un syrinx comme chez les oiseaux); les insectes n’en ont simplement pas. Ils les produisent plutôt en frottant différentes structures de son corps, variant selon les espèces.

On appelle ça des stridulations. On les associe, le plus souvent, aux orthoptères, a.k.a. les criquets, les sauterelles et les grillons, qui sont de véritables prodiges. De vrais p’tits Pavarotti.

Un p'tit criquet-Pavarotti

Les stridulations ont des rôles multiples* notamment pour la sélection sexuelle, alors que le mâle essaie d’impressionner les femelles par diverses démonstrations. Il est supposé que les femelles choisissent les mâles émettant les stridulations les plus puissantes. Ces chants peuvent aussi servir à la protection ou la détermination d’un territoire par un mâle : les grillons, par exemple, font des combats de chant entre mâles pour la domination des branches ou des brindilles les plus hautes. Ainsi, pour le mâle positionné plus en hauteur, ses stridulations porteront plus loin et pourraient arriver à plus de femelles.

Pour capter les sons, les orthoptères sont munies de tympans : une membrane tendue pouvant se situer sur les pattes ou sur l’abdomen.  

Des instruments intégrés

Chez les grillons et les sauterelles, les stridulations sont émises par le frottement de leurs élytres. Quessé ça des élytres? Ce sont des ailes rigides que certaines espèces d’insectes possèdent et qui protègent les ailes de vol, plus fines et plus fragiles. Au repos, les élytres recouvrent les ailes postérieures, et en vol, elles ne battent pas, elles sont simplement relevées dans les airs. C’est une caractéristique qu’on associe souvent aux coléoptères, comme la coccinelle (on voit super bien sur cette photo les élytres relevées d’une ladybug qui s’apprête à décoller), mais plusieurs autres groupes d’insectes en possèdent aussi, dont nos mélodiques orthoptères.  

Alors, on trouve sur la face intérieure d’une des élytres des grillons et des sauterelles une série de petites dents microscopiques qu’on appelle la râpe stridulatoire, et sur l’autre, un grattoir, le plectrum. Quand l’insecte ouvre et ferme ses élytres, le plectrum frappe les dents de la râpe et la musique s’en suit. Chaque micro-variation dans la stridulation correspond à une dent qui passe sur le plectrum. C’est comme jouer du güiro ou encore, comme le principe d’un tourne-disque alors que la pointe de lecture (l’aiguille) frotte sur les sillons du disque.

On voit le frottement des élytres sur ce clip d’une sauterelle verte.

Et on voit encore mieux sur ce vidéo d’un grillon.

Le criquet des champs utilise une toute autre technique pour produire ses stridulations. La face interne de ses pattes arrières est dentée. Pour chanter, il doit donc frotter sa patte sur le rebord durci de ses élytres. Et le tour est joué pour une symphonie!

Ce clip te donne une bonne idée du mouvement stridulatoire des criquets des champs.

Shoutout à un chanteur bien calibré

L’oécanthe thermomètre remporte l’ADISQ pour la chanson la plus synchronisée avec la météo! Le chant nocturne (ou de fin de journée) de cet orthoptère est très particulier. Il fait vibrer ses ailes, qui frottent ensemble à la manière des grillons et des sauterelles. En écoutant attentivement sa série de Bru-Bru-Bru-Bru…, on peut mesurer la température. Plus le chant est rapide, plus il fait chaud, alors qu’il ralentit s’il fait plus frais. On dit qu’on peut compter le nombre de stridulations (chaque Bru) pendant 7 secondes, et additionner 5 au chiffre obtenu. Le résultat est la température du moment en Celsius. Est-ce que c’est scientifiquement prouvé? Non. Est-ce que ça marche à tous coups? Non plus. Est-ce que c’est méga le fun à essayer? Absolument!

Oécanthe, quel temps fait-il?

Les autres histoires

Les orthoptères ne sont pas les seuls à faire de la musique chez les insectes, pas du tout. Mais il faut avouer que leur talent et leur chant sont reconnus et reconnaissables. Parmi les autres musiciens miniatures, faiseurs de stridulations, on compte aussi bien des coléoptères. Il peuvent entre autre faire vibrer leur ailes, comme les orthoptères. Certaines frottent aussi leur ailes sur leur abdomen, d’autres frottent deux sections de leur thorax. La larve du coléoptère Passales est munie d’une râpe stridulatoire sur sa patte qui est grattée par une autre patte. Et si on sort du groupe des coléoptères, on pourrait aussi nommer les punaises (les hémiptères) comme insectes qui stridulent. Les exemples sont nombreux.

Mais les stridulations, ce n’est pas tout. Les insectes produisent aussi d’autres types de sons. Les blattes sifflent, les bourdons bourdonnent, les cigales font de la distorsion de membrane, les termites jouent des percussions.** À travers les brins d’herbe et les pissenlits, ne se cachent pas seulement que des p’tits Pavarotti, mais bien l’orchestre au grand complet!

NOTES

* Certains arthropodes, l'embranchement qui regroupe les insectes, les arachnides, les crustacés (comme les crabes) et les myriapodes (les mille-pattes, les centipèdes, les scutigères, etc.), qui ne sont pas des insectes, produisent aussi des stridulations. Elles ont plus souvent comme fonction d’effrayer et d’éloigner les prédateurs, comme chez les mygales, certaines tarentules et des crabes.

Des serpents, des poissons et certains oiseaux ont aussi des adaptations physiques qui leur permettent de produire des stridulations par frottement.

** On y reviendra à toute cette musique d’insectes. Il y en a long à dire!!

Sources images : Ian Kirk, Lon & Queta

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