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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Choix du naturaliste
Le printemps, aussi délicieux que magnifique

Le printemps est probablement une des saisons les plus attendues à travers le monde. Elle est renaissante, sucrée, poétique et gustative. Elle est synonyme de lumière, de changement et bien entendu, de science.

Cette saison est probablement l'une des plus attendues à travers le monde. Elle est renaissante, sucrée, poétique et gustative. Elle est synonyme de lumière, de changement et bien entendu, de science.  

Nous n’allons pas aborder les œuvres artistiques de Botticelli ou de Vivaldi, ni les mouvements politiques, tel que le printemps érable. Nous allons plutôt nous concentrer sur ses caractéristiques agricoles, météorologiques et astronomiques qui influencent fortement les cultures et les coutumes particulières des régions nordiques américaines.  

Les perce-neige sont parmi les premières plantes à apparaître au printemps!

Semences et sucres

D’abord, le printemps est agricole. Après trois ou quatre mois de neige et de températures bien froides, les populations nordiques attendent le retour des temps cléments. Avant l’été où il fait bon prendre des vacances en regardant pousser les champs, il est primordial de semer les graines qui nourriront le monde entier. Oui oui, pratiquement le monde entier, car une bonne partie de nos produits régionaux sont exportés pour être dégustés à l’étranger.  

Mais ce n’est pas qu’une saison où l’on sème nos fruits et légumes, c’est également une saison très importante pour une récolte bien spécifique en Amérique du Nord... Certain que tu sais de quoi il est question. C’est un liquide très prisé à travers le monde et qui ne provient pas de plantes agricoles, mais bien des arbres. Il s’agit bien sûr de notre fameux sirop d’érable. Ce sont surtout les régions situées au Nord-Est des Amériques qui récoltent cette délicieuse sève le printemps venu.

Tout au long de l’année, les racines ont emmagasiné des sucres. C’est grâce à ces réserves que les érables affrontent la période hivernale. Lorsque le dégel printanier arrive enfin, la sève sucrée sert naturellement pour l'éclosion des bourgeons. C’est aussi l’heure de la récolte. Attention! Il faut récolter au bon moment : alors qu’il fait seulement quelques degrés au-dessus de 0°C le jour et quelques degrés en-dessous la nuit. Ne t’inquiète pas, on laisse bien assez de sève aux arbres pour accomplir leurs fonctions vitales, on n‘en siphonne qu’un petit 5 % totale pour chaque arbre.

Une question d’inclinaison

Attention, savais-tu qu’au printemps, et à l’automne, la Terre est plus proche du Soleil qu’elle ne l’est en hiver ou en été ? Eh oui! Il faut bien comprendre que ce n’est pas la distance avec notre étoile qui influence les saisons, mais bien l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre. Voyons ça de plus près !

Le printemps est bien sûr le moment de l’année où les jours commencent à rallonger. En effet, c’est désormais autour du 20 mars, et non plus le 21 mars des dernières décennies, que notre vaisseau spatial arrive à un endroit bien précis au tournant de sa course autour de notre Soleil. C’est le grand équinoxe du printemps (il y en a un également en automne). À cette période, le jour et la nuit auraient normalement la même durée partout sur terre. Mais, l’axe de rotation de la planète n’est pas parfaitement vertical : il a une inclinaison de 23,4°, qui fait en sorte que certaines régions ont leur « équiluxe » (équi pour égale; luxe pour lumière) quelques jours avant ou bien quelques jours après avoir passé le point d’équinoxe. Ainsi, à notre latitude, autour de Montréal par exemple, cette journée parfaitement égale en luminosité arrive environ trois jours avant l’équinoxe astronomique.  

Lors de cette journée, ce qui est encore plus incroyable, c’est que le Soleil ne semble pas couché alors qu’il l’est véritablement dans sa position géographique. La réfraction des rayons solaires dans l’atmosphère donne l’illusion que le Soleil est toujours au-dessus de la ligne d’horizon!

Si tu veux savoir à quelle heure exactement surviennent les équinoxes, tu n’as qu’à te rendre sur le site du Conseil national de recherche du Canada, en suivant le chemin des saisons.  

C’est le début d’un temps nouveau

Enfin, le printemps est aussi signe de renaissance. Après avoir passé une grande partie de l’hiver à l’intérieur, les gens sortent dehors plus longtemps, et même plus tard. Tout le monde le sait, on troque vite nos manteaux d'hiver pour nos petits shorts dès les premiers 10°C! Au printemps, la température et la luminosité reviennent en force. C'est le moment de faire le plein de vitamine D en provenance du Soleil, mais c’est aussi le moment pour faire attention aux coups de soleil, car le rayonnement ultraviolet (U.V.) bat son plein!  

C’est aussi le grand retour des oiseaux migrateurs. Tu ne sais pas à quel point il est bénéfique d’entendre et de voir les oiseaux pour aider notre moral. D’autant plus que la verdure reprend ses droits à vitesse grand V, ce qui fait d’autant plus le bonheur de notre humeur! Les animaux qui hibernent se réveillent. Ils doivent trouver de la nourriture qui est malheureusement restreinte avant l’éclosion des premiers bourgeons et des premières fleurs printanières. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est impératif de laisser pousser les pissenlits et de les conserver le plus longtemps possible afin de favoriser la reprise du travail ô combien important des pollinisateurs butineurs. Sans eux, il n’y aurait pas de récoltes et beaucoup moins de couleurs et de variété partout où nous allons pour nous faire revivre un printemps aussi délicieux que magnifique!

Par François-Vivier, éducateur-naturaliste

Sources images : Pixabay, Pixabay, Pixabay


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Vedette du mois
Le cycle des saisons

La Terre tourne sur elle-même, autour de son axe central, alors qu’elle avance sur son orbite. Cet axe est légèrement incliné et cet angle d’à peine 23,4° est le moteur du changement des saisons : un show grandeur nature!

On sait qu’en 365 jours, notre planète complète le parcours de son orbite autour du Soleil. Ce grand tour, c’est la révolution de la Terre. On sait que la Terre tourne sur elle-même*, autour de son axe central, au fur et à mesure qu’elle avance sur son orbite. Mais est-ce qu’on sait que cet axe est légèrement incliné et que cet angle d’à peine 23,4° est le moteur du plus beau spectacle de la nature? Le changement des saisons, de l’hiver au printemps, de l’été jusqu’à l’automne, ça, mesdames et messieurs, c’est un show grandeur nature!  

 

Le tilt de la Terre

Une orbite (A), c’est la trajectoire d’un objet (X) dans l’espace autour d’un autre objet (Y). Quand l’orbite est déterminée, on imagine un espace plat en forme de disque qui relie le centre de l’objet en orbite au centre de l’objet autour duquel il orbite. C’est le plan orbital (B, étant une fraction du plan orbital).  

L’axe central (C) de la Terre** est incliné par rapport à son plan orbital. La Terre est donc légèrement penchée et tourne autour de cet axe. (D’ailleurs, l’axe de rotation ne change jamais au cours de sa révolution.) À cause de cette inclinaison, à certains moments sur son orbite, l’un ou l’autre des hémisphères*** de la Terre (D) se trouve plus près du Soleil. Lorsqu’un hémisphère (Nord ou Sud) est incliné vers le Soleil, les jours sont plus longs et plus chauds. Au contraire, lorsqu’il n’est plus incliné vers le Soleil, les journées sont plus courtes et plus froides. C’est ce qui crée le cycle des saisons.****

 

Une définition de saison

On pourrait définir une saison comme une période de temps qui revient annuellement et qui se distingue des autres par sa température, sa photopériode (soit la partie de la journée durant laquelle il y a de la lumière) et, conséquemment, par sa météo.  

Pour les habitants de l’hémisphère Nord, comme nous, les Québécois, l‘été commence le 20 ou 21 juin (le solstice d’été); c’est le jour avec la plus longue photopériode. À ce moment, l’hémisphère Nord est incliné vers le Soleil. Il reçoit alors plus longtemps les rayons solaires qu’en hiver, quand l’hémisphère Nord est incliné en direction opposé au Soleil. L’hiver débute le 21 ou le 22 décembre (au solstice d’hiver). C’est donc le jour avec la plus courte photopériode. Le printemps commence le 20 ou le 21 mars et l’automne, le 22 ou 23 septembre, les deux moments de l’année (les équinoxes) où il y a une équivalence entre la durée du jour et de la nuit.  

 

La grande opposition

On sait maintenant que lorsqu’un des hémisphères est plus rapproché du Soleil, l’autre est nécessairement plus éloigné. Cela signifie que les saisons sont inversées d’un hémisphère à l’autre. Alors, quand le Québec entame la saison hivernale en décembre, au même moment, c’est l’été qui commence en Australie! Eh oui, tu as bien compris! Ça veut dire que pour nos voisins de l’hémisphère Sud, l’hiver commence en juin, alors qu’on prépare nos vacances d’été! Un monde à l’envers (c’est le cas de le dire!).  

Mais qu’arrive-t-il lorsqu’on se trouve dans la zone centrale de la Terre, près de l’équateur? Le changement des saisons y est presque nul. La température et la photopériode ne varient que très peu. Plutôt que de passer à travers le cycle complet de quatre saisons, on y vit plutôt que deux périodes distinctes : une plus humide (la saison des pluies) et une plus sèche (la saison sèche). Le cycle complet des saisons est donc un phénomène qui se vit dans les latitudes intermédiaires des hémisphères.  

Il faut donc comprendre qu’on est pas mal chanceux ici de voir tous les ans, immuablement, les paysages changer sous nos yeux. On passe du manteau blanc de neige, aux prairies qui verdissent. Les animaux se réveillent, les oiseaux reviennent. On voit les bougeons éclore, le soleil chauffer les feuilles et les canicules. Et finalement, le vent revient, les feuilles se colorent, les oiseaux repartent et c’est la première neige. Ça, c’est un spectacle qui n’est pas donné à tout le monde.  

NOTES

* En 24 h, la Terre fait un tour sur elle-même.

** Quand on parle de l’axe d’une planète, c’est une ligne droite invisible entre ses deux pôles. C’est le centre de la rotation de la planète.  

*** Un hémisphère, c’est chacune des deux moitiés du globe terrestre (selon le Larousse), ou de tout objet céleste, plus ou moins sphérique.  

**** L’orbite de la Terre n’est pas un cercle parfait, il est plutôt allongé. On pourrait croire que lorsque la Terre accède au point de son orbite le plus proche du Soleil (le périhélie), il fait plus chaud. Eh bien, non! Le périhélie est atteint en janvier, et le point le plus éloigné (l’aphélie), en plein été. Cette déformation a des impacts tellement petits sur notre climat, en comparaison avec l’inclinaison de l’axe de rotation, qu’elle n’influence pas le changement des saisons.

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste senior

Sources images : GUEPE, Pixabay, Pixabay

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Question du public
Le sommeil des girafes, et autres quadrupèdes étonnants

On a toutes et tous des manières bien différentes et particulières de dormir : sur le ventre, le dos, sur le côté, recroquevillé, en étoile... pour des animaux, le sommeil ne peut se faire que dans des positions bien précises.

Comment dorment les girafes?

Ah, dormir! Si tu es une marmotte comme moi qui adore dormir, tu le sais déjà, on a toutes et tous des manières bien différentes et particulières de dormir : sur le ventre, le dos, sur le côté, recroquevillé, en étoile ou un peu dans tous les sens. Ce n’est pas propre à l’espèce humaine : les chiens et les chats, entre autres, ont aussi des positions de sommeil bien particulières. Mon cell. regorge de photos de mon cher félin dormant dans toutes les positions possibles et imaginables… Cependant, pour certains animaux qui ont une stature particulière, comme les girafes, le sommeil ne peut parfois se faire que dans des positions bien précises. La souplesse n’est pas donnée à tout le monde!  

Cas 1 : Le sommeil des chevaux

Puisqu’on ne voit pas souvent un cheval se coucher ou s’assoir, il nous arrive souvent de nous demander si cet animal dort debout. Plus besoin de passer des nuits d’insomnie à te demander si oui ou non un cheval, ça dort debout : la réponse est oui, mais pas seulement!  

Alors que tu prends souvent la même position lors de ta sieste ou pour passer la nuit (à part si tu as la capacité miraculeuse de dormir assis sans te casser le cou au passage…), le cheval peut dormir dans plusieurs positions : debout, assis ou complètement couché! Cependant, la position dans laquelle un cheval dort ne dépend pas de son envie, mais du sentiment de sécurité. De plus, la position impacte le type de sommeil dans lequel il se plonge.  

Si le cheval est assis, c’est-à-dire couché sur la poitrine, les pattes repliées sous le corps et la tête droite – aussi appelé « couché en vache » –, il tombe dans un sommeil à ondes lentes. Il sera alors capable de se redresser relativement vite en cas de danger. Si le cheval est allongé de côté sur le flanc avec les jambes et la tête étendues sur le côté, il rentre dans un sommeil paradoxal, donc plus profond. Et s’il dort debout, c’est qu’il ne se sent pas en sécurité. Il somnole plutôt. En cas de danger, il aura beaucoup plus de facilité à s’enfuir rapidement!  

À savoir, quelle que soit la position, leur sommeil ne dure pas plus que 20 minutes!

Un cheval qui dort ben dur

Tu vas me dire, mais c’est quoi le rapport avec les girafes? J’y arrive! Alors, comment ça dort une girafe?

Cas 2 : Le sommeil des girafes

Parmi les animaux à la morphologie étonnante figure une grande espèce africaine bien particulière : la girafe. Son TRÈS long cou et sa taille imposante auront amené de nombreux questionnements. En effet, ce cou immense lui permet d’accéder à de précieuses feuilles vertes en haut des arbres de la savane et a entrainé de nombreuses adaptations dans son corps pour qu’il fonctionne à merveille. C’est notamment le cas de son système sanguin. Afin d’amener assez de sang oxygéné à sa tête, il faut un cœur capable de propulser le sang avec assez de pression. Mais ça, on y reviendra!

Une autre question se pose face à cet étrange animal : comment est-ce qu’on dort avec un cou pareil? Un peu à la manière des chevaux, la girafe peut somnoler debout, de jour comme de nuit. En effet, elle n’a pas besoin de beaucoup de sommeil : seulement 4 ou 5 heures par jour! Son sommeil est donc constitué de plusieurs siestes ne dépassant pas 20 minutes, et de 3 à 4 heures de sommeil profond.

Pour ce sommeil profond, elle peut rester debout. Mais ce n’est pas toujours le cas. Puisque la girafe a peu de prédateurs dans la savane, elle peut se sentir à l’aise de s’installer confortablement pour ses heures de vrai sommeil. La définition de confortable lui est cependant très différente de la nôtre. Alors que nous dormons couchés, bien au chaud sous une couette douillette et sur un matelas moelleux, la girafe a une position bien particulière : posée sur le sol, les pattes repliées sous son corps, elle renverse son cou vers l’arrière et pose sa tête sur son dos.  

Bonne nuit!
Crédit : Marc (flickr)

Une scène bien étrange et qui nous semblerait pour le moins inconfortable! Fait intéressant : puisqu’elles peuvent dormir debout aisément, seulement 5 % des girafes adultes dorment dans cette position couchée étonnante!

 

Autres dormeurs étranges et où les trouver

Évidemment, les chevaux ou les girafes ne sont pas les seuls animaux ayant des positions de sommeil particulières. Plusieurs grands singes, tels que les bonobos, gorilles, chimpanzés et orang-outans dorment en hauteur sur des plateformes qu’ils ont mises en place pour éviter les prédateurs. Les léopards peuvent dormir en hauteur, couchés sur des branches. Il en va de même pour les paresseux ou encore les koalas, qui dorment dans la canopée.

Les baleines et dauphins peuvent dormir en pleine traversée de l’océan, en mettant la moitié de leur cerveau en veille (on t'explique ça ici), exploit que peuvent aussi réaliser les martinets noirs en plein vol lors de leur migration de l’Europe vers le sud de l’Afrique! (On y reviendra à ça aussi!) Certaines loutres de mer peuvent même somnoler en pleine eau, flottant sur le dos!

Si le sommeil est aussi varié dans le règne animal, autant en méthode qu’en durée, c’est aussi et surtout une question de sureté. Contrairement aux humains qui peuvent dormir longtemps en sécurité dans leurs maisons, beaucoup d’herbivores ne dorment pas beaucoup, car ils doivent surveiller les prédateurs et aller chercher de la nourriture. Il en va de même pour certains prédateurs qui ont besoin de chasser en quantité : pas facile de surveiller des proies potentielles si l’on dort profondément!

Par Julie, chargée des projets

Sources images : Andrew Gray, Marc (flickr)

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317
Quoi faire?
La décomposition

Une feuille tombe dans la forêt. Et une autre. Et une autre... Si les feuilles s’entassent au sol, pourquoi le tapis de feuilles mortes dans la forêt n’est-il pas plus épais ou du moins, pourquoi ne semble-t-il pas l'être?

Une feuille orangée tombe sur le sol de la forêt. Et une autre. Et une autre... Si les feuilles s’entassent au sol, pourquoi le tapis de feuilles mortes dans la forêt n’est-il pas plus épais ou du moins, pourquoi ne semble-t-il pas l'être? Parce que les feuilles ont été décomposées. À notre insu, la matière organique, soit les résidus végétaux et animaux qui se retrouvent au sol, subissent des transformations avec le temps, selon les conditions physiques qui les entourent. Cette suite de transformations, c’est la décomposition.

De A à Z

D’abord, l’eau sera mélangée à la matière organique et au sol par ruissellement et infiltration. Lors de son passage, cette eau dissout certaines matières, c’est le tout début de la décomposition.

Ensuite, la matière restante sera fragmentée par les macro-organismes*. Les vers de terre, nématodes, mille-pattes, escargots et coléoptères en tout genre se nourrissent des résidus organiques en se déplaçant dans le sol, ce qui mélange le tout! Cette incorporation rend le sol homogène et produit des particules organiques pour les bactéries.

Ces dernières, et d’autres micro-organismes**, comme les champignons et les actinomycètes, qui arrivent en fin de parcours pour s’attaquer aux matières qui « résistent encore et toujours aux envahisseurs » (comme le village d’Astérix, haha!), entrent en scène pour le catabolisme enzymatique. Qu’est-ce que c’est? C’est la dégradation des molécules de la matière lorsque les micro-organismes s’en nourrissent***. Pour ce faire, ils sécrètent des enzymes qui attaquent la matière organique et transforment ses molécules pour qu’elles deviennent solubles (donc possiblement dissoutes et ainsi, facilement absorbables****).

À certaines conditions

Un jour, un mois, un siècle…. La vitesse de décomposition de la matière dépend des organismes qui la dégradent et des conditions dans lesquelles elle se trouve. Le climat, la température et l’abondance de l’eau (ou d’humidité dans le sol) font varier les espèces de la faune du sol et les communautés micro-organiques qu’on trouve dans un milieu. Ensuite, les caractéristiques du sol vont influencer l’efficacité des décomposeurs. La quantité d’oxygène (qui est nécessaire pour certaines bactéries), la grosseur des particules du sol, sa texture, son acidité sont toutes des variables qui entrent en jeu lors de la dégradation de la matière.

Décomposition à la maison

Savais-tu que 47 % de ce qui compose nos ordures sont en fait des matières décomposables? Ta matière organique (tes déchets de table, par exemple) se décompose en présence d’humidité et d’oxygène. Tes déchets deviennent du compost, une terre riche en humus et hyper bonne pour les plantes de ton jardin et ton potager! Étant une solution simple et écologique, le compostage est une façon de réduire environ de moitié la quantité de déchets destinés aux incinérateurs et sites d’enfouissement! Ainsi, si tu as envie de diminuer facilement ton empreinte sur notre belle planète, voici quelques conseils! 😉

Plusieurs municipalités fournissent des bacs bruns de compostage et en font la collecte régulièrement. (Le même procédé que pour ta poubelle dans le fond.) Sinon, tu peux aussi construire ton propre composteur!***** Positionne un bac dans ta cour dans un endroit ni trop ensoleillé, ni trop à l’ombre et bien à plat. Il est possible de mettre des branches dans le fond pour permettre la circulation de l’air et d’ajouter, au début, de la terre de jardinage ou une base de compost. Tu pourras y ajouter tes résidus organiques. Il faudra le surveiller régulièrement, vérifier l’humidité, alterner entre résidus humides et résidus secs (feuilles mortes, papier journal…) et brasser le tout.

Si tu te demandes quoi mettre dans ton bac de compostage, tu peux te poser les questions suivantes : Est-ce que ça se mange? Est-ce un résidu de jardin? Est-ce du papier ou carton souillé? Si une ou plusieurs de ces réponses sont « OUI » tu peux le mettre au compostage! Tu peux aussi visiter le site et l’application « Ça va où? » qui peut t’éclairer davantage!

Voilà! Maintenant, que les secrets de la décomposition de la matière organique sont révélés, es-tu prêt.e à décomposer à la maison? 😉

NOTES

* Un macro-organisme, par opposition à un micro-organisme, est un organisme vivant visible à l'œil nu, de la baleine bleue au ver de terre.  

** Les micro-organismes sont des êtres vivants microscopiques comme les bactéries, les virus, les champignons unicellulaires et les protistes. Appelés autrefois microbes, les micro-organismes jouent un rôle essentiel dans les cycles écologiques, comme c’est le cas ici.

*** Ils se nourrissent d’acides aminés.

**** En absorbant ces molécules solubles, les micro-organismes satisfont leur besoin en énergie et nutriments. Ils libèrent ensuite des nutriments en trop dans le sol, nourrissant ainsi les végétaux. Et par un phénomène de respiration, ils libèrent aussi du carbone (sous forme de CO2).

***** Avant de commencer, renseigne-toi auprès de ta municipalité au sujet des lois ou des règlements concernant les composteurs, et le compostage en général.

Par Lou, éducatrice-naturaliste

Sources images : Pixabay, Pixabay, Pixabay

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316
Qc-Nature
La bioaccumulation

Le concept de bioaccumulation désigne donc l’accumulation d’un ou de plusieurs contaminants dans les tissus d’un organisme vivant. On t'explique ce concept.

La bioaccumu... quoi?! La bioaccumulation! Mais tu vas voir, ce n’est vraiment pas compliqué. Ce concept est simplement le terme accumulation, auquel on a accolé le préfixe bio qui exprime l’idée de vie ou du vivant. Le concept de bioaccumulation désigne donc l’accumulation d’un ou de plusieurs contaminants dans les tissus d’un animal ou d'une plante. Évidemment, pour qu’il y ait accumulation, cela veut dire que cet organisme ingère le contaminant plus vite qu’il ne peut s’en débarrasser.

Et euh... c’est quoi un contaminant? Très bonne question, je vois que tu es attentif! Un contaminant est une substance dans notre cas, elle peut être liquide, solide, gazeuse ou même de nature radioactive qui va nuire à la santé des êtres vivants qui y sont exposés ou altérer la qualité de l’environnement.

Un geai bleu qui bioaccumule.

Bioamplification

La bioamplification est un type de bioaccumulation dit indirect, car elle se fait par le biais d’un ou plusieurs organismes intermédiaires qui vont être les premiers à être exposés au contaminant. Ces organismes intermédiaires sont généralement les espèces du niveau inférieur dans la chaine alimentaire.

Bon, OK, plus concrètement, imagine que dans les années 50-60 le gouvernement encourage l’usage d’un super pesticide. On pourrait par exemple l’appeler dichlorodiphényltrichloroéthane, et même lui donner un surnom, disons DDT. Imaginons donc que le gouvernement encourage l’usage massif de ce DDT, car il est très efficace pour tuer certains arthropodes jugés nuisibles comme les moustiques ou encore la tordeuse de bourgeons de l’épinette. Super, non?! Enfin une solution miracle! Mmm, pas si sûr... parce qu’imagine toi aussi que ce genre de pesticide mette beaucoup de temps à se décomposer. Il commencerait alors à s’accumuler dans l’eau, dans les plantes et les petits animaux qui sont à la base de la chaîne alimentaire. Imaginons donc que ce DDT s’accumule en petite quantité dans les insectes qui vont consommer les plantes traitées. Puis en plus grande quantité dans des oiseaux comme le geai bleu, le carouge à épaulettes ou encore l’étourneau sansonnet qui consomment ces insectes en grand nombre. Imagine maintenant la quantité de DDT qu’on retrouverait dans un prédateur comme le faucon pèlerin qui se trouve en haut de la chaîne alimentaire et qui ne consomme que des proies comme le geai bleu ou le carouge!

Un faucon pèlerin qui pourrait être plein de DDT...

Je sais, je sais, tu m’as démasqué! Je l’avoue, je ne l’ai pas vraiment inventé mon histoire de DDT! Mais cet exemple, bien réel, de bioamplification a malheureusement failli se solder par la disparition du faucon pèlerin. Si la forte concentration de DDT dans son organisme n’était pas suffisante pour le tuer directement, elle venait cependant affecter sa capacité à se reproduire. Le pesticide venait, en effet, entraver la capacité du faucon pèlerin à produire une coquille d’œuf assez solide pour supporter le poids de la femelle pendant l’incubation. La mère ne pouvait donc plus couver ses œufs qui s’écrasaient sous son propre poids*. Quelle horreur!  

Un autre exemple de bioamplification serait la présence de fortes concentrations de mercure chez les grands poissons carnivores comme le thon ou le requin.

Bioconcentration

Par opposition à la bioamplification, la bioconcentration est un type de bioaccumulation direct. Ici, pas besoin d’intermédiaire, l’organisme vivant va directement être contaminé depuis son milieu environnant. On peut penser, par exemple, au cas de la truite arc-en-ciel. C’est une espèce qui, en s’alimentant, a tendance à absorber une grande quantité de contaminants directement depuis le milieu aquatique au sein duquel elle évolue. C’est également la raison pour laquelle les scientifiques se servent de ce petit poisson comme bio-indicateurs, pour surveiller la qualité des eaux et notamment leur concentration en métaux lourds.

Des truites arc-en-ciel qui bio-indiquent.

Un bio-indica...quoi?! Un bio-indicateur! Mais tu vas voir, ce n’est vraiment pas compliqué. Ce concept est... Euuuh oui bon, là par contre, ça prendra un nouvel article. Si tu veux, pour faire court, ce sont des indicateurs vivants de la santé d’un écosystème ou de la qualité d’un milieu, comme le lichen et certains amphibiens. Mais si tu patientes un peu, on y reviendra!

NOTE

* Heureusement, l’usage du DDT a été limité en Amérique du Nord dès le début des années 70, puis définitivement banni pour l’agriculture à l’échelle de la planète en 2004, lors de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants. Le faucon pèlerin, lui, a pu être sauvé grâce à des programmes d’élevage et de remise en liberté menés par plusieurs fauconniers à travers le pays. Il s’agit, encore aujourd’hui, de l’un des programmes de rétablissement d'espèces en danger parmi les mieux réussis.

Par Gabriel, éducateur-naturaliste

Sources images : GUEPE, James St. John, U.S. Fish and Wildlife Service Headquarters, Pacific Northwest National Laboratory - PNNL

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