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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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La crise des pollinisateurs

Depuis plus d’une dizaine d’années, les scientifiques s’agitent quand on mentionne les pollinisateurs. Pourquoi? Parce qu’il existe de plus en plus d’évidences de leur déclin dans le monde.

Depuis plus d’une dizaine d’années, les scientifiques s’agitent quand on mentionne les pollinisateurs. Pourquoi? Parce qu’il existe de plus en plus d’évidences de leur déclin dans le monde entier et les conséquences, autant écologiques qu’économiques (principalement dans le secteur agricole) pourraient être irréversibles. Oh oh! Le cas de l’abeille domestique est la part la plus visible de ce phénomène global. On trouvait qu’à la veille de la journée mondiale des espèces menacées, le 11 mai, c’était une bonne idée de se parler de la crise des pollinisateurs.

C’est quoi le problème?

Évidemment, on veut pas ruiner ta journée et répondre « nous »… mais disons, qu’on a notre part de responsabilités. On t’explique.

Si la diminution des pollinisateurs* se poursuit au rythme actuel, ça aura des impacts économiques (et sociaux, tant qu’à y être) importants, et des répercussions graves sur l’agriculture, diminuant, par exemple, la productivité des espaces cultivés. Tu le sais, on a besoin de pollinisateurs pour que les fleurs se reproduisent : sans pollinisateurs, pas de fleur, s’il n’y a pas de fleur, il n’y a pas de fruit… L’agriculture subit donc les contrecoups de ce déclin, mais attention, elle y contribue aussi grandement. Alors, la question qu’on doit se poser à l’heure actuelle c’est : « Quels sont les impacts de nos cultures et des techniques agricoles sur la diversité des pollinisateurs? »

Champ de maïs

Modification du territoire

Des chercheurs ont démontré que le type de culture, biologique ou conventionnelle, avait un impact sur les pollinisateurs, et que la structure du paysage avait une influence sur eux. La structure, c’est l’arrangement des cultures dans une zone donnée. Disons qu’on fait de la monoculture sur des kilomètres et des kilomètres, les pollinisateurs se retrouvent alors devant un territoire de nourriture homogène et peuvent souffrir de carences dues à la pauvre diversité de leur alimentation. La seule présence d’arbres et de fleurs sauvages en bordure des champs (ce qu’on appelle des bandes fleuries) fait une grande différence pour les populations de pollinisateurs.

La constante augmentation de la superficie des terres agricoles n’aide surtout pas. Les coupes de zones forestières, l’assèchement des milieux humides et la diminution des zones de lisière et des bordures de champs ne sont que des exemples. Dans le dernier cas, les corridors de connectivité**, qui sont vitaux pour de si petits animaux, sont bien souvent détruits limitant ainsi les déplacements des pollinisateurs comme les abeilles qui doivent parcourir entre 2 et 5 km pour butiner. La modification de l’habitat naturel des pollinisateurs pour l’agriculture est de loin un des problèmes les plus pesants pour nos petits amis amateurs de pollen.

Les méchants pesticides

C’est pas tout de modifier le paysage pour avoir des bons légumes, on utilise aussi des produits chimiques pour maximiser les productions. L’utilisation de pesticides (de tous genres : insecticides, fongicides, herbicides, etc.) est en constante augmentation et ça, ça n’aide pas. Ça entraîne une nette réduction de la biodiversité (moins de végétaux indigènes dans les champs), ce qui nous ramène aux problématiques d’homogénéité des ressources. On ajoute à ça, les effets physiques des insecticides sur les pollinisateurs. Les effets sur les abeilles domestiques ont été démontrés, ce qui laisse croire que les effets sont similaires pour les colonies sauvages. On entend souvent parler des néonicotinoïdes : c’est une famille d’insecticides, principalement utilisée sur les graines de soya et de maïs contre les insectes ravageurs en attaquant leur système nerveux. On veut se débarrasser des pestes qui mangent les cultures, mais les pollinisateurs, qui sont essentiels, ne sont pas immunisés aux effets du pesticide. Le produit chimique peut contaminer le pollen des plantes, l’air ambiant, le sol et l’eau. Résultat? Tous les insectes du hood sont exposés à leurs effets néfastes***, spécialement à la poussière contaminée qui est dégagée lors de la mise en terre des graines. Les abeilles affectées par les néonicotinoïdes, par exemple, perdent le nord, sont incapables de s’orienter (de retourner à leur ruche) et de collecter le pollen. Elles deviennent dummy et ne sont plus capables d’apprendre. Puis, elles sont vulnérables aux infections et aux maladies.

Impacts des pesticides épandus (en orange), tels que les néonicotinoïdes, sur les milieux environnants. Les cultures à proximité (1) peuvent aussi être contaminées et aggraver le problème pour les pollinisateurs.

Chez nous, on utilise ce type de pesticide sur toutes nos cultures de maïs (« toutes », comme dans 100 %). Par chance, les différents paliers gouvernementaux font des efforts de sensibilisation et mettent en place des programmes pour aider les agriculteurs à changer leurs pratiques. Le travail n’est pas fini, et en vérité, il ne fait que commencer. Toi aussi, tu peux donner un coup de pouce (comme les apiculteurs) en choisissant des produits qui ont été cultivés sans pesticide (en plus, ça réduit ton empreinte écologique). Le premier pas vers un monde meilleur pour nos pollinisateurs, c’est de se renseigner et de répandre la bonne (ou la mauvaise) nouvelle****. Go!

MENTION SPÉCIALE

Des maladies, des facteurs naturels et les changements climatiques entrent aussi en ligne de compte quand vient le temps d’analyser le déclin des pollinisateurs. Nous avons fait le choix de vous présenter les facteurs relatifs à l’agriculture.

NOTES

* On parle ici de diminution de l’abondance des pollinisateurs, donc de leur nombre, mais aussi de la diminution de leur diversité. Oui, t’as fait le lien, on parle alors d’une diminution de la biodiversité.

** Les corridors de connectivité relient divers milieux naturels présents au sein d’un même paysage permettant le déplacement des individus vers de nouvelles ressources, par exemple. C’est un concept fort important en conservation et qui s’oppose aux problématiques de fragmentation. On t’explique ça en détail ici.

*** Il a été démontré que les invertébrés du sol (comme les vers de terre avec leur peau perméable), les oiseaux et les poissons sont aussi affectés par les néonicotinoïdes ayant contaminés leur milieu de vie.

**** Après, tu pourras de faire un jardin pour favoriser les pollinisateurs et tu feras réellement partie de la solution.

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste

Sources images : Anne F. Préaux, Public Domain, GUEPE

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Question du public
Scutigère : un pesticide bio

T’as sûrement déjà vu sur un mur chez toi, cet espèce de gros mille-pattes aux longues pattes, rapide et un peu épeurant. En faisant quelques recherches, t’es peut-être tombé sur le scutigère et sa réputation de « meilleur coloc »

« Devrions-nous tuer les scutigères? »

T’as sûrement déjà vu sur un mur chez toi, cet espèce de gros mille-pattes aux longues pattes, rapide et un peu épeurant. En faisant quelques recherches, t’es peut-être tombé sur le scutigère et sa réputation de « meilleur coloc ».

C’est vrai, qu’à première vue, t’as peut-être le goût de prendre le premier soulier qui te tombe dans la main et de l’envoyer direct sur la bestiole. Si t’es moins intense, peut-être t’auras le goût de prendre un papier et de l’emmener gentiment dehors, prendre l’air avec ses autres amis de la nature. Et si vraiment, tu veux travailler fort sur ta vie en harmonie avec la faune, tu l’inviteras à rester.

On trouve souvent les scutigères sur nos murs parce que ce sont des p’tits chasseurs qui aiment la chaleur et les endroits un peu humides. Normal, ils sont originaires de la région de la Méditerranée : un endroit humide et chaleureux. Ils font partie du groupe des myriapodes comme les mille-pattes, un peu plus traditionnels que tu trouves dans ton jardin. Avec leurs mandibules et leurs longues pattes, les scutigères n’attrappent pas tes orteils, mais plutôt des araignées, des fourmis, des larves de mouches et plein d’autres arthropodes qui se promènent à ton insu dans ta maison et qui eux, pourraient se ramasser ailleurs que sur tes murs. Les scutigères ne s’attaquent pas au bois, ils ne mangent pas ta bouffe et ne s’installent pas dans ton lit. Ils te rendent un bon service en te débarrassant des indésirables (les vrais)! Et en plus, ils font ça la nuit car ce sont des animaux nocturnes très sensibles aux rayons UV! C’est smatt!

Donc : on les élimine ou pas? Si t’as le goût de garder un p’tit buddy pour manger des coccinelles asiatiques qui arrivent en gang à la fin de l’été ou de la colonie de fourmis qui fait la file dès que tu ouvres la porte au printemps, pense à garder ton scutigère de compagnie!

Et si jamais tu te dis « merci, mais non merci », ne l’écrase pas. Mets-le dans un bol (ça court vite, l’attraper, c'est un sport…) et libère-le dehors. S’il s’échappe, essaie de diminuer le niveau d’humidité dans ta maison, ça aidera à éloigner les proies des scutigères et les scutigères eux-mêmes. Ils sauront bien se trouver une autre famille à aider!

Sources images : Pixabay, Pixabay

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Qc-Nature
Les mères extraordinaires de la nature

Spécial fête des mères : on te présente les mères les plus extraordinaires de la nature.

Spécial fête des mères

Notre mère. Cette personne qui nous a amené parrrrrtout dans son ventre pendant 9 mois et qui nous a enduré dans sa maison même pendant notre adolescence. Quelle femme! On avait envie de te faire un p’tit tour d’horizon des mères de la nature qui se donnent autant que la tienne quand tu lui annonces que tu viens souper. Et comme ta mère qui te fait des petits plats quand tu repars. Les petits sont très avantagés dans leur développement quand maman en prend bien soin!

Respect les mères!


Les épaulards

Clan d’épaulards

Gestation : entre 15 et 18 mois

Les épaulards sont reconnus dans le monde animal pour vivre en clan durant toute leur vie. Les mères, en particulier, sont aux petits soins avec leur famille et plusieurs vivent un deuil assez long quand un de leurs petits perd la vie. ⊙ ︿ ⊙ Même si leur petit est mort-né, elle peuvent les traîner avec elle plusieurs jours. #dévouement

Les pieuvres

Pieuvre géante du Pacifique qui veille sur ses œufs

Couvaison : extrême de 4,4 ans

9 mois, c’est rien comparé à plusieurs années! C’est rare, chez les invertébrés, d’observer des soins parentaux. Pourtant, la pieuvre, un mollusque, est capable d’une des plus longues couvaisons du règne animal : 53 mois! Et après, guess what? Elle meurt. Comme elle doit constamment protéger et apporter de l’eau oxygénée à ses œufs, elle a peu de temps pour s’alimenter et meurt de fatigue et de faim alors que ses bébés naissent en santé et complètement développés, of course.

Les ourses noirs

Gestation : environ 7 mois

Un peu plus près de nous, les mamans ours ne préparent peut-être pas de gruau mais elles accouchent durant leur sommeil hivernal. Non seulement elles ne mangent pas de l’hiver, mais en plus elles donnent la vie pendant qu’elles dorment! Au printemps : surprise! Des bébés! Elle défendra ses bébés de belle manière. Tu t’en es peut-être rendu compte si t’as déjà croisé un bébé ours sur une route de campagne. La mère n’est jamais bien loin, toujours prête à te courir après si tu t’approches trop. T’auras compris que c’est pas une bonne idée de flatter un ourson!

L’araignée-loup

Couvaison : Quelques semaines

Malgré que les invertébrés utilisent souvent la technique « pondre beaucoup d’oeufs pour assurer la survie des gènes », certains arthropodes dépensent beaucoup d’énergie pour assurer la survie de leurs bébés. C’est le cas de l’araignée-loup qui transporte ses bébés sur son dos pendant des jours pour les protéger. Bon, c’est sûr, ça peut donner des frissons, mais on est plus que impressionnés de voir de si petites bestioles capables d’être aussi dévouées!

Des mamans, il y en a de toutes sortes et chose certaine, elles ont toujours quelque chose à nous apprendre et elles ont souvent raison!

NOTE

* On n'a pas oublié les papas. On t’en parle juste ici.

Sources images : Pxhere, Rikki’s Refuge

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Choix du naturaliste
Sélection sexuelle

Le but ultime des animaux est de survivre. Dans ce cas, pourquoi des animaux, comme le paon, ont des attraits flamboyants, qui pourraient nuire pour se camoufler? C’est l’effet de la sélection sexuelle.

Tout le monde est pas mal au courant que les animaux ont pour but ultime de survivre et d’avoir une descendance saine et en santé. Les animaux (et les plantes) sont ultra adaptés à leur milieu pour être le plus efficace possible. Mais… dans ce cas, pourquoi des animaux, comme le paon, les oiseaux du paradis ou le cardinal rouge, ont des attraits flamboyants, qui pourraient les ralentir ou leur nuire pour se camoufler? Est-ce que l’évolution est déréglée? Nah. Tout ça, c’est l’effet de la sélection sexuelle.

Paradisier petit-émeraude

Le tiroir spécial

La sélection sexuelle, c’est l’avantage qu’un individu a sur un autre en ce qui concerne la reproduction. Et dans la nature, tous les moyens sont bons. Ce type de compétition intraspécifique (à l’intérieur même de l'espèce) oblige en quelques sortes des individus, souvent les mâles, à des efforts extrêmes pour accéder (si on peut dire ça comme ça) à la reproduction. Ils ont toujours en tête la pérennité de leurs gènes, comme on te l’explique ici. Ce qui est complètement fou, c’est que chez certaines espèces, cette compétition a fait naître des caractères qui apparemment ne favorisent pas la survie de l’individu. Cela va donc à l’encontre de ce qu’est le sélection naturelle. Darwin l’a dit : « La sélection naturelle ne dépend pas de la lutte pour l’existence, mais de la lutte entre mâles pour la possession de femelles. » Bon… si on met ça au goût du jour, il voulait dire que lorsqu’un animal développe un trait pour survivre (comme des griffes pour creuser et chercher de la nourriture), on parle de sélection naturelle. Toutefois, si un trait offre à l’animal un avantage par rapport à un rival sexuel, on parlera de sélection sexuelle.*

On peut dire que la sélection sexuelle, c’est le petit tiroir « spécial » dans la grande commode de l’évolution.

Canards branchus mâle et femelle

Un double mécanisme

Il existe deux mécanismes principaux dans la sélection sexuelle : le choix du partenaire et la compétition pour les partenaires. Bien que les mâles peuvent être difficiles et que les femelles sont compétitives, ce sont généralement ces dernières qui sont plus difficiles et les mâles plus compétitifs. Le choix du partenaire est donc en réalité le choix de LA partenaire. Ainsi, la compétition se vit entre les messieurs. On ressent alors plus souvent les effets de la sélection sexuelle chez les mâles, puisque les femelles sont davantage observatrices. Elles considèrent dans leur choix des détails comme une bonne condition physique chez leur partenaire, pour que leur progéniture mâle hérite du trait et que leur progéniture femelle hérite de la tendance à prêter attention à ce trait.

Le choix de la femelle devra se faire en fonction des signaux honnêtes (c’est le nom qu’on leur donne) que les mâles leur démontrent. Ces signaux sont des caractères dont le maintien demande beaucoup d’énergie. Des ornements colorés, comme chez le canard branchu ou certains pics, des caractères physiques comme la queue du paon ou les bois des cerfs, sont des exemples de dimorphisme sexuel considérés comme des traits de sélection sexuelle.

Les signaux honnêtes ne sont pas que physiques : beaucoup de comportements sont considérés par les femelles quand vient le temps de faire son choix. On appelle ces comportements, les parades nuptiales. Les grenouilles chantent et les caribous brament. Certains poissons mâles, comme l'épinoche, dansent. Dans le groupe des danseurs, on inclut les flamands roses qui font ça en gang, les araignées sauteuses qui sont synchonisées, les couples de fous de Bassan, les éperviers bruns au vol acrobatique, et bien d’autres. Les combats entre mâles, pour protéger un territoire ou un harem de femelles, sont aussi des signaux honnêtes, comme pour les ours, les hippos et les carouges à épaulettes. Des mâles vont même jusqu’à donner des cadeaux aux femelles; c’est le cas chez des insectes comme les mouches Empididae. Encore plus extrême, un oiseau comme le jardinier construit une arche de paille pour la femelle et il la décore de morceaux colorés. Comme quoi, les animaux ne sont pas à court d’idées quand vient le temps de séduire!

Bien qu’on comprenne assez bien les subtilités de la sélection sexuelle dans le monde animal, il reste que certains petits détails demeurent mystérieux, comme la préférence des femelles et les coûts (les conséquences) associés à ces préférences. Pourquoi ces préférences existent-elles?

NOTES

* En d’autres mots, on pourrait dire que la sélection naturelle est due à la variance de composantes de la condition physique et que la sélection sexuelle découle des différences de réussite de l’accouplement.

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste

Sources images : Andrea Lawardi, Christian Fritschi, Pixabay

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Qc-Nature
Biodiversité génétique et le hasard des choses

Spécial Journée internationale de la biodiversité. Une des composantes principales de la biodiversité est la diversité des gènes transmis entre les générations.

Spécial Journée internationale de la biodiversité

Cette semaine, pour célébrer la biodiversité dans le monde, on te fait un petit spécial sur les théories qui entourent le grand concept de la biodiversité. C’est une chose complexe (avec toutes ses composantes : les espèces, les écosystèmes, les fonctions et le reste). On sait que ces composantes interagissent ensemble et que ces relations s’insèrent aussi dans le principe de biodiversité. Ça devient alors un entremêlement de composantes qui créent le vivant et qui construisent la nature.

Une des composantes principales de la biodiversité est la diversité des gènes : dans une espèce ou dans une population, certains gènes permettront aux organismes d’être mieux adaptés à leur environnement. Avec les générations, certains traits avantageux sont transmis pour favoriser la survie ou le succès des individus. C’est l’évolution.

Dans une population, les gènes se diversifient de différentes manières, mais principalement par la reproduction sexuée*. C’est pourquoi le succès reproducteur est si important. Le principal avantage d’avoir une diversité génétique intéressante au sein d’une population, c’est de maximiser l’adaptation au changement et du même coup, la bonne vieille résilience. Imagine que dans une population de bélugas, une maladie s’installe. Si tous les bélugas possèdent exactement le même profil génétique, on va assister à la fin de cette population. Par contre, si certains ont des gènes pour lutter contre la maladie, la population pourra probablement passer au travers. Ces bons gènes seront transmis aux futures générations.

La diversité génétique est tout aussi importante que celle des espèces ou des écosystèmes parce qu’elle est en quelque sorte nécessaire pour maintenir la diversité des espèces. Comme dans l’exemple des bélugas, une pauvre diversité des gènes peut conduire à une diminution générale de la diversité et donc, à une plus grande vulnérabilité des écosystèmes.

Bébé moufette (。♥‿♥。)

Les limites

Cette diversité-là n’est pas à l’abri d’une diminution. D’abord, l’amplification de l’endogamie peut faire diminuer la résilience. On t’explique. L’endogamie, c’est quand les partenaires de reproduction sont toujours choisis à l’intérieur des mêmes limites (des limites géographiques, mais aussi des limites de groupe ou de populations morcelées). Vite de même, ça l’air normal (on fait ça nous, les humains…), mais quand cette endogamie est aggravée par la fragmentation des habitats, par exemple, et que les bassins génétiques diminuent de plus en plus, la diversité des gènes n’est pas du tout avantagée.

Ensuite, aucune population n’est à l’abri des goulots d’étranglement. Non, il n’y a pas de tueur en série qui rôde autour de la biodiversité… On parle ici de diminution drastique d’une population, suite à une catastrophe ou une épidémie. Si on jumelle à ça le hasard qui vient agir sur la rencontre des cellules mâles et femelles et qui modifie de manière imprévisible la génétique, on a ce qu’on appelle la dérive génétique. Parce que le brassage génétique est plus souvent qu’autrement aléatoire, on ne peut pas avoir le résultat le plus satisfaisant à tous les coups.

Puis, la sélection naturelle, elle-même, met son nez dans les gènes, de bonnes et de moins bonnes manières. On ajoute ensuite, la chasse, l’agriculture, le clonage et une tonne d’autres activités humaines (dont l'apiculture) qui viennent dérégler la diversité naturelle des gènes.

Que ce soit les plantes, les animaux, les virus ou les champignons, la diversité des gènes est essentielle pour maintenir les populations en santé et pas seulement l’espace de quelques années, mais sur des générations. En prenant soin des gènes à l’intérieur des espèces, on assure une certaine pérennité (dans la limite du hasard de la génétique) pour le vivant, en même temps que de favoriser la résilience biologique! Une pierre, deux coups.  

NOTE

* Techniquement, par la reproduction sexuée, les chromosomes (des brindilles d’ADN) contenus dans les cellules sont séparés de manière égale lors de la méiose. C’est cette action qui crée la variété génétique.  

Sources images : Land Between the Lakes KY/TN

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