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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Quoi faire?
Partir ses semis

En ce début de printemps, on te propose de partir tes semis pour pouvoir profiter pleinement de tes pousses cet été.

En ce début de printemps, on te propose d’être aux premières loges pour assister au miracle de la vie. Il te faudra donc, de l’amour, du temps, de la patience, de la terre, de l’eau et des semences. C’est le temps de partir tes semis pour pouvoir profiter pleinement de tes pousses cet été.

Faire pousser des plantes, c’est un joyeux mélange de science et d’art. D’abord, il faut toujours garder en tête que chaque espèce de plante a ses besoins particuliers et ses propres caractéristiques. La période de plantation, le passage à l’extérieur, les engrais, la terre, tout est spécifique à chaque plant. Tu n’as qu’à choisir les plantes que tu veux voir pousser, utiliser, sentir (vraiment, tu choisis) et tu y vas étape par étape. Tout le monde peut le faire.


V’là des semis de tomate avec de vraies feuilles

Quand et quoi planter ?

Tout dépend de ce que tu veux planter et du temps que tu veux y mettre. Certaines plantes peuvent être commencées en semis à l’intérieur, d’autres non. Par exemple, on peut partir notre laitue, nos tomates, nos concombres et nos choux de Bruxelles à l’intérieur dès maintenant. Par contre, ces semis devront être déplacés à l’extérieur éventuellement. Pour un départ plus tardif, tu peux partir tes semis déjà dehors. Dans un tel cas, tu devrais y aller pour des betteraves, des carottes, des épinards ou des patates. Si tu es du genre à ne pas vouloir te salir les mains, saches que certaines plantes préfèrent être plantées directement en terre, aucun semis nécessaire, comme les échalotes.

De mars à fin avril, c’est le temps de partir tes fruits et légumes (quoique si tu fais des semis extérieurs, tu vas vouloir attendre mai et le temps plus doux). Certaines plantes à croissance plus lente, comme les pensées, nécessitent d’être plantée en février (des fois même en janvier). Selon les régions, les périodes de plantation peuvent variées : elles dépendent de la température extérieure. Par exemple, à Montréal, on devrait planter plus tôt qu’ailleurs au Québec, comme au Saguenay, parce qu’il fait plus chaud plus tôt. Pour connaître le bon moment de plantation pour les plantes de ton choix, tu peux consulter des calendriers de semis. Tous bons centres de jardin ou quincailleries devraient en avoir en ligne; pour le sud du Québec, on te propose celui-ci.

Tu peux aussi décider de faire un jardin pour les pollinisateurs. On te donne des conseils ici.

Quoi faire?

Pour bien faire les choses, il faudra des contenants de terre tassée. On parle ici de rack à semis ou simplement des boîtes de lait coupées. On te conseille de choisir de la terre spéciale pour les semis, ça va aider à leur croissance. C’est ensuite le temps de mettre les graines en terre. Attention de ne pas mettre trop de graines dans un même contenant, sinon les pousses se feront compétition. Il n’est pas nécessaire de pousser les semences au fond du contenant. D’ailleurs, plus la graine est petite, moins on a besoin de l’enfoncer. Pour t’aider dans le processus, rappelles-toi comment ça se passe dans la nature : personne (ou presque) vient enfoncer les graines dans la terre…

Truc de pro : Consulte trèèèèès attentivement les instructions sur les paquets de graines et conserve-les pendant toute la saison. On te suggère d’attacher ensemble toutes les enveloppes et de les garder avec tes outils de jardinage! Tu pourras t’y référer en cours de route.

Deuxième truc de pro : Comme chaque plante a des besoins spécifiques, on te conseille de faire des choix de plantes conséquents. Tu veux pas avoir la moitié de tes semis qui poussent avec de la lumière et l’autre sans… Ça complique les choses.

Une fois que les graines sont en terre, on installe les contenants dans l’eau. On recouvre le tout et on laisse la magie des plantes se faire. Quand tu verras des plantules apparaître, tu pourras retirer le couvercle. À partir de ce moment, tu pourras laisser tes semis à découvert et les observer grandir de jour en jour.

Il existe des racks exprès pour les semis, avec des couvercles et des sous-assiettes pour l’eau.

Jeunes plants de maïs près à affronter l’extérieur

La grande sortie

En suivant un calendrier de semis, tu sauras à quel moment sortir tes semis (généralement, quand il fait plus de 10 °C). C’est un procédé progressif : tu dois leur laisser le temps de s’habituer aux conditions extérieures, et pendant une semaine au moins on les sort le jour pour qu’elles profitent du soleil et on les rentre la nuit pour qu’elles « dorment » au chaud.

Tu devras aussi planifier la transplantation lorsque la plantule aura deux vraies feuilles. En lui donnant plus de place pour croître, ton plant pourra développer des racines secondaires qui le rendront plus stable et plus fort. Replanter un bébé plante, c’est l’étape la plus complexe : il faut séparer délicatement les plantules les unes des autres (après les avoir arrosées) puis replanter chacune d’elles dans des pots individuels. En repiquant (ou transplantant) dans des pots, il faut changer la terre pour une plus riche en nutriments. Certaines plantes ne peuvent pas être repiquer comme le concombre et le melon. On les plante donc directement dans de la terre de jardin. C’est pourquoi, il faut bien lire les paquets de graines!

Truc de pro (encore) : N’attends pas trop avant de repiquer tes plantules, sinon les racines seront toutes emmêlées et elles ne prendront pas dans la nouvelle terre.

Éventuellement, si tu as la place et l’envie, tu pourras tout planter dans ton jardin. Lorsque la plante sera à maturité, elle produira des fleurs, puis des fruits et tu pourras en profiter pleinement. Avant de récolter le fruit de ton dur labeur (et on va se le dire, de ta patience), consulte (encore) les paquets des semences pour ne pas cueillir prématurément des goods et abîmer tes précieuses plantes!

Bonne chance. On est avec toi!

Sources images : Pixabay, Pixabay

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Vedette du mois
Les plantes printanières

Un jour pas si lointain, la neige sera fondue et tu pourras voir apparaître un peu de verdure. En attendant, voici un portrait de nos plantes printanières préférées!

Après un hiver pas pire long, ça fait du bien de parler du printemps! Un jour pas si lointain, la neige et surtout la glace sera fondue et tu pourras voir apparaître un peu de verdure à travers les îlots de neige et les mares temporaires. Dès avril, pas mal de choses vont commencer à bouger dans la nature. L’eau des érables coule à flot, dans quelques semaines, ce sera le concerto de musique naturelle du chant des grenouilles et aujourd’hui, en attendant, voici un portrait de nos plantes printanières préférées!

Avant même que les feuilles apparaissent dans les arbres, t’as la chance d’observer des fleurs sur les parterres et dans le sous-bois. Une fleur, ça demande pas mal d’énergie à la plante pour pousser. Ça lui prend donc souvent, pas mal de luminosité. C’est pas au milieu de l’été, quand toutes les feuilles des arbres assombrissent le sous-bois qu’on va voir des beaux tapis de fleurs, mais bien au printemps AVANT que les feuilles poussent! Beaucoup de ces fleurs ont emmagasiné de l’énergie dans des bulbes ou des rhizomes et juste au moment où le sol commence à se réchauffer, c’est là qu’elles émergent pour le plaisir de nos yeux.

Tussilage

Quoi, ce n’est pas un pissenlit? Hé bien non! Le tussilage est une plante à fleur jaune qui ressemble à des petits soleils. L’énergie emmagasinée à l’automne dans ses rhizomes lui permettent de pousser très tôt au printemps, à travers les feuilles mortes. C’est aussi une plante pionnière : une des premières à pousser dans des sols pauvres en nutriments. Fun fact : les fleurs s’ouvrent et se ferment en fonction de la luminosité.

Trille blanc

Magnifique fleur blanche à grands pétales, le trille blanc est une plante des érablières qui possède un développement super lent tout comme ses cousins le trille ondulé et le trille rouge. Les trilles ont 15 stades de développement et fleurissent entre 7 et 10 ans après leur germination. C’est une espèce vulnérable, qui met beaucoup de temps à pousser et qui se fait manger pas mal par les cerfs de Virginie. Viens te promener dans le secteur des Champs du parc-nature du Bois-de-Liesse en mai, le sous-bois est couvert de ces jolies fleurs.

Sanguinaire du Canada

Une plante avec des grandes feuilles à lobes magnifiques, les fleurs de la sanguinaire ne durent que quelques jours! Lorsqu’elles poussent au printemps, les feuilles sont enroulées autour de la fleur pour la protéger du froid. La sanguinaire fleurit avant que les feuilles n’aient fini leur développement. Son nom vient du fait que sa sève est rougeâtre et peut teindre la peau et les vêtements. C’est elle aussi une espèce vulnérable. Fun fact : ses graines sont dispersées par les fourmis!

Ce qui est dommage avec les plantes printanières, c’est qu’après leur floraison, qui déjà ne dure pas très longtemps, on les perd dans le feuillage des autres plantes. Quand les feuilles des arbres sont complètement poussées, c’est là que les plantes d’ombres prennent le dessus. On commence alors à voir plus de fougères et d’autres petits arbustes. Si tu veux prendre quelques clichés de ces fleurs en bordure des sentiers, concentre tes randos au début mai pour ne rien manquer!

Sources images : Andreas Trepte, Anne F. Préaux, Pixabay

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Ailleurs
Une racine qui vaut cher ou 300 ans de désastre pour le ginseng à 5 folioles

C’est presque uniquement en Montérégie qu’on trouve le ginseng à 5 folioles, au Canada. Cette plante était pourtant prospère. Qu’est-il arrivé?

C’est presque uniquement dans les érablières à sucre de la Montérégie et dans quelques forêts matures d’Ontario qu’on trouve aujourd’hui le ginseng à 5 folioles, au Canada. Cette plante vivace indigène a pourtant déjà prospéré partout au sud du Québec! Qu’est-il donc arrivé aux populations de cette plante d’ombre qui n’a fait de mal à personne?

Sa précieuse racine

D’abord, il faut savoir que la racine du ginseng à 5 folioles, qui ressemble à un petit panais, est utilisée en médecine traditionnelle asiatique, ce qui en fait une denrée trèèès lucrative sur le marché de l’exportation. On s’est mis à le cueillir à outrance et à expédier ses racines séchées*. Tellement, qu’il figure désormais sur la liste des plantes menacées de disparition dans notre pays (et notre province). Sur-cueillir cette plante à croissance lente et qui devient mature pour se reproduire qu’après 3 à 8 ans (comme le trille blanc), ça n’a pas permis aux populations de se régénérer naturellement. En plus, l’environnement de croissance du ginseng est très spécifique. Cette plante à fleurs blanc verdâtre nécessite un milieu ombragé; elle se plaît dans les érablières avec plusieurs espèces de grands arbres qui, avec leur feuillage épais, coupent la luminosité.

Les fruits du ginseng, des drupes aplaties

Effet de lisière et autres

Une autre problématique qui frappe le ginseng à 5 folioles : il n’est pas fan de soleil. Donc, si la superficie des érablières du sud du Québec diminue au profit des villes, les zones idéales pour le ginseng réduisent aussi! Comme les forêts sont fragmentées, on augmente la longueur des lisières (des zones avec une luminosité élevée), ce qui nuit carrément à sa croissance. Les épisodes de verglas de plus en plus fréquents y sont aussi pour beaucoup dans la dégradation de la canopée. On ne peut pas en vouloir aux arbres si leurs branches cèdent sous toute cette glace.

Un autre caprice du ginseng : la qualité du sol. Il doit être bien drainé, basique (ou, pas acide), relativement plat, épais, et on en passe. En plus, ses feuilles appétissantes font le bonheur de certaines cervidés (pour ne pas les nommer, les cerfs de Virginie).

Des caprices? Oui et non. Si on y pense quelques secondes, les conditions de croissance du ginseng sont strictes, mais pas tellement plus que nos autres plantes. Il a simplement eu la malchance d’avoir été surexploité pour ses propriétés médicinales intéressantes.

Bien que cette plante puisse vivre une soixantaine d’années, le nombre d’individus dans les populations connues est trop bas pour être viable. Les restrictions naturelles qui s’opposent au ginseng sont déplorables, mais le braconnage (non, le braconnage c’est pas juste quand un méchant chasseur tue un lion) reste une de ses plus grandes menaces. La récolte, l’importation et l’exportation du ginseng à 5 folioles sont réglementées au Canada : la possession de la plante récoltée est interdite et passible d’une amende. Toutefois, pour que les cueilleurs illégaux paient, il doivent être pris la main dans le sac (ou sur la racine) et ça, c’est pas évident.

On peut se consoler en se disant que le Québec est la limite nord de la répartition de la plante et qu’on en trouve dans tout l’est des États-Unis. C’est par contre une bonne occasion de réfléchir à notre impact sur les milieux naturels quand vient le temps de les exploiter.

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste

Source image : Wiki

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Qc-Nature
Slimy pour une bonne raison : la respiration cutanée

Il y a des animaux qui ont la faculté de respirer par leur peau. Pourquoi ne pas respirer par leurs poumons, tu te demandes? Simplement parce que certains n’en ont pas.

Il y a des animaux qui ont la faculté de respirer par leur peau. Pourquoi ne pas respirer par leurs poumons, tu te demandes? Simplement parce que certains n’en ont pas. Et dans certaines conditions (comme sous l’eau), les poumons ne suffisent pas pour fournir de l’oxygène; la respiration cutanée vient donc pallier aux manques.

Ces espèces ont une peau super mince qui permet les échanges gazeux (par exemple d’oxygène et de gaz carbonique). On appelle ça une peau perméable. Cette peau est parcourue de capillaires, des minis vaisseaux sanguins qui agissent entre autres avec les tissus et permettent les échanges, et des tonnes de muscles, dont la contraction permet la respiration. Mais pour que ça reste efficace, le fragile épiderme de ces animaux doit être protégé. La solution : du mucus. L’humidité qu’il crée permet en plus à l’oxygène de se diffuser à un taux suffisamment élevé.


Des animaux slimy mais oxygénés

Prenons pour exemple les vers de terre. Comme tu le sais, ces petits animaux vivent dans le sol, où la terre est humide. Ça les aide à rester moist et donc, à respirer. Mais c’est pas suffisant. Ils produisent donc du mucus, qui, en plus, les lubrifie et les protège contre les aspérités du sol, facilitant du même coup leurs déplacements dans les galeries.

Attention, la respiration cutanée du ver de terre, aussi efficace soit-elle, a des limites. Si un ver devient suuuper long et super gros, l’apport en oxygène (qui doit être proportionnel au volume de l’animal) devient trop petit parce que la surface d’échange gazeux n’est pas assez grande.


Une deuxième catégorie de « respireurs » cutanés : les amphibiens. Certains ont des branchies, comme les tritons et les têtards, mais une fois adulte, la plupart des amphibiens développent des poumons primitifs (ils perdent donc leurs branchies au cours de la métamorphose). C’est lorsqu’un amphibien passe beaucoup de temps dans l’eau que leur respiration pulmonaire devient insuffisante. Les grenouilles (avant de se mettre à chanter) hibernent dans l’eau : elles ne peuvent évidemment pas utiliser leur poumons pendant cette période. Elles respirent donc par la peau*. En période plus sèche, lorsque l’amphibien est dans un milieu plus aride, il peut produire du mucus qui facilitera les échanges gazeux. D’ailleurs leur peau est tellement perméable qu’ils absorbent l’eau directement via leur épiderme, aucun besoin de boire, juste de se baigner!

Une salamandre à points bleus qui respire

Tout n’est pas rose pour les producteurs de mucus. Si leur peau perméable permet les échanges gazeux, il est aussi probable que d’autres substances soient absorbées par leur épiderme, comme des produits toxiques qui traînent dans leur habitat. Les animaux à respiration cutanée sont généralement très sensibles à la pollution. Ils sont alors de bons indicateurs de santé des milieux : si on trouve des grenouilles dans un marais, on peut supposer qu’il est assez propre pour qu’elles puissent y respirer. En plus des vers et des amphibiens, ajoutons à la liste des « respireurs » cutanés des échinodermes (comme les oursins et les concombres de mer), les poissons, certains reptiles et les mammifères**.

NOTES

* C’est aussi le cas de certains reptiles, comme les tortues qui hibernent sous l’eau. Toutefois, comme leur peau est couverte d’écailles, les zones de respiration cutanée sont concentrées seulement autour du cloaque. Un cloaque, c’est quoi? C’est la sortie des voies intestinales, génitales et urinaires de certains animaux. Donc oui, la tortue peut respirer par ses fesses…

** La peau des mammifères, bien que BEAUCOUP plus épaisse que celle des vers de terre ou des amphibiens, permet aussi des échanges gazeux. Les taux d’échanges sont tellement bas qu’ils ne sont pas impliqués dans notre respiration. Chez les humains, environ 1 % des échanges gazeux se font par la peau. Chez les chauves-souris, on parle de 12 % parce que la peau de leurs ailes est très vascularisées.

Sources images : Luis Miguel Bugallo Sánchez, Wiki

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Question du public
In vitro et espèces menacées

« Est-ce possible d’aider les animaux en voie de disparition, avec des fertilisation in vitro, et de les réintroduire dans la nature sans déséquilibrer l’écosystème? » Bonne question.

« Est-ce possible d’aider les animaux en voie de disparition, avec des fertilisation in vitro, et de les réintroduire dans la nature sans déséquilibrer l'écosystème? »

Bonne question. Mais d’abord, la FIV, c’est quoi? La fécondation in vitro est une procédure médicale où un ovule est fécondé par un spermatozoïde, à l’extérieur de l’utérus de la femme. Les embryons sont ensuite ré-installés dans l’utérus et fingers-crossed, le reste de la grossesse aura lieu naturellement et on aura un poupon en santé! On estime qu’il y aurait 8 millions de bébés-éprouvettes sur la Terre, c’est pas rien. C’est une méthode de fertilisation artificielle parmi tant d’autres (il existe aussi l’insémination artificielle, le transfert d’embryons et la cryoconservation de gamètes où on congèle les œufs). Alors, si ça fonctionne pour nous, pourquoi ne pourrions nous pas utiliser ces méthodes pour favoriser les animaux dont le nombre d’individus est sous le seuil viable pour maintenir l'espèce?  

Les orang-outans de Sumatra, comme celui-ci, sont une espèce en voie de disparition.

En fait, on le fait déjà, mais c’est assez nouveau. Dans les méga-élevages, on utilise des procédés in vitro*, pour s’assurer d’avoir des individus robustes; on utilise que les meilleures embryons fertilisés et les meilleures vaches pour les porter. On fait de la sélection artificielle pour avoir un bel élevage tout beau.

Dans plusieurs zoos, des techniques de FIV sont aussi utilisées pour maintenir des populations de chimpanzés, de gorilles et d’orang-outans.

À Yellowstone (là où il y a des geysers), on a efficacement utilisé cette technologie avec les bisons pour augmenter le nombre d’individus dans les hordes. Un beau succès de conservation en milieu naturel ça!

On a aussi congelé le sperme du dernier mâle rhinocéros blanc du Nord** en vue d’une future procédure de FIV avec les deux dernières femelles. Comme le nombre d’individus est médiocre, le nombre de mères bénéficiaires du transfert d’embryon est un facteur limitant pour un programme de sélection. On prévoit peut-être utiliser des femelles d’une autre sous-espèces de rhino.

Le transfert embryonnaire interspécifique, quant à lui, est possiblement une technique viable pour la conservation des espèces menacées, si on choisit une espèce de substitution appropriée, avec une similarité entre la taille et le mode de gestation.

Donc, on utilise ces méthodes, mais les connaissances au sujet de la biologie reproductive des animaux sont encore assez limitées, spécialement quand on sort de la classe des mammifères. Ce qu’on sait de ces derniers, c’est que chacune des espèces étudiées (principalement des espèces domestiques ou en captivité) présente des caractéristiques uniques et que les méthodes de reproduction assistée doivent être adaptées à chacune. Des limitations physiques (comme des animaux trop petits pour subir des procédures) freinent aussi des avancées dans ce secteur. Il faut aussi considérer qu’en milieu naturel, seuls les mâles les plus méritants se reproduisent et les femelles font des choix pour favoriser leurs descendants (c’est le succès reproducteur et la sélection sexuelle).

Dans le cas hypothétique de FIV chez les caribous, seul le sperme des mâles dominants devrait être récolté, ce qui compliquerait le processus. La reproduction assistée doit donc suivre cette sélection (naturelle) si on veut préserver l’intégrité des populations et ultimement des écosystèmes.

Et finalement, il faut garder en tête que, comme pour les humains, les méthodes de fertilisation artificielle et de reproduction assistée reste un sujet de discorde au niveau éthique.

NOTES

* Le FIV, c’est pas tout. Une vingtaine de femelles éléphants ont été inséminées artificiellement et ont donné naissance à des bébés en santé.

** À ce jour, Sudan, ce mâle en question, est mort. On se croise les doigts pour que les spécialistes trouvent un moyen d’utiliser les méthodes in vitro pour préserver sa sous-espèce.

Source image : Mike Pennington

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