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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Le ciel en été

As-tu remarqué que le ciel d’été est pas tout à fait semblable au ciel d’hiver? Voici ce que tu peux facilement observer à l’oeil nu dans l’hémisphère nord!

Non mais, c’est tu agréable de passer des soirées dehors, en camping sur le bord du feu? Entendre les rainettes, les grillons et regarder des étoiles… As-tu remarqué que le ciel d’été est pas tout à fait semblable au ciel d’hiver? Voici ce que tu peux facilement observer à l’oeil nu dans l’hémisphère nord!

Comme cet hiver, tu peux habituer tes yeux au ciel étoilé en cherchant la Grande Ourse et Cassiopée qui sont visibles toute l’année. Ensuite, c’est parti pour le triangle d’été.

Le Triangle d’été

Le triangle d’été, c’est pas une constellation à proprement parlé, mais une série d’étoiles assez brillantes pour ressortir du lot et t’aider à ajouter 3 autres constellations à ta collection. Donc, en plus de la Grande Ourse et de Cassiopée, tu pourras facilement repérer : le Cygne, la Lyre et l’Aigle. Et si ta mémoire te le permet, tu seras même capable de nommer les 3 étoiles du triangle d’été! How fancy.

Quand tu n’as pas l’oeil trop habitué, tu peux repérer le triangle d’été lorsque tu as Cassiopée un peu sur ta gauche et la Grande Ourse un peu en haut sur ta droite. Le triangle d’été devrait se situer sous ces deux constellations, environ au centre. Tu y verras alors un assez grand triangle composé des étoiles suivantes : Deneb, Vega et Altair.

Deneb fait partie de la constellation du Cygne. Quand tu regardes avec plus d’attention, tu remarques un peu sous Deneb, 5 étoiles presque en ligne droite : elles forment les ailes du cygne. La tête de ce cygne se trouve presqu’au centre du triangle d’été (Deneb, c’est un peu comme les fesses du cygne qui a un long cou qui pointe vers le bas).

Vega, c’est la plus brillante et elle fait partie de la constellation de la Lyre. Pour la voir, t’as besoin de te rappeler de ta géométrie de 4e année… Juste sous cette étoile, tu verras un petit parallélogramme (maaaaaths!!) apparaître : c’est ce qu’on cherche!

Finalement, la troisième étoile, Altair, fait partie de la constellation de l’Aigle. Contrairement à Dened, Altair peut représenter la tête de l’oiseau ce qui donne l’impression qu’il se dirige vers le centre du triangle.

Bien sûr, tu pourrais en repérer plein d’autres mais vaut mieux commencer par repérer les plus simples afin de s’habituer. Si t’as la chance d’être en région, loin du smog et de la pollution lumineuse, que le ciel est très clair et que la lune n’est pas pleine (il faut avoir vraiment des bonnes conditions!), tu verras sans doute apparaître la Voie lactée, sous Cassiopée. Elle apparaîtra comme des traînées de fumée d’étoiles et c’est magnifique.

Oublies pas que tu peux utiliser des jumelles pour regarder tout ça d’un peu plus près!

Source image : NASA

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Quoi faire?
Les p’tits chanteurs du marais

Au printemps, si tu te promènes en forêt et que t’écoutes comme il faut, t’entendras sûrement les chants des grenouilles! Peut-être même un crapaud!

Tout le monde sait que les oiseaux chantent au printemps pour attirer les femelles. Le mâle s’attrique de ses plus belles plumes pour cruiser les femelles entre avril et juin. Si tu te promènes en forêt et que t’écoutes comme il faut (après avoir écouté un de nos fameux audioguides, bien sûr!), t’entendras sûrement d’autres chants dignes du dernier gagnant de La Voix… sûrement des grenouilles! Peut-être même un crapaud! Ou s’il fait un peu plus chaud, qui sait si ce n’est pas un gros ouaouaron qui te chante sa version de Shape of you (ça, c’est si t’as une méchante bonne imagination…)!

Les anoures – ce fameux groupe d’amphibiens qui sautent – sont des animaux qui chantent pour les mêmes raisons que les oiseaux (et que la majorité des orthoptères). Les anoures ont aussi un organe exprès pour leur donner une belle voix : les sacs vocaux (FYI : l’organe du chant chez les oiseaux s’appelle le syrinx…). L’air circule entre le nez et les cordes vocales des mâles pour produire le coassement. Ensuite, le son est amplifié par les sacs vocaux gonflés d’air. En fait, ces sacs, c’est exactement comme une caisse de résonance portative!

Des refrains connus

Wrabbit-wrabbit, piou-piou-piou ou bien vvvvvv-vvvvvvv, ça te dit sûrement rien vite de même, mais clairement que si on te faisait écouter un enregistrement, tu dirais que tu as déjà entendu ces sons au chalet ou en camping!

Parmi les sons les plus faciles à différencier : la rainette crucifère. P’tite gimpeuse, cette petite grenouille vit dans les arbres à proximité des milieux humides ou dans les marécages. Son chant est une série de piiip-piiip-piiip vraiment stridents. Comme une rainette ne vient jamais seule, ce que tu entends est probablement un mélange de piiip-pipipiii-pipipiii rapides et tellement forts que c’est difficile de discuter sur le bord d’un marais quand les rainettes chantent. True story. On les entend même en roulant sur la route les fenêtres fermées.

Le chant de la rainette crucifère

Une autre facile à identifier : la grenouille verte. On pourrait penser que la grenouille la plus standard du Québec soit l’interprète du fameux wrabbit-wrabbit, mais non! Elle joue un peu de guitare à une corde avec sa gorge. Essaye d’imiter avec ta gorge le son d’une corde de guitare qu’on pince avec nos doigts (le son gn-goung)… Ça te donne un air un peu weird, mais c’est certain que t’as pas mal un son de grenouille verte!

Maintenant, laisse les bruits de gorge et sors ton inner sabre laser. Imagine que Obi-Wan Kenobi, favori de Star Wars, qui fend l’air avec son sabre laser. Tu fais sûrement le son vvvvvvvvvv lentement, plusieurs fois de suite. Lâche ton sabre : t’es en train d’imiter un ouaouaron!

Dans les autres anoures faciles à imiter : la grenouille léopard qui ronronne comme… guess what… un léopard! Assez facile à confondre avec la grenouille des marais. Par contre, les grenouilles des marais sont plus rares que les grenouilles léopards. Le crapaud d’Amérique est aussi très facile à différencier : un loooooong trrrrrrrrrrr (ta langue qui roule dans ta bouche) qui continue presque sans arrêt. Et si tu te promènes dans les forêts, quand la neige fond, fin avril (omg, maintenant!), t’auras peut-être la chance d’entendre une grenouille des bois. Si t’as l’impression qu’un clown flatte une balloune avec des doigts mouillés en plein sentier, tu peux être certain que c’est une grenouille des bois. Ou un clown qui flatte une balloune. Mais les chances sont faibles : plus que de voir une grenouille des marais.

Une grenouille de bois

T’as le goût de pratiquer ton ouïe? GUEPE présente des activités pour te donner des trucs pour reconnaître les espèces et te pratiquer l’oreille. Les activités ont lieu à différents moments du printemps pour te permettre d’entendre toute sortes d’espèces. Surveille notre calendrier pour connaître les dates, les heures et comment t’inscrire!

Source image : Ryan Hodnett

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Question du public
Apiculture, entre commerce et conservation

On se questionne de plus en plus à propos de notre impact sur la nature, des forêts en passant par les plantes comme le ginseng jusqu’aux insectes. Quelles sont les conséquences de se mêler de la vie des abeilles?

« Est-ce que l’exploitation du miel et de la cire des abeilles leur cause préjudice? »

On se questionne de plus en plus à propos de notre impact sur la nature (et tant mieux), des forêts amazoniennes, en passant par les plantes comme le ginseng jusqu’aux insectes. On sait qu’on peut aider, mais on sait aussi qu’on peut nuire. Alors, quelles sont les conséquences de se mêler de la vie des abeilles?

Le miel et nous

Le miel, c’est la substance sucrée que les abeilles produisent à partir de nectar et qu’elles entreposent dans leur ruche. Elles s’en nourrissent toute l’année et le donne à leur larves, spécialement dans les périodes plus difficiles (les abeilles sont des insectes sociaux très bien organisés). Le miel est aussi consommé par d’autres animaux, comme les oiseaux, les fourmis, les ours, les renards même, et nous.

L’apiculture, c’est la science et la pratique d’élever* des abeilles. Ça existe depuis la préhistoire, et aujourd’hui, c’est pratiqué partout dans le monde. On reconnaît que l’apiculture offre un bon moyen de générer des revenus à partir des ressources naturelles sans les endommager. Un win-win. Et on n’en fait pas seulement du miel. La cire, le pollen, la propolis (la résine végétale que les abeilles utilisent comme un mortier), la gelée royale (la sécrétion dont les larves et la reine de la colonie sont nourries) et le venin sont tous des exemples de produits que l’humain tire de l’abeille**.

La B.A. des abeilles

Les abeilles font partie des pollinisateurs les plus importants de la planète. Par la pollinisation des plantes à fleurs, elles favorisent la variation génétique dans la communauté des plantes, la diversité florale et donc, la biodiversité. Elles participent alors au maintien et à la stabilité des écosystèmes et ce, en milieu naturel, mais aussi en milieu rural. T’sais, l’endroit d’où vient la majorité de nos aliments. C’est pas rien pour un si petit animal. Sans le travail acharné des abeilles, tu ne pourrais pas croquer une pomme juteuse ou te faire une salade de betteraves. Non. Malheureusement, le plus grand service qu’elles nous rendent, celui de la pollinisation, est encore trop sous-estimé.

Les méthodes d’agriculture actuelles (comme les monocultures, qui réduisent la variété de la nourriture pour les abeilles, et l’utilisation de pesticides, comme les néonicotinoïdes) ont un impact majeur sur nos précieuses abeilles. À ça s’ajoute la pollution, les hivers qui sont fous, les maladies et la réduction de leur habitat naturel de prairies à fleurs. Rien ne va plus… C’est pas pour rien que depuis plus de 10 ans la communauté scientifique sonne l’alarme face au déclin inquiétant des populations d’abeilles.  


L’apiculteur dans tout ça

Alors, c’est quoi l’impact de l’apiculture sur nos fragiles abeilles? Parce que les différentes espèces d’abeilles ont des besoins différents, des spécialisations pour des types de plantes et qu’elles requièrent des milieux spécifiques, on a tendance à les malmener. En apiculture, on modifie ça au nom du rendement. On modifie le régime alimentaire de la colonie en stimulant l’augmentation des niveaux de recherche de nourriture et en limitant les espèces de plantes à polliniser. Ça donne des abeilles qui ont faim et qui doivent travailler plus fort encore. Des ruches surpeuplées, des alvéoles trop grosses et un élevage sélectif qui dure depuis des siècles et qui réduit l’immunité des abeilles ont aussi des répercussions sur les insectes.

En milieu naturel, lorsqu’un nid est construit c’est pour des bonnes raisons : sa température et son humidité, sa forme, la possibilité de créer des chambres d’entreposage, la circulation de l’air, sa défense. Tout est parfait. Les stress naturels sont limités et seules les colonies les moins bien adaptées (on dit, avec le moins bon fitness), mourront. Et ça, c’est normal. En élevage, on maintient en activité des colonies dont le pool génétique peut être moins intéressant et on perpétue ainsi des gènes indésirables.

Malgré tout, les apiculteurs jouent aussi un rôle d’une importance capitale dans la protection de nos copines à manteau jaune et noir. Sans eux, leur nombre serait probablement beaucoup plus bas. Oui, l’apiculture c’est une économie, mais on peut aussi voir ça comme des actions de conservation. En favorisant leur présence, en leur donnant un emplacement pour nicher, en les traitant aux petits oignons, en éliminant les parasites, l’apiculteur fait définitivement sa part dans le maintien de ces pollinisateurs essentiels. Aujourd’hui, l’apiculture fait partie de la solution au déclin des abeilles, comme la reproduction in vitro pourrait sauver les rhinocéros blancs du Nord.

NOTES

* On dit élever ici, parce qu’on est entre nous. Par contre, il faut savoir que les abeilles qui sont exploitées restent sauvages et ne sont pas domestiquées comme pourrait l’être des vaches et des cochons.

** Les vertus de la plupart de ces produits restent encore à prouver.

Par Anne Frédérique, éducatrice-naturaliste

Sources images : Pixabay, Pixabay

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Qc-Nature
Comment peut-on mesurer la biodiversité?

On ne peut pas calculer la biodiversité dans un milieu. Impossible. Mais on peut arriver à ce qu’on appelle un indice : une valeur qu’on peut comparer avec d’autres.

Comme c’est le cas pour le nombre d’espèces sur Terre, on ne peut pas calculer la biodiversité et arriver avec un chiffre qui nous dirait combien il y a d’espèces ou d’individus dans un milieu. Impossible. La biodiversité, c’est plus complexe que ça. On n’obtiendra donc jamais un chiffre exact, mais on peut arriver à ce qu’on appelle un indice. Un indice, c’est une valeur qu’on peut comparer avec des indices passés ou des indices de d’autres milieux.

Plein de p’tits bécasseaux

Il existe plusieurs indices en écologie. Par exemple, l’Indice de Shannon, qui permet de calculer la diversité spécifique (nombre d’espèces dans un lieu donné). On pourrait aussi calculer la diversité en divisant le nombre d’espèces par le nombre d’individus. Pour avoir une meilleure vue d’ensemble et inclure toutes (ou presque) les composantes de la biodiversité, on a besoin d’aller plus loin que ça. On doit inclure dans notre calcul la distribution des espèces sur le territoire (l’abondance et la répartition), et pas seulement leur nombre (richesse spécifique). L’abondance, c’est la répartition des individus dans une zone donnée et la répartition est relative à la grandeur du territoire.

Une méthode simple est d’utiliser l’Indice de Simpson qui prend en considération le nombre d’espèce et leur abondance. Le résultat de l’équation donnera une valeur de la biodiversité entre 0 et 1, où 1 représente une forte biodiversité.

Formule pour calculer l’indice de Simpson où D = diversité, n = nombre d’individus par espèces, N = nombre total d’individus

Pas de panique ! Pour bien comprendre, on ne te fera pas apprendre cette formule. On va plutôt passer par un exemple. Il y aura un peu de math dans le passage qui suit, mais on a fait le gros du travail : t’as juste besoin de comprendre!

Situation fictive pour l’exemple

Des chercheurs ont dénombré des animaux de rivage sur trois plages similaires pour comparer leur biodiversité. On y a trouvé des oiseaux de 3 espèces différentes : des bécasseaux, des goélands et des petits chevaliers.

Dénombrement des oiseaux de rivage sur les 3 plages.

Si on calcule l’indice de Simpson (en utilisant la formule incompréhensible de tantôt) avec les données recueillies pour chacune des plages, on pourra les comparer et attribuer à chacune un indice de biodiversité concernant les oiseaux.

En comparant les trois plages, on peut conclure que la plage 1 possède la plus grande biodiversité. Parce que dans l’indice de Simpson l’abondance est aussi considérée, la plage 3, qui a le plus grand nombre d’individus total (N = 130), ne présente pas nécessairement la plus grande diversité. Évidemment, c’est très simplifié pour les besoins de ce post. Toutefois, même en utilisant l’indice de Simpson, c’est pas complet. Comme la biodiversité c’est une grande chose, c’est difficile de lui mettre une étiquette (surtout numérique) et de la calculer… ça reste un grand challenge.

Et si les maths nous font saigner des yeux?

Mise à part les chiffres, on peut aussi mesurer la biodiversité plus globalement, par des observations. Par exemple, si tu remarques que dans une forêt, plusieurs espèces clé de voûte, comme un grand pic ou des vers de terre sont présents, tu peux supposer que la biodiversité est favorisée, possiblement élevée. (On dit bien « supposer ».) Si tu remarques sur une berge que le phragmite, une espèce de roseau envahissant, prend toute la place, il y a des chances que cet écosystème, peu résilient, n’ait pas une biodiversité élevée. Certaines espèces, comme les amphibiens avec leur fragile peau perméable, sont aussi des bio-indicateurs. Leur présence est synonyme d’un environnement sain, et qui devrait avoir une biodiversité élevée. Même chose avec des espèces qui demandent beaucoup de ressources, comme les cerfs qui broutent énormément.

Il existe donc différentes façons de calculer et d’observer la biodiversité pour en tirer une valeur à interpréter, et non pas un chiffre réel. Les différents niveaux de la biodiversité doivent être pris en compte : les fonctions, les interactions entre les niveaux, les écosystèmes, et on en passe. Et c’est cette complexité qui permet aux écosystèmes d’être résiliant et de pouvoir survivre aux perturbations.

Sources images : Pixabay, GUEPE

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Vedette du mois
Les pollinisateurs

On voulait célébrer le beau temps qui s’installe et le mois des fleurs en mettant le spotlight sur une ribambelle de petits animaux, souvent sous-estimés, qui nous rendent plus que service : les pollinisateurs.

On voulait célébrer le beau temps qui s’installe et le mois des fleurs en mettant le spotlight sur une ribambelle de petits animaux, souvent sous-estimés, qui nous rendent plus que service : les pollinisateurs.

Avant d’aller plus loin, on va clarifier, c’est quoi la pollinisation. On parle ici du transfert du pollen de la partie mâle de la fleur (les anthères) vers la partie femelle (les stigmates).

Parties de sexuées de la fleur : l’organe femelle, le pistil, composé d’un stigmate (1), d’un style (2), à sa base on retrouve l’ovaire (3); l’organe mâle, les étamines, composées d’anthères (4) et d’un filet (5).

La pollinisation peut avoir lieu à l’intérieur d’une même fleur (on appelle ça l’autopollinsation) ou bien le pollen voyage d’une fleur à l’autre (la pollinisation croisée). Dans ce dernier cas, les grains de pollen doivent être transportés; le vent et l’eau sont des agents de pollinisation, mais 90 % des plantes à fleurs sont pollinisées par les animaux. Dans la liste des pollinisateurs vivants, on trouve des oiseaux comme les colibris, des chauves-souris, des rongeurs (comme les écureuils), des limaces, des singes et des insectes. Surtout des insectes! Environ 80 % des plantes à fleurs sont entomophiles ou pollinisées par l’action d’un insecte. Des très connues abeilles, aux guêpes, en passant par les fourmis et les papillons, les bibittes à 6 pattes sont les pollinisateurs les plus importants. Parmi eux, les plus efficaces sont les abeilles et les bourdons. Leur corps poilu et leur méthode d’alimentation et de butinage sont adaptées à beaucoup de plantes et vu leur nombre, ils font un travail d’envergure. Ces hyménoptères ont aussi développé des moyens de communication entre individus pour augmenter leur efficacité. Les mouches, comme les syrphes, qui volent sur place font aussi du bon travail. Les coléoptères, quant à eux, ne sont pas les plus efficaces, mais ils sont les pionniers de la pollinisation puisqu’ils sont les premiers insectes connus à avoir polliniser des plantes, il y a 200 millions d’années.

Mouche syrphe dans une fleur

Comment polliniser

Pour être franc avec toi, la plupart du temps un insecte pollinisateur ne sait pas qu’il nous rend service. Il se retrouve dans une fleur pour manger et les grains de pollen s’accrochent à lui. L’insecte quitte la fleur pour poursuivre son lunch sur la prochaine et le pollen collé à son poil s’accroche au stigmate de la seconde fleur. Boom! Pollinisation!

Ce sont les adaptations des fleurs qui font tout le travail. On t’explique. Le nectar par exemple, un liquide sucré, est produit par les fleurs pour attirer les pollinisateurs. Pour les guider, de nombreuses plantes ont des stimulateurs, des lignes de couleurs qui conduisent les insectes aux glandes productrices de nectar. Sans parler des différents parfums des plantes. En plus, les fleurs entomophiles ont évolué de manière à ce qu’un insecte qui la visite doit absolument se frotter contre ses anthères et du même coup, se couvrir de pollen.

La pollinisation des plantes, c’est beaucoup plus que d’assurer leur reproduction. Souviens-toi : les plantes (avec leur photosynthèse) sont les producteurs, la base même de la chaîne trophique, pour les animaux, mais aussi pour nous. Par extension, les insectes pollinisateurs participent au bon fonctionnement des écosystèmes, à favoriser leur résilience et à maintenir leur biodiversité. Un exploit de taille pour de si petits animaux.

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste

Sources images : GUEPE, André Karwath

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