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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Question du public
D’où vient le pépin?

« Est-ce qu’il y a un pommier qui va pousser en dedans de moi si je mange un pépin de pomme? » Sérieusement? Voici ce que nous répondons : non.

« Est-ce qu’il y a un pommier qui va pousser en dedans de moi si je mange un pépin de pomme? »

Sérieusement? Voici ce que nous répondons : non.

Pour qu’une plante pousse (arbres ou autres), certains éléments sont essentiels. Comme le soleil… L’intérieur de notre système digestif, c’est pas l’endroit le plus ensoleillé. Pour la croissance des plantes, ça prend aussi des minéraux et de l’eau (ça, y’en a en dedans de nous, mais ça ne fera pas pousser une plante). Il n’y a pas de chance qu’un arbre pousse à l’intérieur de toi. Period.


Pour avoir un pommier

Le pommier est un arbre relativement facile à faire pousser. Pour que la graine (le pépin) germe, elle doit passer un bout de temps dans un espace humide et froid. Avant toutes choses, si tu es sérieux et que tu veux faire pousser un pommier, faudra nettoyer les pépins et les faire sécher pendant quelques jours avant de débuter la germination. Une fois sèches, on envoie les graines dans un bac de sable humide pour 2 à 3 mois, on les laisse tranquilles et on attend qu’elles germent. Après, c’est le temps de mettre ça en terre, en même temps que tes autres semis.

D’où vient le pépin?

Çaaaaaaa, c’est la question intéressante. Pour y répondre, faut remonter dans le temps, quand les fleurs sont ouvertes et que la pollinisation a lieu. Le pollen est alors transporté d’une fleur à l’autre, ce qui permet la fécondation. Ce qui va nous intéresser ici, c’est ce qui arrive avec le pistil de la fleur (la partie femelle) qui contient l’ovaire, dans lequel se trouve les ovules. (Pour te démêler jette un coup d’oeil au schéma ici.) Une fois fécondée, la fleur fane et elle entre en transformation (pas comme un Transformer, mais pas loin). Les ovules de la fleur vont devenir des graines contenant un embryon de plante (dans le cas d’une fleur de pommier, ce sera les pépins). La paroi de l’ovaire se modifie pour devenir la paroi du fruit (le péricarpe). On pourrait simplifier en disant que ce sera la pelure du fruit. Parfois, d’autres éléments de la fleur, comme le réceptacle floral qui est sous l’ovaire, se fusionnent pour donner le fruit. (On t’explique ça ici.) Et après quelques temps, on se retrouve avec un beau fruit qui protège les graines jusqu’à ce que ces dernières soit transportées et que l’embryon germe pour devenir une nouvelle plante!

Prend une pomme dans tes mains. La queue de la pomme, c’est la tige de la fleur. Le l’autre côté, ce que tu vois, ce sont les restants de la fleur : des vieux pétales, des sépales et des étamines séchés.

La magie des végétaux!


Sources images : Pixabay, GUEPE

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Choix du naturaliste
Venin et crochets : la vérité sur les araignées

Parce qu’elles sont de précieuses alliées qui mangent les bibittes, mais qu’elles ont mauvaise réputation, on met le spotlight sur les araignées et leurs habitudes alimentaires.

Parce qu’elles sont de précieuses alliées qui mangent les bibittes, mais qu’elles ont mauvaise réputation, on s’est dit que ça vaudrait la peine de mettre le spotlight sur les araignées pour tenter (on dit bien, tenter) de t’éclairer sur nos copines à 8 pattes.

On va arracher le plaster en partant : toutes les araignées mordent, même nos petites araignées québécoises et toutes les araignées ont du venin. (☉_☉) On a déjà introduit le sujet en te présentant la nouvelle arrivante au Québec, la veuve noire du Nord, son venin et les conséquences d’une morsure. Mais attention, toutes les araignées ne sont pas dangereuses. On t’explique.

Les araignées ont des chélicères. C’est un membre qui se trouve près de la bouche, qui se finit par un crochet et qui vient en paire. (À ne pas confondre avec leurs pédipalpes qui se trouvent souvent dans le même coin et qui servent à manipuler.) Les chélicères sont souvent repliées au centre de la face de l’araignée. À quoi ça sert? Leur fonction principale est d’injecter du venin à leur proie. C’est dans les chélicères que sont les glandes à venin et au bout des crochets se trouve des ouvertures pour l’injection. Les araignées n’utilisent pas leur venin pour rien. Il sert à se défendre, oui, mais essentiellement et le plus important, à paralyser leurs proies. Une toxine qui liquéfie la proie est ensuite injectée. Les arachnides n’ont pas tes belles dents, elles ne peuvent pas mâcher leur nourriture comme nous, elles ont donc développé ce tour de passe-passe pas mal efficace!

Au Québec, on trouve environ 680 espèces d’araignées (mais ça change souvent, parce que c’est difficile de dénombrer toutes les espèces). Parmi celles dignes de mention, on trouve la dolomède ténébreuse, la plus grosse des araignées d’ici. Un femelle en santé peut faire 7,5 cm. Tout à fait inoffensive, elle vit dans les milieux naturels généralement à proximité de l’eau (c’est la fameuse araignée de quai). Elle peut mordre et comme elle est grosse, c’est douloureux. Mais aucunement dangereux. Elle ressemble aux araignées-loup, mais elle transporte son sac d’oeufs sous sa tête plutôt que sur son abdomen. La plus petite de nos araignées, du haut de ses 0,8 mm (cuuute) c’est mysmena quebecana. Une espèce endémique* du Québec, d’où son nom. Elle a été découverte dans le Parc de la Yamaska.

Comme on fait pas de cachette, on va te parler de la mildei (Cheiracanthium mildei) avant que quelqu’un d’autre ne le fasse. C’est une petite araignée jaune blanchâtre qui se tient dans les maisons. Elle possède un venin cytotoxique, qui attaque la peau. Ça veut dire que si un humain, comme toi, est mordu, il y a des chances de voir apparaître une rougeur et de ressentir un effet de brûlure autour de la morsure. C’est tout. Pas trop inquiétant.

Une belle dolomède ténébreuse

Finalement, pour te laisser sur une note positive, sache que dans la plupart des cas, si une araignée mord un humain, c’est simplement pour lui signifier sa présence, et aucun venin ne sera injecté. Les chélicères (et donc les crochets à venin) sont commandées par le cerveau et l’araignée peut décider de la quantité de venin à injecter selon la grosseur de la proie. Alors, pas de gaspillage sur autre chose qu’une proie juteuse!

Les araignées sont présentes dans tous les types de milieux et partout elles jouent des rôles primordiaux pour la biodiversité. Parce qu’elles sont des prédatrices gourmandes, elles consomment beaucoup d’insectes (parfois nuisibles). Elles font ce qu’on appelle un contrôle biologique en régulant les populations de leurs proies. Donc, un gros merci aux araignées!

NOTE

* Endémique ça veut dire qu’on ne la trouve qu’ici. Elle est unique à notre territoire et se trouve nulle part ailleurs. On a quelques espèces endémiques extra cool au Québec. On t’en parle ici.


Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste

Sources images : GUEPE, Anne F. Préaux

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Qc-Nature
Nerprun, phragmite, renouée : tri-amigos envahissants

T’entends peut-être souvent parler de menaces pour la biodiversité, de danger pour la nature, d’espèces envahissantes… mais c’est quoi ça, hein? On te parle de 3 espèces de plantes qui envahissent nos espaces naturels.

T’entends peut-être souvent parler de menaces pour la biodiversité, de danger pour la nature, d’espèces envahissantes… mais c’est quoi ça, hein?

D’abord, pour qu’une espèce végétale ou animale soit considérée comme envahissante, c’est parce qu’elle a été introduite dans une autre zone que celle de sa répartition naturelle. Elles viennent parfois d’un autre continent, mais pas toujours. On en trouve dans l’eau et dans les milieux terrestres. Comme pour les espèces menacées, on classe les espèces envahissantes en 3 catégories selon leur niveau de préoccupation (préoccupantes et présentes au Québec, préoccupantes, mais à l’extérieur du Québec, peu préoccupantes et présentes au Québec).

Trois frenemies poussent à Montréal et pour lesquels on fait beaucoup de sensibilisation : le nerprun cathartique, le phragmite commun et la renouée du Japon. Pourquoi on fait pas mal de sensibilisation à leur propos? Parce que deux de ces 3 espèces – le nerprun et la renouée – ont été introduites au Québec comme plante ornementale. Oui, oui, parce qu’elles sont belles! C’est pas faux, le nerprun reste d’un vert éclatant jusqu’à la fin novembre et la renouée forme des arbustes fournis avec des feuilles en cœur et des rameaux de fleurs blanches duveteux. Sauf que ces 3 vilains ont des capacités phénoménales de dispersion de graines et de croissance.

Le nerprun cathartique

Feuilles vertes, foncées à tout moment de l’année, double dentelée, fruits noirs

Le nerprun, t’en as assurément croisé s’en t’en rendre compte. Il pousse maintenant dans presque tous les boisés de l’île comme au parc-nature du Bois-de-Liesse et à l’Île-de-la-Visitation. Ses branches poussent en arc, comme un gros parapluie. Tu te dis « Great! de l’ombre! » sauf que… Les feuilles sortent vite et empêchent le sous-bois de pousser. En plus, les racines produisent une toxine dans le sol qui tue pas mal tout sauf… les autres plans de nerprun. Et finalement, ses fruits qui sont produits en abondance attirent les oiseaux, mais leur donnent la diarrhée.

Le phragmite commun

Ressemble à de longs plans de blé : long plants vert avec reflets violets en été, beige le reste de l’année

Le phragmite, c’est ce genre de blé qui pousse sur le bord des autoroutes, dans les marais, dans le fossé chez mononcle René, bref, partout. Il entre en compétition avec les quenouilles et finit par prendre le dessus puisque avec ses grosses racines, il assèche le milieu. Les quenouilles qui préfèrent pousser dans l’eau finissent par ne plus être capables de grandir et meurent. Le phragmite a connu une expansion de son aire de répartition au Québec avec le développement du réseau routier qui a créé des fossés parfaits pour la germination de leur graines.

La renouée du Japon

Feuilles en forme de cœur, tige creuse (a l’aspect du bambou)

Importée pour son look neat, la renouée est une bombe à retardement. Comme le nerprun, ses racines libèrent des toxines ce qui réduit la biodiversité autour d’elle. Ses rhizomes peuvent être en dormance pendant plusieurs années avant de percer le sol… même l’asphalte. Ses racines sont super fortes et peuvent détruire les bords de cours d’eau et peuvent endommager les bâtiments.

Tu les as reconnus et tu veux t’en débarrasser? D’abord, recharge ta patience car c’est un travail de longue haleine. Comme pour beaucoup d’autres espèces envahissantes, nos trois amis ont des réseaux racinaires TRÈS puissants. L’idéal, c’est l’excavation et la pose d’une toile géotextile afin de limiter le développement de tiges et du réseau racinaire. Mais, c’est très dispendieux.

Le contrôle à la main demande de couper toutes les branches et les tiges et de ne laisser RIEN derrière. Il faut tout mettre (sans laisser aucun résidu) dans un sac de poubelle en plastique et surtout, ne PAS composter les résidus. Ça ne ferait que déplacer le problème. Ensuite, il est possible de planter d’autres espèces indigènes pour créer de la compétition. Il faut toujours garder un œil sur sa talle éradiquée question de couper les tiges aussitôt qu’elles poussent. Et elles poussent vite!

Une foule d’autres espèces (animales et végétales) sont sur les listes à surveiller (on te parle ici des espèces envahissantes de la rivière des Prairies et des boisés urbains). Vaut mieux toujours appliquer le principe de précaution et être prudent lorsque tu jardines, que tu changes ton canot de plan d’eau ou que tu brûles du bois durant un feu de camp. Demande-toi : « Est-ce que c’est une plantes indigène? Est-ce que j’ai bien nettoyé mon matériel de plein air? Est-ce que j’utilise du bois local? » Ainsi, on donne une chance à la biodiversité locale de se développer avec plus de force.

Sources images : Franz Xaver, Anne F. Préaux, Pixabay

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Question du public
Pourquoi la fleur de lys est l’emblème du Québec?

Bon, la gang, on va mettre quelque chose au clair en partant : la fleur emblématique du Québec, ce n’est pas le lys, mais bien l’iris versicolore!

Pourquoi la fleur de lys est l’emblème du Québec?

Bon, la gang, on va mettre quelque chose au clair en partant (attention, âmes sensibles, s’abstenir)… la fleur emblématique du Québec, ce n’est pas le lys, mais bien l’iris versicolore! Surpris? On t’avais averti. Comme ce serait dommage de s’arrêter maintenant alors qu’on commence à avoir du plaisir… et à s’instruire. On va se donner la peine de gratter plus loin pour voir d’où viennent le lys et l’iris.

La fleur emblématique du Québec : l’Iris versicolore

En janvier 1948, Maurice Duplessis adopte le drapeau officiel du Québec arborant quatre fleur de lys blanc. On le baptise alors le fleurdelisé. Cette fleur qui sera dès lors affichée aux quatre coins de la province est bien connue comme symbole de la monarchie française. Un symbole éloquent pour notre histoire, mais très peu pour notre flore locale parce que le lys, ça ne pousse pas sur notre territoire t’sais!

En 1999, l’iris versicolore a dit « ça va faire », il a mis ses culottes et il s’est taillé une place au rang de fleur emblématique du Québec, délogeant le lys blanc. Entre nous, il méritait sa place! Originaire d’ici, l’iris a une variété de couleurs représentant notre diversité culturelle. Pas mal hein? C’est pas tout! Il pousse généralement près des marais et des cours d’eau, ce qui nous rappelle l’importance de préserver nos milieux humides pour que cette plante puisse y fleurir. T’es charmé? Nous aussi!

L’iris étale toute sa splendeur de la fin du printemps au début de l’été, c’est sa période de floraison. Elle est pas pire syncro la p’tite, elle nous flash ses couleurs juste à temps pour célébrer notre fête nationale, le 24 juin! C’est le temps de sortir dehors dans un milieu humide pour l’observer en nature… Avec ses trois grands sépales, tu ne peux le manquer!

Source image : Marc Bélanger

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Qc-Nature
La senteur des fleurs

Des fleurs, il y en aura tout l’été et même à l’automne. Tant mieux, on pourra profiter de leurs couleurs et de leur parfum. Justement, d’où ça vient cette odeur?

Après la fabuleuse batch de fleurs de printemps, c’est au tour des pivoines et des iris de prendre la place. Des fleurs, il y en aura tout l’été et même à l’automne. Tant mieux, on pourra profiter de leurs couleurs et de leur parfum. Justement, d’où ça vient cette odeur?

Les verges d’or qui sentent bonnes

Une odeur, c’est une combinaison de composés organiques volatiles produite par la fleur (des fois par les feuilles), lorsqu’elle est mature pour la pollinisation. Tout ça se passe au niveau moléculaire de la plante. Les molécules organiques (qui une fois à proximité les unes des autres créent les fragrances) ne traversent pas simplement la paroi cellulaire pour se rendre jusqu’à nous. En fait, c’est par un phénomène extrêmement complexe que la molécule devient de la vapeur au contact de l’air. C’est donc ces « molécules-vapeur » volatiles qui créent le parfum des fleurs et l’odeur du gazon coupé.

Chaque fleur a une odeur différente. Elles les utilisent comme un signal qui dirige les pollinisateurs. Ils vont généralement orienter leur choix sur des fleurs et le nectar ou le pollen sera la récompense. C’est un genre de GPS pour insectes. Cette sélection que l’insecte fait par l’odeur est super importante, spécialement pour les fleurs à pollinisation nocturne, qui attendent patiemment que les papillons de nuit les sniff.

Parce qu’une des principales fonctions des odeurs des fleurs est d’attirer les pollinisateurs, et que des pollinisateurs il y en a des tonnes, l’évolution a fait en sorte que les plantes se sont spécialisées. La production d’odeur varie selon les conditions, le climat et le moment de la journée. Les fleurs aux fragrances sucrées vont généralement attirer les abeilles et les papillons qui ont une préférence pour les parfums alléchants. Mais certaines fleurs ont des odeurs épicées ou de moisi, de viande pourrie et ça tombe dans la palette des mouches ou des coléoptères. Tous les goûts sont dans la nature!

Tournesol et… un pollinisateur

En plus d’attirer les pollinisateurs et d’être un mécanisme de haute importance dans la reproduction des plantes, les odeurs ont d’autres fonctions. Elles peuvent éloigner les herbivores et diminuer la pression de broutage. Et certaines plantes peuvent même communiquer entre elles grâce à des odeurs. Oui, oui, t’as bien lu. Les végétaux peuvent communiquer et ils le font avec leur parfum.

Quand on regarde ça, il n’y a rien d’anodin dans la nature. Les couleurs, les odeurs, les textures : tout a une fonction! Ouvre bien les yeux, les oreilles et même tes narines pendant ta prochaine balade, tu pourrais être surpris…

Source image : Anne F. Préaux

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