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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Choix du naturaliste
Le silence des hiboux

On te parle des adaptations sensorielles hors du commun des hiboux qui en font des chasseurs de feu et de leurs plumes magiques qui les rendent presque invisibles. On t’explique.

On t’a déjà expliqué pourquoi les hiboux étaient d’incroyables guerriers, mais on ne t’a pas tout dit… On t’a parlé de leurs adaptations sensorielles hors du commun qui en faisait des chasseurs de feu, mais ils ont en plus, des plumes magiques qui les rendent presque invisibles. On t’explique.

Grand duc d’Amérique en vol

As-tu déjà entendu un pigeon s’envoler? Probablement que oui, parce qu’ils sont très bruyants. Un prédateur nocturne, comme la plupart de nos hiboux, n’a pas le luxe de faire du bruit, sinon, il faut annuler son lunch. Ils ont donc des adaptations qui leur permettent d’être silencieux. D’abord, le bord des rémiges primaires (ça, c’est les plumes qui permettent le vol et qui sont les plus longues) est fait comme un peigne. Ces saillies diviseraient le flux d’air et diminuerait le bruit.

Aile de Strigidé
1-Rémiges primaires; 2-Rémiges secondaires; 3- Rémiges scapulaires; 4- Grandes couvertures; 5- Couvertures moyennes; 6- Petites couvertures; 7- Tectrices; 8- Rémiges bâtardes

Ces flux d’air plus petits glissent ensuite le long de l’aile du hibou vers le bord de fuite des plumes (le côté sans peigne), qui est constitué d’une frange souple. Cette frange dégage l’air au fur et à mesure qu’elle s’écoule, ce qui entraîne encore une réduction du bruit. Ensuite, s’il reste un bruit détectable, il est absorbé par les plumes soyeuses des ailes et des pattes du hibou. Ces plumes veloutées absorbent les sons de haute fréquence auxquels la plupart des proies sont sensibles.

Rémiges de Chouette rayée

Si on prend aussi en considération la forme des ailes des strigidés, qui sont larges et longues, on voit aussi des avantages pour passer inaperçus. Parce qu’ils ont de super grandes ailes, les hiboux ont besoin de très peu de poussées pour voler. Moins de mouvements, moins de bruit!

On le sait que le vidéo est en anglais, mais on trouvait que les images étaient parfaites!!


Et voilà, c’est dans le silence le plus parfait que les hiboux vivent leur petite vie de sneaky chasseurs!


Sources images : Peter K Burian, GUEPE, Anne F. Préaux

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Question du public
Si froid, même quand le climat se réchauffe

« Pourquoi l’hiver est-il si froid, si le climat se réchauffe? » Nous avons reçu cette très légitime question quand depuis déjà 3 mois on se gèle avec l’hiver et que la semaine dernière tout était enseveli sous 30 cm de neige.

« Pourquoi l’hiver est-il si froid, si le climat se réchauffe? »

Nous avons reçu cette très légitime question quand depuis déjà 3 mois on se gèle avec l’hiver et que pas plus tard que la semaine dernière tout était enseveli sous 30 cm de neige. Deux semaines avant ça, on battait des records de froid un peu partout en Amérique du Nord. C’est vrai que ça sonne pas comme un réchauffement, on te l’accorde. Spécialement quand on te raconte qu’il fait tellement chaud que le pergélisol fond!

Par contre, le fait que l’hiver soit difficile n’annule pas qu’à l’échelle planétaire, la couche de gaz à effet de serre s’épaissit et ça entraîne un réchauffement global de la Terre. Selon les chiffres de la NASA, les 10 années les plus chaudes jamais enregistrées sont les 10 dernières. Ça ne ment pas.

On ne peut pas analyser le climat en regardant qu’une seule journée ou une saison, ou même une année. Il faut regarder les tendances à long terme. Et à long terme, la planète vit un réchauffement climatique.

Montréal, sous la neige

D’abord, on doit tracer la ligne entre « climat » et « météo ». Le climat, c’est la moyenne des conditions météorologiques d’un lieu donnée (petit ou grand) sur une période de 30 ans. La météo, c’est ce qu’il fait aujourd’hui. Par exemple, il neige avec des percées de soleil et le maximum est de -3 et le minimum de -15 °C. Ça c’est la météo.  

Donc, les extrêmes hivernaux qu’on peut vivre ces temps-ci n’interfèrent pas avec notre climat. On vit ces tempêtes de neige, parce qu’on habite une région nordique où ces événements météo sont normaux à cause de l’inclinaison de la Terre. Notre planète est tiltée vers le soleil et c’est ce qui nous donne l’hiver. Et la Terre n’est pas sur le point de se redresser, donc l’hiver est là pour rester (enfin, une partie de l’année, mais tous les ans).

Nos hivers qui changent

Pour être francs avec toi, on a aussi remarqué que les hivers n’étaient plus les mêmes. Bien que les changements climatiques n’affectent pas l’inclinaison de la Terre, ils peuvent avoir une incidence sur d’autres facteurs qui influent sur les hivers comme la banquise arctique, le jet-stream, le vortex polaire et le fameux El Niño. Depuis un certain temps, une partie des grandes étendues d’eau du Nord ne gèle plus entièrement, ce qui entraîne une plus grande évaporation. Comme la vapeur d’eau ne disparaît pas, elle nous retombe dessous sous forme de précipitations.

Les ondulations du jet-stream dans l’hémisphère Nord


Il y a d’autres changements majeurs qui ont lieu dans les océans. Comme on te le mentionnait, la fonte de la banquise serait liée au réchauffement climatique. Une étude montre que ça pourrait influencer le climat mondial et même régional. Par exemple, dans l’océan Atlantique, les courants principaux, ceux qui dictent notre climat côtier, sont en réduction de puissance. Si ces affaiblissements se poursuivent, les impacts sur la côte américaine qui pourraient affecter les conditions hivernales vont probablement les rendre de moins en moins stables, avec davantage de fronts d’air extrêmement froid venant de l’Arctique. (Et l’effet pourrait être inverse en été.)

En plus d’affecter la circulation océanique, la banquise, qui est beaucoup moins épaisse, peut déstabiliser le vortex polaire. Si ce dernier est déréglé, il affectera les masses d’air chaud et d’air froid qui créeront des oscillations immenses au dessus de notre continent. Le jet-stream (ou courant-jet) qui se forme entre ces masses d’air devient lui aussi fou et on a des températures en ciseaux, des tempêtes, suivies de pluies, des vents polaires, des glaçons dans la moustache et les narines qui collent ensemble.

C’est l’hiver, et il fait froid : c’est normal. Par contre, nos hivers sont de plus en plus instables, et ça, ce n’est pas normal. On doit aussi garder en tête qu’à chaque fois qu’on monte le chauffage dans la maison parce qu’on a les pieds gelés, on contribue au réchauffement de la planète en consommant plus d’énergie et en favorisant la production de gaz à effet de serre. Penses-y!

Sources images : Wiki, MaxPixel

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Ailleurs
L’Île-aux-Amours

Petit spécial de la Saint-Valentin. On te dévoile un secret bien gardé du Parc national du Bic. Dans le havre du Bic, on trouve la plus grande île du parc : l’Île-aux-Amours.

Petit spécial de la Saint-Valentin. On te dévoile un secret bien gardé du Parc national du Bic. Bien installé entre Saint-Fabien-sur-mer et Rimouski, le parc est appuyé au fleuve, pour ne pas dire direct dedans; il flotte entre la Baie du Ha! Ha!, l’Anse à l’Orignal et le Havre du Bic. Dans ce dernier, on trouve la plus grande île du parc : l’Île-aux-Amours.

La fameuse île

On raconte qu’elle tient son nom des couples qui quittaient la désormais disparue Auberge du Français, pour aller se promener main dans la main les journées sans vent à marée basse sur l’île déserte. (Entre vous et moi, l’auberge a été construite dans les années 50, mais un registre dit textuellement en 1934 : « L’Île aux Amours, Bic, propriété de Mme Campbell. » On ne saura probablement jamais la véritable raison de son nom, mais comme c’est la Saint-Valentin, tenons-nous en à l’histoire des amoureux.)


Donc, cette île, pas tellement loin de la rive est accessible à pieds, à marée basse via une flèche de sable qui la relie au rivage. Un vieux sentier en fait le tour et ça vaut la peine. Du côté sud, on y trouve une plage de sable et des rochers qui tombent lentement dans le havre. Parfait pour une baignade. Le sentier mène à un escalier en plein milieu du bois pour accéder au côté nord de l’île. Et c’est un tout autre spectacle : le vent et les vague qui viennent du fleuve ont défiguré le rivage créant une falaise qui donne un point de vue magique sur le Cap Enragé. Si t’es chanceux, tu peux voir des petits pingouins, oui, oui, des eiders à duvet et, évidemment, des phoques communs.

Un bel eider

Une légende dit que la falaise de l’île dessine le profil d’un homme qui observe les vagues sans cesse pour y voir son amoureuse noyée dans une tempête. Une autre histoire veut que ce soit la fille adorée d’un homme banni de son clan qui se soit noyée et que son père guette toujours l’eau. Encore, là, on te laisse choisir ta story préférée.  

Depuis quelques années, tu peux louer une fameuse yourte de la SÉPAQ, directement sur l’île. D’après nous, c’est un must do entre amoureux (pas en février, mais c’est un méga bon plan d’été), parce que le parc du Bic, c’est beau, pis y’a rien comme le fleuve, une plage et de la belle tranquillité gaspésienne pour se souvenir pourquoi on s’aime.


Sources images : GUEPE, Parc national du Bic, Ron Knight

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Vedette du mois
Musaraignes : voraces et vaillantes

On met le spotlight sur des p’tits mammifères méconnus, mais bien surprenants : les musaraignes. « Ah! Ouais… c’est quoi donc ça? » On les confond souvent avec les souris ou les campagnols, mais surtout avec les taupes.

On met le spotlight sur des p’tits mammifères méconnus, mais bien surprenants : les musaraignes. « Ah! Ouais… c’est quoi donc ça? » On les confond souvent avec les souris ou les campagnols, mais surtout avec les taupes, mais elles voient beaucoup mieux, sont généralement plus grises et ont un museau plus pointu presque comme une mini trompe. ^,_,^

Une grande musaraigne qui pointe le bout de son museau

Au Québec, nous avons 8 espèces :

On trouve ces animaux subnivaux (qui vivent dans le sol) dans pas mal tous les types d’habitats (terrain montagneux, forêts de feuillus ou de conifères ou les deux, marais et tourbières, etc.) pourvu qu’il y ait de l’eau à proximité. Généralement avec un peu d’humidité, beaucoup de mousse et des arbres morts au sol, elles sont contentes. En autant qu’il n’y ait pas trop de couleuvres, de hiboux, de renards et de coyotes, elles devraient s’en sortir. Quoiqu’on ne s’en fait pas trop pour les musaraignes. Ces cachotières sécrètent un liquide odorant (eww!) qui rebute même les prédateurs les plus téméraires. La grande musaraigne, en plus, produit du venin qu’elle injecte en mordant. Elle utilise d’ailleurs ça comme technique de chasse puisque son poison paralyse sa proie qui peut être pas mal plus grosse qu’elle (comme les araignées!). C’est pratique.

(Juste pour éviter la panique, on ajoute que les musaraignes ne sont pas dangereuses pour l’humain, tu peux aller en forêt sans les craindre.)

Le bain de la musaraigne palustre

Sinon, les autres musaraignes se contentent de vers de terre, de cloportes et d’insectes de tous genres, certaines mangent même des poissons et des salamandres. En hiver, quand les ressources diminuent, elles mangent davantage de graines, de bouts de végétaux et de champignons. Certains font même des réserves dans des galeries. Pour se déplacer, comme une bonne partie de nos musaraignes ne sont pas équipées pour creuser des tunnels, elles utilisent ceux des autres animaux fouisseurs et ce, jour et nuit. Elles n’ont pas beaucoup de temps libre, les pauvres. Comme elles ont un métabolisme très élevé*, elles doivent manger presque sans cesse… Ce qui est, quand on y pense, pas si mal pour nous parce que les musaraignes consomment donc des TONNES d’insectes nuisibles. Bravo!

Dernière affaire cool sur les shrews : il semblerait qu’elles puissent produire des ultrasons pour se déplacer par écholocation comme les chauve-souris et les dauphins. Ce n’est pas confirmé, mais c’est une hypothèse et elle est cool.

NOTE

* On parle ici de quelques 800 battements cardiaques par minute. Sais-tu c’est quoi le rythme cardiaque normal pour un humain ? C’est entre 60 et 100 pulsations par minute… Avec une si haute fréquence, une musaraigne doit à peu près consommer son poids en nourriture tous les jours. Imagine.

Sources images : Gilles Gonthier, Robert Ivens

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Question du public
Cannoli de guêpe

« Que sont ces genres de cannoli accrochés près de ma fenêtre? » Tu seras surpris d’apprendre que ce ne sont pas des desserts, mais bien des petits nids d’insectes.

« Que sont ces genres de cannoli accrochés près de ma fenêtre? »
Photo de notre lecteur, qui venait avec la question.

Miam, des cannoli! Ces desserts italiens qui ressemblent à une crêpe roulée et remplie de crème! « Mais que font-ils collés à ma fenêtre? » Bonne question! Tu seras pas surpris d’apprendre que ce ne sont pas vraiment des desserts, mais bien des petits nids d’insectes. Des nids de guêpes maçonnes pour être plus précis. Quand tu entends « guêpe », tu vis sûrement (comme la plupart des gens) un feeling de dégoût et/ou de peur. On espère juste que ça t’empêchera pas d’apprécier ces remarquables ‘tites bibittes. Il faut savoir que les guêpes sont des insectes sociaux qui sont capables de communiquer et construire des structures très complexes. Concentrons-nous sur les cannoli.

Une guêpe maçonne

On remarque très souvent les gros nids en papier qui pendent d’une branche d’arbre ou d’un plafond. Les nids des guêpes maçonnes ont une structure un peu différente.

La femelle construit le nid en bouette : elle récolte de la terre qu’elle mélange avec sa salive pour en faire de la boue. Elle construit ensuite une série d’alvéoles tubulaire (une alvéole c’est un petit abri construit pour recevoir un oeuf). Une fois le nid prêt pour les larves, la guêpe maçonne attrape plein d'araignées qu’elle paralyse avec son venin*. Elle ramène le tout dans son nid de bouette fraîchement bâti. Une fois le garde-manger plein (on parle de 6 à 15 araignées environ), la femelle pond un œuf dans une des araignées et referme l’alvéole. Les araignées serviront de nourriture pour la larve à éclore. Une fois bien nourrie, la larve se transformera en pupe et passera l’hiver sous ce stade avant d’en sortir sous sa forme adulte au printemps. La femelle répète ce manège en ajoutant de nouvelles cellules à son nid jusqu’à ce qu’elle s’épuise et meurt. Dans la nature, on trouve beaucoup de mamans dévouées.

Un nid de guêpe maçonne

Rare sont ceux qui sont à l’aise avec l’idée d’avoir un nid de guêpes sur la maison, mais si tu y penses deux secondes, les guêpes maçonnes font partie de la chaîne alimentaire et participent activement à réduire le nombre d’araignées. Plus de guêpes, moins d’araignées…

NOTE

* Saches que cette espèce de guêpe a un venin un peu différent des autres. D’abord, elles ont 10 fois moins de venin que les guêpes plus communes. Contrairement aux guêpes sociales, la guêpe maçonne n’utilise pas son venin pour se défendre, il n’a donc pas besoin d’être très puissant : il ne contient pas les agents qui produisent des douleurs fortes comme celui des autres guêpes.

Sources images : Wiki, Lynette Eliott

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