Blogue

Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

Voir 0 articles sur 0
highlight

Catégories

Effacer
268
Qc-Nature
L’ozone

À force de faire des recherches sur l’ozone, tu te rends compte que c’est un phénomène de plus en plus complexe. Finalement, sais-tu vraiment ce que c’est?

À force de faire des recherches sur l’ozone, tu te rends compte que c’est un phénomène de plus en plus complexe. Finalement, sais-tu vraiment ce que c’est?

Tu te demandes peut-être en quoi ça a des effets hypers positifs et même hypers négatifs pour nous? C’est quoi le rapport avec le smog ou bien les coups de soleil? Pourquoi faut-il ouvrir et fermer les fenêtres? Et bien tu es au bon endroit! Ici-même, tu trouveras beaucoup de réponses à tes questions.

D’abord, nous commençons par le commencement : qu’est-ce que c’est que cette molécule? Ensuite, nous irons faire un petit tour dans l’atmosphère afin de comprendre le phénomène qui nous protège contre les différents rayonnements Ultra-Violet (UV) : la couche d’ozone! Enfin, nous reviendrons sur Terre afin de se prémunir et de se protéger contre les effets nocifs de cette molécule naturelle et obligatoire qui se propage continuellement autour de nous.

C’est parti pour la stratosphère!

L’ozone est une molécule composée de 3 atomes d’oxygène (O3) dite triatomique (ou, qui a 3 atomes). Tu vas dire : « C’est de l’oxygène! ». Oui, mais ce n’est pas la forme dont tu as besoin pour respirer. L’ozone fait également partie des gaz à effet de serre (GES) et interagit avec les autres gaz et polluants dans l’atmosphère.  

Cette molécule est plus qu’obligatoire dans la stratosphère, une des strates de l’atmosphère. En effet, elle est naturellement présente dans cette zone située entre 12 et 50 kilomètres au-dessus de nos têtes. Elle forme ce qui est connu comme la couche d’ozone. Cette strate aux concentrations élevées de la molécule O3, soit entre 1 et 10 ppm (particules par millions), représente environ 8 % de la totalité de notre atmosphère. En ppm ça ne paraît peut-être pas beaucoup, mais crois-moi, c’est suffisant!  

Restons à cette hauteur pour comprendre comment l’ozone agit sur notre planète ainsi que sur notre santé. Son principal effet connu? Bloquer 97% des rayons UV en provenance du soleil. C’est notre bouclier le plus précieux. Mais qu’est-ce que le rayon UV?

Un zoom sur les rayons UV

D’abord, il faut que tu comprennes que la lumière émise par notre soleil est décomposée en un spectre de couleurs. C’est d’ailleurs ce qui explique les couleurs de l’arc-en-ciel que nous percevons à travers la lumière blanche naturelle. Il y a ensuite la lumière invisible à l’extrémité rouge du spectre que l’on nomme les rayons infrarouges. Ces derniers provoquent un certain réchauffement. Et à l’autre bout, dans la portion plutôt bleutée, existe l’invisible de l’ultraviolet. C’est ça que nous allons explorer.  

Il y a grosso-modo 3 types de rayons UV. Toute est une question de longueur d’onde calculée en nanomètres (nm), car oui, la lumière, même à ces niveaux invisibles, se déplace telle une onde plus ou moins courte, nocive ou inoffensive.  

  1. Les rayons UV-A (400-315 nm) représentent 95 % des rayons qui atteignent la surface de la Terre. Ils pénètrent profondément sous la peau grâce à leur plus longue longueur d’onde. Ces rayons sont directement responsables du bronzage, de la dégradation du collagène (une protéine contenue partout dans le corps), de la fatigue et la dégradation des cellules, et peuvent également faire muter notre ADN en cancer. Ils sont enfin considérés comme immunosuppressifs, ce qui affaibli notre système immunitaire contre les UV-B.
  1. Les rayons UV-B (315-280 nm), avec leur longueur d’onde moyenne, pénètrent dans les couches superficielles de la peau et sont en partie filtrés par la couche d’ozone. Ils font essentiellement les mêmes effets que les UV-A, mais sont réputés bien plus cancérigènes. S’ils nous procurent les fameux coups de soleil, nos yeux aussi peuvent en subir les conséquences.  
  1. Les rayons UV-C (280-100 nm) ont une courte longueur d’onde et sont ainsi les plus nocifs d’entre tous. Par chance, ils sont pratiquement tous filtrés par notre couche d’ozone. Nous les produisons à petite échelle afin de stériliser du matériel médical ou les eaux usées des villes avant qu’elles soient rejetées dans l’environnement. C’est le processus d’ozonation.  

Redescendons maintenant sur Terre  

L’ozone est naturellement présente autour de nous, à une concentration extrêmement faible, soit entre 0,005 et 0,05 ppm. Ce n’est qu’à partir de 0,01 ppm qu’elle commence à se faire sentir. En effet, elle a une odeur d’eau de javel, contrairement à l’oxygène que tu respires (O2). C’est d’ailleurs un bon indicateur de sa toxicité pour tes poumons, tes reins, ton cerveau et tes yeux!  

Comment ça se fait? C’est lié au smog. Ce nuage de pollution jaunâtre qui plane au-dessus des grandes villes est le résultat de la combustion des voitures à essence, des nombreuses industries ou encore des feux de forêt. Ces gaz et ces particules fines viennent s’accumuler à la hauteur de nos espaces de vie.  

Toutes ces particules dans l’air réagissent entre elles, notamment avec l’oxygène afin de synthétiser, tu l’auras deviné : de l’ozone. L’humidité et les canicules contribuent à ça aussi; non seulement la chaleur aide à la formation de l’ozone, mais la vapeur d’eau empêche également les particules polluantes de se disperser, ce qui crée quoi? De l’ozone. (Petite parenthèse : les éclaires synthétisent elles aussi de l’ozone lors d’orages!)  

C’est entre autres ce qui nous pique les yeux, nous fait tousser, avoir des maux de tête ou bien des étourdissements. À plus forte dose, dans certains environnements industriels pollués, les conséquences peuvent être plus graves à long terme. Des fortes concentrations d’ozone dans l’air peuvent rapidement provoquer une augmentation des difficultés respiratoires plus ou moins graves, tel que l’asthme, par exemple.  

Mesures de protection

Durant la journée, le niveau d’ozone varie en fonction de la qualité de l’air et de sa température. Ainsi, il est préférable de fermer les fenêtres lorsqu’il y a un avertissement de smog ou encore en après-midi, même en hiver, et de bien aérer la maison le matin. Les appareils purificateurs d’air, ne sont pas toujours parfaits : ceux qui ionisent l’air peuvent produire un peu d’ozone. Vérifie le niveau d’ozone qu’il peut créer avant de t’en procurer un. L’ionisation de l’air est par contre bénéfique, mais on y reviendra!  

Contre le smog urbain, il est encouragé d’utiliser des moyens de transport actifs et collectifs plutôt que de prendre la voiture. Il est aussi recommandé d’avoir beaucoup de végétation en ville, non seulement pour nous rafraîchir, étant donné l’effet d’îlot de chaleur qui existe en milieu urbain, mais aussi pour filtrer (et ioniser) l’air ambiant. C’est de loin la meilleure technologie que nous avons jusqu’à présent!

Enfin, contre les UV, tu peux mettre de la crème solaire à large spectre, qui protègent contre les rayons UV-A et UV-B, pour te garder des coups de soleil et des risques de cancer. Le chiffre sur la bouteille de crème (ex. 30) est une mesure relative de temps qu’il faudrait à une peau protégée versus non protégée pour brûler. Mais ça ne veut pas dire que tu devrais pour autant plus t’exposer au soleil. Il faut suivre les consignes d’utilisation pour une protection optimale. Et tu devrais mettre des lunettes de soleil pour te protéger aussi des longueurs d’ondes nocives.

Un brin d’histoire

Ah oui, le fameux trou dans la couche d’ozone! Hé bien, en 1985, nous avons découvert que l’émission de certains GES détruisait les molécules d’ozone dans l’atmosphère, car oui, toute est une question de réactions chimiques, encore une fois. En 1987, 24 pays adhèrent au Protocole de Montréal qui vise l’interdiction, entre autres des CFC et des halons, des gaz surtout utilisés comme réfrigérants. En 2009, l’entente est universelle, 196 pays y adhèrent. Nous sommes sur la bonne voie, car vers 2050, la couche d’ozone devrait être presqu’entièrement rétablie, au mieux!

Par François-Vivier, éducateur-naturaliste

Sources images : NASA’s Marshall Space Flight Center, GUEPE, PublicDomainPictures.net, Pixabay

voir l'article
267
Question du public
Les feux de forêt : bons ou mauvais?

Est-ce bon ou mauvais, un feu de forêt? Assurément, tu dois déjà t’être posé la question au moins une fois. Eh bien, voici la réponse que tu attendais : toujours un peu des deux!

« Est-ce bon ou mauvais, un feu de forêt? »

Assurément, tu dois déjà t’être posé la question au moins une fois. Eh bien, voici la réponse que tu attendais : toujours un peu des deux!

Les feux de forêt : pas toujours mauvais

Peut-être le savais-tu déjà, mais les feux de forêt ont toujours existé et bien heureusement, car ils sont bénéfiques dans certains écosystèmes. Certains arbres à aiguilles ont besoin de brûler afin de se reproduire. Oui oui, leurs fruits en forme de cône (d’où le mot CONifère), aussi connus sous le nom de pomme de pin, sont tellement soudés par leur sève, que celle-ci a besoin de fondre pour que la cocotte puisse s’ouvrir, libérant ainsi les graines qu’elles contiennent.  

Ils permettent aussi de contrôler les épidémies de certains insectes nuisibles aux arbres. Ils permettent à des espèces qui en dépendent pour survivre! S’il n’y avait pas de feux pour amincir la canopée, certaines plantes n’auraient pas assez de lumière du soleil.  

Les feux de forêt : pas toujours bons

Cependant, rappelons-nous que la forêt emprisonne énormément de carbone dans son essence même. Ainsi, lorsque la forêt brûle, elle émet des milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Ce gaz crée un effet de serre qui réchauffe la Terre, ce qui augmente les risques d’incendie! Si tout cela était causé naturellement, ça serait une chose, mais ils sont souvent le résultat de notre propre imprudence! Imagine qu’on cause plus de la moitié des feux de forêt au Canada quand on fait des feux de camp ou qu’on jette des cigarettes mal éteintes, par exemple!  

Un vrai cercle vicieux

Non seulement les feux de forêt contribuent au réchauffement de la Terre et ainsi contribuent à augmenter le risque qu’ils se reproduisent dans l’avenir, mais ils risquent également d’allumer de nouveaux feux à plus court terme.  

Comment? Ils produisent d’énormes nuages de particules, mais peuvent également créer de véritables pyrocumulus. Quoi? Pyro comme pyrotechnie? Oui, des énormes nuages gris gorgés d’eau (cumulus) dont la pression interne provoque des refroidissements qui viennent se fracasser avec la chaleur intense de l’incendie. Ce type de confrontation atmosphérique provoque des éclairs et des précipitations. Ainsi, même s’il pleut, le courant électrique en provenance de la foudre vient allumer des étincelles un peu plus loin dans la forêt, soit des micro-feux de forêt qui, s’ils ne sont pas contrôlés à temps, vont tranquillement (ou rapidement) devenir des géants eux aussi. Nous savons que la foudre est coupable pour 67 % de la superficie de la végétation atteinte par des feux au Canada, ce qui correspond à environ 1,7 millions d’hectares de forêt chaque année!  

Les feux de forêt sont donc de véritables cercles vicieux et quand il y a des habitations humaines à proximité, ça devient un enjeu prioritaire à combattre!

Enfin, les feux font partie de notre quotidien, mais ils font aussi partie intégrante de la nature. Ils sont obligatoires, autant pour l’espèce humaine que pour la biodiversité faunique et floristique. N’empêche que c’est notre responsabilité d’éviter d’en allumer à cause de notre propre négligence. Alors, prudence!

Par François-Vivier, éducateur-naturaliste

Sources images : PxHere, Cephas, Nikolay Kondev

voir l'article
266
Vedette du mois
L’air, rien de moins

Il nous entoure. On le respire souvent sans même y penser. C’est l’AIR : un élément non vivant essentiel dans la nature pour permettre la vie sur la terre ferme de notre planète.

Il nous entoure. On le respire souvent sans même y penser. C’est l’AIR : un élément non vivant essentiel dans la nature pour permettre la vie sur la terre ferme de notre planète. De plus, c’est grâce à sa présence que l’on peut sentir le vent sur notre peau et que l’humain a pu créer de nombreuses inventions : l’avion, le parachute, les éoliennes, etc.  

Un beau mélange

L’air est un mélange de plusieurs gaz (donc de plusieurs éléments sous leur forme gazeuse). Dans l’air qui nous entoure sur Terre, on retrouve principalement de l’azote à 78 % et de l’oxygène à 21 %. Plus précisément, c’est du diazote (N2) et du dioxygène (O2), car ces éléments aiment bien se tenir deux par deux. C’est dans le 1 % qu’il reste que l’on retrouve le gaz carbonique (ou dioxyde de carbone, CO2), le méthane (CH4), la vapeur d’eau (H2O), l’ozone (O3) et tout le reste.

Si l’on pense souvent en premier à l’air comme source d’oxygène pour les êtres vivants terrestres qui respirent, il ne faut surtout pas négliger le rôle de l’air dans de nombreux autres cycles naturels.  Que ce soit le carbone, l’eau, l’azote ou le phosphore, tous ces éléments finissent par se retrouver dans l’air à un moment ou un autre de leur cycle.

Notre atmosphère

On appelle atmosphère la couche d’air qui enveloppe notre planète* et qui est maintenue en place grâce à sa gravité. Elle peut être divisée en différentes couches. Ces couches et l’atmosphère elle-même ont des limites un peu floues. Leur épaisseur et leur division restent approximatives.

  • À partir du niveau de la mer, les 12 premiers kilomètres d’air composent la couche nommée troposphère (1). Dans cette couche, on retrouve 90 % de l’air de l’atmosphère. Pas parce que c’est la plus épaisse! Bien au contraire, elle est la plus mince. C’est plutôt parce qu’elle est la couche la plus près de la Terre et que la gravité y est plus forte. C’est dans cette couche que se produisent les phénomènes météorologiques. On parle ici par exemple des nuages, de la pluie, de la neige et des arcs-en-ciel.
  • Les 38 km suivants forment la stratosphère (2). Cette couche contient 9 % de l’air de l’atmosphère, ainsi que la couche d’ozone.  
  • Passé 50 km ou 60 km d’altitude se trouve plutôt la mésosphère (3). C’est dans cette couche que l’on peut apercevoir les étoiles filantes**, comme les perséides. L’air y est suffisamment dense pour offrir une résistance aux objets en provenance de l’espace au point de les brûler. C’est de là que vient la lumière des étoiles filantes.
  • Après 85 ou 90 km, la couche porte le nom de thermosphère (4). Son épaisseur est de plusieurs centaines de kilomètres (environ 400 à 600 km). Les aurores polaires se forment dans le bas de cette couche. Cette couche abrite aussi la station spatiale internationale (SSI).
  • Au-delà de 500 ou 600 km, il s’agit de l’exosphère (5). C’est la dernière couche qui compose l’atmosphère et l’air y est quasiment absent.

Le poids de l’air!

Bien que l’air soit gazeux, il peut tout de même exercer une pression (tout comme les liquides et les solides). Plus il y a d’air (et donc de gaz), plus ça pousse sur ce qui est présent autour. Dehors, on parle alors de pression atmosphérique***.

Cette pression changera selon l’altitude et les conditions météorologiques. Plus on est haut, moins l’air est dense. Au contraire, plus on est bas, plus l’air est dense. La pression sera donc plus élevée au niveau du sol et de la mer****. Alors qu’elle sera plus basse en altitude comme au sommet d’une montagne. De plus, l’air chaud est moins dense et plus léger (c’est pour cela qu’il s’élève naturellement) et l’air froid plus dense et plus lourd (il a donc plutôt tendance à descendre). Donc selon l’endroit où tu te trouves sur Terre et selon la météo dans l’air au-dessus de ta tête, tu subiras une pression différente sur ton corps.

Sa qualité

La pollution de l’air a des conséquences sur de nombreuses maladies, qui touchent une très grande partie de l’humanité*****, et perturbe les écosystèmes, entre autres par les changements climatiques. C’est pour se rappeler l’importance de ces impacts qu’il existe la journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus et la journée de l’air pur au Canada. L’idée prônée lors de ces journées est de réduire la pollution atmosphérique, que ce soit de la fine poussière en suspension dans l’air, des particules nocives ou des gaz amplifiant l’effet de serre. Prendre soin de la qualité de l’air, c’est un geste autant pour la santé humaine que celle de notre planète.

NOTES

* Le mot atmosphère est utilisé pour désigner les couches de gaz autour de n’importe quel astre, ce qui inclut les planètes, les étoiles et les satellites naturels (ça, ce sont les lunes des planètes…).

** En astronomie, on parle de météores pour désigner les corps célestes provenant de l’espace qui entrent dans l’atmosphère et produisent une traînée lumineuse. Contrairement aux météorites, un météore n’atteindra pas le sol de la planète. Étant donné sa plus petite taille, il va plutôt complètement se consumer pendant sa chute.

*** La pression atmosphérique se mesure en kilopascals (kPa) grâce à un baromètre. Cette mesure est très utile pour établir des prévisions météorologiques.

**** La pression atmosphérique dite normale correspond à la pression de l’air quand tu te trouves au niveau de la mer (soit à peu près au bord de l’océan) et qu’il fait 15°C. Cette valeur est 101,3 kPa et sert de référence en science.

***** « La pollution de l’air contribue aux maladies cardiaques, aux accidents vasculaires cérébraux, au cancer du poumon et à d’autres maladies respiratoires. On estime qu’elle est à l’origine de 7 millions de décès prématurés chaque année, principalement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. », selon les Nations Unies.

Par Philippe, éducateur-naturaliste senior

Sources images : Pixabay, GUEPE, Pixabay

voir l'article
272
Choix du naturaliste
Ces intrigants lichens

Tu profites de ta randonnée pour observer les plantes qui se préparent tranquillement à l’hiver. Sur un rocher qui borde le sentier, tu remarques ce qui ressemble à une mousse, mais qui n’en est pas une. De quoi s’agit-il?

À peine arrivé(e) dans la forêt, tu te sens déjà bien. Les arbres de l’automne sont parés de leurs plus belles couleurs et les feuilles commencent à tomber par terre à cause du vent. Tu profites de ta randonnée pour observer les plantes qui se préparent tranquillement à l’hiver. Sur un rocher qui borde le sentier, tu remarques ce qui ressemble à une mousse, mais qui n’en est pas une. De quoi s’agit-il? C’est sans doute ces intrigants lichens!  

Ce joyau de la nature, ces organismes uniques, complexes et fascinants qui réunissent deux êtres vivants dans une histoire d’amour incroyable. Sans sombrer dans l’anthropomorphisme*, les lichens peuvent parfois passer inaperçus. Ils ont pourtant toute une palette de couleurs et des formes variées, en plus d’être complètement mystérieux. Tout ce qu’il faut pour attirer l’attention!

C’est quoi du lichen?

Les lichens, contrairement aux plantes, n’ont ni feuilles, ni tiges, ni racines. Ils sont composés d’une structure appelée thalle. On les retrouve sur les roches, le sol, les arbres, les bâtiments, etc. Ils ne font pas les difficiles!

Disons que les lichens sont le résultat d’une symbiose entre un champignon et une algue ou parfois une cyanobactérie. Les deux partenaires sont essentiels, car l’un ne peut vivre sans l’autre. Le champignon offre eau, sels minéraux et protection en échange des nutriments produits par la photosynthèse de sa compagne. « Les lichens sont essentiellement des champignons qui pratiquent la culture, explique le Musée Canadien de la nature. En effet, le champignon vit avec un partenaire – une algue, une cyanobactérie, ou des deux – dont il tire son énergie. »**  

Ils sont aussi de véritables rois de la résilience! Ils peuvent passer plusieurs mois complètement secs, sans eau, et se ranimer lorsque les conditions sont favorables. Certaines espèces peuvent même survivre plus de 5 ans dans des conditions complètement sèches. Autre anecdote : des individus pourraient atteindre jusqu’à 8 600 ans…

Comment se reproduisent-ils?

Bonne question! C’est assez spécial de penser à la reproduction des lichens. Il s’agit tout de même d’organismes composés de deux êtres vivants! Avec plus de 20 000 espèces à travers le monde, il y a plein de méthodes différentes. En général, ils ont deux méthodes : sexuée et asexuée. La reproduction sexuée implique un brassage génétique. Pour faire simple, le champignon produit des structures qui développeront des spores. Ceux-ci devront partir à la recherche d’une algue adéquate pour donner des petits bébés lichens!  

La reproduction asexuée créée de véritables petits clones. Elle est assurée par la fragmentation du lichen en morceaux. Ces fragments sont transportés ailleurs par le vent ou la pluie et peuvent coloniser de nouveaux milieux lorsque les conditions sont favorables. Certaines espèces utilisent aussi des organes spécialisés qui produisent des petits grains appelés sorédies, qui contiennent à la fois le matériel génétique du champignon et de l’algue.

Et les lichens du Canada?

Les lichens couvrent 7 % de la surface de la Terre, entre la forêt tropicale, le Grand Nord et le mur de ta maison, ils sont partout. On en compte plus de 2500 espèces dans le pays, dont la cladonie étoilée. Cette espèce est le menu favori des caribous pendant l’hiver et pousse dans toutes les provinces et territoires du Canada.  

Notre lichen national

Sur le sol forestier boréal, impossible de la manquer, elle ressemble à des choux-fleurs vert jaunâtre. Elle est plutôt facile à reconnaitre.  

Des espèces fragiles et importantes

En ville, les lichens peuvent nous informer de la qualité de l’air. Le Musée canadien de la nature** ainsi que plusieurs scientifiques les comparent même aux canaris que les mineurs apportaient avec eux dans les mines pour servir d’indicateurs de la présence de gaz toxiques. L’oiseau suffoque = il faut sortir d’ici! Au même titre que le canari, la concentration des polluants dans l’air, comme le SO2 émis par les voitures, impacte directement la survie des lichens. D’ailleurs, depuis le 19e  siècle, l’augmentation de la pollution de l’air les a grandement influencé. C’est parce qu’ils ne possèdent pas la couche qui protège les autres plantes, la cuticule, alors ils sont dépendants de la qualité de l’air. Ainsi, plusieurs espèces de lichens disparaissent lorsqu’il y a trop de pollution. De nombreuses études utilisent alors les lichens en tant que bio-indicateurs pour évaluer la salubrité de l’air : c’est ce qu’on appelle la biosurveillance!  

En ville comme dans la forêt, les lichens ont aussi de nombreux rôles écologiques. Ils sont parmi les premiers colonisateurs de milieux arides. Ils sont aussi les premiers à s’installer et créent un milieu plus fertile pour d’autres organismes. Ces véritables pionniers stabilisent aussi le sol en plus de prévenir l’érosion. Pour les animaux, ces organismes fournissent nourriture, abri et camouflage. Les caribous les mangent, les oiseaux les utilisent pour leur nid, les humains s’en servent comme teinture ou en médecine… Wow!

Pour ta prochaine randonnée en forêt, prends le temps d’observer ces organismes magnifiques! Mais attention par contre, ils sont plutôt fragiles. Certaines espèces poussent à peine 0,5 mm par année, alors il ne faut pas s’en servir comme coussin confortable pour le pique-nique!

NOTES

*L’anthropomorphisme, c’est attribuer des émotions ou des réactions humaines à d’autres entités comme des animaux, ou dans le cas suivant, à un champignon et à une algue, parce qu’il n’y a pas de limites à notre imagination!

**Tiré de l’article « Résultats du vote sur les lichens : Un lichen très recherché des caribous remporte le titre de lichen national » du Musée canadien de la nature.

Par Andréanne, éducatrice-naturaliste senior et coordonnatrice des activités Charlevoix

Sources images : Pixabay, Pixabay, Anders Wahl

voir l'article
273
Ailleurs
Le parasitisme

Quand deux espèces différentes interagissent entre elles, cela peut être bénéfique, c'est une symbiose, ou neutre, c'est du commensalisme, mais cela peut aussi avoir un effet négatif, c'est alors du parasitisme.

J’espère que ton costume est prêt parce que l’Halloween c’est bientôt! Pour te mettre déjà dans l’ambiance on t’a concocté un thème bien spooky! On l’a déjà vu : quand deux espèces différentes interagissent entre elles, cela peut être bénéfique, comme lors d’une symbiose, ou neutre pour un des partis, comme lors du commensalisme, mais cela peut aussi avoir un effet négatif lorsqu’on se trouve dans le cas du parasitisme.  

Le parasitisme, c’est lorsque qu’une espèce va tirer profit d’une autre, soit pour se nourrir, s’abriter ou encore se reproduire. Si tu as lu l’article sur les interactions biologiques, c’est la relation qui est #notcool. Il existe une multitude d’exemples de parasitisme dans le monde vivant. Aujourd’hui on te présente celui qui rentre le plus dans le thème de l’Halloween : les insectes zombies!

Si les insectes peuvent interagir entre eux, tel que les fourmis et les pucerons (ils ont une relation de mutualisme), il arrive aussi que d’autres êtres vivants interagissent avec les arthropodes. Ainsi un groupe de champignons du joli nom de cordyceps* interagissent avec un grand nombre d’insectes variés à travers la planète. Ce champignon va avoir besoin d’un insecte pour se développer, et pour arriver à ses fins il va devoir parasiter son hôte. Chaque espèce de cordyceps va ainsi parasiter une espèce d’insecte particulière!

L’histoire de la fourmi et du champignon

Prenons l’exemple d’une fourmi qui se promène dans la forêt amazonienne pour trouver de la nourriture. Sur son chemin elle va entrer en contact avec une petite boule qui se trouve être une spore de cordyceps. Le champignon, au contact de la fourmi, va se développer à l’intérieur de son corps en créant un réseau d’hyphes**. Cela va modifier le comportement de la fourmi qui éventuellement grimpera dans la végétation haute, tout en se faisant parasiter de plus en plus par le champignon. Arrivée en haut d’une branche ou d’une feuille, la fourmi finit par mourir à cause du champignon qui a pris trop de place dans son corps. Jusqu’à trois semaines plus tard, le champignon aura transpercé le corps de l’insecte pour que ses stromas*** s’érigent tout autour du cadavre. Du haut de la branche ou de la feuille, le champignon pourra alors libérer un grand nombre de spores, qui tomberont tout autour de la plante. Possiblement un nouvel insecte rencontrera une des spores, ce qui relancera la boucle du parasitisme! Digne des plus belles histoires d’horreur n’est-ce pas?

Tu te dis peut-être que cette histoire te dit quelque chose? C’est surement parce que tu as déjà joué à The Last of Us, qui reprend l’idée du parasitisme des cordyceps sur des humains! Mais ne t’inquiète pas, dans la réalité ces champignons ne sont nocifs que pour les insectes, parfois les araignées, ou même d’autres champignons. On est donc bien loin de devenir des zombies!

Les cordyceps

Si les cordyceps paraissent effrayants de par la façon dont ils parasitent les insectes, le résultat pourrait pourtant être presque beau, car il existe une incroyable variété de couleurs et de formes chez ces champignons, ce qui donne parfois des photos surréalistes!

Outre leur aspect intrigant, les cordyceps sont réputés comme bénéfiques pour les humains! Mais ce n’est pas le cas de toutes les espèces. D’ailleurs, inutile de chercher un cordyceps bénéfique dans nos sols québécois, on les trouve principalement en Asie. Pour aller récolter celui qui semble avoir des vertus médicinales, il faudra aller fouiller le sol chinois. Les larves de papillons zombifiées par Cordyceps sinensis et Cordyceps militaris y sont récoltées à la main. Elles sont repérées par leurs stromas sortant du sol. Ces larves zombies auraient de nombreux bienfaits tels que de meilleures performances sportives, une augmentation de l’énergie, de meilleures performances sexuelles ou encore le soulagement des maladies cardiaques et rénales. Ils sont donc vendues à un prix assez dispendieux à travers le monde! Cependant peu d’études scientifiques ont été faites sur les effets de ces espèces sur notre santé. Ces bienfaits ne sont donc pas encore prouvés.

En attendant de savoir si les insectes zombies deviendront la solution médicinale de demain, tu peux toujours organiser une soirée Halloween à thème Zombie et époustoufler tes invités avec ton costume d’insecte parasité!

NOTES

* Cordyceps est le nom initial du genre, qui s’est diversifié en plusieurs genres suite à de nouvelles informations moléculaires. Pour rester simple, on utilise ce terme pour ce groupe de champignons dans le texte. On retrouve plus de 600 espèces de cordyceps dans le monde!

** Les hyphes sont des filaments constituant le mycélium, la partie végétative du champignon, qui se trouve souvent sous terre dans le cas d’un champignon qu’on récolte au sol. Ils sont très fins et pas toujours visibles à l’œil nu, mais constituent la plus grande partie du champignon.

*** C’est la partie reproductrice des champignons ascomycètes. C’est l’équivalent du sporophore des champignons basidiomycètes, la partie que l’on mange et cuisine!

Par Julie, éducatrice-naturaliste senior

Sources images : Pixabay, Andreas Kay

voir l'article
No results found.
Thank you! Your submission has been received!
Oops! Something went wrong while submitting the form.
Notre blogue
découvrir
Nos audioguides
découvrir
Nos vidéos
découvrir
Nos fiches éducatives
découvrir
OUTILS
BLOGUE
fermer
Nous utilisons des cookies pour améliorer votre expérience de navigation, diffuser des publicités ou des contenus personnalisés et analyser notre trafic. En cliquant sur « Accepter », vous consentez à notre utilisation des cookies. Pour plus d'information, veuillez consulter notre Politique de confidentialité.