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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Choix du naturaliste
L’histoire de l’orme et du frêne en Amérique

L’orme et le frêne sont deux arbres majestueux qu’on rencontrait très souvent dans nos forêts et nos villes. Mais, tout comme toi, les arbres peuvent tomber malades et de puissants symptômes nuisent à leur développement.

L’orme et le frêne sont deux arbres majestueux qu’on rencontrait très souvent dans nos forêts et nos villes. Mais, tout comme toi, les arbres peuvent tomber malades et de puissants symptômes nuisent à leur développement comme l’écorce tombe, les feuilles noircissent, les bourgeons ont du mal à se développer. Il existe de nombreuses raisons à l’origine de ses maladies : des insectes, des bactéries, des champignons et même, des virus. Dans le cas de l’orme et du frêne, ce sont les humains qui ont amené la maladie en Amérique du Nord. On te raconte ça.

Les ormes

Un orme avec le champignon

L’orme a été mis en contact la première fois avec un champignon pathogène vers 1940. Les symptômes se sont développés rapidement et on s’est rendu compte que les ormes avaient attrapé un méchant champi qu’on a éventuellement appelé la maladie hollandaise de l’orme. Pssst! Parles-en avec tes grands-parents, ils ont sûrement lu ça dans les journaux de l’époque!

Lorsqu’un arbre porte le champignon, ce dernier se loge dans les vaisseaux conducteurs de la sève (il fait des grosses taches brunes sur la chair du bois) et les ressources et les nutriments circulent difficilement dans l’arbre. Les feuilles flétrissent au printemps et un arbre qui ne fait pas de photosynthèse, ça dépérit rapidement! Comment ce vilain champignon est arrivé ici? Comme pour beaucoup de maladies et d’insectes qui touchent les arbres, par l’importation de bois d’œuvre. Avant cette invasion, on avait plus de 700 000 ormes en Amérique du Nord. Maintenant, c’est un arbre rare, car il y en a que quelques-uns qui ont survécu, probablement ceux avec des meilleurs gènes, et donc plus résistants que les autres. Des espèces classiques, comme l’orme d’Amérique, sont touchés, mais des espèces vulnérables aussi, comme le drôle d’orme liège.

La bonne nouvelle, c’est que les recherches scientifiques ont permis de développer des variétés d’ormes résistantes au champignon, comme l’orme accolade, et on les voit revenir petit à petit dans nos jardins et les espaces aménagés. On augmente alors la biodiversité!

Les frênes

Frênes pleins de tunnels de larves d’agrile

Comme c’est une problématique un peu plus récente que la maladie hollandaise de l’orme, tu as probablement entendu parler de l'agrile du frêne. C’est un insecte qui s’attaque à la partie vivante des troncs d’arbre. Peut-être as-tu croisé des arbres en ville peints de points bleus ou verts, ou encore avec une étiquette? Ces arbres sont des frênes qui attendent ou qui ont reçu un traitement contre cet insecte.

Venu d’Asie à Montréal en 2011, ce coléoptère est arrivé par le bois d’importation. Comme les rues montréalaises sont (étaient) bordées de nombreux frênes, l’insecte s’est multiplié très facilement, favorisé par cette abondance de nourriture… Et il continue son expansion! Bien qu’il existe un traitement, celui-ci n’enrayera pas l’agrile puisqu’il sert surtout à ralentir le cycle de vie de l’insecte et ainsi diminuer leur nombre. On te parle plus en détail de l’agrile dans ce vidéo.


De nouvelles stratégies sont en place afin d’éviter de revivre ces deux grandes disparitions. Mais tu le sais sûrement, la vraie solution c’est d’augmenter la diversité des espèces! Lorsque la maladie hollandaise de l’orme et l’agrile du frêne ont fait leur ravage, la diversité des espèces d’arbres urbains était faible. Si on avait prévu le coup et qu’on avait augmenté la biodiversité (des arbres) en ville, il aurait été plus facile de contrer les maladies et freiner les espèces envahissantes. On aurait limité le nombre d’individus touchés et donc, limité les dégâts pour nos précieux arbres urbains.

Sources images : Wiki, Anne F. Préaux

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Choix du naturaliste
L’érable noir, mais jaune

L’automne, c’est la saison des érables. C’est le temps des sucres? Bien non! L’automne, c’est la saison des érables, pas pour leur eau sucrée, mais pour leurs COULEURS!

L’automne, c’est la saison des érables. C’est le temps des sucres? Bien non! L’automne, c’est la saison des érables, pas pour leur eau sucrée, mais pour leurs COULEURS! Un arbre particulièrement beau et particulièrement particulier (!) au sud du Québec et à la région de Montréal, c’est l’érable noir. Grand, fort, feuilles veloutées, cet érable est assez facile à identifier mais facile à confondre avec l’érable à sucre (what?).

Tout comme les érables à sucre, les feuilles des érables noirs possèdent 5 pointes. Sauf que! Les pointes du bas de la feuille de l’érable noir sont moins prononcées que celle de l’érable à sucre ce qui en fait une feuille trilobée. Toutefois, la caractéristique qui permet de tout de suite différencier un érable noir des autres érables, c’est la présence de petits poils sous ses feuilles. On dit alors que le revers de la feuille est pubescent (à garder pour ton Scrabble). Il s’agit donc de simplement les toucher pour les identifier! #5sensenéveil

Il faut savoir une chose, l’érable noir est une espèce menacée au Québec. Cette espèce se trouvant surtout au sud du Québec sur des sols calcaires, et composant parfois la majeure partie des érablières à caryers cordiformes et à tilleuls d’Amérique, ses populations se voient contraintes de vivre dans des endroits de plus en plus restreints dû à l’expansion urbaine.

Une autre de ses caractéristiques qui s’observent particulièrement bien en octobre est sa coloration automnale. En été, les p’tits poils sous les feuilles reflètent la lumière et lui donne un vert jaunâtre, mais en automne a-tten-tion, les érables noirs deviennent JAUNE DE CHEZ JAUNE! On se permet de l’écrire en gros, parce qu’avec le contraste de leur écorce très foncée, le jaune des feuilles ressort encore plus! Plutôt impressionnant quand une partie des feuilles est tombée au sol : la forêt est alors jaune, brillante et on y voit les troncs s’élever à travers. C’est magnifique!

Le Bois-de-Liesse en automne

On t’a donné envie de prendre une p’tite demi-heure pour observer les érables noirs? Rends-toi au Bois-de-Liesse (facile, dans le secteur de l’accueil des Champs, il y a un sentier qui s’appelle « le sentier des érables noirs »!) ou au Bois-de-Saraguay, tu en verras assurément! Profite-en pour faire les audioguides qu’on propose pour ces parcs!


Sources images : GUEPE, Anne F. Préaux

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Qc-Nature
Reproduction sans fécondation : la parthénogenèse

On dit toujours que la nature est bien faite. Elle a des solutions pour tout! Disons qu’une population est en carence d’une ressource, les individus s’adapteront. Mais que se passe-t-il si cette ressource que sont des mâles?

On dit toujours que la nature est bien faite. C’est parce que c’est vrai. Elle a des solutions pour presque tout! Disons qu’une population est en carence d’une ressource, les individus s’adapteront. Mais que se passe-t-il si cette ressource que sont des mâles? Est-ce qu’une femelle peut se reproduire sans monsieur? #wecandoit


Un dragon Komodo (ᵔᴥᵔ)

C’est ce qu’est la parthénogenèse : un mode de reproduction où un embryon se développe à partir d’un oeuf qui n’a pas été fécondé par un mâle. Il y a donc création d’un individu sans apport génétique mâle. Ce nouvel individu ne sera pas un clone exacte de sa mère (non, pas un clone de Star Wars, un clone génétique), mais le génome reste le même de génération en génération. Dans des populations où il y a une forte reproduction par parthénogenèse, il n’y a pas vraiment de brassage génétique*. On pourrait même dire que c’est comme un « cul-de-sac génétique ». ಠ~ಠ C’est pourquoi, en général, on observe une alternance entre les reproduction asexuées et les reproductions sexuées dans ces populations. Ça permet d’intégrer des nouvelles informations dans le génome, ce qui au final, donne des individus plus résistants et plus facilement adaptés à leur environnement.


Mais pourquoi une femelle utiliserait une méthode de reproduction qui ne favorise pas le bagage génétique de sa descendance? Bonne question. Certaines espèces n’ont qu’un seul genre, comme c’est le cas des lézards à queue en fouet, qui ne sont que des femelles (on t’en parlait ici). S’il y a les deux genres, les mâles peuvent être volontairement en nombre restreint, comme c’est le cas chez les fourmis. Sinon, la parthénogenèse peut devenir utile lorsqu’une femelle est isolée où lorsqu’une population subit une pénurie de mâles. Comme la parthénogenèse peut résulter en des mâles ou des femelles, ça peut même venir rétablir la situation.


Qui fait ça?

La parthénogenèse se rencontre le plus souvent chez les végétaux. Quelques invertébrés comme les vers et un bon nombre d’insectes y ont aussi recours. La parthénogenèse est aussi connu chez toutes les espèces d’hyménoptères sociaux, dont les abeilles, les guêpes et les fourmis. Les femelles ont, dans certains cas, le choix de fertiliser ou non les œufs pour ajuster le sex-ratio de leur colonie. Pratique. Toutefois, chez les vertébrés, c’est pas mal plus rare. Quelques poissons (comme les requins), des amphibiens et des reptiles (des lézards, des serpents et même le dragon de Komodo) sont connus comme parthénogénétiques.

La nature, vraiment, ne cesse de nous étonner.

PS. Les plantes peuvent aussi se reproduire sans fécondation. On appelle ça la multiplication végétative.

NOTES

* On ne va pas s’attarder sur les mécaniques génétiques de la parthénogenèse. Vraiment, qui a envie de lire un billet sur les gamètes, les chromosomes et la méiose? Personne.


Source image : Pixabay

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Quoi faire?
Rando dorée de fin d’automne

Il fait un peu froid. C’est vrai. On n’est pas encore tout à fait habitués à la baisse de luminosité. C’est vrai. Il pleut sans arrêt. Aussi vrai… Mais novembre, c’est un des meilleurs mois pour explorer la nature!!

Il fait un peu froid. C’est vrai. On n’est pas encore tout à fait habitués à la baisse de luminosité. C’est vrai. Il pleut sans arrêt. Aussi vrai, même que des fois, il neige… Mais novembre, c’est un des meilleurs mois pour explorer la nature!! Pourquoi?

  1. Personne ne sort en novembre, parce qu’il fait froid, on n’est pas encore habitués à la luminosité hivernale et il pleut tout le temps… C’est donc la tranquillité totale sur les sentiers.
  2. Plus aucune feuille dans les arbres, et ça révèle les secrets des pics et des autres animaux arboricoles.
  3. Les herbes et les fougères dorées, c’est juste trop beau.

Alors, prochaine fois que le soleil brille, prends ton courage à deux mains et sors de la maison. Tu vas voir, on a raison. Pour faciliter ton expédition, voici nos suggestions de rando de late automne.

Les parcs-nature montréalais

Le parc-nature du Bois-de-Liesse

Évidemment, qu’on allait te proposer les parcs-nature de Montréal, c’est notre deuxième maison! Peu importe le parc que tu choisis, tu peux parcourir plein d’écosystèmes différents. Les pics bois sont assurément au rendez-vous (spécialement au secteur Héritage du parc-nature de la Pointe-aux-Prairies), les fougères sont malades (au Havre-aux-Tortues, au parc-nature du Cap-Saint-Jacques) et les roseaux sont tellement dorés qu’ils donnent mal aux yeux (au secteur de la Péninsule du Bois-de-Liesse). La plupart des parcs sont accessibles en transport en commun, sinon, ils ont tous des stationnements payants. Attention : certains chalets d’accueils sont fermés en novembre, jettes un coup d’oeil ici avant de partir!


Îles de Boucherville

Pour un dépaysement à quelques minutes de Montréal, tellement proche que t’as même pas le temps de te rendre sur la rive-sud que tu es déjà rendu, c’est un arrêt aux Îles de Boucherville qu’il te faut. La SÉPAQ t’accueille sur ce petit archipel « parc-nationalisé ». T’auras qu’à lever les yeux pour voir les cerfs de Virginie couchés dans les hautes herbes. C’est aussi un des coups d’oeil les plus romantiques du fleuve. Promis. (Sache qu’il y a un frais d’entrée, comme dans tous nos parcs nationaux.)


Réseaux des sentiers des Orphelins

Le corridor aérobique du Chemin de fer

V’là un réseau de sentiers très bien aménagés pour les marcheurs en quête de petits challenges. Le secteur Nord est de loin le plus beau, quoique l’accès soit plus ou moins indiqué (quand tu sens que tu n’es pas à la bonne place, t’es probablement arrivé). Un premier tronçon sur le corridor aérobique du Chemin de fer t’amène au départ des sentiers. Puis, une montée facile mène au belvédère sur le Lac Saint-François-Xavier (wow!) en passant par une méga cute tourbière. C’est complètement perdu dans les Laurentides, mais c’est un petit joyaux pour les amateurs de randonnée. À faire absolument.


Le Parc des Grèves

T’es un amateur de passerelles? NOUS AUSSI! Tu vas être servi à Sorel, au Parc des Grèves avec sa passerelle longeant un ruisseau sur plus d’un kilomètre. Il faut faire abstraction du parc de résidus miniers qu’on voit apparaître une fois de temps en temps entre les branches, mais le fleuve et la pinède du parc le font vite oublier. Oiseaux, renards, conifères, let’s go les passerelles!

PS. Quand tu marches, t’as pas froid. On te le jure.

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste

Source images: Anne F. Préaux

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Qc-Nature
Les espèces sur Terre : avec qui vivons-nous?

Calculer le nombre d’espèces sur Terre est un challenge de taille parce qu’on n’est même pas certain du nombre d’animaux, encore moins du nombre de plantes et de champignons, sans parler de microbes…

Calculer le nombre d'espèces sur Terre est un challenge de taille parce qu’on n’est même pas certain du nombre d’animaux terrestres, encore moins du nombre de plantes et de champignons, sans parler de microbes… C’est pourquoi on ne peut pas parler de véritable nombre, mais bien d’une estimation.

Un héron : une espèce

Avant d’estimer quoique ce soit, il faut savoir qu’aujourd’hui on s’entend (presque) sur 1,74 millions d’espèces identifiées* (pvi, on dit décrites dans le jargon). Ça veut dire 1,74 millions d’espèces dont on est convaincu (scientifiquement) de l’existence et qui sont décrites dans The Catalogue of Life. À partir de cette donnée, on doit s’en remettre à des lois mathématiques de prédiction si on veut une estimation de TOUUUUUTES les espèces de la Terre, décrites et non décrites.

En 2011, avec une nouvelle méthode de prédiction, un recensement, un des plus précis jamais fait (et faisant le plus l’unanimité dans la communauté scientifique) donne une estimation totale de 8,7 millions d’espèces.

Il est important de mentionner ici que les différentes études et les nombreuses méthodes font varier l’estimation et ce, régulièrement. Par exemple, une étude de 2016 estimait le nombre à 100 millions… Ce qui en fait un sujet assez controversé.


Une demoiselle, rien de moins

Si on s’appuie sur les chiffres de 2011, ça voudrait dire qu’on a décrit seulement 20 % des tous les organismes vivants sur Terre…. Conclusion : un immense et trèèès mystérieux 80 % d’espèces qui restent à découvrir! On a donc pas mal de travail à faire pour compléter le catalogue. On imagine qu’un nombre important de ces espèces-mystères s’éteindra bien avant d’être découvertes, parce que malheureusement, le taux d’extinction général sur la Terre est en pleine forme. La gravité de la situation est telle que certains experts ne se gênent pas pour parler d’extinction de masse.

Pour adoucir cette image, saches que des nouvelles espèces sont découvertes tous les ans. Une nouvelle espèce de ver (Auanema sp.) a été découverte pas plus tard qu’en septembre 2019 et ces nouveaux coquins à s’inscrire dans le catalogue sont pas mal funky avec leur 3 sexes et leur poches pour porter leurs petits. Oui, très funky!

Pour se garder informé des nouvelles espèces qui sont découvertes, c'est ici.

NOTES

* Plus de 85 % de ces espèces sont des arthropodes, le grand groupe représentant les ô combien mal aimées bibittes (tous les insectes, araignées, mille-pattes, infâmes scutigères, scorpions et crustacés de tous genres).


Source images : Pixabay, Pixabay

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