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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Quoi faire?
Rando dorée de fin d’automne

Il fait un peu froid. C’est vrai. On n’est pas encore tout à fait habitués à la baisse de luminosité. C’est vrai. Il pleut sans arrêt. Aussi vrai… Mais novembre, c’est un des meilleurs mois pour explorer la nature!!

Il fait un peu froid. C’est vrai. On n’est pas encore tout à fait habitués à la baisse de luminosité. C’est vrai. Il pleut sans arrêt. Aussi vrai, même que des fois, il neige… Mais novembre, c’est un des meilleurs mois pour explorer la nature!! Pourquoi?

  1. Personne ne sort en novembre, parce qu’il fait froid, on n’est pas encore habitués à la luminosité hivernale et il pleut tout le temps… C’est donc la tranquillité totale sur les sentiers.
  2. Plus aucune feuille dans les arbres, et ça révèle les secrets des pics et des autres animaux arboricoles.
  3. Les herbes et les fougères dorées, c’est juste trop beau.

Alors, prochaine fois que le soleil brille, prends ton courage à deux mains et sors de la maison. Tu vas voir, on a raison. Pour faciliter ton expédition, voici nos suggestions de rando de late automne.

Les parcs-nature montréalais

Le parc-nature du Bois-de-Liesse

Évidemment, qu’on allait te proposer les parcs-nature de Montréal, c’est notre deuxième maison! Peu importe le parc que tu choisis, tu peux parcourir plein d’écosystèmes différents. Les pics bois sont assurément au rendez-vous (spécialement au secteur Héritage du parc-nature de la Pointe-aux-Prairies), les fougères sont malades (au Havre-aux-Tortues, au parc-nature du Cap-Saint-Jacques) et les roseaux sont tellement dorés qu’ils donnent mal aux yeux (au secteur de la Péninsule du Bois-de-Liesse). La plupart des parcs sont accessibles en transport en commun, sinon, ils ont tous des stationnements payants. Attention : certains chalets d’accueils sont fermés en novembre, jettes un coup d’oeil ici avant de partir!


Îles de Boucherville

Pour un dépaysement à quelques minutes de Montréal, tellement proche que t’as même pas le temps de te rendre sur la rive-sud que tu es déjà rendu, c’est un arrêt aux Îles de Boucherville qu’il te faut. La SÉPAQ t’accueille sur ce petit archipel « parc-nationalisé ». T’auras qu’à lever les yeux pour voir les cerfs de Virginie couchés dans les hautes herbes. C’est aussi un des coups d’oeil les plus romantiques du fleuve. Promis. (Sache qu’il y a un frais d’entrée, comme dans tous nos parcs nationaux.)


Réseaux des sentiers des Orphelins

Le corridor aérobique du Chemin de fer

V’là un réseau de sentiers très bien aménagés pour les marcheurs en quête de petits challenges. Le secteur Nord est de loin le plus beau, quoique l’accès soit plus ou moins indiqué (quand tu sens que tu n’es pas à la bonne place, t’es probablement arrivé). Un premier tronçon sur le corridor aérobique du Chemin de fer t’amène au départ des sentiers. Puis, une montée facile mène au belvédère sur le Lac Saint-François-Xavier (wow!) en passant par une méga cute tourbière. C’est complètement perdu dans les Laurentides, mais c’est un petit joyaux pour les amateurs de randonnée. À faire absolument.


Le Parc des Grèves

T’es un amateur de passerelles? NOUS AUSSI! Tu vas être servi à Sorel, au Parc des Grèves avec sa passerelle longeant un ruisseau sur plus d’un kilomètre. Il faut faire abstraction du parc de résidus miniers qu’on voit apparaître une fois de temps en temps entre les branches, mais le fleuve et la pinède du parc le font vite oublier. Oiseaux, renards, conifères, let’s go les passerelles!

PS. Quand tu marches, t’as pas froid. On te le jure.

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste

Source images: Anne F. Préaux

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Qc-Nature
Les espèces sur Terre : avec qui vivons-nous?

Calculer le nombre d’espèces sur Terre est un challenge de taille parce qu’on n’est même pas certain du nombre d’animaux, encore moins du nombre de plantes et de champignons, sans parler de microbes…

Calculer le nombre d'espèces sur Terre est un challenge de taille parce qu’on n’est même pas certain du nombre d’animaux terrestres, encore moins du nombre de plantes et de champignons, sans parler de microbes… C’est pourquoi on ne peut pas parler de véritable nombre, mais bien d’une estimation.

Un héron : une espèce

Avant d’estimer quoique ce soit, il faut savoir qu’aujourd’hui on s’entend (presque) sur 1,74 millions d’espèces identifiées* (pvi, on dit décrites dans le jargon). Ça veut dire 1,74 millions d’espèces dont on est convaincu (scientifiquement) de l’existence et qui sont décrites dans The Catalogue of Life. À partir de cette donnée, on doit s’en remettre à des lois mathématiques de prédiction si on veut une estimation de TOUUUUUTES les espèces de la Terre, décrites et non décrites.

En 2011, avec une nouvelle méthode de prédiction, un recensement, un des plus précis jamais fait (et faisant le plus l’unanimité dans la communauté scientifique) donne une estimation totale de 8,7 millions d’espèces.

Il est important de mentionner ici que les différentes études et les nombreuses méthodes font varier l’estimation et ce, régulièrement. Par exemple, une étude de 2016 estimait le nombre à 100 millions… Ce qui en fait un sujet assez controversé.


Une demoiselle, rien de moins

Si on s’appuie sur les chiffres de 2011, ça voudrait dire qu’on a décrit seulement 20 % des tous les organismes vivants sur Terre…. Conclusion : un immense et trèèès mystérieux 80 % d’espèces qui restent à découvrir! On a donc pas mal de travail à faire pour compléter le catalogue. On imagine qu’un nombre important de ces espèces-mystères s’éteindra bien avant d’être découvertes, parce que malheureusement, le taux d’extinction général sur la Terre est en pleine forme. La gravité de la situation est telle que certains experts ne se gênent pas pour parler d’extinction de masse.

Pour adoucir cette image, saches que des nouvelles espèces sont découvertes tous les ans. Une nouvelle espèce de ver (Auanema sp.) a été découverte pas plus tard qu’en septembre 2019 et ces nouveaux coquins à s’inscrire dans le catalogue sont pas mal funky avec leur 3 sexes et leur poches pour porter leurs petits. Oui, très funky!

Pour se garder informé des nouvelles espèces qui sont découvertes, c'est ici.

NOTES

* Plus de 85 % de ces espèces sont des arthropodes, le grand groupe représentant les ô combien mal aimées bibittes (tous les insectes, araignées, mille-pattes, infâmes scutigères, scorpions et crustacés de tous genres).


Source images : Pixabay, Pixabay

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Question du public
Ours polaire, noir et blanc

« Pourquoi les ours polaires ont-ils la peau noire? » En voyant cette photo incroyable, on nous a demandé si cette immonde chose était réellement un ours polaire ou si les internets nous jouaient un mauvais tour.

« Pourquoi les ours polaires ont-ils la peau noire? »

En voyant cette photo incroyable, on nous a demandé si cette immonde chose était réellement un ours polaire ou si les internets nous jouaient un mauvais tour. Non, pas de mauvais tour, c’est bien un ours polaire. Mais pourquoi a-t-il la peau noire?

D’abord, il faut s’intéresser à leur fourrure. Instinctivement, si on te demande de quelle couleur est le pelage d’un ours polaire, tu vas nous dire blanc. Pourtant, c’est pas vraiment ça. Les poils des ours polaires sont creux : ils n’ont pas de pigments de couleur. Leur fourrure, composée de deux couches de poils (le poil de jarre, plus long et le duvet, plus court) est transparente.

Mais pourquoi la voit-on blanche? C’est un jeu de lumière. Quand la lumière du soleil atteint un poil d’ours polaire, elle voyage dans le poil puis, est dispersée vers un autre poil qui va capter la lumière puis la disperser et ainsi de suite, jusqu’à la peau. Si le rayon ne parvient pas à la peau, il se dissipe en chaleur et est emprisonné dans le duvet épais (le snuggie intégré de l’ours). Une mince fraction de cette lumière (blanche) est reflétée par l’air contenu dans le poil et ce reflet (ou luminescence) est suffisant pour donner l’impression de blanc. Quand les couchers de soleil sont méga-rose-orange dans l’arctique, on peut voir les ours polaires orange, même histoire s’il fait très gris.


C’est quoi le rapport de la peau noire? Lorsque la lumière a fini de bouncer dans le poil, elle atteint la peau et sa couleur foncée lui permet d’emmagasiner plein de chaleur. Ce qui est notable dans un environnement comme le pôle nord… Si tu ouvres bien les yeux, tu peux voir la peau foncée des ours au bout de leur museau où les poils sont très courts.


Et quoi d’autre?

En plus de leur fourrure blanche (100 % camouflage dans leur habitat), les ours polaires ont une bonne couche de graisse (2 à 4 pouces d’épais), dans laquelle la chaleur se disperse une fois absorbée par la peau. Ça lui permet de rester au chaud, même dans l’eau glaciale.

Plus de 80 % de ces ours (pas vraiment blancs) se trouve sur le territoire canadien. Ils vivent et chassent* dans l’archipel nordique, sur la banquise, soit des gros chunks de glace qui flottent. Avec les températures qui augmentent, la quantité de chunks diminue, c’est mauvais présage pour nos ours polaires. Plus de changements climatiques, moins de banquise, moins de possibilités pour vivre et chasser, moins d’ours polaires. C’est un pensez-y bien.

NOTES

* Ce sont les plus gros prédateurs terrestres. Ils peuvent atteindre jusqu’à 8 pieds de haut. C’est 8 sous-marins 12 pouces Subway de haut. C’est beaucoup.


Sources images : Gary Kramer/USFWS, Pixabay

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Qc-Nature
La mer de Champlain

Il y a 12 000 ans, si on avait été là, on ne serait pas assis dans nos salons, mais bien en train de nager sous des tonnes d’eau, dans une immense mer qui recouvrait la partie sud du Québec. C’était la mer de Champlain.

Il y a 12 000 ans, si on avait été là, on ne serait pas assis dans nos salons, mais bien en train de nager sous des tonnes d’eau. Nager dans une immense mer qui recouvrait la partie sud du Québec. C’est cette eau préhistorique qui a façonné le Québec comme on le connaît aujourd’hui. Cette mer, c’était la mer de Champlain.


Après la dernière glaciation, elle couvrait à son plus grand la vallée du Saint-Laurent actuelle, incluant les villes actuelles d’Ottawa (A), Montréal (B) et Québec (C). On sait, à grand coup d’études géologiques, que son profil (sa salinité, sa profondeur, son étendue) a grandement varié pendant son existence. C’est donc difficile de la qualifier adéquatement. On sait par contre qu’avant la mer de Champlain, on retrouvait des grands lacs d'eau douce qui ont fini par être connectés à l’océan, laissant entrer de l'eau salée dans ce réseau d’étendues d’eau. On divise aussi la grande mer en plusieurs sections : la mer de Goldthwait en amont de Québec, le golfe de Laflamme dans la vallée du Saguenay et autour du Lac St-Jean, puis la mer de Champlain couvrait le reste. Dans ce temps-là, les Montérégiennes étaient des îles et le Cap Diamant à Québec, une illusion sous-marine.


Aujourd’hui, sur une bonne partie du Saint-Laurent, si on se tient d’un côté, on peut facilement voir l’autre rive. Pour te donner une idée de son l’ampleur, à l’époque de la mer de Champlain, c’était impossible. On dit que l'île de Montréal était sous environ 90 mètres d’eau. Le toit du Stade olympique aurait été submergé, les premiers étages du Château Frontenac aurait été inondés et la colline parlementaire était probablement un récif aquatique.


Comment c’est arrivé?

Dans l’ancien temps (comme qu’on dit), il y avait un glacier continental (ou inlandsis) qui recouvrait la partie est du Canada (et quand on dit « est », on dit « à l’est des Rocheuses », donc l’est avec un grand E). Ce glacier, l’Inlandsis laurentien, faisait pas moins d’un kilomètre d’épaisseur. C’était un gros morceau. Ce glacier a laissé des traces partout au pays. Au Québec, la forme des cours d’eau suivent les déplacements du glacier.

Puis, il y a 12 000 ans, le glacier a commencé à fondre. La glace quand ça fond, ça fait de l’eau. Cette eau, elle couvrait une grande partie du territoire québécois. Et en fondant, le glacier a « libéré » le contient qui s’est soulevé. C’est un peu comme si la Terre était une éponge, qu’on avait écrasée avec le glacier. Quand on a retiré le poids de la glace, elle a pu reprendre sa forme normale. Une vallée s’est formée et l’eau de fonte s’est glissée dans la dépression et s’est installée là pour une couple de milliers d’années. C’était la mer de Champlain (avec sa chum Goldthwait et son cousin Laflamme).

Dans toute cette belle famille d’étendues d’eau aux dimensions extravagantes, (comme dans toutes étendues d’eau), il y a eu une accumulation de sédiments dont beaucoup de sable et des restants d’organismes vivants morts (animaux et plantes), sur des centaines de mètres d’épaisseur.


Le Saint-Laurent et ses basses-terres

Les répercussions du rebond

Lentement, mais sûrement, le continent a continué de se soulever. La mer s’est progressivement retirée. Elle a laissé sa place à un lac immense, le lac Lampsilis, qui lui aussi a fini par être repoussé par la croûte terrestre en soulèvement. Après le rebond du sol, on s’est retrouvé avec une bande d’eau, le fleuve St-Laurent, une cople de lacs fluviaux et des lacs ordinaires, dont le lac Champlain.

Ce bounce back a pris des centaines de milliers d’années pour se faire, les sédiments ont eu en masse le temps de se coller pour former de la belle roche sédimentaire, ce qui compose aujourd’hui la majeure partie du sol des basses-terres du St-Laurent. Ce sol est très riche (entre autre à cause des résidus organiques dedans), il est fertile et parfait pour l’agriculture. C’est pas pour rien que les Haudenosaunee (anciennement nommés Iroquois) avaient choisi la vallée du fleuve pour s’installer et cultiver les terres. Aujourd’hui, cette région reste la plus productive de toute la province.

Ce n’est pas rare de trouver des coquillages blancs au milieu des champs qui bordent le fleuve (même à une cinquantaine de kilomètres de ses rives). À Montréal, en ouvrant le yeux, on peut trouver des fossiles, comme près du ruisseau de Montigny. C’est assez cool de penser qu’aujourd’hui, des millions de personnes habitent ce qui était autrefois la mer de Champlain.

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste

Sources images : GUEPE, Wiki

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Qc-Nature
L’empreinte écologique : un outil

L’empreinte écologique, c’est pas les traces de pas que laissent des centaines de manifestants qui militent pour le climat. C’est un concept global qui permet de calculer l’impact que nous avons sur la planète.

L’empreinte écologique, c’est pas les traces de pas que laissent des centaines de manifestants qui militent pour le climat. C’est un concept global qui permet de calculer l’impact que nous avons sur la planète. Quand on le comprend, ça devient un outil assez intéressant pour évaluer la pression que notre pauvre Terre subit. On a donc décidé de t’expliquer en gros c’est quoi pour que tu puisses mettre ça dans ta pochette de bonne conscience.

D’abord, l’empreinte écologique c’est une mesure de surface (d’où le mot « empreinte »). On calcule l’espace qui est utilisé pour produire et transformer toutes les ressources naturelles qu’un individu, une population ou une activité consomme et pour absorber les résidus (qu’on pourrait aussi appeler des déchets) qui sont créés. Toutes les choses que tu utilises, manges, portes, conduis, allumes, uses, bois, flattes, piétines, laves, (et on pourrait continuer comme ça longtemps) viennent de quelque part. Prend ton ordinateur par exemple. Il est fait avec des morceaux de plastique, de verre, des tonnes de tits bouts de métal en tout genre. Ces pièces viennent d’une exploitation de pétrole puis d’une raffinerie ou d’une mine. On les transporte, on les modifie, on les transporte encore, on les modifie plus, et transporte encore. On les vend. Tu les achètes et tu utilises tous les morceaux. Un jour, ton ordinateur, il est plus bon, trop vieux et clairement pas assez performant, c’est normal. Mais à partir de ce moment, tous ces morceaux, ils n’arrêtent pas d’exister. Ils prennent encore de l’espace sur la planète. Ça l’air de rien les morceaux de ton ordinateur en comparaison avec la Terre, mais quand tu penses à toutes les choses que tu consommes, ça commence à prendre pas mal de place. On pourrait faire le même exercice avec un crayon, un café, une pomme ou encore une voiture.

L’empreinte écologique ça aide à analyser les pressions sur l’environnement avec un angle bien précis. On part de l’hypothèse que la capacité de régénération de la Terre a une limite. Et éventuellement, cette limite pourrait affecter la vie (l’économie) humaine si on continue à surexploiter ce que la planète (la nature) est capable de renouveler.


Comment on l’applique?

Le plus souvent, on va calculer une empreinte pour un pays. On va déterminer les besoins d’une nation et on divise par la population. L’empreinte écologique du Canada c’est 7,7 hectares (ha)* par personne (2016**). Ça voudrait dire que tous les Canadiens utilisent annuellement 7,7 ha pour subvenir à leurs besoins. Pour que ce chiffre fasse du sens (parce que c’est bien beau 7,7, mais si on a rien pour le comparer, ça ne veut pas dire grand chose), on doit le mettre en contexte avec la biocapacité. Ça, c’est ce que la nature a à nous offrir (ce qu’on peut utiliser et la place qu’on peut prendre pour mettre nos déchets) dans les limites du pays. Au Canada, notre biocapacité est de 15,1 ha par personne. En d’autres mots, la nature du Canada peut offrir 15,1 ha par personne et on en utilise chacun 7,7. Wow! Un scénario extraordinaire! On a même de la nature en surplus ici. Oui, parce que notre pays est suuuuper grand (le 2e plus grand) et parce qu’on est pas tant que ça.

Voyons un autre exemple. Aux États-Unis, l’empreinte écologique est de 8,1 ha par personne (ce qui n’est pas tellement loin de nous). Par contre, la biocapacité est de 3,6 ha par citoyen. On appelle ça, le dépassement écologique. Tu vois le problème? On dit pas que les États-Unis, c’est le problème. Ils sont plus nombreux que nous, ils ont donc moins « d’espace » disponible. Le problème, c’est la manière dont on consomme. Si tout le monde sur la Terre consommait comme les Canadiens ou les Américains, il nous faudrait 4-5 planètes pour subvenir à nos besoins.

Parce qu’il y a des inégalités grandioses dans le monde, certains pays ont des empreintes écologiques minuscules et d’autres ont des réserves de biocapacité (comme ici) qui peuvent être « partagées » avec les autres pays qui font moins bien.

Une empreinte ça se partage

Prenons l’exemple des transports. Disons que tu te rends tous les jours au travail en voiture. L’empreinte de ta voiture (ses matériaux, l’essence, la pollution) est uniquement la tienne. Évidemment, l’empreinte de ta voiture est plus petite que celle d’un autobus qui est beaucoup plus gros. Par contre, chaque passager de l’autobus partage son empreinte. Alors, à l’heure de pointe, quand il y a 50 personnes et plus dans l’autobus, son empreinte devient vraiment plus petite que celle de ta voiture.


Actuellement et de manière générale, on (les humains) utilise beaucoup trop de ressources et d’espace pour la capacité de régénération de la planète. L’empreinte écologique, ça devient un outil pour sensibiliser les gens à ce problème. Parce que ça revient à chacun des citoyens de la Terre de comprendre le problème, mais surtout de tenter de diminuer son impact. Et ça, ça commence avec les choix qu’on fait dans notre quotidien. Est-ce que j’en ai vraiment de besoin? Est-ce qu’il y a une alternative plus propre? Est-ce qu’il y a moyen de ne pas créer de déchets? Personne te tord le bras pour que tu achètes le concombre pas emballé. Tu le choisis. Personne vient dans ta maison pour te dire de recycler les emballages. Tu le choisis. Alors, le premier pas dans la bonne direction, c’est de diminuer ta propre empreinte écologique.

Tu peux « calculer » ton empreinte ici. (C’est pour les enfants, mais ça peut te donner une petite idée du genre de consommateur que tu es.)

NOTES

* Un hectare, c’est environ un terrain de football.

** Tous les chiffres viennent de Footprint Network, un site que tu devrais visiter. C’est très éclairant.


Sources images : Pixabay, Pixabay

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