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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Vedette du mois
Le renard roux

Qui est ce sublime mammifère au pelage de feu, au regard perçant qui aime bien chasser le lapin dans la neige? Un magnifique canidé, agile comme un félin. Cet animal bien aimé, c’est le renard roux.

Qui est ce sublime mammifère au pelage de feu, au regard perçant qui aime bien chasser le lapin dans la neige? Un magnifique canidé, reconnu pour sa technique de chasse dans la neige (on t’explique ça ici) et agile comme un félin. En cette veille du jour de l’an, on aimerait avant tout faire briller, autant que la robe de ta matante Jocelyne au party du réveillon, cet animal bien aimé qu’est le renard roux.

Festin

Le renard roux est un des mammifères sauvages les plus répandus au monde. Il fait partie de la famille des canidés, un sous-groupe de l’ordre des carnivores. Il est donc un consommateur secondaire dans la grande mosaïque alimentaire de la forêt. Ses dents sont donc bien différenciées pour être capable d’attraper toutes sortes de petites proies et même, de la volaille! On parlait du lapin plus haut, mais le renard peut très bien se satisfaire d’écureuils, de canards, de dindons, de souris et des fois, en ville, de chats. #pasdifficile Il est aussi pas mal clever et en hiver, comme il reste actif, il a même pensé se trouver des cachettes dans les bancs de neige pour congeler ses proies en trop. Très prévoyant!

Le territoire des renards roux est très étendu. De l’Alaska et du Nunavut jusqu’au sud des États-Unis, il est présent même en ville. Au nord, son territoire chevauche de plus en plus celui du renard arctique. Les changements dans le climat donneraient un avantage au renard roux puisqu’il a beaucoup moins fine bouche que le renard arctique qui se nourrit de presque juste de lemmings. Les limites du territoire du renard arctique remonte donc de plus en plus vers le nord au fur et à mesure que les renards roux gagnent du terrain par le sud. Et ce, même si le renard arctique est beaucoup mieux adapté que les renards roux aux écosystèmes nordiques.

Grands apparats

On a longtemps utilisé sa fourrure pour en faire des manteaux et des foulards. Son pelage orangé est doux et très fourni, surtout en hiver. Il est aussi fluffy qu’il en a l’air! On parle « d’orangé » et de « roux » depuis le début, mais on retrouve dans la nature, des variantes dans la couleur de leur pelage. Un peu comme l’écureuil gris qui peut parfois être complètement noir, le renard roux peut être argenté ou noir. C’est une chance en or d’observer ces individus! (T’es mêlé hen?) Comme pour l’écureuil, c’est un taux différent de mélatonine qui lui donne ces couleurs particulières. Ceci dit, le bout de la queue est toujours blanc et ses pattes toujours foncées.

Rusé comme un renard

Comme beaucoup d’animaux sauvages, les renards ont les sens très aiguisés et ils savent très bien les utiliser! Ils peuvent entendre et sentir des rongeurs à travers la neige ou dans leur terriers et voir des très petits mammifères passer dans le feuillage du sous-bois. On reconnaît les pistes d’un renard dans la neige par des trous minces (il a de petites pattes) et presqu’en ligne droite, ce qui est très différent des lapins (en forme de Y) ou des écureuils (toujours 2 trous côte-à-côte) ou d’autres canidés comme les chiens qui sont souvent accompagnés des traces de souliers de leur maître.


Tu l’auras deviné, le renard est très actif en hiver. Même s’il profite des grands froids pour rester dans son terrier, il utilise beaucoup la neige pour son alimentation, ce que peu de grands mammifères font. Si tu désires l’observer proche de chez-toi, on te recommande une p’tite sortie dans un parc, un petit boisé ou un espace en friche. Apporte-toi un bon manteau et beaucoup de patience dans ton sac à dos!


Sources images : Pixabay, pxfuel

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Question du public
L’écholocation, comment ça marche?

La plupart des animaux utilisent leurs yeux pour étudier l’environnement qui les entoure, éviter les obstacles, trouver de la nourriture. Mais que ce passe-t-il quand il n’y a pas assez de lumière pour voir ce qui les entoure?

« Comment fonctionne l’écholocation chez les animaux? »

La plupart des animaux utilisent leurs yeux pour étudier l’environnement qui les entoure, éviter les obstacles, trouver de la nourriture. La lumière naturelle, généralement celle du soleil, frappe les objets et rebondit. Une partie de cette lumière entre dans leurs yeux et leur permet de voir, littéralement, ce qui existe autour d’eux. (C’est la même chose avec tes yeux.) Mais que ce passe-t-il quand il n’y a pas assez de lumière pour voir ce qui les entoure?

Des animaux, la plupart nocturne, ont développé une technique qui, plutôt que d’utiliser la lumière pour déterminer l’emplacement des objets, utilise les sons réfléchis. Cet exploit de l’évolution permet aux animaux de se déplacer en toute confiance dans l’obscurité totale. C’est l’écholocation.

Des chauves-souris qui « écholocalisent »…

Les meilleurs exemples « d’écholocateurs » (et probablement les plus connus) sont les chauves-souris. Ces petites créatures ont une excellente vision, mais est-ce bien utile quand vient le temps de chasser de petits insectes volant dans le noir? Pour y arriver, elles poussent des cris (des cliquetis) aigües, tellement que nous, les humains, on ne peut pas les entendre. Ce sont des ultrasons. Le son se déplace en vague dans l’air et lorsqu’il frappe un obstacle, il revient sur sa trajectoire. C’est ce retour du son, l’écho, que les chauves-souris utilisent pour se faire une image de leur environnement. Grâce à cette technique, elles peuvent détecter un insecte jusqu’à 5 m de distance, déterminer sa taille et sa dureté, et peuvent également éviter les obstacles aussi fins que les poils humains ou encore des objets en mouvement.


Comment interpréter l’écho

  • Vitesse de l’écho : plus le son revient avec une grande vitesse, plus l’objet qu’il a frappé est proche; le son n’aura pas à parcourir une grande distance.
  • Intensité de l’écho : l’intensité du son donne une indication sur la grosseur de l’objet : plus l’objet est gros, plus l’écho sera important. Si l’objet est très petit, une plus grande partie des ondes continuera son parcours, sans écho. Les chauves-souris peuvent même déterminer le mouvement (la direction de l’objet) selon les changements d’intensité de l’écho. Si l’objet bouge en direction de la chauve-souris, les échos seront de plus en plus puissants. C’est ce qu’on appelle l’effet Doppler.
  • Direction du son : si l’oreille droite de la chauve-souris capte l’écho avant l’oreille gauche, elle pourra déterminer que l’objet est plus à droite.

Les autres?

Bien que les chauves-souris soient des expertes en écholocation, elles ne sont pas les seules à profiter de cette technique anti-noirceur, que ce soit pour naviguer, chasser, identifier d’autres espèces ou éviter les obstacles.

Quelques oiseaux comme le guacharo des cavernes et le Salangane papoue, certaines musaraignes et le Tarsier des Philippines sont tous connus pour faire de écholocation. On ajoute à cette liste, les baleines à dents, comme les dauphins, les bélugas et les épaulards. Cette technique leur permet de voir, se déplacer et chasser (et peut-être communiquer) dans les eaux boueuses ou les sombres profondeurs de l’océan. C’est une bosse sur leur tête, le melon, qui leur permet de faire de l’écholocation.


L’écholocation, c’est une adaptation méga cool est le résultat d’une grande chose qu’on appelle l’évolution.
(ノ◕ヮ◕)ノ*:・゚✧


Sources images : Pixabay, Pixabay

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Aventures d'un.e naturaliste
Le mulotage : notes d’une naturaliste

Le mulotage, c’est une technique de chasse des renards, été comme hiver. Le renard repère sa proie par le son, puis bondit, pour l’attraper.

« Je revenais d’une sortie sur le terrain, c’était la fin de la journée, la lumière était déjà bien basse. J’ai aperçu, de l’autre côté du champ, un renard. Même dans la noirceur, je pouvais voir son manteau roux. Je ne suis accroupie derrière un button pour l’observer. Je voyais très bien ses traces dans la neige. Les minutes passaient, le renard errait dans la champ, puis retournait dans la forêt, entre les arbres, et revenait. Je le perdais souvent de vue.

Comme j’avais les doigts gelés, j’allais abandonner ma cachette, lorsque le renard est réapparu et m’a fixé. Évidemment qu’il m’a entendue. Il m’a regardée nonchalamment puis il s’est immobilisé brusquement et il s’est mis à fixer le sol. Il était figé, la tête pointée à terre, les oreilles dressées. Il avait repéré sa proie sous la neige. Une souris, un campagnol, une musaraigne peut-être. Il a repositionné ses pattes. Ses oreilles pivotaient. Puis, tout d’un coup, il a bondit et a plongé dans la neige, les pattes avant en premier, suivi de près par le museau. Il est resté comme ça quelques instants, la tête enfouie sous la neige, avec sa queue qui s’agitait. Puis, il a relevé la tête. J’étais trop loin pour voir clairement s’il avait attrapé quelque chose. »

Ça, c’est une technique de chasse des renards qu’on appelle le mulotage. Le renard repère sa proie par le son, puis bondit, pattes premières, pour l’attraper. Comme le renard est actif toute l’année, c’est une technique bien pratique pour chasser les animaux subnivaux malgré la neige.

Comment?

On sait que les renards ont les sens très aiguisés et qu’ils sont de fins chasseurs. Mais comment est-possible d’arriver, pile poil, sur sa proie? Évidemment, il faut de très bonnes oreilles, et un certain silence pour entendre les micro-mammifères sous la neige. Le renard est douté d’oreilles supersonic, donc, ça va. Toutefois, il faut savoir que le plus souvent ces acrobaties du renard ne donnent aucun résultat. Quoique certains chercheurs croient que si le renard est face au nord, il a plus de chance d’attraper une proie.

Le radar magnétique

Ces chercheurs pensent que les renards auraient un 6e sens qui leur permettrait de détecter le champ magnétique de la Terre (celui qui attire le plasma du soleil pour faire des aurores polaires). Des oiseaux, des requins, les homards, des tortues et certains insectes peuvent faire la même chose. Mais le renard serait le premier animal à utiliser ce sens pour chasser. La réussite d’un saut de mulotage est de 75 % si l’animal est face au nord, et quasiment nulle dans toutes les autres directions!

Ces études suggèrent qu’un renard roux pourrait utiliser le champ magnétique terrestre comme un radar, pour estimer la distance de sa proie et faire un bond précis. Ce système de ciblage fonctionne parce que le champ magnétique terrestre s’incline vers le bas dans l’hémisphère nord, à un angle de 60 degrés. Alors que le renard avance lentement, il écoute le son de sa proie. Il cherche le point idéal où l’angle du son arrive à ses oreilles au même angle que le champ magnétique terrestre. À cet endroit, le renard sait qu’il est à une distance fixe de sa proie, et il sait exactement jusqu’où sauter pour atterrir dessus.* Il reste encore des éléments à prouver dans toute cette théorie, mais c’est assez intéressant de s’y attarder.


Comme quoi les yeux c’est bien pratique, mais les oreilles ça vaut de l’or. Les techniques de chasse qui utilisent l’ouïe comme moteur sont nombreuses : celle-ci, tout comme l'écholocation chez les chauve-souris, est assez impressionnante. Bravo les renards.

NOTES

* C’est pas évident à comprendre, alors, imagine que tu as une lampe de poche attachée à ta ceinture qui pointe vers le sol à un angle fixe de 60 degrés. Le faisceau lumineux touche toujours le sol à une distance fixe devant toi. Si tu essaies de déterminer l’emplacement exact d’un son provenant du sol devant toi, tu pourrais t’approcher jusqu’à ce que la lumière soit exactement sur la source sonore. C’est comme ça que le renard fait, mais avec le champ magnétique de la Terre. Rien de moins.

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste senior

Sources images : Pixabay

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Qc-Nature
L’effet de lisière

On met le ​spotlight​ sur un écosystème souvent oublié, une zone méconnue qui mériterait plus de ​love​ : la lisère. C’est quoi ça? C’est exactement ce que tu penses : une zone de transition entre deux milieux.

En écologie, rien n’est laissé au hasard. ​Toooouuuuuuus​ les milieux sont étudiés et leurs fonctions sont connues et reconnues. Pour un naturaliste, c’est donc la moindre des choses que de considérer tous les écosystèmes comme des morceaux d’un casse-tête géant qui forme les biomes. Mais aux yeux de tous et chacun, certains espaces semblent peu ou pas importants, enfin, pas assez pour qu’on leur porte attention. Et pourtant...

On met donc le ​spotlight​ sur une zone méconnue qui mériterait plus de ​love​ : la lisère. C’est quoi ça? C’est exactement ce que tu penses : une zone de transition entre deux milieux. Entre une forêt et une prairie, entre une friche et une plage… On l’associe souvent à une forêt et à un milieu adjacent, mais la lisière peut aussi exister entre deux milieux autres que forestiers. Les lisières naturelles se déplacent et se modifient avec le temps. Par exemple, les limites des déserts sont poussés par le vent avec les années ou les zones dégagées des sommets montagneux sont modifiés par le climat. Quand on considère ces milieux transitoires dans l’ensemble du paysage d’une région (en incluant toutes les zones du territoire), on les appelle des écotones. On y rencontre des conditions spécifiques de climat, des ressources uniques à ces milieux, des micro-habitats, etc.

Le parfait mix

Les deux milieux se chevauchent et créent un troisième écosystème : le mélange parfait. Sur cette interface, on trouve alors des espèces des deux milieux situés de part et d’autre qui coexistent. On y trouve aussi des espèces spécifiques à cette zone. Les lisières ont donc généralement une forte biodiversité. Et c’est ici que tu comprends pourquoi c’est important!

Par exemple, les pollinisateurs qui s’affairent dans un champ visitent aussi l’orée de la forêt voisine. Les oiseaux chanteurs se procurent des matériaux dans la prairie pour fabriquer leur nid douillet dans les grands arbres forestiers. Le lapin à queue blanche profite des nombreuses cachettes de la forêt, sans se gêner pour aller grignoter dans la friche avoisinante.

En plus de favoriser la biodiversité en accueillant des espèces spécialistes de la lisière, cet écotone agit comme un filtre pour limiter les introductions non avantageuses dans un ou l’autre des milieux. Comme leur structure est généralement graduelle (sauf si on a affaire à une falaise par exemple), elle freine la progression d’espèces ou de phénomènes qui pourraient provoquer des perturbations importantes.

Le problème

On va pas se mentir, les lisières, c’est super cool et super efficace quand elles sont naturelles, mais elles sont très souvent créées par l’humain. Penses à un paysage rural. Oui, oui. Tous ces champs bordés de forêt, ce sont des lisières artificielles, mais comme elles sont abruptes ou minces, elles perdent de leur efficacité.

Les espèces qu’on retrouve au bord de la zone ne sont pas nécessairement adaptées pour leur nouvelle position. Les végétaux peuvent vivre des stress parce qu’ils reçoivent trop ou trop peu d’eau, de chaleur ou de lumière. Trop de vent, trop de gel. Le sol est modifié et ça peut entraîner des conséquences pour la flore. La résilience des individus qui subissent tous les aléas de la météo diminue et ils pourraient devenir plus vulnérables à des envahisseurs, autant des insectes (comme les scolytes) que des plantes, comme le nerprun et l’herbe à puce. Ces lisières artificielles deviennent des corridors de dispersion pour ces espèces pas agréables.

Les animaux aussi peuvent avoir la vie dure sur des lisières non-naturelles. On y note souvent une prédation accrue. Imagine une lisière entre une parcelle de forêt et un champ. Les rapaces ou les corvidés (les corneilles et les corbeaux) qui chassent en milieu ouvert exercent alors des pressions jusque dans la forêt puisqu’elle est atteignable. Les oiseaux chanteurs ou les micro-mammifères, spécialistes de la forêt devront reculer plus profondément dans la parcelle. Si la parcelle est trop petite, ils seront obligés de quitter définitivement la zone.

Il existe des solutions. Lorsqu’il est nécessaire de créer des lisières, il faut penser à un aménagement adéquat de cette zone, au moment de la création et pour le futur, en protégeant les fonctions de l’écotone et en limitant les perturbations. Des plantations, des infrastructures pour la gestion et le drainage de l’eau, des fauches, de l’entretien, des réglementations pour la construction, ce sont toutes des solutions viables. Mais, entre nous, la meilleure lisière, c’est définitivement la lisière naturelle!

Ce projet a été rendu possible grâce à la contribution de la Fondation de la Faune du Québec et au soutien financier d’Hydro-Québec.

Sources images : Public Domain, GUEPE

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Qc-Nature
Les services écosystémiques

Sans la nature, on ne pourrait pas manger, on ne pourrait pas se transporter, on ne pourrait pas respirer. On n’existerait pas. Les avantages et les bienfaits qu’on tire de la nature, on appelle ça des services écosystémiques.

On voudrait essayer quelque chose. Prends une petite pause et pense à ce que la nature représente pour toi. Qui a visualisé des montagnes immenses ou le mystérieux fond marin? Qui a vu des bébés lapins sautiller dans un grand champ? Oui. C’est vrai que c’est ça la nature, mais c’est aussi la raison pour laquelle tu existes. Sans la nature, on ne pourrait pas manger, on ne pourrait pas se transporter comme on le fait. Sans la nature, on ne pourrait pas respirer. On n’existerait pas. Les avantages et les bienfaits qu’on tire de la nature, comme le fait d’avoir de la nourriture ou de l’air respirable, on appelle ça des services écosystémiques. Les sociétés retirent des bénéfices notables des processus naturels et c’est de ça dont on veut te parler.

Myosotis pollinisées dans toute leur splendeur

On t’a déjà parlé de l’importance de la diversité des fonctions écologiques dans les écosystèmes. Ces fonctions naturelles, ce sont des processus écologiques et ce sont eux qui créent les services écosystémiques dont on profite. On te donne ici comme exemple le développement d’un système racinaire comme étant la fonction écologique. Les arbres ont des racines pour puiser des nutriments ce qui leur permet par le fait même de retenir le sol en place. Ça, c’est leur fonction. Le service rendu, c’est la réduction de l’érosion du sol par la présence des racines.

Pour être sûr que tu aies bien fait la différence entre fonction et service, on te donne un autre exemple : la pollinisation. La fonction des insectes pollinisateurs, c’est de se rendre dans les fleurs, récolter le pollen ou le nectar pour leur consommation, puis de se rendre dans une autre fleur et recommencer. En même temps, ces insectes participent à la pollinisation et donc à la reproduction des fleurs visitées. Le service rendu ici, c’est que les plantes fécondées vont produire un fruit, qu’on pourra éventuellement consommer et du même coup, ça favorise la biodiversité!

L’eau et les plantes

Les bonnes actions des écosystèmes

Il existe plusieurs types de services écosystémiques. Ces bonnes actions sont toutes liées à des processus écologiques précis dont le résultat est essentiel à notre survie. D’abord, il y a les services de soutien qui assurent le fonctionnement à grande échelle des écosystèmes et qui sont nécessaires à la production des autres services. On parle du cycle de l’eau* et de la production d’oxygène. La production de biomasse (mot​ fancy​ pour dire « choses vivantes ») et la décomposition de cette matière par les animaux ou les champignons, ce qui représente le cycle de la matière (et la productivité primaire**), sont aussi inclus dans les services de soutien. On inclut ici aussi le ​cycle du carbone*** dont sa séquestration naturelle dans le bois, les sols, les grandes étendues d’eau et le sous-sol. Oui, oui. On y pense pas, mais c’est essentiel.

En plus des services de soutien, dans l’écosystème lui-même et pour assurer son fonctionnement local, on peut identifier des services de régulation. C’est ici qu’on classe des processus comme la pollinisation, ​la filtration naturelle de l'air et de l'eau, la régulation du climat, ​des inondations, des sécheresses, de l’érosion… la liste est longue!

Les services d’approvisionnement représentent les produits tangibles qu’on retire de la nature. C’est le type de service le plus facile à comprendre. La nourriture, les combustibles, les matériaux, les textiles représentent ces biens, tout comme la très sous-estimée eau douce.

Et finalement, il existe aussi les ​services socioculturels. Ils représentent le bien-être qu’on tire de la nature, de ses paysages, de son immensité. Toutes les activités récréatives, les loisirs, les apprentissages qui sont relatifs à la nature entrent dans cette catégorie de services.

Le bois de chauffage, un service parmi tant d’autres

Les bonnes actions de la nature sont nombreuses et totalement inconscientes : aucune de ces nombreuses B.A. n’est préméditée. Aucune abeille ne pense à toi en pollinisant une fleur. Les arbres n’ont pas de petite pensée pour les animaux quand ils produisent de l’oxygène. Et on n'a jamais entendu parlé d’un ver de terre qui décompose la matière pour le bien-être des humains.​ Nop.​ Ces services se font naturellement, pas expressément pour nous, mais on en profite.

Le concept de services écologiques a été mis en place pour sensibiliser les gens à l’importance de conserver les écosystèmes en santé pour continuer d’en profiter, pour qu’ils voient plus clairement les bienfaits de la nature. Et c’était une excellente idée. On devrait définitivement passer plus de temps à être reconnaissants et essayer d’en profiter d’une manière responsable!<

NOTES

* On te parle en détails de ce cycle ici.

** La productivité primaire d’un écosystème, c’est sa capacité à créer (générer) des organismes qui produisent eux-mêmes leur nourriture (comme des plantes) et qui seront mangés par les consommateurs primaires qui profitent alors de l’énergie accumulée. Plus il y a de plantes, plus il y a d’animaux pour les manger!

*** Un autre cycle dont on te parle ici.


Ce projet a été rendu possible grâce à la contribution de la Fondation de la Faune du Québec et au soutien financier d’Hydro-Québec.

Source images : Pixabay, Pixabay, Jeremy Kyejo

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