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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Choix du naturaliste
Entre chute et cascade

Les Québécois ont une multitude de termes pour représenter différents types de cours d’eau. Pas étonnant, car c’est ce qui recouvre 22 % de notre province! Alors, c’est quoi la différence entre…

SÉRIE SPÉCIALE SUR LA TERIMNOLOGIE

Tout comme l’inuktitut possède des centaines de mots pour décrire la neige et la glace, les Québécois ont une multitude de termes pour représenter différents types de cours d’eau. Pas étonnant, car c’est ce qui recouvre 22 % de notre province! Il ne suffit pas de dire que l’eau est douce ou salée, stagnante ou turbulente, car chaque assemblage de caractéristiques donne naissance à un habitat aquatique unique et nécessaire au cycle de l’eau.  

C’est quoi la différence entre…  

Une chute et une cascade?

Alors que la chute résulte en une tombée d’eau massive, la cascade est faite en étapes comme un escalier. On peut imager alors, que pour un même volume d’eau, la chute délivrera plus d’énergie sur un même point, ajoutant plus d’oxygène à l’eau et demandant aux plantes aquatiques d’être plus fortement encrées au fond. La cascade au contraire, distribue son impact sur une plus longue distance.  

Bel et bien une cascade

Une rivière et un fleuve?

Par définition, un fleuve se déverse toujours dans la mer ou l’océan par l’entremise d’un estuaire, alors que la rivière est un affluent se jetant dans une autre rivière ou un fleuve. Il est donc plus probable de trouver un fleuve à l’eau saumâtre ou abritant des espèces de milieu marin qu’une rivière. Par contre, il y a toujours des exceptions si aucune barrière ne sépare deux cours d’eau. (Shout-out à la baleine à bosse, en 2020, et au petit rorqual, en 2022, qui se sont rendus jusqu’au Vieux Port de Montréal!)

D'après toi, on a droit à quoi ici?

Un ruisseau et un torrent?

Le ruisseau est plus petit que le fleuve ou la rivière et son volume dépend fortement de la saison. C’est essentiellement un amalgame des eaux de ruissellement provenant de la pluie ou la fonte de la neige. Le torrent quant à lui est nécessairement temporaire, il transporte de forts débits d’eau tout juste après des précipitations.  

Un lac et un étang?

Certains d’entre vous avez peut-être passé une fin de semaine au « lac » de vos amis à pêcher des petites truites pendant que les enfants chassaient des grenouilles sur la rive. Toutefois, si ce n’était pas assez profond pour plonger, c’était un étang! Un lac doit nécessairement être alimenté par un bon débit d’eau douce, puis atteindre au minimum 20 m de profondeur. Au contraire, un étang est un cours d’eau peu profond, parfois salé. Il est si peu alimenté en eau qu’il est stagnant.  

Marais, marécage, tourbière?

Ces trois milieux humides sont tous de vrais champions de la biodiversité. Recouverts d’eau à l’année longue ou de façon temporaire, ils se distinguent par leur type de végétation. Le marais est dominé par les plantes herbacées alors que la végétation du marécage est composée de plus de 25 % de plantes lignées (des arbres et des arbustes). La tourbière en revanche est un écosystème entièrement bâti sur une accumulation de mousse sphaigne. Cette plante retient l’eau et agit comme sol organique, permettant à d’autre plantes des milieux humides de s’y établir.  

Présence de plantes ligneuses? C'est donc un marécage.

En fin de compte, on doit quand même reconnaître que les limites entre certains cours d’eau sont arbitraires. En tant que naturalistes, on doit démontrer une rigueur scientifique, mais il faut aussi savoir apprécier la beauté éphémère de l’eau. Malgré tout, on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve!

Par Sofia, membre de l'équipe des éducateurs.rices.-naturalistes

Sources images : Pixabay, Dan Brekke, Pixabay

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Le charabia des tempêtes

Bulletin météo spécial! Alerte de tempête en vigueur pour cet après-midi dans tout l’est du Québec! Mais, qu’est-ce qu’une tempête? À quoi devrait-on s’attendre quand on nous annonce un ouragan, un orage ou une tempête tropicale?

SÉRIE SPÉCIALE SUR LA TERIMNOLOGIE

Bulletin météo spécial! Alerte de tempête en vigueur pour cet après-midi dans tout l’est du Québec! Ce type d’annonce, on l’entend de plus en plus souvent, et c’est bien normal. Avec le climat actuel changeant, la météo ne peut que suivre la tendance.* Mais, qu’est-ce qu’une tempête? À quoi devrait-on s’attendre quand on nous annonce un ouragan, un orage ou une tempête tropicale?  

 

La base des tempêtes

La base, c'est le vent. Quand il est violent, c’est lui qui fait d’un simple passage nuageux une tempête. Ajoute à ça de la pluie, parfois torrentielle, des possibilités d’orages et même de tornades, et tu as devant toi une belle tempête. Ce phénomène météo, qui couvre généralement entre 1000 et 2000 km, est causé par deux masses d’air aux températures et taux d’humidité distincts qui se confrontent. Cette rencontre crée des variations importantes dans la pression de l’air, ce qui crée les vents violents et les précipitations et tout ce qui suit.  

Les tempêtes naissent pas mal toutes de la même manière. Selon leur lieu, leur vitesse, leur taille et leur source, on leur donne des noms différents. Voici donc ton lexique des tempêtes :

Les tempêtes des Tropiques

Tempêtes tropicales : phénomène météo formé dans les Tropiques lorsque la température de l’eau à la surface de l’océan est élevée. S’en suit une évaporation intense et des transferts d’humidité vers l’atmosphère ce qui produit la perturbation. Les vents d’une tempête tropicale sont de 60 à 120 km/h environ.  

Cyclone tropical : se crée dans le sud du Pacifique et l’océan Indien, de la même manière qu’une tempête tropicale, mais les vents sont de plus de 120 km/h. Ce sont des tempêtes ayant une forme de spirale (dont le centre, l’œil, est plus calme).  

Ouragan : C’est un cyclone qui se crée dans l’Atlantique.  

Typhon : Un cyclone qui se crée dans le nord-est du Pacifique.  

Les tempêtes à l'extérieur des Tropiques

Tempêtes des latitudes moyennes : ces tempêtes sont formées à l’extérieur des zones tropicales, lorsque deux masses d’air aux températures extrêmement différentes (un front froid et un front chaud) se rencontrent. Elles peuvent être d’origine océanique ou du continent. Selon la température dans la colonne d’air, on peut recevoir différents types de précipitations.  

Tempête de neige et de pluie : perturbations météorologiques (qui n’ont pas vraiment besoin de présentation) pendant lesquelles on reçoit une quantité de précipitations sous forme de pluie ou de neige.  

Tempête de grêle : précipitations de grêlons, soit des boules de glace qui se forment à haute altitude dans un système orageux. La grosseur des grêlons varie selon la pression et la température entre la taille d’un pois et celle d’un pamplemousse.  

Pluie verglaçante et grésil : précipitations sous forme liquide qui, au contact des surfaces, du sol et des objets, gèlent lorsque la température de ces derniers est inférieure à 0 °C. Si les gouttes de pluie gèlent avant de toucher une surface, on parle alors de grésil.  

Blizzard : tempête de neige, avec de fortes précipitations, du froid intense et de la poudrerie, présentant des vents de plus de 40 km/h pendant au moins 4 heures.  

Il existe aussi des tempêtes encore plus spécifiques (les tempêtes de sable, de feu, de poussière) et une multitude d’autres phénomènes météo qui peuvent exister, se jumeler à une tempête ou les uns aux autres. En espérant que ce bref aperçu pourra t’éclairer quand vient le temps d’écouter le prochain bulletin météo spécial!  

NOTE

* Le climat, c’est l’ensemble des conditions météorologiques moyennes d’une région sur une longue période de temps (on parle de 30 ans, en général). Il est généralement stable d’une année à l’autre tandis que la météo est changeante. On peut prédire que le mois de février sera plus froid que le mois de juin. Quand on parle du climat, on parle de tendance. Quand on parle de météo, on peut difficilement prédire ce qu’il fera mardi prochain. La météo, c’est les caractéristiques du temps qu’il fait dans le présent.  

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste senior

Sources images : Pixabay, Pixabay, Pixabay

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Vedette du mois
La terminologie de l’espace

Ah l’espace! On s’y intéresse depuis des siècles! Bien que la terminologie soit simple pour un chercheur avec deux doctorats qui travaille à la NASA, elle ne l’est pas tant pour nous autres. On te fait un petit lexique spatial.

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Ah l’espace! On s’y intéresse depuis des siècles, et pourtant on n’en sait pas grand-chose! Heureusement, l’étude de l’espace (aka l’astronomie) a fait naître de nombreuses équipes de recherche spatiale aux quatre coins de la planète, et on en sait maintenant bien plus sur ce qui se trouve dans ces étendues infinies. Car ce n’est pas aussi vide que ce qu’on dit!

Bien que la terminologie soit simple pour un chercheur avec deux doctorats qui travaille à la NASA, elle ne l’est pas tant pour nous autres, simples mortels. Tu ne connais peut-être pas la différence entre un astre et une étoile, une météorite et une comète ou encore pourquoi on dit que Pluton est une planète naine. On a donc décidé de t’écrire un article de terminologie sur l’espace. Tu n’en ressortiras peut-être pas prêt à postuler à la NASA, mais tu sauras mieux apprécier tes soirées d’été à la belle étoile!  

 

L’astre, le terme qui définit tout

Premièrement, un astre, c’est quoi? On dirait un mot ressorti de l’étude du ciel au Moyen-âge, mais c’est encore utilisé aujourd’hui. Sa définition littéraire c'est « objet ou corps céleste quelconque de l’Univers ».  

Un corps céleste, ça peut être une planète, une étoile ou une comète. Donc tout ce qui est visible dans notre système solaire.

Un objet céleste peut désigner une nébuleuse, un amas d’étoiles ou une galaxie. On parle ici de choses observables qui sont au-delà de notre système solaire.  

Puis céleste, ça veut dire « qui est relatif au ciel », t’sais au cas où…

Une étoile, c’est donc un astre. Pour être une étoile, il faut qu’un corps céleste produise sa propre lumière et soit constitué de plasma. Et ça, ce n’est pas le cas de tous les astres. Comme tu le sais déjà, notre étoile, c’est le Soleil. Une grosse boule plasmatique qui, par des réactions de fusion nucléaire, crée de la lumière, et nous réchauffe par la même occasion.

 

Comète, astéroïde ou météorite?

On entre dans les termes un peu plus complexes avec la différence entre comète, astéroïde et météorite. Si tu es déjà un pro de l’espace parce que t’as pris Astronomie 101 en cours du soir tu peux skipper ce passage.

Une comète, c’est un petit corps céleste constitué de glace et entouré de poussière. Si on peut parfois en voir dans le ciel faire une grande trainée blanche, c’est que leur orbite étirée les fait passer trop proche du Soleil et que cette pression crée une trainée de poussière et de gaz. On appelle ça une « queue » et elle peut s’étendre sur des millions de kilomètres!

Un astéroïde, c’est un corps céleste constitué de roches et de métaux, qui orbite autour d’une étoile. En fait, les astéroïdes sont même parfois classés comme des planètes mineures. Si un astéroïde est relativement petit, entre 30 micromètres et 1 mètre, on appelle ça un météoroïde.

Un astéroïde peut être attiré par l’attraction terrestre lorsqu’il passe proche de la Terre. Il devient alors un météore lorsqu’il entre dans l’atmosphère terrestre*.

S’il ne se désintègre pas totalement en traversant les couches de l’atmosphère et qu’il atteint le sol, on parle alors d’une météorite. Selon sa taille, la météorite va laisser un trou plus ou moins gros. Un trou dans un toit ou bien l’astroblème de Charlevoix.  

Tu vois la différence? Parfait alors on continue!

 

Et les planètes dans tout ça?

C’est possible que le paragraphe précédent t’ais laissé.e sur ta fin. Surement parce que tu te questionnes sur la définition d’une planète mineure. C’est quoi la différence avec une planète tout court?

Une planète mineure, c’est un corps céleste qui gravite autour d’une étoile, mais qui ne répond pas aux critères d’une planète** et qui n’est pas une comète. C’est une définition très large qui peut inclure divers corps célestes : des planètes naines (t’en connais une : Pluton!), des astéroïdes, des centaures***… Le terme est peu utilisé tellement c’est large. Autant juste dire corps céleste!

Il est plus simple de comprendre la différence entre planète naine et une planète comme la Terre. Une planète naine, c’est presque une planète, mais en comparaison aux huit planètes de notre système solaire, elle « n’a pas éliminé tout corps susceptible de se déplacer sur une orbite proche ». Par exemple, Pluton est dans la ceinture de Kuiper, qui contient un grand nombre de corps célestes. C’est en gros une très grosse ceinture d’astéroïdes dont Pluton est le plus gros corps. Si Pluton avait fait du ménage sur son orbite en étant plus grosse alors elle serait une planète à part entière comme la Terre et non une planète naine.

T’as déjà remarqué le grand espace clair en bas à droite de Pluton qui ressemble à un cœur?

 

On pourrait te parler durant DES HEURES des différents objets et corps célestes qui se trouvent dans l’espace, mais on va te laisser digérer toutes ces nouvelles informations d’abord! On aura peut-être l’occasion de t’expliquer aussi pourquoi une grande partie des objets célestes ont des noms grecs!

En attendant, maintenant que tu es un.e pro du lexique spatial, tu pourras impressionner ton groupe d’ami.e.s lors de vos campings d’été. Et n’oublie pas de lire notre article sur le ciel en été pour ajouter à ton expertise sur les étoiles!

NOTES

* Si le météore se désintègre complètement dans l’atmosphère, on appelle ça une étoile filante!

** Selon la définition de l’Union astronomique Internationale, un corps céleste est une planète s’il « 1. est en orbite autour du Soleil, 2. a une masse suffisante pour parvenir à un équilibre hydrostatique (une forme presque ronde), et 3. a nettoyé le voisinage de son orbite ». Par contre, cette définition ne fonctionne que pour notre système solaire.

*** Ah oui, c’est quoi les centaures? Pas des hommes-chevaux qui gambadent dans l’univers. Ce sont de petits corps glacés qui gravitent autour du Soleil entre Jupiter et Neptune.. Le terme « petit » est relatif car le centaure le plus gros fait 302 kilomètres de diamètre, mais dans l’immensité de l’espace, ce n’est pas bien gros!

Par Julie, chargée des projets

Sources images : Wiki (gif), pxhere

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Question du public
Qu’est-ce qui se passe dans le cocon… ou plutôt dans la nymphe? 

Rappelle-toi, la nymphe c’est l’étape du cycle de vie des insectes durant laquelle ils vont passer du stade larvaire à leur forme adulte. On t’explique ici ce qui se passe dans la nymphe!

Qu’est-ce qui se passe dans un cocon? 

Lorsqu’on utilise le mot « cocon », on parle en fait de la nymphe d’un insecte. Un cocon peut désigner à la fois la protection de soie dans laquelle va s’enrouler la larve ou nymphe de certains insectes, ou encore l’amas de toiles dans lequel une araignée aura déposé ses œufs. Rappelle-toi, la nymphe c’est l’étape du cycle de vie des insectes durant laquelle ils vont passer du stade larvaire à leur forme adulte. On va donc t’expliquer ici, non pas ce qui se passe dans le cocon, mais dans la nymphe!

Pour rester simple, puisqu’une multitude de nymphes différentes existent, on va expliquer dans cet article l’exemple de la chrysalide des papillons qui est le type de nymphe le plus connu.

Si tu ne te rappelles pas de cette chrysalide-là, on ne peut rien faire pour toi!

 

Une protection nécessaire

On l’a déjà vu, une bonne partie des insectes a une métamorphose complète, contrairement à d’autres insectes qui ont une métamorphose incomplète. Chez les insectes à métamorphose complète, le changement est tellement important qu’il est difficile de voir un point commun entre la larve et l’adulte! Entre une chenille et un papillon, il n’y a pas beaucoup de similarités… et même les couleurs sont souvent très différentes!

Le processus de transformation pour passer de la larve (ou chenille) à l’adulte est parfois long et complexe (long du point de vue de l’insecte, qui a la vie courte!). En général, il permettra de passer d’une larve, peu mobile, à un adulte ailé très agile. Lorsque la larve est prête à réaliser sa transformation, elle va se créer une nymphe et parfois même un cocon. Et pour que ce processus se passe au mieux, sans être dérangé, il est bien pratique qu’il soit fait à l’abri des regards dans un cocon! En effet durant cette transformation, que l’on appelle nymphose, l’insecte est en général immobile et ne se nourrit pas. Il pourrait donc être une proie facile des prédateurs. Autant être bien caché!  

Chez les lépidoptères* nocturnes, le cocon est fait de soie, une matière sécrétée par les glandes salivaires de la larve elle-même. Chez les chenilles qui ne peuvent pas créer de cocon, la protection se fait via le camouflage ou la toxicité. Commence alors un processus de transformation qui durera parfois plusieurs jours. Mais que s’y passe-t-il exactement?

 

Une transformation spectaculaire

Le corps de l’insecte subit des transformations importantes et rapides dans la nymphe pour passer du stade larvaire à un adulte prêt à décoller. Ces transformations seront autant internes, c’est-à-dire au niveau des organes, qu’extérieures au niveau de la morphologie et de l’apparence. Des ébauches d’ailes vont apparaitre rapidement et se développer, des pattes adaptées à l’environnement de l’espèce, une tête détaillée avec des yeux et une bouche particulière, même parfois un exosquelette très rigide.

Le cas de la nymphe de papillon  

Après avoir assez mangé et accumulé les ressources et la taille nécessaires, la chenille d’un papillon va faire une dernière mue et devenir une chrysalide. On peut l’observer accrochée à une branche par un fil de soie. Pas facile à détecter, car elle prend la couleur du feuillage environnant ou du bois! La chrysalide ne tient pas par magie au fil de soie, ce sont plusieurs crochets qui la maintiennent durant la métamorphose. Cette structure est appelée crémaster.

Durant une à deux semaines chez les papillons, l’insecte ne se nourrit pas, mais change : ses yeux et son cerveau grossissent alors que ses mandibules régressent, sa trompe et ses antennes se développent et ses organes reproducteurs apparaissent. Le processus de transformation peut durer d’une à quelques semaines pour beaucoup d’espèces. Pour certaines cela peut durer plusieurs années!

L’émergence

Lorsque le papillon est enfin à son stade adulte et prêt à sortir, il va parfois encore devoir attendre un peu sa délivrance. Pour les papillons de nuit, cela peut prendre plusieurs mois! Car il faut les bonnes conditions extérieures pour que le papillon puisse sortir. En général, cela inclut un certain ensoleillement et une bonne humidité. Chez certaines espèces de papillons, la chrysalide devient transparente quelques heures avant la sortie de l’insecte, et on peut même voir ses couleurs!

Lorsque l’humidité et l’ensoleillement sont idéaux, l’insecte peut commencer sa sortie. On appelle ça « l’émergence ». L’enveloppe de la nymphe se déchire, et l’adulte va sortir sa tête, puis ses pattes, et enfin ses ailes. Ces ailes sont chiffonnées, et il va falloir que l’insecte les gonfle d’air. Pour ce faire, il y injecte de l’hémolymphe, ce qui va durcir les nervures. Le séchage des ailes peut prendre d’une heure à cinq heures.

Suite à cette émergence énergivore, les papillons vont s’envoler rapidement à la recherche du précieux nectar qui leur permettra de reprendre des forces. La prochaine étape sera de trouver un partenaire avec lequel se reproduire, et de recommencer la boucle de métamorphose depuis de nouveaux œufs!

NOTE

* C’est le groupe des papillons dans la classification du vivant!

Par Julie, chargée des projets

Sources images : Pixabay

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Ailleurs
Des marsupiaux peu connus

Le mot marsupial semble faire automatiquement référence à l’Australie, pourtant de nombreux opossums et autres marsupiaux grimpants peuplent les Amériques.

Si le mot marsupial semble faire automatiquement référence à l’Australie et les îles de l’Océanie, des marsupiaux sont bien présents en Amérique du Nord et du Sud. Il est facile d’oublier que les opossums, bien connus chez nos voisins du sud et qui commencent à faire leur arrivée jusqu’à Montréal (merci les changements climatiques), sont de fiers représentants de ce groupe! Car, oui, de nombreux opossums peuplent les Amériques, mais la grande majorité des espèces marsupiales vivent en Australie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Spoiler alert, un diable de Tasmanie ça ne ressemble pas du tout à ça!

C’est quoi un marsupial?

Les marsupiaux, ce n’est pas seulement les kangourous et les koalas! Ils font partie de la classe des mammifères, mais sont pourtant bien différents de beaucoup d’espèces que l’on connaît!

Alors que les mammifères placentaires se développent dans un placenta dans le ventre de leur mère, les bébés marsupiaux vont naître à l’état « larvaire » : ils ressemblent à un minuscule embryon. Ce petit être à peine né s’accroche à la fourrure de sa mère et la remonte pour atteindre le marsupium, c’est-à-dire la poche dans laquelle il va finir de se développer en se nourrissant aux mamelles présentes. Marsupium, c’est le nom scientifique de la poche des kangourous! Chez les marsupiaux, la femelle possède deux utérus. Elle peut donc être enceinte alors qu’elle allaite un petit dans sa poche marsupiale. Si les conditions sont défavorables, certaines espèces peuvent même mettre en pause le développement de l’embryon qui est dans un des utérus!

Une autre différence notable des marsupiaux se trouve au niveau de leur bouche. À première vue les mâchoires d’un opossum sont très similaires à celles d’une martre. Pourtant la formule dentaire est différente : le nombre d’incisives de la plupart des marsupiaux est impair! On retrouve 5 incisives sur le maxillaire (en haut) et 4 sur la mâchoire (en bas). Étrangement, les wombats, pourtant des fiers marsupiaux, ne présentent pas cette particularité!

Puisque les représentants les plus connus sont les kangourous, koalas ou diables de Tasmanie, ce groupe peut nous paraître plutôt réduit. Pourtant on dénombre plus de 290 espèces différentes de marsupiaux à travers le globe!

Les marsupiaux moins connus

Au mot « marsupial » il y a fort à parier que tu penses directement au kangourou. Le koala et possiblement l’opossum ne sont pas loin. Comme tu le sais maintenant, la diversité d’espèces dans ce groupe est beaucoup plus grande. Il est donc temps de te présenter notre sélection de marsupiaux originaux que tu ne connais sans doute pas (ou peu)!

Parmi la liste des marsupiaux, on ne peut que s’étonner de voir figurer le chat marsupial. Bien que son nom réfère au petit félin qui trône sur ton canapé, le chat marsupial n’y ressemble absolument pas! Cet étrange animal a bien la taille d’un chat domestique, mais la ressemblance s’arrête là, car on dirait plutôt une grosse souris tachetée. Ce carnivore nocturne vit aujourd’hui dans l'état de la Tasmanie, en Australie.

C'est ok si tu tombes en amour avec ce cutie de chat marsupial! Nous aussi!!!

Notre prochain original est la taupe marsupiale. Cette fois elle ressemble vraiment aux taupes que l’on connait! Il en existe deux espèces vivant en Australie. Elles n’ont pas de lien avec les autres taupes, à part le fait d’être aussi des mammifères. La ressemblance physique et comportementale résulte d’une convergence évolutive!  

Le genre Petaurus présente six espèces de marsupiaux peu connus, et on se demande bien pourquoi étant donné qu’ils gagnent sans conteste la palme des plus cutes! Aussi appelés phalangers volants, ce sont de petits animaux très semblables à des polatouches, avec des rayures sur la tête. Nocturnes, ils planent d’arbre en arbre pour se nourrir de sève, de pollen et d’insectes. On les retrouve à l’est de l’Australie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et ils sont parfois trouvés comme animaux de compagnie!

Non, tu ne rêves, ça existe!

Un petit dernier pour la route : tu connais sans doute le Quokka. Si son nom ne te dit rien tu l’as surement pourtant déjà vu passer sur le fil des réseaux sociaux comme l’animal qui est toujours souriant! Il ressemble un peu à un wombat mais possède des pattes arrière sauteuses comme les kangourous. Cet animal nocturne se trouve en Australie-Occidentale, sur deux îles où il n’y a pas de prédateurs ramenés par les Européens.

 

Les marsupiaux éteints

Si l’on imagine souvent que l’Australie regorge actuellement de marsupiaux, bien que plusieurs représentants du groupe soient toujours présents (kangourous, koalas, wombats), un très grand nombre de marsupiaux ont disparus et certains depuis peu de temps.

En effet, ces animaux sont plus vulnérables face à la compétition avec les placentaires du fait de leur processus de reproduction et de développement lent. De plus l’arrivée des Européens, qui ont introduit de nouvelles espèces avec les animaux de compagnie, d’élevage ou encore les rats, a augmenté la compétition et la prédation des marsupiaux et causé un grand nombre d’extinctions d’espèces. L’Australie, entre autres en Tasmanie, est reconnue pour être une région où l’espèce humaine est la cause d’une grande partie des extinctions végétales et animales, par l’introduction de nouvelles espèces exotiques, mais également par la chasse intensive de nombreux marsupiaux tels que le thylacine, aussi connu sous le nom de tigre ou loup de Tasmanie.  

Les nombreuses extinctions qu’ont traversés les marsupiaux à travers leur évolution ont vu disparaître de nombreuses espèces de wallaby. Ces animaux sociaux ressemblant à de petits kangourous se sont en effet diversifiés en un grand nombre d’espèces au cours du temps, et on en retrouve toujours plusieurs genres aujourd’hui.

Parmi les marsupiaux préhistoriques, deux espèces impressionnantes ont disparues il y a 46 000 ans. Le Thylacoleo, aussi appelé lion marsupial, était un carnivore féroce chassant ses proies en leur sautant dessus à l’aide de griffes imposantes. Parmi ses proies se trouvaient potentiellement le Diprotodon, ou wombat géant. Cette espèce était le plus grand marsupial connu, et le plus gros animal de la faune de son époque. Ressemblant plus à un ours qu’à un wombat, il avait la taille d’un hippopotame actuel. Sa disparition coïncidant avec l’arrivée des premiers humains sur le continent; il est supposé que la chasse soit la cause de son extinction.

Juste un wallaby trop chill

Aujourd’hui les efforts de conservation sont considérables afin d’éviter de futures extinctions. Bien qu’il reste encore à faire pour leur protection, la survie des marsupiaux aujourd’hui présents en Australie est en bonne voie, grâce à de nombreuses actions de conservation telles que la délimitation de réserves protégées, l’instauration de sanctuaires pour la faune sauvage ou encore les terres de conservation. La recherche aidera également à mieux protéger ces animaux encore mal connus!

Par Julie, chargée des projets

Sources images : Guy Nœhringer, Dash Huang, Piqsels

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